[Calcul de la vitesse du vent et de la température en cours ! Calcul de la trajectoire terminée !]
Suivant la trajectoire calculée par le processeur I.A., Leylin appuya sur la détente de l’arbalète.
Whoosh ! Le puissant carreau s’envola, et le fort recul lui engourdi légèrement le bras.
Pu ! Le carreau d’arbalète perça à travers l’œil gauche du Sombreloup et jailli par son œil droit. Le Sombreloup hurla deux fois, s’écroulant au sol.
« L’avantage que j’ai avec le processeur I.A. pour ce genre de travail de précision est vraiment excessif ! Une arbalète n’est pas comme un arc ; tout ce qu’il y a à faire c’est viser et appuyer sur la détente. C’est tellement pratique ! »
Leylin compara les différences entre ses précédentes attaques à l’épée plus tôt, et son attaque à l’arbalète. « On dirait que je suis plus adapté aux attaques à longue distance. C’est aussi beaucoup plus sûr. C’est tout simplement que je n’ai encore aucune idée de comment stimuler l’énergie vitale des Chevaliers. Se pourrait-il qu’éprouver une bataille vraiment ardue soit requis ? »
Leylin n’avait pas utilisé l’arbalète un peu plus tôt. La première raison pour cela était qu’il voulait se défouler. La seconde, pour tenter de stimuler son énergie vitale de Chevalier. Malheureusement, il possédait le processeur I.A. parmi ses atouts et n’avait jamais été retranché dans une situation désespérée de vie ou de mort. Naturellement, il avait été incapable de ressentir l’énergie vitale qui n’était stimulée qu’après une expérience de désespoir.
« Leylin ! Bon boulot ! » George ne répondit que maintenant, et il donna une tape sur l’épaule de Leylin.
« À partir d’aujourd’hui, cette arbalète est tienne ! »
« Merci, alors ! » Leylin sourit. Même si George n’avait rien dit, il aurait quand même tenté d’obtenir l’arbalète.
« Oh ! Leylin ! Leylin a tué des Sombreloups, Seigneur Leylin ! Seigneur Leylin ! Vite, sauvez-nous !
En cet instant, encore plus de Sombreloups chargeaient à l’intérieur du campement, et les acolytes criaient en direction de Leylin.
Avec le bénéfice des préparations préalables de George, les pertes de leur côté étaient les plus réduites. Avec George et Leylin, ces deux experts qui étaient des Chevaliers préparatoires, c’était considéré comme l’endroit le plus sûr en dehors de la zone autour des types en robe blanche.
« Hu ! » Ourin aspirait en saccade de grandes bouffées d’air tandis qu’il utilisait une épée pour bloquer un Sombreloup qui s’élançait en avant. Une immense force fut transmise, faisant s’envoler au loin l’épée de ses mains.
« Je suis le successeur de ma maison ! Il y a encore de nombreuses choses auxquelles je n’ai pas goûté ! Comment pourrais-je mourir ici ? »
Ourin rugit. Dans son entourage, deux camarades avaient déjà péri. Parmi les personnes restantes, si elles n’étaient pas déjà mortes, elles s’étaient déjà enfuies.
À ce moment, des cris de « Seigneur Leylin ! » se firent entendre, faisant luire ses yeux.
« C’est juste ! L’alliance Furze a encore de la force, et Leylin était si impressionnant il y a un moment. Il peut définitivement me sauver ! »
Ourin n’hésita plus et commença à courir dans cette direction.
« Leylin ! Seigneur Leylin ! Sauvez-moi ! »
« Eh bien ! » Leylin prépara l’arbalète, entendant le son et lançant un regard : « C’est Ourin après tout ! »
Le Ourin actuel était vraiment dans une situation gênante. Non seulement son épée s’est lâchée, mais son corps tout entier avait des blessures et il était poursuivi de près par un Sombreloup.
« C’est dommage ! Tu t’es tourné vers la mauvaise personne ! Est-ce que tu pensais vraiment que je serais à ce point magnanime ? » La bouche de Leylin forma un rictus.
« Avec les Mages ici, je n’oserais pas tenter ma chance et tuer secrètement quelqu’un ! Mais s’il s’agit seulement de ne pas pouvoir le sauver à temps, personne n’aura de raison de me questionner à ce propos ! »
Leylin regarda Ourin, arborant un sourire éclatant.
« Il va me sauver ! Certainement ! » Ourin vit le sourire de Leylin, et son cœur s’allégea. Il continua de s’encourager, augmentant sa vitesse.
« Ohhhh ! Nooon ! » À cet instant, Ourin vit désespérément Leylin tirer à l’arbalète, s’occupant d’un Sombreloup d’un autre côté.
« Comment peux-tu, comment peux-tu faire cela ??? » L’esprit d’Ourin cessa de fonctionner une seconde et il trébucha sur un rocher, tombant au sol.
Le Sombreloup derrière lui bondit en avant. Ses dents claquèrent et du sang commença à couler non-stop…
« Merci ! » De l’autre côté, la fille sauvée par Leylin courut vers lui pour le remercier. « Merci à toi ! »
« Pas besoin de me remercier ! » Leylin sourit. De l’autre côté, Lilith regarda Leylin le visage rouge et baissa la tête.
Il y eut un son de sifflement, et George regarda Lilith, lançant un regard ‘on se comprend’ vers Leylin.
« La situation en est déjà là, mais ta personnalité n’a pas changé, George ! »
« Même si je tombais dans l’abysse de la mort, tu ne peux me faire arrêter d’aspirer à de magnifiques romances ! » George utilisa le ton d’un martyr, parlant comme s’il ne craignait pas la mort.
« Tu ne mourras pas, les types en robe blanche s’apprêtent à passer à l’action ! » Leylin leva les yeux au ciel.
Bien que le champ de bataille fût plongé dans le chaos, les Sombreloups géants semblaient avoir un sixième sens incroyable. Ils ne s’étaient jamais approchés des trois Mages en blanc, formant un étrange cercle.
Et à travers la cacophonie, Leylin pouvait encore utiliser ses cinq sens qui étaient renforcés par le processeur I.A. pour saisir la conversation entre les Mages. Peut-être qu’eux-mêmes ne la dissimulaient pas vraiment.
« Crow ! Est-ce nous ne faisons toujours rien ? Les acolytes ont subi trop de pertes, et cela va baisser notre évaluation ! » dit une voix féminine.
« Relax ! Relax ! Je les ai comptés. Jusqu’ici, dix sont morts. La limite n’a pas encore été dépassée ! »
Une voix quelque peu cynique se fit entendre ; c’était une voix d’homme.
« Mais cela approche tout de même la limite, dépêche-toi d’agir. J’ai encore besoin de déterminer le modèle de stabilité pour cette technique ! Bon sang ! L’énergie négative ici est simplement trop forte. C’est tout bonnement impossible de compléter la construction du ‘Tokerwuree’ » !
« Alors je m’en charge ! » L’homme en blanc qui n’avait pas encore parlé se leva.
« Ces mystérieux Mages ! Ces personnes énigmatiques dont on dit qu’ils sont capables de manipuler les forces de la nature ! » Les yeux de Leylin fixèrent l’homme en blanc.
« Vous toutes, stupides et piètres créatures, vous osez réellement déranger le repos de vénérés Seigneurs Mages ! Seule la mort vous attend ! »
« Mazzerda —Karachi ! »
Avec le son des chants de l’homme, les oreilles de Leylin entendirent le processeur I.A. résonner frénétiquement. [ALERTE ! ALERTE ! Détection d’une source de radiation ! Détection d’un champ d’énergie négative ! Suggestion pour l’Hôte d’évacuer immédiatement le plus loin possible !]
Les brillants mots rouges étaient très clairs, mais Leylin ne fut pas effrayé et enclin à battre en retraite. Il se remémorait de manière répétitive seulement le chant de l’homme.
« Ce ne semble pas être le dialecte utilisé sur ce continent, mais plutôt un ancien. Et cela semble plutôt du genre fourchelangue, est-ce que les Mages utilisent ce type de langage pour leurs incantations ? »
Alors que l’homme en blanc se levait, les Sombreloups alentours battirent en retraite, comme s’ils venaient de rencontrer leur ennemi naturel.
« Boule de feu secondaire ! »
Une fois que l’incantation fut complétée, une boule de feu apparut de nulle part, flottant dans la main de l’homme. Selon les calculs du processeur I.A. de Leylin, cette boule de feu était au moins à mille degrés et causait de fait une distorsion légère de l’espace environnant.
La boule de feu laissa une traînée lumineuse et atterrit au cœur des Sombreloups.
Boom !
« Mauvais signe ! Vite, à terre ! » Leylin cria d’une voix forte. Malheureusement, c’était déjà trop tard. Cela importait peu qu’il s’agisse des acolytes ou des Sombreloups alentour, tous se firent renversés.
Une bruyante explosion résonna, accompagnée d’une vague de chaleur
« Peuh ! Pouah pouah ! » Leylin se leva du sol, crachant rapidement la terre et l’herbe dans sa bouche.
En cet instant, il était recouvert de terre, et ressemblait à une personne qui venait tout juste de s’extirper d’un fossé boueux.
« D’après les calculs du processeur I.A., cette zone devrait être où se trouvait le chef de la meute… » Leylin grimpa sur l’un des attelages. Il regarda dans la direction de la zone attaquée par le Mage un peu plus tôt et ne put qu’être frappé de stupeur.
Il ne pouvait voir qu’une chose, c’est que là où la boule de feu avait atterri, il y avait maintenant un fossé embrasé qui faisait au plus trois mètres de diamètre, et deux mètres de profondeur. Quant aux Sombreloups de la zone, ils étaient devenus du charbon carbonisé.
Les Sombreloups jappèrent, avant de rapidement prendre la fuite.
« Il a le corps d’un homme, et est capable de tels attaques ! C’est ça, ça la puissance d’un Mage ? » Leylin regarda le Mage en blanc, les yeux embrasés par la passion. « La puissance d’un Mage ! Je dois l’obtenir ! »
« Dépêchez ! Nettoyez le champ de bataille ! » dit l’homme en blanc, ignorant les regards fervents des acolytes l’entourant. Il retourna à sa place, où les deux autres Mages se trouvaient.
Quand il passa à côté du corps d’Ourin, il s’arrêta. Il prit une petite pochette dorée de la poitrine d’Ourin et la plaça vers son propre vêtement.
« C’est… ça doit être la pochette qu’Ourin utilisait pour garder ses cristaux magiques ! » Les pupilles de Leylin se rétrécirent.
« ’Évaluation’ ! ‘Limite’ ! Cristaux magiques ! » Les pensées de Leylin se bousculèrent. « On dirait que ces Mages ont reçu une tâche, ce qui explique pourquoi ils nous escortent nous, des acolytes. Et il semble qu’il y ait un quota de mort qui peut baisser leur évaluation et diminuer leurs récompenses s’il le dépasse ! »
« Apparemment, j’ai légèrement sous-estimé la valeur de ces cristaux magiques auparavant. Ces Mages ont laissé des acolytes mourir, le plus probable étant qu’ils avaient prévu de s’emparer des cristaux magiques sur le corps des acolytes ! »
« Heureusement, maintenant que nous avons déjà dangereusement atteint la limite, nous serons plus en sécurité à partir de maintenant ! »
Après avoir repensé clairement à tout cela, le visage de Leylin devint blême. « C’est ça le monde des Mages ? Logique au point de faire preuve de sang-froid ! Implacable jusqu’à l’apathie ! »
« Tout le monde, dépêchez-vous de vous préparer pour que nous puissions continuer le voyage. L’odeur du sang va attirer d’autres prédateurs ! »
Le Chevalier Angelo enleva ses vêtements de dessus qui avaient été déchirés après l’activation de la technique secrète. La sueur sur son visage coulait sans arrêt, et il cherchait son souffle, apparemment légèrement affaibli.
Les yeux de Leylin brillèrent : « On dirait bien qu’il y a un prix à payer pour activer la technique secrète de Chevalier… »
« Hey ! Leylin, regarde ! » Juste au moment où Leylin s’apprêtait à entrer dans la carriole, George s’était glissé vers lui et pointait subrepticement de côté.
Sur l’un des autres attelages de couleur noir, Bessita enlaçait ses jambes alors qu’elle était assise. Son épaule avait des marques de sang, et il semblait qu’elle venait juste de pleurer.
« Ourin a toujours été le ‘Gardien de la Fleur’ numéro un de Bessita. Maintenant que ce groupe est presque entièrement mort, Bessita semble être dans une mauvaise situation ! »
George dit cela à l’oreille de Leylin, avec une expression signifiant que la chance de Leylin se présentait
« J’ai déjà perdu tout intérêt pour elle ! De toute manière, dans une situation aussi dangereuse, n’arrives-tu pas à contrôler un peu le dessous de ta ceinture ? »
Leylin ne savait pas trop quoi dire. Il pointa le col de George, et sur ce vêtement se trouvait les marques d’un rouge à lèvre de fille. Il ne savait vraiment pas quand cette animal avait eu l’occasion de s’amuser.
« Héhé… mon frère, c’est seulement dans ce genre de situation que nous, les Chevaliers préparatoires, pouvons-nous mettre en valeur ! Et les filles feront toujours preuve de bonne volonté envers l’homme qui les a sauvées. C’est la plus basique des techniques ! »
George sortit quelque chose qui était similaire à un mouchoir de son habit, exhibant fièrement ses récoltes. « Tu vois ? Rien qu’aujourd’hui, j’ai déjà gagné les bonnes grâces de trois demoiselles… »
« Ouais… » Leylin n’avait rien à dire.
En repensant à son passé de playboy : « On dirait que le précédent Leylin utilisait toujours la force quand il voyait une fille qui lui plaisait, sérieusement… »
« Bon, il est temps de s’en aller ! » Leylin vit les Chevaliers rassembler les corps des acolytes. Ils prenaient les quelques cristaux magiques et les passaient aux Mages, faisant comme si de rien n’était.