Après avoir entendu les mots vulgaires de Xiao Yan, Xiao Yu était abasourdie. À chaque seconde, elle lutait contre son détenteur. Sous l’effort et la colère, son visage devenait écarlate. Mais Xiao Yan était réellement plus fort; il se mit à serrer plus encore les poignées de Xiao Yu dont les bras s’engourdissaient.
Après avoir tenté de se débattre encore un moment, Xiao Yu fut contrainte de renoncer. Honteuse, elle lançait un regard noir à Xiao Yan, sa forte poitrine respirant lourdement:
“petit salopard, laisse-moi partir!”
Xiao Yan ouvrait la bouche, grimaçant de douleur, alors que ses contusions le lançaient à nouveau. Il inspira profondément puis il dit en direction de Xiao Yu:
“vous laissez partir? J’aurais pris tous ces coups pour rien? Je vous ai dit que je m’apprêtais à vous violer!”
Pour être maîtrisée au sol par quelqu’un de bien plus jeune qu’elle, et, qui plus est, se faire menacer par celui-ci de viol, Xiao Yu ne savait pas s’il valait mieux rire ou pleurer.
En vain, Xiao Yu tournait ses poignées pour tenter de se dégager. Impuissante, elle ne pouvait que grogner et fusiller Xiao Yan du regard.
“Petit salopard, tu n’as même pas fini de grandir. Attends au moins d’être mûr pour dire de telles choses.”
Voyant sa virilité remise en question, Xiao Yan fronça immédiatement les sourcils. Baissant la tête, il répondit malicieusement:
« Voulez-vous me tester? »
Bien qu’elle avait la conviction que Xiao Yan ne ferait pas une telle chose. Se sentant quelque peu menacée par le regard intense de Xiao Yan, Xiao Yu avalait sa salive. Avec sa personnalité arrogante, elle n’était pas prête à se rendre. Bien au contraire, Elle leva son menton blanc comme neige et dit d’un sourire froid:
“si vous osez essayez, je vous castre!”
Avec un sentiment de frustration, Xiao Yan se mordait les lèvres. Il savait qu’il était hors de question pour lui de commettre un crime comme le viol, car quoi qu’il en advienne, il s’agissait d’une Aînée de son propre Clan… Mais en même temps, vu les circonstances, si Xiao Yan se démontait maintenant, il aurait souffert jusque là pour rien?
Tout à coup, Xiao Yan qui plissait son regard en pinçant ses lèvres poussa Xiao Yu au sol en serrant son corp contre le sien.
Xiao Yu était atterrée par le mouvement brusque de Xiao Yan. Elle restait bouche bée, ne revenant pas du choc de se voir être violentée de la sorte.
Ignorant le silence de Xiao Yu, de la main gauche, il s’empressa de lui maintenir les poignées pour permettre à sa main droite de serpenter vers ses longues jambes effilées et se mit à les caresser.
Xiao Yan avait bien compris une chose, et ce depuis longtemps: Elle considérait très hautement ces jambes, beaucoup trop pour ainsi dire… en dépit du fait qu’elles pouvaient en effet enivrer le cœur des hommes…
Dès que Xiao Yu eût ressenti la main de Xiao Yan, son corps se raidit, avant de libérer avec violence un cri perçant. Alors que les oreilles de Xiao Yan commençaient à siffler, il s’arrêta de la toucher pour bondir à l’écart comme un singe et entreprit la descente expresse de la montagne.
Il savait qu’après un tel traitement, elle serait folle de rage.
Les cris continuèrent encore pendant un bon moment avant d’enfin s’arrêter.
Le visage de Xiao Yu était rouge de colère, le regard chauffé à blanc, elle visait le bas de la montagne mais sa perception troublée y voyait difficilement. Elle grinçait des dents, puis criait:
“Xiao Yan, petite vermine. Je vais te couper en milles morceaux!”
L’ombre de Xiao Yan disparaissait progressivement de son champ de vision.
“Salaud, salaud, salaud!”
Voyant qu’elle perdait sa trace, le visage devenu laid, elle frappait avec virulence le sol de ses poings.
Une fois passée sa colère sur les éléments à sa portée, Xiao Yu finalement se calma. Elle rougissait à la vue des différentes traces de main laissées sur ses jambes, chaque endroit touché était comme ankylosé. Xiao Yu serrait des dents pour s’encourager. Voyant son corps et ses vêtements dans un tel état de désordre, elle se battait pour ne pas fondre en larmes. Non seulement elle n’était pas parvenue à donner au gamin sa leçon, mais en plus, il en avait profité pour abuser d’elle. Cette conclusion laissait un goût amer.
Repensant aux actions de Xiao Yan, Xiao Yu se sentait honteuse, la colère revenait. Cette fois pourtant, elle n’avait pas sorti son épée pour le poursuivre comme elle avait pu le faire les années précédentes.
Elle était adulte maintenant et ne pouvait plus agir comme avant, encore moins laisser se répandre la nouvelle que le gamin avait pu lui tripoter les cuisses. Xiao Yu restait figée, pensive, avant de frapper la terre du pied en jurant à voix basse:
« petit salopard, il vaut mieux pour toi que je n’ai pas de bonne occasion, sinon ce ne sera pas joli à voir.!»
Xiao Yu fronçait le nez, ses longs cheveux noirs volaient au vent. Elle secoua la poussière de ses vêtements, en les arrangeant un peu, puis, découragée entreprit la descente de la montagne.
Xiao Yan qui comme une flèche était descendu de la montagne, s’était vite caché aux pieds de celle-ci derrière un buisson. De grosses gouttes de sueur coulaient sur son dos. Ce ne fut qu’après avoir vu Xiao Yu passer, puis s’éloigner au loin qu’il poussa un soupir de soulagement.
Il se frotta le nez puis, inconsciemment, son bras droit vint s’agripper à son autre bras. Le regard rêveur, il chuchotait:
“la toucher est bien plus agréable aujourd’hui qu’il y a quelques années…”
“Aah.., je n’arrive jamais à me retenir en face de cette fille stupide. Il semble que je n’en ai pas encore fini avec mes besoins d’adolescents”
Xiao Yan riait amèrement.
Il respira profondément pour purger son esprit. Une fois sa sérénité naturelle rétablie, il reprit la marche.
Xiao Yan s’arrêta soudain, l’air embarrassé. Il tourna la tête vers la personne vêtue de noir appuyée contre un arbre à quelques pas de là. Il rit avec maladresse…
“Xun Er, que faites vous la?”
Xun Er, languissante, s’appuyait contre son arbre. La ceinture violette autour de sa taille de guêpe volait librement dans le vent alors que ses yeux magnifiques se déplaçaient vers Xiao Yan. Son visage affichait un sourire forcé:
“Frère Xiao Yan, je viens de voir Xiao Yu passer. Elle avait l’air en colère. Est-il possible que vous l’ayez provoquée à nouveau?”
L’air embarrassé, Xiao Yan s’avança et pour tenter de se dédouaner dit:
“qui sait pourquoi elle est encore de mauvais poil…”
Voyant Xiao Yan rire, Xun Er ne pouvait s’empêcher de secouer la tête.
“À chaque fois que Frère Xiao Yan est proche de Xiao Yu, il perd le contrôle et entreprend des actions choquantes.”
Aux mots de Xun Er, Xiao Yan qui se sentait légèrement coupable haussa les épaules et répondit,
“vous savez, j’y ai été forcé.”
De ses fines lèvres s’échappait un petit rire. Elle tenait ses mains derrière son dos, Xun Er était d’une grâce et d’une beauté sans égal, qui rendait futile toute autre pensée.
“Demain nous allons au pavillon des méthodes Qi pour étudier de nouvelles Techniques. Frère Xiao Yan doit se préparer.” Xun Er s’éloignait déjà, mais le son de sa voix résonnait encore.