«Votre Excellence Sophia, avez-vous fini de vous changer? » Demanda Line à l’extérieur des vestiaires. «N’hésitez pas à demander si vous avez besoin d’aide. »

«Non, pas besoin, j’ai presque fini. » La voix légèrement paniquée de Sophia sortit de derrière le rideau.

Roland haussa les sourcils involontairement. C’était la première fois qu’il voyait Sophia nerveuse. Habituellement, elle était extraordinairement calme et imperturbable et, quoi qu’il arrive, elle gardait toujours la tête froide. En fait, cette nervosité ajoutait à son anticipation de voir l’apparence de Sophia avec sa nouvelle tenue.

Le rideau s’ouvrit et Sophia sortit prudemment du vestiaire.

«Est-ce c’est… bien? »

Les yeux de Roland s’illuminèrent.

Sophia était vêtue d’un haut col montant bleu royal, soulignant magnifiquement la silhouette de son haut du corps. Un long manteau rouge et noir drapé, dont les rabats du manteau commençaient sous ses épaules et atteignaient ses mollets, dégageant une atmosphère formelle de robe de soirée. Le manteau s’ouvrait sur sa poitrine et se termina par un V inversé à sa taille, taquinant les lignes de son ventre plein et plat. Cela créait un sens indescriptible de beauté.

Dans l’ensemble, les tons profonds et sombres englobait le thème de ses vêtements, et ne dégageaient aucun sentiment de frivolité; Au lieu de cela, ils semblaient majestueux et solennel. En ajoutant les lunettes à monture noire de Sophia et ses tresses noires qui atteignaient sa taille, sa beauté mature et intellectuelle était encore plus accentuée.

«Si belle», s’exclama Phyllis. «Tu es magnifique même parmi les sorcières. »

«Je t’avais dit que j’avais fait le bon choix! » déclara Line d’un air suffisant.

«Mais… n’est-ce pas trop révélateur? »

Sophia couvrit inconsciemment sa poitrine de ses mains.

«Pas du tout, n’êtes vous pas bien enveloppée? » Dit Fanny en riant.

«Tout le monde porte des vêtements comme celui-ci dans le Monde des Rêves, n’est-ce pas Votre Majesté? » ajouta Line.

Roland sourit et secoua la tête. Même si elle avait des sous-vêtements et un chandail, il était compréhensible qu’elle ne soit pas habituée à un manteau fendu en haut et en bas par rapport à la longue robe qu’elle portait habituellement. «Ce qui importe, ce n’est pas ce que les autres portent, mais ce que Sophia en pense. » Il s’arrêta et regarda Sophia. «Pensez-vous que vous aimez cette tenue? »

Sophia se regarda dans le miroir C’était une tenue qu’elle n’avait jamais vue auparavant. Cependant, même s’il y avait d’énormes différences entre les deux mondes, la beauté et l’élégance de ces vêtements ne faisaient aucun doute. Elle ne put s’empêcher d’admettre qu’elle aimait sa tenue actuelle.

«Oui… Votre Majesté», répondit-elle doucement.

«Alors ça devrait suffire ». Roland appela le vendeur et lui dit : «Je veux ce set complet. »

«Vous avez un excellent goût, monsieur. C’est le nouveau style de cet hiver et il a l’air absolument parfait pour madame! » Le vendeur sortit une calculatrice et appuya sur quelques boutons. « Cela vous fera vingt-quatre mille yuans, veuillez payer ici! »

«Euh…» Roland cessa de respirer un moment. C’était presque le tiers du prix d’une fourgonnette! Mais il avait déjà promis à Sophia, il était donc trop tard pour revenir sur sa parole. Il regarda Line à ses côtés. «Comment diable as-tu choisi ces vêtements? »

«J’ai choisi ceux avec le plus grand nombre sur les étiquettes! » dit Line avec un grand sourire. «Mes camarades de classe à l’école disent que les prix ne mentent jamais. »

Roland ne put s’empêcher de frapper son front de la paume de sa main.

«Votre Majesté, ces vêtements… sont-ils vraiment chers? » Sophia se rapprocha et dit à voix basse : «Oublions ça, alors…»

«Je suis le créateur du Monde des Rêves, comment l’argent pourrait-il être un problème pour moi? » Il prétendit que ça ne le dérangeait pas du tout et acheta les vêtements. «Suivez-moi, nous allons dîner au deuxième étage du centre commercial ! »

«À vos ordres! »

Les trois sorcières crièrent de joie à l’unisson.

«Votre Majesté… qu’en est-il du test? »

«Détends-toi. » Roland agita la main, «Le temps passe plus vite ici, nous perdrons peu de temps dans la réalité. De plus, c’est votre première fois dans le Monde des Rêves, vous devriez en profiter au maximum avant de faire quoi que ce soit, dites-moi ce que vous voulez manger! »

Il avait déjà sorti les gros billets pour les vêtements, donc peu importe combien ils mangeaient, leurs dépenses augmenteraient peu en comparaison. Il pensait aussi que ce serait bien de rendre tout le monde heureux.

Sophia regarda les quatre personnes qui souriaient, se sentant à la fois résignée et amusée. Elle secoua la tête puis chuchota. «Je comprends. »

…

Tout le monde avait le ventre plein en sortant du centre commercial.

Sous la direction de Roland, les sorcières avaient visité tous les restaurants et les étals de nourriture du centre commercial, achetant tout ce qui semblait bon: des brioches aux œufs de crabe chauds en passant par la crème glacée et les noix. Pour Sophia, tout ce qu’ils mangeaient était appétissant et délicieux. Bien que certains plats puissent être trouvés à la Cité Sans Hiver, l’écart lui semblait aussi grand que l’avait été la voiture de Sa Majesté face aux véhicules à vapeur de la réalité.

Peu importe à quel point elle avait essayé de se retenir, la seule chose qu’elle avait pu maintenir était son apparence gracieuse tandis qu’elle goûtait tous les plats.

«Un monde comme celui-ci est… si merveilleux…» Tout en flânant tranquillement dans les rues, Sophia soupira en regardant le ciel nocturne. Bien que les étoiles soient obscurcies, les lumières de la ville étaient néanmoins embrasées de toute leur gloire. Des rangées de réverbères illuminaient le chemin et des flocons de neige dansaient au milieu de la douce lumière, comme des lutins qui embellissaient le rideau de la nuit. «C’est comme un rêve… La ville est éblouissante et magnifique, les visages de tous les passants brillent de bonheur… Pouvons-nous un jour faire ressembler la réalité à ce monde »

«Bien sûr, tant que nous acquérons suffisamment de connaissances», répondit Roland, les mains jointes dans son dos. « C’est la plus grande différence entre les deux mondes. Grâce au savoir, Border Town a pu se transformer en la Cité Sans Hiver. Un jour, la Cité Sans Hiver pourra devenir comme le Monde des Rêves. Et le moyen pour commencer ce voyage est juste devant vous maintenant. »

«Vraiment… devant moi? » Demanda Sophia, stupéfaite.

«Oui. » Roland sourit. Le magasinage n’était pas la seule raison pour laquelle il avait amené Sophia ici. Après avoir traversé la route, ils arrivèrent devant un bâtiment magnifique. Devant l’entrée se trouvait une grande plaque dorée avec les mots “Bibliothèque de la ville”.

En entrant dans la bibliothèque, Sophia ne put s’empêcher de se sentir prise de vertige.

La vaste salle était aussi grande que la place centrale de la Cité Sans Hiver. Le toit au-dessus d’eux était à plus de dix mètres de hauteur et ressemblait à un patio transparent. Autour d’eux, des escaliers mécaniques automatiques transportaient les gens entre chaque étage et elle vit qu’il y avait cinq étages. D’innombrables étagères étaient alignées à chaque étage et chaque étagère était remplie de livres.

Tous les livres de Graycastle… non, même tous les livres des Quatre Royaumes réunis ne pouvaient se comparer au nombre de livres qui se trouvaient ici.

Sophia mit inconsciemment sa main sur sa poitrine, réalisant clairement pourquoi Sa Majesté l’avait amenée ici.

«C’est ici que vous viendrez souvent dans le futur. » Roland sourit. «Apportez les connaissances du Monde des Rêves dans notre monde pour moi. »

Elle inspira profondément, s’inclina devant Roland et promit solennellement: «Votre Majesté, je ne vous laisserai certainement pas tomber. »

Ce serait un travail fastidieux, et il serait difficile de voir les effets immédiats en peu de temps.

Mais tous les changements venaient de petits pas comme celui-ci.

La connaissance était comme un engrais. Tant qu’elle était dispersée, elle pouvait pousser les humains à grandir.

Dans le passé, Roland avait toujours fait avancer ce projet. L’envoi de Line et des autres à l’école était également dans ce but, et l’amélioration de Sophia accélérerait sans aucun doute ces progrès.

Il y avait un dicton qui disait: “Il faut dix ans pour faire pousser un bon arbre et cent ans pour élever une génération de bons hommes.”

Roland était certain que dans cent ans, le monde réel connaîtrait d’énormes changements.

Peu importait que ce soit des gens sans pouvoir magique ou des sorcières avec un pouvoir magique.

Parce qu’ils utiliseraient tous leurs mains pour créer un tout nouveau “Monde des Rêves”.