Livre 18 : Dieu Supérieur – Chapitre 10 – La manière de mourir
Des douzaines de personnes survolaient les lieux en un essaim impressionnant, et les dieux déjà présents dans le palais impérial se joignirent à elles, terrifiés. En peu de temps, les quatre-vingt-deux divinités furent rassemblées. Nerveuses et ne sachant pas ce qu’on allait faire d’elles, elles fixèrent Linley.
Comment Linley pouvait-il être si puissant ? Les dieux étaient venus avec Odin de la Prison jusqu’au continent Yulan, mais ils ne s’étaient jamais préoccupés du légendaire Linley.
– « Seigneur Linley, ces choses n’ont rien à voir avec nous. Nous avons juste obéi aux ordres du Seigneur Odin. » Dit un dieu aux cheveux verts.
– « Cela n’a rien à voir avec nous. Seigneur Linley, épargnez nos vies. »
Les 82 dieux implorèrent sa pitié. Ayant vu la puissance de Linley, ils comprirent qu’il était tout à fait capable d’utiliser son sens divin pour les attaquer et les tuer.
– « Fermez-la ! » Répondit Linley, impassible.
Immédiatement, tout le palais impérial dévasté se tut, les ministres, les gardes, les domestiques… Depuis des années, ils savaient que les experts sous le contrôle d’Odin étaient extrêmement forts. Mais en ce jour, le Vilain Roi avait été battu comme un chien et se trouvait désormais allongé au sol.
– « Quatrième Frère. Delia. Si vous voulez vous venger, faites ce qui vous plaît. » Dit Linley via le sens divin.
Linley n’avait pas d’autres options. Il ne pouvait pas sceller le pouvoir divin de ce clone, parce qu’il s’agissait d’un dieu supérieur ! Il devait compter sur la pierre noire pour faire entrer Odin dans un état de stupeur étourdissante.
– « Ce salaud ! » Reynolds renâcla et s’élança vers l’avant comme un éclair. Tout son corps se mit à brûler et sa jambe droite prit un mouvement rotatoire à l’instar d’une tornade. Bang ! Elle heurta violemment la taille d’Odin, le brisant et l’envoyant au loin, roulant sur le sol, pour se fracasser contre un pilier de pierre du palais dévasté. « Salaud ! Salaud ! » Murmura-t-il, les yeux écarquillés en prenant son élan dans les airs à plusieurs reprises pour le piétiner.
Bang ! Bang ! Bang !
Reynolds laissa exprimer sa rage le plus fidèlement du monde, pendant que Linley, en fin observateur, sollicitait son clone divin de l’eau pour faire jaillir une boule d’eau de son front et enregistrer la prestation de Reynolds.
– « Reynolds ! » Cria Delia. Elle voulait elle aussi intervenir.
Reynolds se mit à l’écart pour laisser se déchaîner Delia. Celle-ci tenait la Lance de Cortez dans ses mains, puis la fit transpercer violemment le corps d’Odin. Sa poitrine, ses jambes, ses cuisses, ses bras, sa taille… Delia le maudissait en même temps, alors que ses larmes commencèrent à couler. « Grand Frère… » Dixie était mort. Quelle que soit la forme de sa vengeance, elle ne pouvait toujours pas l’accepter.
– « Delia, elle… » Linley pouvait tout à fait imaginer la douleur de sa femme… parce qu’il souffrait de la même chose ! La mort n’était pas effrayante, en soi, mais mourir comme Yale, après avoir été torturé au point d’en devenir fou, était terrifiant. « Peu importe ce que nous ferons pour torturer cet Odin, ce ne sera pas suffisant. Ce ne sera jamais suffisant ! !! Et son clone de type mort… Je vais aussi le détruire ! »
– « Comme c’est brutal. » Les 82 dieux regardaient la scène de loin.
Reynolds et Delia firent un arrêt.
– « Et vous, les 82 dieux ! » Dit Linley.
– « Seigneur Linley. »
– « Chacun d’entre vous va humilier Odin. Attention, je dis humilier ! Le blesser avec une épée ne suffit pas ! Dans le cas contraire, je tuerai l’incapable. » Dit-il froidement.
Les quatre-vingt-deux déités furent choquées.
– « Oh ? Peut-être préférez-vous la mort à la place ? »
Les dieux se regardèrent. Après tout, Odin était leur chef. Mais sachant que ce dernier allait de toute façon mourir, qu’avaient-ils à perdre ? L’humilier n’était pas un problème.
– « Odin, qui aurait pu penser que vous traverseriez un jour comme celui-ci ? » Un dieu le poignarda sauvagement à la gorge.
– « Ne le tue pas ! » Grogna Linley. La partie la plus importante était la tête, car elle était le siège de l’étincelle divine. « Souviens-toi. J’ai dit de l’humilier ! Tu appelles ça de l’humiliation ! Ce n’est pas assez ! »
Les divinités regardèrent Linley, puis, serrant les dents, commencèrent à utiliser toutes sortes de méthodes pour l’humilier, soit par les lances sur les parties inférieures, soit en lui arrachant ses vêtements.
Quelques instants plus tard… le corps d’Odin n’était pas beau à voir. Mais Linley ne s’en contenta pas !
– « Grand Frère, tout est prêt. » Une voix retentit de derrière. C’était Wharton.
– « Amène ces gens. » Dit Linley.
Un groupe de personnes marcha sur les murs brisés du palais. Il s’agissait de… mendiants ! Des mendiants de toute la capitale impériale qui avaient été convoqués. Même si cette dernière était fabuleusement riche, elle avait aussi son lot de pauvres et de mendiants.
Des centaines de mendiants dégoûtants entrèrent dans le palais impérial.
– « Oh, c’est donc le palais impérial. » Tous leurs yeux brillèrent.
– « Allez. S’il vous plaît, utilisez votre imagination pour trouver des moyens d’humilier cette personne sur le sol. Chacun de vous recevra une pièce d’or, et celui qui s’en sortira bien recevra cent pièces d’or supplémentaires. »
– « Cent pièces d’or ? »
– « Haha, humilier quelqu’un ? Facile. » Un grand gaillard se précipita.
– « Ces cent pièces d’or sont toutes à moi. »
Les centaines de mendiants, voulant tous être les premiers et aucun ne voulant être le dernier, s’avancèrent. Ils ignoraient que celui qui était à terre était un dieu supérieur, et n’avaient aucune idée qu’il s’agissait de l’empereur lui-même. Tout ce qu’ils désiraient… était cet argent promis. Une somme à devenir fou !
– « Vous tous, venez. »
– « Haha… » Le premier mendiant urina dans la bouche d’Odin.
– « Ce n’est rien. » Le deuxième mendiant ricana, marchant lui aussi vers Odin.
Un mendiant après l’autre passa, faisant appel à toute l’imagination possible pour gagner les cent pièces d’or.
– « Ce…ce… » En voyant cela, les quatre-vingt-deux dieux furent très impressionnés, et leurs visages devinrent blancs. Comparés à ces mendiants, ils étaient des enfants de chœur. Ce que faisaient ces pauvres gens causait vraiment un état pire que la mort.
– « Hé, la peau de ce type est si dure. Je ne suis pas capable de la couper, quoi que je fasse ! » Cria un mendiant qui tenait une aiguille, mais malheureusement… c’était le corps d’un dieu supérieur. Bien qu’Odin ne se fût pas spécialisé dans la culture physique, son enveloppe corporelle était toujours faite de pouvoir divin.
– « Au suivant »
– « Je dois être le vainqueur. Ces cent pièces doivent être à moi. Je n’ai même pas eu la chance d’utiliser mes compétences. » Dit le mendiant à l’aiguille.
– « Va te faire voir ! » Un mendiant derrière lui le poussa. « Haha, c’est au tour de papa maintenant. » Pendant qu’il parlait, il retourna le corps d’Odin…
– « Cela… va un peu trop loin. » Dirent certains ministres qui détournèrent leur regard du « spectacle ».
Linley avait toujours le même regard, glacé et impassible. Mais il devait admettre dans son for intérieur que les actes de ces mendiants étaient un peu exagérés. Cela suffisait pour rendre une personne folle d’humiliation. Mais Odin n’avait-il pas humilié une quantité de personnes ? Il avait détruit tous les membres principaux du conglomérat Dawson, forçant Yale à tuer sa propre famille et à le faire sombrer dans la folie.
– « Laisse-les partir. » Dit Linley calmement au jeune qui se chargeait des mendiants.
– « Oui. »
Linley fixa le corps sale, à moitié nu, taché de sang, mais ne ressentit aucune pitié dans son cœur. Au lieu de cela, il agrandit à nouveau son Espace de Pierres noires, emprisonnant Odin à l’intérieur.
Les yeux d’Odin s’ouvrirent ! « Hein ? » Odin se regarda, et son visage changea. Bang ! La force divine du vent tourbillonna, et son corps se purifia complètement, faisant apparaître aussi de nouveaux vêtements.
Odin se remit debout tant bien que mal. « Qu’est-ce que tu m’as fait ? » Dit-il à Linley.
– « Qu’est-ce que je t’ai fait ? Pourquoi ne regardes-tu pas par toi-même ? » D’un seul geste, Linley fit jaillir des rayons de lumière bleue de la boule de cristal au-dessus de sa tête, formant les images animées de son enregistrement.
– « C’est… » Odin regarda en direction de Reynolds et Delia.
L’enregistrement passa ensuite aux agissements des 82 dieux. Autant dire que ceux-ci avaient beaucoup plus choqué le Vilain Roi. « Vous avez eu le culot ! »
La réaction d’Odin fit sursauter le groupe de divinités… mais l’un des dieux s’exclama. « Hum, Odin, vous êtes sur le point de mourir. Pourquoi tant d’arrogance ? »
– « Comment… » Odin en eut la chique coupée de rage.
– « Odin, continue de regarder. La meilleure partie est à venir. » Dit Linley calmement.
– « Les mendiants ? » Odin était un dieu supérieur vénérable et exalté. Pour les dieux supérieurs, même les saints étaient comme des fourmis. Quant aux mortels ordinaires, ils devaient être tués à sa guise… des gens aussi humbles que ces mendiants, Odin ne pouvait même pas se donner la peine de les regarder.
Lui, un dieu supérieur, se faire cracher dessus par des mendiants mortels ? Il crut devenir fou. De plus, lorsqu’il vit un mendiant lui uriner dans la bouche, ce fut au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer !
Il serra ses poings, son visage passa du blanc au rouge, et ses yeux semblèrent cracher du feu sur les images.
Ces mendiants, pour cent pièces d’or, avaient été très imaginatifs, avec des actions toujours plus excessives les unes que les autres, des scènes totalement dépravées et dégoûtantes. Odin était une personne qui recherchait la perfection et qui se souciait profondément de son visage. Cet enregistrement était pour lui pire que la mort.
Le corps d’Odin tremblait et son esprit était dans un état de chaos. « Linley, tu vas mourir entre mes mains. Vraiment !!! »
– « Odin aujourd’hui n’est que le premier jour. Nous continuerons demain. »
Le Vilain Roi était tellement en colère qu’un peu de sang sortit de ses lèvres.
– « Haha…tu es vicieux. Vicieux ! » Odin aurait voulu l’écorcher vif. « Linley, je dois dire que… ton habileté à humilier quelqu’un est assez passable. Par rapport à ce que j’ai fait à Yale, tu es loin du compte ! Sais-tu comment je l’ai torturé, quand je l’ai pendu à cet arbre dans le palais ? Haha, j’imagine… qu’il n’oserait en parler à personne. Il n’oserait même pas y penser. Haha…
– « Peu importe à quel point tu es incroyable, tout ce que tu pourras faire, c’est détruire mon clone divin du vent. Mon corps le plus important est mon clone de type mort. Si mon clone divin du vent est détruit, alors il est détruit. Cela n’a pas d’importance. Si mon fils meurt, j’en aurai un autre. Haha… laisse-moi te dire ceci. Mon clone de type Mort est parti dans l’Autre Monde il y a longtemps. Si tu en as la capacité, viens me trouver dans l’Autre Monde ! Haha, quant à m’humilier davantage…haha, dans tes rêves ! »
BANG !
Alors qu’il riait sauvagement, le corps d’Odin explosa.
– « Un suicide ? » Les experts qui l’entouraient restèrent cois. Aucun d’entre eux n’aurait pensé que le Vilain Roi choisirait de mourir ainsi. Il est clair qu’Odin n’était plus capable de supporter ce genre de tourments et d’humiliations.
– « L’Autre Monde ? » Murmura Linley…