Roland rencontra Wendy et Tilly dans le salon.
Il raconta brièvement la situation au front et dit: « C’est à peu près tout. Nous ne pouvons probablement plus attendre. »
«La Première Armée a besoin de l’aide des sorcières», répondit sombrement Wendy. «Je le ferai savoir à tout le monde, elles attendent ce jour depuis longtemps et je crois qu’elles sont maintenant prêtes. »
«Enfin», dit Tilly en ouvrant ses lèvres. «J’ai encore quelques chapitres à écrire pour le Manuel de Vol. J’ai envie de mener une véritable bataille à l’avant. De plus, où est mon avion? Tu m’as donné ta parole, mon frère. »
Roland ne changea pas de sujet comme il en avait l’habitude et resta silencieux.
«Votre Majesté? » Demanda Wendy, qui avait remarqué que quelque chose n’allait pas. «Ça va?»
Roland parvint à se calmer et hocha lentement la tête. Il dit: « Vous savez que la Lune Sanglante est apparue. C’est la bataille finale de la race humaine, mais personne ne sait combien de temps cette bataille va durer. Elle pourrait durer un an ou même dix ans. Vous ne reviendrez probablement pas avant la fin de la bataille. Si… »
Il ne pouvait plus continuer.
Personne ne pouvait prévoir le résultat de la Bataille de la Divine Volonté. La dernière fois, Cendres s’était sacrifiée dans les Plaines Fertiles. Cette fois, combien de personnes allaient encore devoir se sacrifier? De nombreuses sorcières n’avaient que la vingtaine. Elles auraient dû profiter de leur vie universitaire dans l’autre monde. Cependant, elles devaient se battre pour leur destin ici.
Cette guerre concernait toute la race humaine, donc tout le monde devait faire de son mieux pour gagner. Les sorcières, étant aussi humaines, n’étaient en effet pas différentes des gens ordinaires. Roland le savait parfaitement, mais il avait déjà établi un attachement pour ces filles. Il vivait avec elles depuis des années depuis la fondation de l’Association des Sorcières. C’était donc difficile pour lui de donner l’ordre car une fois qu’elles seraient parties pour la bataille, ce serait probablement la dernière fois qu’il les verrait.
«Si quelqu’un d’autre vous voyait agir ainsi, il se moquerait de vous», répondit Tilly en souriant. «Tu n’es toujours pas habitué à être roi après tant d’années? Eh bien… En fait, j’aime bien comment tu es maintenant. »
«Excusez-moi, Votre Majesté», dit Wendy en se levant. Avant que Roland ne s’en rende compte, elle s’était approchée de lui et l’avait prise dans ses bras.
«Vous vous sentez mieux maintenant? » dit Wendy doucement: « Nous savons toutes ce que vous avez fait pour nous. Même si vous ne dites pas un mot, nous sommes toutes prêtes à vous protéger. Vous nous avez appris à nous battre pour ce que nous voulons. Gagner la bataille de la Divine Volonté c’est essentiellement la même chose que protéger la montagne sacrée. Je suis certaine que les autres sorcières seront toutes d’accord sur ce point.»
La chaleur apaisa beaucoup Roland. Wendy avait raison. Tout le monde savait que ce jour viendrait. Il n’y avait aucune raison d’hésiter maintenant. Toutes les sorcières étaient prêtes à se battre, elles avaient pris leur décision depuis longtemps. S’il disait quelque chose comme “Je ne veux pas que vous partiez en guerre” ou “vous pouvez rester derrière si vous voulez”, ça aurait l’air plutôt nul.
La seule chose qu’elles devaient faire était de faire de leur mieux.
«Merci. »
Wendy sourit et retourna à sa place.
«Dans ce cas, j’ordonne à l’Association des Sorcières et aux Chevaliers Aériens de se préparer à la guerre» dit Roland après avoir pris une profonde inspiration en fixant les deux sorcières.
«À vos ordres, Votre Majesté. »
«On s’en occupe, mon frère. »
…
La nouvelle que les sorcières allaient faire la guerre dans le Royaume de Wolfheart se répandit immédiatement dans tout le Quartier du Château. En une demi-heure, Foudre avait fait ses bagages. Elle emmenait un sac à dos contenant des munitions et des sceaux, une sacoche pleine d’épices et de sel et Maggie perchée sur sa tête.
D’habitude, elles étaient les premières à partir. Elles seraient les éclaireuses et les guides de l’armée à venir. Cependant, cette fois, lorsque Foudre alla dire au revoir à Wendy, celle-ci l’arrêta.
«Vous n’avez pas à être si pressées», dit Wendy en prenant Maggie dans ses bras. «En fait, quelqu’un m’a dit qu’il voulait te voir avant que tu ne partes. »
«Moi? Un peu surprise, Foudre demanda: «Qui est-ce? »
«C’est … Tu verras. Au fait, il t’attend dans la cour.» dit Wendy qui s’était rattrapper juste à temps.
«Il est déjà là? Dit Foudre en haussant les épaules. «Très bien. »
«Goo – Goo! » Maggie tenta de la suivre mais Wendy la retint. Elle regarda donc elle ainsi Foudre disparaître par la porte.
«Désolée, tu vas devoir rester avec moi un moment», dit Wendy en souriant en caressant la tête du pigeon. «Je pense qu’il vaudrait mieux la laisser seule. »
…
Foudre sortit du château et se dirigea vers la cour après avoir passé le couloir. Elle reconnut la silhouette de la personne qui l’attendait.
«Je vois … Vous êtes M. Sander FlyingBird», grommela Foudre. «Que puis-je faire pour vous?»
Cependant, lorsque Sander se retourna, Foudre fut tétanisée.
Même s’il portait toujours les mêmes vêtements flamboyants, il avait une apparence complètement différente. Malgré le fait qu’ils ne s’étaient pas vus depuis des années, Foudre se souvenait encore de l’apparence de son père.
«Père?» Demanda Foudre, incrédule.
«Désolé, je t’ai évité,» dit Tonnerre avec un sourire amer. «Je ne voulais pas que ma fille vive comme sa mère, alors j’ai décidé de ne pas te voir…»
«Quand as-tu su que j’étais là?» Coupa Foudre.
«Peu de temps après ton arrivée à Border Town. »
«Tante Margaret vous l’a dit? »
Tonnerre hocha la tête.
«Alors, vous êtes complices, et Sa Majesté aussi…»
«Ne les blâmez pas, je leur ai demandé de garder le secret pour moi » Tonnerre venait à peine de finir de parler que Foudre se précipita vers lui et leva un bras.
Tonnerre ferma les yeux et attendit le coup de poing.
Mais la douleur ne vint pas comme prévu.
Un instant plus tard, Tonnerre ouvrit les yeux et vit avec surprise sa fille tapoter doucement son front avec un sourire aux lèvres.
«En d’autres termes, vous savez tout sur mon exploration dans la Région de l’Ouest de Graycastle? »
«Euh…»
«J’ai trouvé la Cité Sainte de Taquila, une sorcière âgée de quatre cents ans et les ruines d’une civilisation souterraine.J’ai également repoussé l’avance des Diables…» dit Foudre en reculant.
«Et bien, je suis aussi bonne que toi, n’est-ce pas? »
Tonnerre fut stupéfait un moment avant de se mettre à rire. «Tu es en effet ma fille, mais je me sens à la fois désolé et heureux de ces retrouvailles.»
«Je comprends que tu sois heureux, mais pourquoi te sens-tu désolé? »
«Parce que tu grandis si vite», dit Tonnerre. «Je pensais que tu allais me haïr et que tu pleurerais dans mes bras. »
Si elle n’avait pas vécu la bataille de Taquila, elle aurait probablement pleuré. Cependant, elle avait maintenant grandi. Elle ne voulait plus verser une seule larme avant de mettre fin à cette guerre, comme Cendres le lui avait demandé. «Alors, vous avez eu peur que je vous déteste. C’est pour ça que vous ne m’avez rien dit ? Alors pourquoi vous me révélez votre identité maintenant ? »
«Parce que j’ai décidé de venir avec vous dans le nord pour combattre dans la Bataille de la Divine Volonté», prononça Tonnerre lentement. «Tu aurais fini par le savoir, alors il valait mieux que je te le dise dès à présent. »
«Vraiment? »
«Oui, je vais me battre sur la mer et dans les ports, j’en ai discuté avec Sa Majesté. »
«C’est formidable», répondit Foudre en prenant la main de Tonnerre. «Puisque nous avons encore du temps, laisse-moi te présenter les membres de mon équipe d’exploration. Tu pourrais avoir à faire équipe avec elles un jour.»
«Il semblerait que tu te sois fait de bonnes amies…»
«Bien sûr, mais elles sont toutes en quelque sorte liées aux animaux. »
«Comme le pigeon Maggie? »
«Oui … euh, non, Maggie est une sorcière. »
«Ahem, autant que je sache, une personne aimée par les animaux l’est aussi par les gens. »
«C’est bon à savoir. »
Le père et la fille se dirigèrent ainsi vers le château. Ils bavardaient joyeusement comme s’ils ne s’étaient jamais séparés.