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Chapitre 37 – Paire de rois ou quatre deux
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C’était peut-être par curiosité, mais l’œil gauche de Xia Lei avait tremblé et la femme de ménage avait été tirée vers lui à 20 ou 30 mètres de distance. Il put tout voir clairement.

Xia Lei regarda ses mains, pâles, douces et sans callosités. Elle avait aussi une montre multifonctionnelle avec une bonne finition et des matériaux de qualité à son poignet, c’était certainement une montre très chère.

La curiosité de Xia Lei grandit : « Il est inhabituel qu’une femme de ménage porte une montre aussi chère. »

La femme de ménage, en revanche, n’était pas consciente de la curiosité du jeune homme qui l’observait. Elle poussa le chariot de nettoyage vers la Rolls Royce Phantom.

Xia Lei eut soudain une pensée, et à cette pensée, les vêtements de la femme de ménage disparurent instantanément. Elle se tint nue sous le soleil.

La peau de la femme de ménage était pâle et tendre, ce qui faisait que l’objet noir caché autour de sa taille contrastait fortement et attirait son regard, c’était un pistolet !

Xia Lei tourna son regard vers le chariot de nettoyage et vit qu’il y avait là aussi quelque chose de caché. Il y avait plusieurs fusibles regroupés pour en faire un engin explosif et un téléphone portable était scotché sur le dessus, relié au fusible par un fil électrique.

La vue de l’arme et de la bombe fit comprendre à Xia Lei que cette femme n’était pas une femme de ménage des Industries des Éoliennes de l’Est, mais une tueuse. Elle s’était dirigée vers la Rolls Royce Phantom, et sa cible était donc évidente :Shentu Tian-Yin !

Xia Lei cessa d’utiliser son œil et se dirigea vers l’atelier.

La femme se retourna pour regarder Xia Lei mais ce n’était qu’un regard de passage. Elle ne semblait pas avoir trouvé quoi que ce soit de suspect, comme si elle était sûre d’être bien cachée. Xia Lei ne pouvait pas avoir vu quels secrets elle cachait à cette distance. Elle poussa le chariot sur le côté de la Rolls Royce Phantom, puis utilisa la pince pour sortir la bombe du seau en plastique. Elle faisait semblant de ramasser des ordures et s’accroupit…

Cela n’avait pas échappé non plus à Xia Lei. Son rythme s’était accéléré. Quelques minutes plus tard, il retrouva le groupe de Ning Yuan-Shan et Shentu Tian-Yin dans l’atelier.

« Notre société est une entreprise publique, notre force et notre réputation sont solides. Vous pouvez être rassurée, Mlle Shentu. Je peux vous garantir, si vous nous choisissez, que votre centrale éolienne sera opérationnelle et apportera à votre groupe Vientaine de grands bénéfices », déclara Ning Yuan-Shan en faisant visiter l’atelier à Shentu Tian-Yin. Il avait le sourire aux lèvres et avait une attitude amicale.

Shentu Tian-Yin parla doucement : « Président Ning, elle est irréprochable en termes de taille ou de force. Cependant, nous avons entendu dire que votre entreprise a connu un arrêt dans un projet important en raison des restrictions mises en place par l’Europe et l’Amérique. Est-ce vrai ? »

A cet instant, Xia Lei s’apprêtait à s’approcher d’eux et les entendit converser. Ne parle-t-elle pas des pièces de précision que j’ai traitées ? Même moi, je n’ai aucune idée de ce à quoi serviront les pièces sur lesquelles j’ai travaillé, mais il semblerait qu’elle le sache très bien d’après sa façon de parler. Ses informateurs doivent être haut placé. Que prévoit-elle en le mentionnant maintenant ? pensa-t-il.

Ning Yuan-Shan lança un petit rire : « Heh heh, Mlle Shentu est bien informée. L’Europe et l’Amérique nous ont en effet imposé un blocus technologique plus strict et nous ont affectés dans une certaine mesure. Cependant, il n’était pas impossible que quelqu’un de notre vaste nation résolve le problème. Je vous dirai en toute sincérité, Mlle Shentu, que nous avons résolu ce problème. »

« Oh ? »

Shentu Tian-Yin était incrédule : « D’après ce que j’ai compris, il n’y a pas d’équipement ni de personne qualifiée qui puisse le faire. Comment avez-vous réussi à résoudre le problème ? »

« Notre entreprise compte parmi son personnel un excellent ingénieur-artisan. Il est jeune, mais son talent est exceptionnel. C’est lui qui a résolu notre problème. En fait, nous venons de le payer un million de yuans pour son travail », déclara Ning Yuan-Shan.

« Je vois. Votre entreprise dispose en effet d’un grand réservoir de talents. »

Un faible sourire de satisfaction apparut sur les lèvres de Shentu Tian-Yin.

Ce sourire en forme de bouton de fleur permit à Xia Lei de s’épanouir un peu. Il avait l’intention de s’approcher d’eux, mais les paroles de Ning Yuan-Shan le firent hésiter. C’est lui qui les avait aidés à résoudre leur problème, mais Ning Yuan-Shan avait prétendu qu’un des ingénieurs des Industries des Éoliennes de l’Est l’avait fait et avait négligé de mentionner son nom. Ning Yuan-Shan avait dû faire cela pour pouvoir montrer la force des Industries des Éoliennes de l’Est à Shentu Tian-Yin afin d’obtenir une énorme commande du groupe Vientaine. Shentu Tian-Yin testait également la force des Industries des Éoliennes de l’Est en soulevant la question du blocus.

Xia Lei se dit tranquillement : « Shentu Tian-Yin est toujours là, il n’y a donc pas de danger pour l’instant. Je vais les suivre et trouver une occasion de lui parler de la situation sur le parking. Ce serait dommage de gâcher les plans de l’oncle Ning en me montrant à ce moment-là. »

Ayant pris sa décision, Xia Lei ne resta pas inactif. Il sortit son téléphone et envoya un message à Jiang Ru-Yi : « Je suis aux Industries des Éoliennes de l’Est. J’ai découvert que quelqu’un avait placé une bombe dans le parking. C’est super urgent ! Viens vite ! »

À ce moment-là, Shentu Tian-Yin s’exprima : « Notre entreprise est en contact avec une entreprise de fabrication allemande et ils nous ont présenté deux propositions, toutes deux très bonnes. Que pensez-vous de cela, Président Ning ? Je tiendrai une réunion à mon retour et nous en discuterons, puis nous vous informerons de notre décision. »

« Bien sûr », déclara Ning Yuan-Shan

« mais, Mlle Shentu, laissez-moi en dire plus. Je ne prétends pas que la force et la capacité de mon entreprise soient supérieures à celles des entreprises allemandes. Je vous rappelle simplement que les propositions de l’Allemagne sont peut-être bonnes, mais que leur coût est beaucoup plus élevé que le nôtre. Vous savez aussi combien la main-d’œuvre allemande est chère. Si vous acceptez la proposition de l’entreprise allemande, l’entretien, la réparation et le remplacement des équipements représenteront un montant important à l’avenir, ce qui réduira votre marge bénéficiaire. Bien entendu, je n’interviendrai pas dans votre décision. J’aimerais que vous ne vous penchiez que sur les questions qui se posent après la construction de votre centrale éolienne. Ici, je peux vous garantir que notre entreprise peut non seulement fournir un équipement de qualité supérieure mais aussi un service après-vente parfait. »

Shentu Tian-Yin fit un léger sourire, puis elle tendit la main pour serrer celle de Ning Yuan-Shan en disant : « Merci pour votre avis. Je vais y réfléchir. C’est tout pour aujourd’hui et je vous contacterai lorsque nous connaîtrons les résultats. Au revoir. »

« Passez une bonne journée, Mlle Shentu », dit poliment Ning Yuan-Shan.

La conversation s’était terminée, Shentu Tian-Yin et ses quatre gardes du corps au visage de pierre s’étaient tournés pour partir. C’était alors que Shentu Tian-Yin remarqua que Xia Lei se tenait non loin. Elle le regarda, mais son regard ne resta sur lui que pendant moins d’une seconde.

Ning Yuan-Shan avait également vu Xia Lei. Il commença à devenir un peu nerveux.

Xia Lei savait pourquoi il avait réagi de cette façon, Ning Yuan-Shan avait menti à Shentu Tian-Yin et son apparition pouvait révéler son mensonge.

Après avoir découvert Xia Lei, Ning Yuan-Shan ne vit pas Shentu Tian-Yin à la porte, il s’était dirigé vers Xia Lei et parla à voix basse.

« Que fais-tu ici, Petit Lei ? »

« J’ai quelque chose de très important à dire à Mlle Shentu. »

Avant de pouvoir en dire plus, Ning Yuan-Shan tira Xia Lei par la main, en parlant nerveusement : « Vas-tu lui dire que c’est toi qui as résolu notre problème ? Tu ne peux pas y aller ! »

Xia Lei sourit avec ironie : « Monsieur Ning, pour qui me prenez-vous? Est-ce que je suis ce genre de personne ? Ce n’est pas ce que vous pensez. Je n’ai pas le temps et je dois lui dire d’urgence ou des vies seront perdues ! »

Ning Yuan-Shan voulait poser d’autres questions, mais Xia Lei s’était déjà libéré de son emprise et courait après le groupe de Shentu Tian-Yin.

« Hé ?! »

Ning Yuan-Shan voulait demander Xia Lei de s’arrêter, mais il n’avait pas osé élever la voix. Il était nerveux, presque paniqué.

Chi Jing-Qiu parla alors avec une grande sincérité : « Président Ning, on ne sait pas ce qu’il y a dans le cœur d’un homme. Vous avez si bien pris soin de lui et pourtant il va démasquer votre mensonge afin de faire connaissance avec Shentu Tian-Yin. Ce n’est pas bon pour notre société. »

« Qu’est-ce que vous dites ? Mon petit Lei n’est pas quelqu’un comme ça ! Il vient de dire lui-même que ce n’était pas ça », déclara Ning Yuan-Shan.

« Vous croyez toujours en lui, Président Ning ? J’étais sa camarade de classe, donc je le connais mieux que vous. C’est une personne méprisable avec de grandes ambitions », déclara Chi Jing-Qiu.

Ses paroles rendirent Ning Yuan-Shan plus nerveux. Ses yeux faillirent lui échapper lorsqu’il regarda Xia Lei s’approcher du groupe de Shentu Tian-Yin. Il était trop tard pour arrêter Xia Lei maintenant.

Xia Lei rattrapa Shentu Tian-Yin et ses gardes du corps et était sur le point de parler lorsque son téléphone reçut un nouveau message. Il déverrouilla le téléphone, c’était Jiang Ru-Yi. Mais le contenu du message l’avait presque fait s’évanouir.

Le message de Jiang Ru-Yi était le suivant : « Double Rois ou quatre deux ? Je te frappe si tu me fais chier ! »

(Jiang Ru-Yi parlait d’un jeu appelé “combattre le seigneur”. La bombe, dans ce cas, est un groupe de cartes utilisées pour battre d’autres combinaisons du jeu.)

Si Jiang Ru-Yi était en face de lui, il lui botterait le cul !

« Stop ! »

Un garde du corps s’était soudainement retourné pour bloquer le chemin de Xia Lei. Ses yeux étaient très intimidant et il avait l’air très agressif.

Les trois autres gardes du corps et Shentu Tian-Yin s’étaient également retournés pour regarder Xia Lei. Leurs sourcils étaient plissés et leurs regards glacé.

« Mlle Shentu, j’ai quelque chose de très important à vous dire. Je n’ai pas d’autres motifs ou intentions malveillantes », dit Xia Lei.

« Dégagez ! »

Le garde du corps qui lui bloquait le chemin cria agressivement et commença à agir contre lui.

Il était là pour l’avertir du danger mais s’était fait réprimander par son garde du corps. Xia Lei s’était énervé de cette attitude et lui répondit: « Pourquoi criez-vous ? Savez-vous ce que je vais dire ? »

« J’ai vu beaucoup de gens comme vous. Je vais devenir méchant si vous ne partez pas ! »

Le garde du corps allait vraiment agir.

« Attendez », Shentu Tian-Yin parla calmement, « Que voulez-vous dire ? »

« La Rolls Royce Phantom sur le parking est à vous ? »

Shentu Tian-Yin hocha légèrement la tête.

« Je passais devant le parking tout à l’heure et j’ai vu une femme s’approcher de votre voiture. Elle portait une arme et avait une bombe. J’ai bien peur qu’elle ait déjà posé la bombe maintenant. C’est mon message. Faites-en ce que vous voulez », dit Xia Lei.

Shentu Tian-Yin regarda attentivement Xia Lei, « Qui êtes-vous ? »

« Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter de ça. J’ai dit ce que j’avais à dire afin que vous puissiez faire ce que vous voulez avec cette information », dit Xia Lei.

Il fit une pause, puis ajouta : « Et disciplinez vos hommes. Tout le monde n’essaie pas d’apprendre à vous connaître. Ils devraient au moins faire preuve d’une certaine courtoisie de base. »

Xia Lei se retourna et partit après avoir fini de parler.

Shentu Tian-Yin resta sur place pendant un moment et, contrairement à ce qui s’était passé auparavant, son regard ne quitta pas le dos de Xia Lei qui disparaissait.

« Que faisons-nous, Mlle Shentu ? » demanda un garde du corps.

Un faible sourire froid lui fit courber les lèvres : « Ils n’ont finalement donc pas pu se retenir et se sont mit à agir maintenant. Allez jeter un coup d’œil. »

« Oui, madame. »

Un garde du corps se dirigea vers le parking devant l’atelier.

La femme de ménage avait disparu du parking et l’endroit semblait particulièrement calme.

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