La lumière du soleil illuminait la route d’une lumière jaune. Marcher sur cette route donnait la même sensation que de marcher sur une route pavée d’or.
Leylin s’était spécifiquement habillé dans une tenue protocolaire aujourd’hui. Il avait personnellement demandé à Greem de conduire la calèche jusqu’à la demeure de Murphy.
Murphy était aussi habillé dans un vêtement protocolaire et il tenait une canne noire pendant qu’il patientait. Après avoir vu Leylin, son visage ridé montra de la joie, « Sois le bienvenu, mon ami ! »
« Je suis désolé pour ce léger retard ! » dit Leylin après qu’il ait ouvert la fenêtre.
« Il n’est pas encore l’heure, je t’ai juste fait venir un peu plus tôt ! » Murphy monta dans la calèche avec l’aide de son serviteur. Greem fit ensuite avancer la calèche, avec quelques coups de cravache, en direction du centre-ville.
« La réception organisée par le Seigneur de la cité se tient aujourd’hui. Il t’a également invité. Il a après tout développé, en tant qu’hôte, une certaine curiosité envers ses puissants invités… » Murphy fit exprès de ne pas finir sa phrase.
« C’est compréhensible ! » répondit Leylin. En tant que le seigneur de la cité, le fait qu’il n’ait invité Leylin qu’après tant de jours était assez surprenant.
« Est-ce que tu t’ennuies ? » Murphy remarqua l’indifférence de Leylin.
« Pour être honnête, je ne suis pas friand de ce genres d’interactions. Si j’avais le choix, je préférerais rester dans mon laboratoire… » Leylin esquissa un sourire amer.
« Ahah… » Murphy laissa échapper un bon rire, « J’étais pareil dans ma jeunesse ! Cependant, tu dois apprendre à profiter de la vie, jeune homme ! Une femme sans retenue peut parfois te conduire à l’exaltation, comparé aux expériences et à la délicieuse nourriture ! »
Leylin hocha la tête. C’était en fait la différence entre les jeunes mages et les mages à la retraite.
Murphy n’avait plus la possibilité de continuer à avancer sur le chemin propre aux mages, donc la seule chose qu’il pouvait faire était de tourner son attention vers d’autres choses. Leylin, lui, avait encore beaucoup d’options ouvertes à lui, donc il passait naturellement son temps à cultiver et non à perdre ce dernier dans des choses aussi banales.
« Fais toi à l’idée, petit ! Je dois te présenter certains de mes camarades… » Murphy esquissa un faible sourire.
« Se pourrait-il qu’ils soient…. » Les yeux de Leylin brillèrent subitement.
« Effectivement ! Ils sont des acolytes, tout comme nous, et ils sont tous plus jeunes que moi. Peut-être auras-tu des intérêts communs avec eux. »
« Je suis maintenant impatient d’être au banquet ! » Les lèvres de Leylin esquissèrent un sourire.
Le château du seigneur de la cité se situait au centre même de la Cité de l’Extrême Nuit. Deux rangées de gardes entièrement équipés d’armures noires montaient la garde.
« Ce sont les Gardes de Fer Noir, des subordonnés du seigneur de la Cité de l’Extrême Nuit, le Vicomte Jackson. Ils ont réussi une fois à battre une armée de cinq cents hommes avec seulement une centaine de leurs effectifs.
Murphy expliqua cela à Leylin après avoir mis pied à terre hors de la calèche.
Leylin regarda autour de lui. D’autres calèches étaient aussi présentes. On pouvait occasionnellement y voir descendre des nobles vêtus d’apparats et des dames portant des robes de bal.
Murphy semblait avoir une très bonne réputation au sein de la noblesse vu le nombre de salutations auxquels ce dernier avait joyeusement répondu. Murphy discuta même avec eux pendant un certain temps.
Dès qu’il vit Murphy, le garde positionné à la porte s’empressa de franchir celle-ci. Peu de temps après, une voix très grave retentit de l’intérieur.
« Murphy, mon ami ! Tu es enfin arrivé ! » Accompagnant cette voix, un homme costaud d’âge moyen sortit du château. Les nobles et les soldats le saluèrent respectueusement. Il était apparemment le Vicomte Jackson, le seigneur de la Cité de l’Extrême Nuit.
La taille de Leylin pouvait être considérée comme ordinaire dans la Côte Sud, mais ce Vicomte Jackson faisait deux têtes de plus que lui. Il avait le visage typique d’un occidental et un front très large. Il avait même des rouflaquettes.
Jackson fit une grosse accolade à Murphy, « Le Petit Jack n’arrête pas de nous interroger à ton sujet ! »
« Ce petit gars me manque aussi. Il est l’un de mes étudiants les plus intelligents ! » dit Murphy.
« Voici un bon ami à moi qui vient de très loin, Sir Leylin Farlier ! » Murphy présenta Leylin au Vicomte Jackson.
« Soyez le bienvenu dans la Cité de l’Extrême Nuit ! » Jackson regarda Leylin de haut en bas et ouvrit ses bras pour lui donner une accolade.
Le sourire de Leylin était quelque peu rigide, ce qu’il s’empressa de cacher.
Il était à ce moment-là totalement concentré sur les statistiques affichées par le Nanoprocesseur I.A.
[Jackson. Force : 7.9, Agilité : 4.5, Vitalité : 6.3, Force Spirituelle : 3.5. État : En forme. Cet humain est répertorié comme étant dangereux. Il est hautement recommandé à l’Hôte de se tenir à plus de 50 mètres de cette personne.]
« Ces statistiques sont sans aucun doute celles d’un Grand Chevalier ! » Les yeux de Leylin s’étrécirent.
« La vitalité des Grands Chevaliers est très élevée. Et ils ont passé outre l’obstacle qui retient la majorité des humains grâce à l’activation et la stimulation constante de leur énergie interne. De plus, ils ont développé une légère résistance aux sortilèges de niveau 0. » Leylin se remémora une description qu’il avait lu.
« Très bien ! Tu devrais aussi être un Chevalier, n’est-ce pas ? » Sir Jackson était légèrement étonné par la force de Leylin et il voyait maintenant Leylin d’une manière plus amicale.
« Je n’ai avancé à ce niveau que récemment et je suis loin d’être au même niveau que vous ! »
Leylin dit humblement cela et donna un ordre au Nanoprocesseur I.A, « Nanoprocesseur I.A ! Montre-moi la simulation d’un combat entre moi et Jackson. »
[Beep ! La tâche a été créée. Saisie des données, simulation du scénario du combat, prévision du résultat en cours…]
Un grand écran clignota et montra les résultats : [La simulation du combat est terminée. Si l’Hôte se trouve à 50 mètres ou plus, son pourcentage de réussite est de 89.8 %. Si l’Hôte se trouve entre 20 et 50 mètres de son adversaire, son pourcentage de réussite est de 58.7 %. Le taux de réussite de l’Hôte est de 33.9 % dans le cas où il se trouve à moins de 20 mètres de son adversaire !]
« La puissance physique des Grands Chevaliers est effectivement très impressionnante. Ils sont capables de réduire l’écart avant même que le mage en face n’ait eu le temps de lancer son sortilège. Si les mages n’essaient pas de rester hors de portée, ils seront grandement désavantagés ! »
L’expression de Leylin ne changea pas pendant qu’il marchait avec Murphy dans le hall d’entrée du château.
Il était évident que le grand hall avait été spécialement décoré pour cette occasion. Le sol marbré était si lisse qu’il reflétait les silhouettes des personnes qui marchaient dessus.
Un grand chandelier en or était pendu au centre du hall. Sa multitude de bougies et la lumière émise par celles-ci brillait à travers les cristaux placés autour, et cela créait une lumière colorée.
Un orchestre se situait sur le côté de la grande salle. Ses musiciens étaient vêtus de queues-de-pie et jouaient une musique à la fois lente et apaisante.
La salle était remplie de grandes tables drapées de nappes blanches. De nombreux plateaux en or et en argent remplis de divers fruits et de viandes grillées étaient placés sur ces tables. On pouvait même voir à côté des bouteilles et des verres en argent qui dégageaient une forte odeur de vin.
Le centre de la salle était un espace vide où l’on pouvait voir de nombreux nobles y valser.
« Cela ressemble à un bal accompagné d’un buffet sur le côté ! » Leylin hocha sa tête.
« Profite ! Je vais aller saluer quelques uns de mes vieux amis ! » dit Murphy à Leylin.
« Allez-y ! » Leylin donna son accord d‘un signe de tête. Il prit ensuite un verre de vin et s’assit sur un canapé.
Peu de temps après, il repéra Murphy qui se trouvait être avec quelques femmes aux tenues plus qu’évocatrices. Ils entrèrent même dans une petite pièce voisine, ce qui laissa Leylin sans voix.
« Il est vieux et il veut toujours prétendre être fort. Arrive-t-il même encore à le faire ? »
« Vous dérangerais-je si je m’asseyais à côté de vous ? » Au moment où Leylin avait quelques pensées obscènes, une élégante voix retentit à côté de lui.
Leylin leva la tête et vit une jeune femme vêtue d’une robe violette. Elle avait de long cheveux dorés qui tombaient sur ses épaules comme une chute d’eau. Sa peau était même blanche laiteux.
En regardant autour de lui, il se rendit compte qu’il n’y avait personne d’autre qu’elle. Leylin était très attirant et s’entretenait, donc il attirait naturellement quelques jeunes demoiselles.
« Bien sûr, cela ne me dérange pas ! » Leylin esquissa un grand sourire et commença à parler joyeusement avec la jeune femme.
Pour lui, son expérience de sa vie passée combinée aux mémoires de l’ancien propriétaire de ce corps firent qu’il lui était très facile d’amadouer cette jeune fille.
Peu de temps après, la demoiselle était totalement immergée dans les histoires tissées par Leylin.
« Ahah…ahah, courir nu au plein milieu de la route ? Il a vraiment fait ça ? » La jeune femme avait complètement abandonné son attitude raffinée. Elle rit presque à gorge déployée et en restant presque totalement naturelle. Cela attira de nombreux regards curieux par les personnes proches d’eux.
« Excuse-moi de te déranger Leylin, mais mes amis sont là ! »
Murphy marcha en direction de Leylin tout en étant suivi pas les jeunes femmes avec lesquelles il venait tout juste de livrer bataille. Leylin fut plutôt surpris lorsqu’il vit que la tenue de Murphy était très soignée et ordonnée.
« D’accord. Je dois y aller ! » Leylin montra une expression d’impuissance et se leva du canapé.
« Ce…Sir ! Après une aussi longue conversation, je ne vous ai même pas encore demandé votre nom ? » La jeune femme se tapa le front.
« Leylin Farlier, mais appelez-moi Leylin ! »
« Je..Mon nom est Alicia, j’habite au 34 Avenue de Cecelia. Vous serez toujours libre de me rendre visite à tout moment ! »
« Ahah, je n’aurais jamais cru que tu étais très populaire auprès des femmes ! » Après que les deux hommes se soient éloignés, Murphy se moqua gentiment de Leylin.
« Ce n’est qu’une demoiselle qui aime écouter des histoires. Sont-ils arrivés ? » demanda Leylin.
« Ils sont tous là, suis-moi ! » dit Murphy.
Il amena Leylin jusqu’à une petite pièce se trouvant à côté de la salle de bal.
Plusieurs acolytes étaient déjà dans la pièce en train d’attendre. Leylin pouvait sentir que leurs ondes énergétiques étaient celles d’acolyte de niveau 1 et de niveau 2.
Murphy détenait évidemment la position la plus haute au sein de ce petit cercle. Lorsqu’il entra, tous les acolytes se levèrent pour l’accueillir.
« Très bien ! » Murphy regarda autour de lui, « Laissez-moi vous présentez un nouveau camarade, Leylin ! Il vient de l’ouest… »
Après que Leylin se soit lui même présenté, il ne put s’empêcher de demander à Murphy, « Est ce qu’un rassemblement comme celui-ci est source de problèmes ? »
« Ne t’inquiètes pas. Jackson a dressé quelques Lycans et l’odorat de ces derniers est plus sensible que celui d’un chien. Cela fait longtemps qu’il connaît nos véritables identités. C’est juste que nous ne le disons pas explicitement ! »
Un acolyte rempli d’acné parla pendant qu’il prenait un verre d’argent dans ses mains et y buvait occasionnellement une gorgée.
« Oh ! Jasmine, ma Jasmine ! » Le bruit d’une respiration lourde venant d’un homme retentit à ce moment-là.
« Oh ! Mon bébé ! Si chaud, si bon ! » Les gémissements d’une femme suivirent.
Il semblait qu’il y avait un couple brûlant d’une passion ardente dans la pièce d’à-côté.
Des traits noirs se formèrent sur le visage de Murphy et il agita immédiatement la main. Une faible membrane couverte de particules d’énergies enveloppa la salle, ce qui isola le bruit venant de l’extérieur. « C’est un accident, juste un accident ! » Son visage ridé arborait une expression montrant qu’il était gêné.
Leylin eut le vertige et une voix n’arrêta pas de résonner dans son esprit. « Bon ! Je ne devrais avoir aucune attente envers ce groupe d’acolytes. Ce n’est qu’un groupe ayant une absence totale de prudence et dont les membres ont perdu toute motivation ! »