Livre 18 : Dieu Supérieur – Chapitre 30 – Incapable de porter assistance
– « Souverain ! » Cria Linley en se mettant à genoux.
– « Souverain, ces deux-là ont fait du mal à ma fille. Vous n’ignorez pas ce qui s’est passé. Souverain… vous devez venger notre fille ! » Le colossal serpent d’or pressa son énorme tête contre le sol.
Bang ! Bébé s’agenouilla également. « Souverain, on ne peut pas nous accuser. Nous ne savions pas ! » Bébé redoutait que le Souverain n’aide pas Linley.
Hisssssss ! Le père et la mère serpents fixaient furieusement Bébé et Linley.
– « Assez. » Un soupçon de lumière de jade traversa les yeux de l’énorme visage qui se trouvait au sommet du tronc principal de l’Arbre Abyssal. Tous les regards, nerveux ou enragés, se calmèrent. « Bien qu’ils soient en faute dans cette affaire, leurs péchés ne justifient pas la mort… car ils ne connaissaient pas vraiment la vérité. »
Le Souverain avait tout vu clairement. Lui aussi avait voulu sauver le Serpent Spirituel, mais la puissance des branches présentes ne put bloquer la capacité divine innée de Bébé.
La mère serpent regarda son époux. Elle savait qu’il était en très bons termes avec le Souverain de l’Arbre Fruitier Abyssal.
Le père supplia. « Souverain, ma fille, Tina [Ti’na]. Vous l’avez vue grandir. Se peut-il que vous ne vouliez pas vraiment venger sa mort ? » Personne n’oserait parler à ce Souverain de la sorte dans une telle affaire, mais lui oui, parce qu’il avait grandi avec l’Arbre Fruitier Abyssal, depuis l’antiquité.
– « Laisse tomber cette affaire ! » Dit l’énorme visage en fronçant les sourcils.
Les neuf serpents verts géants, le serpent argenté à neuf têtes et le colossal serpent doré n’osèrent plus rien dire. Lorsque le Souverain faisait sa proclamation, il valait mieux ne pas insister !
– « Linley, vous pouvez tous les deux partir. » Dit le visage, sans émotion.
– « Souverain ! » Linley supplia à genoux. « Je suis venu du Royaume Infernal pour vous rencontrer. J’ai quelque chose à vous demander. J’espère… » À peine eut-il commencé à parler, que le père et la mère serpent se mirent à renifler de rage.
– « Dans vos rêves ! » Le colossal serpent doré poussa un cri. « Le Souverain fait déjà preuve de grâce et de bonté en ne vous tuant pas. Et vous osez le solliciter pour obtenir assistance ? Allez vous faire voir ! Allez vous faire voir immédiatement ! »
– « Allez vous faire voir ! » Répétèrent les neuf serpents à tour de rôle.
Quant à la mère serpent, elle était tellement en colère que ses écailles se mirent à briller en fixant Linley. « Dépêchez-vous de partir, et nous deux, mari et femme, nous vous épargnerons. Si vous restez ici et espérez futilement que le Souverain vous aide, alors moi, Yennaway [Yin’na’wei], je vous tuerai aujourd’hui, quoi qu’il m’en coûte ! »
– « Le Souverain n’a même pas parlé, et vous intervenez tous ? » Bébé poussa un cri de colère.
Il était en effet très impoli d’intervenir devant un Souverain, mais Bébé n’avait manifestement aucune idée de la nature de la relation entre l’Arbre Fruitier Abyssal et les Serpents Spirituels.
– « Taisez-vous tous. Laissons Linley parler. »
– « Souverain ? » Le père serpent s’en étonna.
– « Souverain, la raison pour laquelle je suis venu vous supplier est que j’espère que vous pourrez m’aider… m’aider à trouver ma famille et mes amis, qui sont devenus des morts-vivants dans l’Autre Monde. Pour leur permettre de retrouver leurs anciens souvenirs ! Je sais que vous, Souverain, êtes capable de le faire. J’espère que vous aurez pitié d’eux, Souverain. » Linley appuya son front contre le sol.
Entendant cela, Bébé ne put s’empêcher d’avoir les yeux humides. Linley n’avait pas l’habitude d’agir ainsi.
– « J’espère que vous aurez pitié d’eux, Souverain. » Bébé appuya aussi sa tête contre le sol.
Linley et Bébé mendièrent tous les deux, tandis que l’Arbre Abyssal se tut momentanément. Linley était nerveux. Il avait fait tout ce chemin pour obtenir la réponse du Souverain. Ce qu’il craignait le plus était… son refus. Il ne souhaitait pas que son espoir s’effondre !
– « Vous pouvez partir. » Répondit le Souverain.
Tout le corps de Linley trembla. Bébé leva la tête, incrédule. « Souverain, vous ne pouvez pas simplement nous aider ? » Bébé bégaya.
Linley leva la tête pour regarder la Souverain, ses yeux se remplissant de larmes. Il supplia sincèrement. « Souverain… »
– « Assez. Il n’y a rien que je puisse faire pour vous aider. »
– « Rien ? » Pas un seul signe d’émotion n’apparut sur le visage du Souverain. « Comment pouvez-vous en être incapable ? Je sais, Souverain de l’Autre Monde, que chacun d’entre vous est capable de trouver les morts-vivants et de leur rendre leur mémoire. »
– « Hmph. » La mère serpent renâcla froidement.
– « Vous suppliez le mauvais Souverain. » Dit le colossal serpent doré.
Linley et Bébé furent très étonnés.
– « C’est un fait que je ne peux pas vous aider dans cette affaire. Parce que… je ne suis pas un Souverain de l’Autre Monde. Je suis un Souverain de la Vie. Vous êtes venu à la Montagne Abyssale. Si vous souhaitez trouver un Souverain de l’Autre Monde, c’est encore simple… continuez à avancer, jusqu’au palais du Souverain dans la région de la brume violette et attendez patiemment. Toutefois, laissez-moi vous mettre en garde… le tempérament du Souverain de la Mort n’est pas aussi bon que le mien. Il pourrait bien vous tuer à cause de la mort de Tina. »
Le Souverain de l’Arbre Fruitier Abyssal avait bon caractère parce qu’il s’était entraîné aux édits de la vie. Ce qui n’était pas le cas du Souverain de la Mort, qui lui avait étudié les édits de la mort. Dans le Royaume Infernal et l’Autre Monde, Linley n’avait jamais rencontré un seul pratiquant des édits de la mort ayant bon caractère. La plupart d’entre eux étaient résolus et violents !
– « Patron, on y va ? »
– « Bien sûr. » Linley n’hésita pas.
– « N’avez-vous pas entendu ce que le Souverain de la Vie vient de dire ? Ce Souverain de la Mort a du caractère, et n’est pas aussi bienveillant que celui-ci. S’il nous tue tous les deux à cause de cette Tina, alors notre mort ne sera pas des plus tendres. Il y a sept Souverains dans l’Autre Monde. Pourquoi ne pas essayer ailleurs ? » Demanda mentalement Bébé.
Linley plissa le front. Il était prêt à faire cette tentative dans le but de sauver son père et ses amis. Trop de temps s’était déjà écoulé, et il devait absolument essayer. Mais si Bébé devait en souffrir…
– « Bébé. Ne viens pas voir le Souverain de la Mort. J’irai tout seul. »
– « Patron. »
– « Ne viens pas. » Les mots transmis mentalement par Linley portaient le poids d’un ordre. « J’ai toujours mon clone divin du feu, mais si tu devais mourir, tu n’aurais plus de clones divins. »
– « Patron, n’en dites pas plus. Si le Souverain de la Mort veut vraiment me tuer, même si je fuis la Montagne Abyssale, il pourra facilement me trouver et le faire. À mon avis, il vaut mieux ne pas fuir. De toute façon, je ne peux pas être entièrement responsable de ce qui s’est passé. Ce Serpent Spirituel a essayé de me tuer, après tout. Devrais-je me laisser faire sans réagir ? J’imagine que le Souverain de la Mort écoutera la raison. »
– « Bébé, tu le penses ? »
– « Nous avons le médaillon du Souverain de la Crête de Sang. Par respect pour lui, le Souverain de la Mort ne nous tuera probablement pas. Et s’il veut me tuer, il est impossible de fuir. »
Linley fit un léger signe de tête.
– « Vous allez vraiment oser rencontrer le Souverain de la Mort ? » Le serpent argenté à neuf têtes ricana.
Linley et Bébé s’agenouillèrent de nouveau devant l’Arbre Fruitier Abyssal. « Merci pour vos conseils, Souverain. Puis-je vous demander, comment pouvons-nous sortir de la région de la brume violette ? »
– « Il suffit d’aller tout droit ! » La voix profonde de l’Arbre Abyssal résonna, puis ses branches se sont mises à trembler. Instantanément, la brume a ouvert un passage. « Suivez ce chemin et marchez tout droit. Vous pourrez l’atteindre. »
– « Merci, Souverain. » Répondit le binôme avec gratitude.
L’énorme corps de l’arbre se déplaça légèrement, puis se transforma en un flou azur brumeux avant de disparaître.
Le père et la mère serpents éclatèrent de rire.
– « Tu es vraiment nul ! Tu es avec le Souverain depuis tant d’années, mais tu n’arrives toujours pas à le persuader. » Dit-elle.
– « Hélas, le Souverain est tout simplement trop aimable. » Répondit le colossal serpent d’or avec résignation.
– « Regarde, moi. Vu le tempérament de mon Souverain, si je dis quelque chose… ces deux-là mourront certainement ! » Dit-elle en regardant s’éloigner Linley et Bébé. Elle s’entendait bien avec le Souverain de la Mort.
Sur le chemin, Linley et Bébé se déplacèrent extrêmement rapidement et ne rencontrèrent aucun danger. Très vite, ils constatèrent qu’au loin, il y avait une zone vide dépourvue de brume violette.
– « Nous sommes enfin arrivés. » Dit Bébé en jubilant.
Devant eux, il y avait une zone remplie d’herbe et de fleurs.
– « Là-haut ! » Dit Linley. Il y avait un palais noir-violet planant dans l’air et mesurant des centaines de mètres de haut. Une vraie petite montagne. Au sommet du palais se tenait un genre de tour qui avait une énorme sphère en guise de coiffe. Cette dernière était illuminée par d’innombrables chaînes d’éclairs se dispersant vers le bas dans toutes les directions.
– « C’est donc de là que viennent les chaînes entre le Ciel et la Terre. » Les yeux de Bébé brillaient.
– « Cela semble être le palais du Souverain. » Dit Linley.
À ce moment précis, devant la porte du palais, deux silhouettes s’envolèrent. Linley reconnut immédiatement Arthurs et Bailey.
– « Linley, vous êtes vraiment venu ! » S’étonna Bailey.
– « Yennaway et son mari, ces deux grands serpents, n’ont pas attaqué ? » Arthurs savait à quel point ces deux serpents étaient forts.
– « Bien sûr qu’ils l’ont fait, mais ils n’étaient pas assez forts et ne pouvaient rien nous faire. » Dit Bébé.
– « Arthurs, Bailey, le Souverain, il… » Dit Linley.
– « Hmph ! » Un ronflement froid retentit.
Les quatre se tournèrent pour regarder. Deux silhouettes maigres, un homme et une femme approchaient. L’homme avait un air sinistre et était vêtu d’une longue robe dorée, tandis que la femme avait des pupilles noires et portait une longue robe argentée. Derrière eux se trouvaient neuf jeunes hommes et femmes, tous vêtus de longues robes vertes.
– « Nous n’avons rien pu leur faire, c’est vrai. » Dit la femme. « Néanmoins… très bientôt, ils mourront. »