Livre 18 : Dieu Supérieur – Chapitre 08 – Des trésors merveilleux
– « Troisième Frère, calme-toi ! » Cria Reynolds.
– « Père ! » Dirent Sasha et Taylor, terrifiés.
Ils craignaient qu’après que Linley ait appris cette nouvelle, il soit incapable de contenir sa rage et aille attaquer Odin. Wharton, Reynolds et le reste de l’assistance savaient tous ce que cela signifiait d’être un expert de haut niveau lorsqu’on était un dieu. C’est pourquoi, bien que Yale soit mort le cœur brisé et furieux, avant sa mort, il avait donné l’ordre à Linley et Reynolds de ne pas le venger ! Pourquoi ? Parce qu’il ne voulait pas que ces derniers meurent à cause de lui !
– « Patron, allons le tuer. » Dit Bébé.
Linley étendit sa main droite, et saisit Bébé. Le regard fixe, il lui dit. « Bébé, ne sois pas si impétueux ! »
– « Oui. Ne sois pas imprudent. Bébé, toi et mon frère devez d’abord vous calmer. Si la vengeance était possible, nous l’aurions choisie depuis longtemps. Et nous ne voulons pas perdre la vie. Cela n’en vaut pas la peine. Nous devons endurer. Endurer ! » Dit Wharton.
– « Endurer mes fesses oui ! » Bébé rugit furieusement. « Et alors, qu’importe s’il s’agit d’un démon 7 étoiles ! Il y a des siècles, avant que le Patron ne fasse sa percée, il a tué cinq démons 7 Étoiles à lui tout seul ! Même si cet Odin est un Asura Infernal, le Patron et moi ne le craignons pas ! »
Si Linley et Bébé unissaient leurs forces… combien de personnes pourraient les arrêter ?
– « Que…qu’as-tu dit ? » Wharton avait cru mal entendre.
– « Avant de faire une percée ? Il a tué cinq démons 7 étoiles ? » Reynolds et les personnes présentes n’en croyaient pas leurs oreilles. Même s’ils ne savaient pas grand-chose de ce que représentait réellement un démon de ce calibre, d’après la façon dont Beirut l’avait dit, ils comprenaient tous que ce niveau devait être au sommet du pouvoir des dieux supérieurs.
– « Ne vous inquiétez pas. Je suis sûr de pouvoir tuer Odin. » Dit Linley à voix basse. « Si Bébé et moi étions incapables de le faire… je crois que le Seigneur Beirut m’aurait probablement prévenu à son sujet quand nous étions dans le Royaume Infernal. » Beirut savait exactement ce qui s’était passé sur le continent Yulan.
Linley n’en voulait pas au Seigneur Préfet de n’avoir rien fait pour la torture de Yale. Après tout, il ne pouvait pas laisser son sens divin se répandre à chaque instant de la journée, en faisant attention à tout.
– « La raison pour laquelle le Seigneur Beirut n’a pas tué Odin était de me laisser le faire moi-même. » Un regard de tueur apparut dans les yeux de Linley.
– « Linley, tu es confiant dans ta capacité à tuer Odin ? » Demanda Reynolds, incrédule.
– « Grand Frère. » Wharton afficha de l’enthousiasme, le regard rayonnant une joie non dissimulée.
– « Complètement confiant. » La voix de Linley résonna de façon glaciale ». « Bébé, cet Odin est surnommé le Vilain Roi. Il a tourmenté le Patron Yale jusqu’à la folie, au point que sa vie fut pire que la mort. Comment pourrais-je le laisser mourir si facilement ? »
Est-ce qu’un peu de peur suffirait à faire disparaître les braises de rage manifestées dans le cœur de Linley ? Et comment permettre à l’âme tourmentée de Yale d’être en paix ?
– « Linley ! » Dit Reynolds. Ce dernier avait le visage couvert de larmes et ses yeux reflétaient la joie et la colère. « Troisième Frère, tu dois venger Yale et George ! Tu dois le faire ! Que leurs âmes torturées, dans l’Autre Monde, trouvent la paix ! »
– « Vengeance ! » Reynolds fixa Linley, plaçant ses espoirs sur ses épaules.
– « Ne vous inquiétez pas. » Linley se tourna vers Wharton. « Wharton, va immédiatement prendre des dispositions. Fais-nous parvenir tous les rapports que nous avons sur Odin, y compris ceux concernant ses subordonnés. Fais tout envoyer. »
– « Très bien. »
– « Delia, ne t’inquiète pas. Cet Odin va mourir, et sa mort sera atroce. Je te le jure ! »
L’empire Baruch avait été fondé il y a près de deux mille ans, et ses agents de renseignements étaient répartis sur tout le continent Yulan. Ils savaient ce qui se passait dans le palais impérial de l’empire Odin.
De nombreux rapports des services de renseignement furent organisés, rassemblés, puis livrés à la table de Linley. En une seule nuit, il fit ses préparatifs de vengeance.
Empire Odin. Capitale de la province d’Ides. Un domaine somptueux…
Dans un jardin fleuri, un jeune noble vêtu d’une robe luxueuse se reposait sur un canapé. En réalité, il s’agissait plutôt d’un lit. Une belle femme de chambre était recroquevillée dessus, ses vêtements à moitié enlevés, révélant une peau blanche comme de la neige. Quant au jeune noble, sa tête reposait sur la poitrine de la femme.
– « Si lent. » Dit le jeune homme.
De belles jeunes femmes minces et séduisantes se succédaient dans le jardin fleuri, accompagnées d’un homme d’âge moyen ressemblant à un intendant mécontent. « Dépêchez-vous. Par là. Cinq dans chaque file. Tenez-vous droit. » Se tenant toutes en lignes, elles paraissaient plutôt nerveuses.
– « Votre Altesse, elles sont toutes présentes. » Dit l’intendant, respectueusement.
– « Bien. » Dit le jeune noble, les yeux rivés sur les 25 jeunes femmes, un petit sourire malicieux sur son visage. « Elles sont en effet très jeunes, contrairement à ces vieilles filles de la Prison qui n’avaient pas du tout l’air de femmes. » D’un geste de la main, une fléchette volante s’envola tandis qu’il riait fort. « Mes jolies dames, je vais jouer à un jeu avec vous aujourd’hui. Je jette cette fléchette à l’aveuglette et celle qu’elle touchera devra enlever un vêtement. C’est entendu ? »
Les femmes tremblèrent, mais aucune n’osa résister.
– « La fléchette ne vous tuera pas. »
Il lança la fléchette…
Elle fila comme l’éclair, toucha une jeune femme, puis revint dans la main du jeune noble.
– « Ah ! » Un cri faible et surpris retentit. Un soupçon de sang apparut sur la poitrine d’une des femmes.
– « Quel sang frais. » Le jeune homme sortit sa langue et lécha le sang sur la fléchette. « Déshabillez-vous. » Il avait confiance en son savoir-faire. Les fléchettes ouvraient à peine la peau de ces dames. Bien que cela fasse mal, il y avait tout au plus une pointe de sang.
Tremblante, la femme ôta un vêtement.
– « On continue ! » Il lança une fois de plus la fléchette.
Ce “jeu” continua sans interruption. En quelques instants, chacune des vingt-cinq femmes s’était déshabillée, toutes debout, délicates et nues, au milieu du jardin fleuri. La femme de ménage était partie tranquillement. Son Altesse impériale détestait que d’autres hommes regardent ses jouets féminins. Il pouvait s’amuser avec elles, mais si d’autres hommes les regardaient… elles mourraient.
Les femmes se tenaient là, tremblantes, de fines lignes de sang coulant sur leur corps. Le plus étrange était que ces lignes formaient en fait des mots : “Pute”. “Amour”. “Salope”.
Cette scène étrange révélait visiblement des femmes effrayées et incapables de résister.
– « Oh ! » En voyant cela, le noble devint soudain si excité que tout son corps trembla. « Comme c’est merveilleux. C’est absolument une œuvre d’art. Allez, “putain”, viens. Oui, toi, celle qui a le mot “pute” sur son corps. » Il jouait avec sa fléchette, qui dansait dans l’air comme si elle était vivante.
La femme nue, terrifiée, avança un pas après l’autre.
Quand tout à coup…
Un vent violent se leva, et les vêtements qui se trouvaient au sol s’envolèrent pour revêtir le corps de chaque femme. À cet instant précis, les objets sexuels et l’intendant entrèrent dans un état de rêve et d’étourdissement, perdant toute conscience.
– « Hein ? » Le jeune noble se retourna pour regarder, les yeux aussi vifs qu’un poignard.
Un homme brun apparut, vêtu d’un costume blanc et de rubans blancs enroulés dans ses cheveux. Il avançait, un pas à la fois.
– « Qui êtes-vous ? »
– « Odin est ton père, n’est-ce pas ? » Dit Linley calmement.
– « Si vous le savez, qu’est-ce qui vous permet d’être aussi arrogant ? »
Une étrange ondulation d’âme se répandit. Les yeux du jeune homme devinrent ternes et sans vie alors qu’il entrait dans un état d’étourdissement. Il s’agissait d’une technique de soutien suprême, la composante “Chaos Spirituel” de l’Espace de Pierres Noires. Lorsque Linley était un Dieu, il était déjà capable de faire entrer des dieux supérieurs ordinaires dans un état d’étourdissement.
– « Un enfant qui a compté sur la fusion avec une étincelle divine pour devenir un dieu supérieur pense pouvoir m’échapper ? » Linley lui jeta un regard calme.
Il lui tendit la main. Et avec un bruit de “coup de couteau”, il lui enfonça dans le crâne. Conséquemment, une poussée de la puissance divine de type terre réduisit instantanément son contenu en bouillie.
– « Passons au suivant. » Linley ramassa le corps du jeune homme, et d’un geste, ils disparurent.
Peu de temps après son départ, tout le monde reprit ses esprits dans la plus grande perplexité et le plus grand égarement. L’intendant ne semblait pas trop inquiet ; il savait que son Altesse impériale était un dieu supérieur, et que sur tout le continent Yulan, il n’y avait pas grand-chose qui pouvait le menacer. Il pensait donc que le jeune noble était soudainement parti s’occuper de quelques affaires.
Empire Odin. Capitale impériale…
C’était une cité qui avait été reconstruite sur les ruines de l’ancienne capitale impériale de l’empire Yulan. Le palais impérial était particulièrement majestueux et étroitement gardé. En ce jour, la capitale était assez agitée… car une délégation d’Emissaires de l’Empire Baruch venait rendre hommage à Sa Majesté Odin. Depuis la fondation de son empire, il y a mille ans, les relations entre les deux empires étaient extrêmement tendues. Ce jour était donc une occasion rare.
Palais impérial. Salle Principale…
Les principaux ministres de l’empire étaient tous debout devant le trône, le sourire aux lèvres. Pour eux, le fait que l’empire Baruch envoyait des Emissaires était une preuve de soumission.
– « Votre Majesté Impériale, les Emissaires sont déjà à l’extérieur du palais. » Informa respectueusement le préposé du palais.
– « Haha… laissez-les entrer. » Odin, assis sur le trône, éclata de rire. Il se souciait profondément de l’honneur et avait un grand souci de perfection. Il aimait être au-dessus de tout le monde, faire en sorte que d’innombrables personnes le regardent. Il aimait avoir le sentiment de contrôler le destin de quelqu’un entre ses mains… et il aimait jouer avec les gens.
Pouvoir contrôler la joie, la rage et le chagrin des autres… était quelque chose qui le faisait jubiler.
– « Empereur tout-puissant Odin, nous sommes ici pour représenter l’Empereur de l’Empire Baruch et vous transmettre ses plus sincères salutations. » L’envoyé principal s’inclina légèrement, puis poursuivit. « Pour cette visite, notre Empire vous a préparé deux merveilleux cadeaux, Empereur Odin ! »
– « Apportez-les-moi. »
Les Emissaires firent entrer deux grands coffres, les laissant reposer lourdement sur le sol du palais.
– « Ouvrez-les. » Dit Odin.
– « Empereur Odin, jetez un œil s’il vous plaît. » L’Emissaire ouvrit l’un des grands coffres, ce qui déclencha des cris de stupéfaction parmi l’assistance. Quant à l’empereur, assis sur son trône, lorsqu’il vit le “trésor”, son visage se transforma.
– « Nie-moller [Ni’mo’la] ! Non ! » Niemoller était le seul et unique frère d’Odin.
– « C’est…c’est… » Les ministres présents dans la salle restèrent bouche bée, ne sachant que dire.
L’Émissaire rit ensuite froidement en ouvrant l’autre coffre.
Cling ! Le couvercle du coffre cogna contre le sol.
Odin sentit son cœur se contracter violemment en fixant le cadavre dévoilé. « Mon fils ! Mon fils ! » Il ne pouvait pas le croire, secouant la tête à plusieurs reprises.
La vie dans la prison du Plan Gebados était extrêmement dangereuse. Quand Odin y était entré, il était faible. Même s’il était sauvage, même s’il aimait jouer avec les autres, même s’il aimait tuer… il ne souhaitait pas que ses proches meurent. Pendant toutes ces années passées dans la prison, il avait toujours protégé son fils et son frère !
Un jour, ils avaient franchi cette dangereuse faille dans les murs de l’espace et s’étaient tournés à nouveau vers le continent Yulan.
Pouvoir passer à travers une faille dans les murs spatiaux dépendait de l’énergie que l’on possédait. La force des liens spatiaux était variable. Plus on avait d’énergie, plus ils étaient forts et difficiles à briser.
Les liens spatiaux n’avaient pas grand-chose à voir avec la compréhension des profonds mystères, qui elle était immatérielle. Leurs forces, lorsqu’elle s’opposait aux dieux supérieurs ordinaires ou aux démons 7 étoiles, étaient comparables !
Odin n’avait emmené que deux Dieux avec lui. Son frère et son fils. Il avait risqué sa vie pour les faire sortir de la prison. Quant à ses autres subordonnés qui l’avaient accompagné, ce n’étaient que des dieux et des demi-dieux.
Jamais il n’aurait cru que ses proches puissent être en danger sur le continent Yulan. À part ses propres forces, le seul dieu supérieur présent était Beirut. « Non…non… » Odin poussa un cri de rage. « Saisissez-le ! » Il fixa violemment l’Émissaire. Et immédiatement, de nombreux soldats s’approchèrent pour entourer les messagers.
D’un simple geste, le corps d’Odin apparut près des deux coffres. Il fixa le cadavre dans le coffre de droite, puis le cadavre dans le coffre de gauche. « Niemoller ! Chester [Qie’si’te] ! Vous… comment avez-vous pu… » Son corps tout entier tremblait. « Mon frère. Mon fils ! Ne vous inquiétez pas, je vous vengerai. Je vais leur faire regretter. Je vais rendre leur vie pire que la mort ! !! »
Odin se retourna vers l’Émissaire. « Dites-moi qui les a tués. » Odin rugit. Il savait très bien que seul un dieu supérieur aurait pu tuer son fils et son frère.
– « Hum ! » L’Émissaire laissa échapper un grognement froid. « Moi ! » Une voix glaciale retentit dans la salle principale.
Tout le monde se retourna.
Une personne apparut à l’extérieur de la salle. Puis elle entra, pas à pas, se frayant un passage parmi les soldats qui furent incapables de la bloquer. Elle portait des rubans de deuil blancs dans les cheveux, et était vêtue d’une robe blanche de cérémonie. En voyant cela, les ministres furent sous le choc… il s’agissait clairement d’une tenue de cérémonie destinée à pleurer les membres d’une famille défunte.
Odin dévisagea Linley, ses yeux crachant du feu. « Qui êtes-vous ? »
– « Si vous avez une bonne mémoire, vous vous souvenez d’avoir tué jadis deux personnes. L’une était mon deuxième frère, tandis que l’autre était mon frère aîné ! » Répondit Linley d’une voix douce.
Odin fronça les sourcils, incapable de dire qui était cette personne devant lui. « Il semble que vous ayez vraiment tué pas mal de gens. »
– « Écoutez. Je… suis Linley Baruch ! »
Les ministres furent époustouflés. Ils regardèrent Linley avec incrédulité. Ce jeune homme vêtu d’une robe de deuil était l’empereur fondateur de l’Empire Baruch, une figure légendaire de l’histoire de l’Empire Yulan… !