Leylin ne savait pas qu’il y avait des personnes planifiant de s’occuper de lui, donc il continua à conduire son chariot et à voyager rapidement.
Après le cinquième jour, c’est-à-dire lorsque qu’il put voir des signes d’activité humaine, Leylin poussa un soupir de soulagement.
Bien que les Mages voient les acolytes de la même façons que les humains voient des fourmis, il est indéniable qu’ils avaient tous l’humanité pour racine.
Bien que les expériences sur les humains soient toujours effectuées bien qu’interdites, surtout dans l’Académie de la Forêt de l’Os Sombre, tous les Mages choisissaient d’éviter les larges communautés humaines. Cela évitait un grand nombre de victimes et l’envie de vengeance de certains Mages.
« Je pourrai enfin prendre une pause lorsque j’atteindrai cette cité juste devant ! » Après 5 jours de voyages continu, Leylin et ses chevaux étaient tous très fatigués.
Il ralentit la cadence de ses chevaux, à ce moment-là, et jeta un coup d’œil aux alentours.
Il y avait maintenant des champs tout autour de lui, ainsi qu’un grand moulin à vent un peu plus loin.
Un ruisseau cristallin coulait à côté de ces champs et plusieurs espèces inconnues de poissons y nageaient même.
Leylin se sentit plus détendu en voyant cette scène.
« La sérénité ! Le monde pacifique des humains ! Je n’ai pas ressenti une telle quiétude depuis longtemps… »
« D’après la carte, la cité la plus proche devrait être la Cité de Pierre Grise ! » Leylin regarda le voyant sur la carte qu’affichait le Nanoprocesseur I.A.
« Cet endroit est encore trop près de l’académie. Il devrait y avoir un point de rassemblement de Mages pas très loin, mais cela doit être encore très dangereux de vendre mes potions ou de récolter quelques informations sur l’actualité là-bas. »
« Et j’ai toujours ce mauvais pressentiment ! » Les sourcils de Leylin se froncèrent pendant qu’il regardait autour de lui.
« L’ennemi va-t-il me laisser partir aussi facilement après que j’ai tué l’Arbre Géant Démoniaque ? »
[Beep ! L’analyse du sort de Transfiguration est terminée !]
La voix du Nanoprocesseur I.A résonna dans son esprit à ce moment-là.
« C’est parfait ! » L’expression faciale de Leylin montra qu’il était ravi. Il se dépêcha de lire l’introduction du sort de Transfiguration.
[Sort de Transfiguration : sort de niveau 0. Effet : Peut changer légèrement les muscles faciaux pendant une période prolongée. Consommation : 1 point de Force Spirituelle, 1 point de Mana par jour.]
C’était le sortilège que Leylin avait spécialement choisi pour cacher son identité.
« Peut-il seulement changer l’apparence extérieure ? » se demanda Leylin. « Beaucoup de Mages peuvent déterminer l’identité d’un individu par les ondes énergétiques émises par leur force spirituelle et d’autres peuvent même déterminer cela en regardant directement dans l’âme. Bien sûr, il faut que ces personnes soient des Mages de niveau 1 au minimum. J’ai maintenant peu de chance d’en rencontrer. »
« Nanoprocesseur I.A ! Est-il possible d’optimiser les effets de la Transfiguration et d’améliorer la dissimulation des ondes énergétiques formées par la force spirituelle ? » demanda Leylin.
[Beep ! Tâche assignée : Optimiser la dissimulation des ondes énergétiques. Début de l’analyse…]
La réponse du Nanoprocesseur I.A lui fut donnée une dizaine de secondes après. [Possibilité d’optimisation. Nécessite 7 points de Force Spirituelle. Temps nécessaire pour l’optimisation : 14 jours et 5 heures. Données supplémentaires requises : Études de l’Esprit, Runes Annihilatrices.]
« 7 points de Force Spirituelle ? Je peux atteindre cet objectif d’ici quelques années. Mais cela ne va pas être facile d’obtenir les informations concernant l’Étude de l’Esprit et les Runes Annihilatrices !»
Les recherches concernant les esprits avaient toujours formé la dimension la plus mystérieuse du Monde des Mages. Bien que l’Académie de la Forêt de l’Os Sombre soit reconnue comme étant avant-gardiste concernant cette spécialité, l’académie avait seulement mise au point quelques théories simplistes. Leylin,lui, ne pouvait pas avoir accès à de telles informations puisqu’il était juste un acolyte de niveau 2.
« Le sort de Transfiguration devrait pour l’instant suffire. » Leylin jeta un coup d’œil aux alentours pendant qu’il conduisait rapidement son chariot vers une petite forêt.
Lorsque Leylin réapparut quelques instants après, son physique avait complètement changé.
Son apparence jeune d’origine était maintenant devenue plus mature. En plus d’avoir des sourcils épais et de gros yeux, son visage était très commun.
Il avait aussi changé ses vêtements pour vêtir une armure de cuir tannée. La lame courbée placée dans le fourreau accroché à sa ceinture semblait un peu plus désuète.
Le corps de Leylin était originalement grand et bien bâti. Son corps était à la même hauteur d’un adulte avant qu’il change. Il ressemblait maintenant à un maigre et habile soldat.
Leylin marcha à côté du ruisseau pour voir son reflet. « Hum ! C’est pas si mal ! Même ma voix a changé et je peux même modifier sa tessiture. »
Sa voix devint petit à petit plus rude, ce qui était très différend de la voix douce, jeune et immature qu’il avait précédemment.
« Je vais entrer dans cette cité avec ce déguisement ! » Leylin hocha la tête puis sortit un sac en cuir contenant un peu de poudre blanche.
« La Poudre Anti-Odeur du Ver Aveugle Souterrain. 1 seul gramme peut complètement supprimer l’odorat de n’importe quel organisme vivant ! » dit doucement Leylin.
« Cela devrait être le meilleur moyen de se déguiser dans le monde des mortels. Mon apparence et mon odeur ont déjà changé donc cela ne devrait pas être facile de me trouver avec des moyens ordinaires ! Par contre, je ne peux rien faire à propos des ondes énergétiques. »
Leylin regarda une fois de plus l’intérieur du chariot. Il jeta les objets inutiles et garda seulement le coffre rempli de potions et de livres de sortilèges. Il attacha aussi l’autre coffre, rempli d’ingrédients, sur l’un des deux chevaux.
« Va-t-en ! » Après s’être approché du dernier cheval, celui qui ne portait rien, Leylin lui retira les rênes et le fouetta.
« Woo ! » Le cheval noir poussa un hennissement et courut au hasard.
Après cela, Leylin retourna à son chariot et répandit une sorte de poudre rouge dessus. Il saupoudra ensuite les chevaux avec le reste de la Poudre Anti Odeur, avant de monter sur un cheval et le faire avancer.
Peu de temps après, une fumée noire apparut dans la forêt, ainsi qu’une flamme.
Pendant qu’il chevauchait sur la route principale, il pouvait voir de plus en plus de signes d’activité humaine. Leylin vit, après une heure, la silhouette de la Cité de Pierre Grise.
Les murs de la cité étaient bas. De l’extérieur, on pouvait voir des bâtisses aux toits en forme de dôme et surmontées de flèches
Des soldats patrouillaient dans cette zone et se trouvaient à côté de ces murs.
« Exposez votre but. » Le chef de la patrouille, qui était vêtu d’une pièce de demi-armure en cuir, arrêta Leylin.
« Je suis un mercenaire et aussi un négociant à temps partiel ! » Leylin sourit. Il pouvait voir l’avidité qui brillait dans les yeux du chef de patrouille.
Regardant le cheval que Leylin chevauchait ainsi que les coffres derrière lui, le chef avala sa salive. Ses yeux se concentrèrent ensuite sur la tenue que Leylin portait. Lorsqu’il vit la lame courbée accrochée sur la ceinture de Leylin, l’expression sur son visage commença à montrer de la peur.
« La taxe d’entrée est d’une pièce de bronze ! »
« Servez-vous ! » Leylin jeta une pièce de bronze neuve vers le chef.
« Vous pouvez entrer ! Souvenez-vous de ne pas vagabonder la nuit. Si vous êtes attrapé, vous serez emprisonné ! » Le chef esquissa un sourire très laid.
« Merci ! » Leylin emporta ses bagages dans la ville.
« Chef ? » Le soldat était de toute évidence étonné.
« Tais-toi ! N’as-tu pas vu comment il est vêtu ? Le fait qu’il soit capable de voyager seul tout en emportant des biens avec lui et d’arriver à la cité sans égratignures montre qu’il n’est pas une personne normale. Qui sait ? Il pourrait même être un Chevalier ! » grogna le chef à voix basse, « N’essaie pas d’avoir des problèmes avec ce genre d’individus la prochaine fois ! »
« Il semble que peu importe l’endroit où je me trouve, ma force me permet de rentrer facilement. »
Leylin chevaucha à travers les rues de la cité. Il vit des civils des deux côtés l’éviter par peur. Lorsqu’ils regardèrent Leylin, leurs yeux brillèrent à la fois de peur et d’envie tandis qu’ils hochaient leurs têtes.
« La prospérité de la Cité de la Pierre Grise ne peut être comparée à même une seule des petites villes existant dans ma dernière vie ! »
Leylin calcula qu’il y avait tout au plus 10 000 habitants dans cette cité.
En ce qui concernait les conditions de vie, on pouvait dire qu’elles étaient encore pires.
Les chaussées étaient faites à partir de boue jaune et remplies de gravier grossier. Un simple coup de vent soulevait de la poussière jaune dans l’air.
La plupart des individus se trouvant des deux côtés de la route étaient atteints de malnutrition et portaient seulement des robes grises ou noires remplies de trous.
Il y avait, le long de la route, quelques clôtures renfermant des bovins et des moutons. Plusieurs petits bestiaux se déplaçaient même librement. L’odeur de fumier remplissait l’air et ne semblait pas du tout se dissiper.
« Sale, bordélique et pauvre ! » Ce fut la première impression qu’eut Leylin à propos de la Cité de Pierre Grise.
« Commençons déjà par trouver un endroit où rester ! » Le voyage le rendit quelque peu fatigué.
Leylin ne réussit pas à trouver une auberge même après avoir cherché pendant longtemps. Il décida finalement de donner quelques pièces à un citoyen en échange d’informations concernant un endroit où rester.
« Grande Épée et Coupe de Vin. C’est là. » Leylin regarda les mots de l’écriteau et resta un peu silencieux.
Ce magasin familial était situé à l’ouest, là où l’ordre public semblait être moins stable. Leylin vit au long du chemin plusieurs ivrognes et des combats éclater. Un couteau et une dague furent même utilisés dans l’un de ces combats. Et malgré cela, aucun officier n’était là.
Poussant la porte grande ouverte, les narines de Leylin sentirent l’odeur d’un vin de qualité inférieure.
« Viens ! Une autre coupe ! » « Bien joué, Jack ! » Un vacarme pas possible stimula en permanence les tympans de Leylin.
L’intérieur était un pub. Il y avait de nombreux ivrognes heureux de boire. Certains étaient même à moitié endormis et ivres, et mettaient le grappin sur l’une des serveuses pour leur parler de choses sales.
«Monsieur ! Que voulez-vous ? » Le barman était un jeune homme aux cheveux jaunes qui semblait être la seule personne sobre de ce pub.
« J’ai entendu dire que je pouvais trouver un endroit où me loger ici ? »
Leylin s’assit sur le tabouret de l’autre côté du bar.
« Oui ! Nous sommes le seul établissement de la Cité de Pierre Grise à fournir des hébergements ! » Le barman haussa ses épaules, « Mais ce n’est pas quelque chose dont nous pouvons être fier. Nous n’avons pas beaucoup de visiteurs chaque année ! »
« Donnez-moi une chambre tranquille et prenez soin de mes deux chevaux. Combien cela me coûte-t-il ? » Leylin regarda le gros tonneau placé derrière le barman.
« Donnez-moi aussi votre meilleure bière ! » Leylin posa une pièce d’argent.
« C’est un plaisir de vous rendre service ! » Le barman lui apporta rapidement un verre avec manche sur la table, « De l’alcool au beurre de miel ! C’est notre meilleur alcool ! »
Leylin prit une gorgée de cet alcool tout en écoutant la présentation du barman.
En vérité, beaucoup de mages n’aimes pas l’alcool car cela embrouillait leurs sens. Ils préfèraient boire des boissons pouvant les revigorer.
Leylin ne buvait pas souvent non plus. Mais sa curiosité fut touchée donc il voulait y goûter. Cet alcool à base de beurre de miel était toutefois seulement moyen. Son goût était aussi acide et Leylin sentit qu’il s’était fait escroqué.
« Une nuit d’hébergement coûte 30 pièces et le fait de prendre soin de mes chevaux, en comptant leurs nourritures, va me coûter 20 pièces de plus ! »
Avant de quitter l’académie, Leylin avait déjà changé sa monnaie. Donc il plaça directement 2 pièces d’argent sur la table, « Je vais rester ici pendant 4 jours.. »
« Regarde ! De si beaux chevaux ! Ce pelage ! Cette carrure ! Ils valent sans aucun doute plus cher que les chevaux de batailles du seigneur de la cité ! »
Une voix très désagréable fut entendue.