« Ainsi la méthode pour calculer le temps est très similaire à celle de mon passé ! »
Leylin pensa intérieurement tandis qu’il s’amusait avec la montre de poche en cristal dans ses mains.
La surface de la montre était finement réalisée, avec vingt-quatre petites montures. Chaque monture représentait une heure.
Non seulement il avait extorqué une arme à un laquais d’Ourin, mais aussi des butins de guerres valant des milliers de pièces d’or. Cette montre de poche était la contribution d’un petit gros.
Quant à la vengeance de leur famille, les Dorlan dont faisait partie Ourin était du royaume Bourbon, qui se situait quelques royaumes plus loin du territoire du Vicomte John. De plus, les relations entre ces deux royaumes étaient déjà hostiles.
Sans parler du temps que cela prenait pour devenir Mage ; au moins quelques années, et même s’envoyer des lettres prenait aussi plusieurs années.
Leylin ne pensa qu’un instant à ce qu’il y avait entre lui et Ourin, avant de les mettre au second plan.
« Cette fois, j’ai vraiment fait du profit ! De plus, les Cristaux Magiques sont la monnaie entre Mages, donc ils sont très utiles pour les Acolytes ! »
Leylin sortit un Cristal Magique et le retourna dans sa paume. Il émettait une constante aura froide.
Selon les calculs du processeur I.A., bien que ce Cristal Magique produise quelques légères radiations, l’effet que cela avait sur le corps semblait positif. Cela améliorait la vitalité du corps.
« Mais ! Depuis que la nouvelle de ma victoire sur Ourin s’est répandue, tout le monde a changé d’attitude en face de moi. Devrais-je en conclure qu’il s’agit d’un monde où l’on respecte le plus fort ? »
Cela faisait déjà deux jours depuis le précédent incident, et les résultats de la bataille avec Ourin étaient connus de tous les adolescents de la noblesse.
En particulier le moment où il avait brisé le bras d’Ourin en souriant était devenu un cauchemar pour ceux qui étaient présents. Quand Ourin était revenu, il s’était immédiatement caché dans la carriole et avait pansé ses blessures. Quant aux jeunes nobles, ils tremblaient dès qu’ils voyaient Leylin et s’enfuyaient rapidement.
« Salut Leylin ! Tu veux qu’on joue ensemble ? »
Une fille de la noblesse de la même calèche vint et lui demanda. Elle portait des vêtements luxueux, et à ses longues jambes quelque chose de similaire aux bas de la vie précédente de Leylin lui donnait un charme séduisant.
La coutume de ce monde était la loi du plus fort. Maintenant, Leylin sentit que l’atmosphère dans la carriole était bien meilleure, et les autres n’essayaient plus d’aller à son encontre non plus.
Bien plus, plusieurs autres filles l’avaient aussi invité.
Le nom de la fille l’accostant était Lilith.
« Merci ! Mais, j’attends déjà des amis ! » dit Leylin en s’excusant.
« Ooh ! J’ai dû t’interrompre ! Je t’inviterai une autre fois, Jasmine et quelques autres sont aussi intéressées par toi ! »
La fille aux longues jambes sourit tendrement, leva sa jupe et fit une révérence de noble, soutenant sa tentante invitation.
« Les filles de nos jours mûrissent très tôt ! »
Leylin sourit amèrement en son cœur.
« Haha… qu’est-ce que je viens de voir ? Combien de fois est-ce que notre jeune maître Leylin a été invité par des filles ? » résonna avec exagération une voix.
« Comment puis-je me comparer à toi ? Le ‘Lion à la Satine Crinière Dorée’ » Leylin leva les yeux au ciel.
« Ne voulais-tu pas m’éviter afin de ne pas être isolé de tout le monde, ça ne te fait plus peur ? » Leylin regarda George qui s’approchait.
« Tu es le sujet brûlant dans le camp maintenant ! De nombreuses filles sont intéressées par toi. Cette Lilith d’avant n’était pas si mal non plus. Je peux te garantir que si tu y mets le cœur, tu peux l’avoir en trois jours ! »
George rit : « De plus, je dois te féliciter pour ta revanche fructueuse ! » Avec un geste de la main, une bouteille dessina un arc en l’air et fut attrapée par Leylin.
Ouvrant le bouchon de chêne, un arôme fruité avec une teinte d’alcool en émana, faisant prendre une grande inspiration à Leylin.
« Vin de pomme ! Je n’en ai pas tant bu ces quelques derniers mois ! »
« Correct ! Et même, c’est une spécialité de notre fédération. Ça n’a pas été facile pour moi de le garder caché jusqu’à maintenant ! » George ouvrit la bouteille dans ses mains.
« À notre Leylin ! Santé ! »
« Santé ! » Leylin sourit. Les bouteilles de vin s’entrechoquèrent et émirent un son clair.
« Aussi, merci à toi ! » dit sincèrement Leylin.
George avait la force d’un Chevalier Préparatoire, et avec son statut de dirigeant parmi la poignée de jeunes nobles, s’il avait pris la moindre action plus tôt, il aurait pu s’occuper facilement d’Ourin.
Toutefois, il se souciait des sentiments de Leylin et l’avait aidé à augmenter sa force secrètement. À côté de cela, il avait caché leur amitié pour qu’Ourin provoque Leylin sans arrières pensées. Finalement, il avait aidé Leylin à compléter sa revanche.
Ainsi, cela ne mettait pas à mal sa fierté de noble.
De cela, Leylin pouvait voir sa méticulosité et son habilité à penser aux sentiments des autres.
« On ne parle plus de gagner le cœur des gens, mais d’être sincère pour les émouvoir. Je devrais dire que c’est réellement digne de la famille du ‘Lion à la Satine Crinière Dorée’, leader de l’Alliance Furze ! » pensa Leylin intérieurement.
« Pas besoin de remerciements ! Nous sommes tous des membres de l’Alliance Furze, comment aurais-je pu fermer les yeux quand tu te faisais malmener par ces gens du nord ? » George rit, descendant tout son vin de pomme en une gorgée.
« Quel dommage ! Maintenant que nous sommes de plus en plus profonds dans les régions sauvages, nous ne sommes pas passés par une quelconque grande cité depuis longtemps. Même les vivres sont difficiles à trouver ! »
George semblait repenser au goût de son vin et avait quelques regrets.
« Au fait ! Nous allons organiser un barbecue ; ce sera pour notre Alliance Furze. Est-ce que tu veux t’y joindre ? »
George l’invita.
« Évidemment ! Ce serait avec plaisir ! » Leylin sourit et répondit. Avec son statut de noble de l’Alliance Furze, il ne pouvait que rejoindre ce cercle.
Du moment que la force d’une personne était encore faible, rejoindre des cercles était aussi une méthode afin d’assurer sa sécurité.
La nuit était bien avancée. Le ciel était rempli d’étoiles scintillantes, recouvrant le sol d’un voile argenté.
Dans le camp, des groupes de jeunes hommes et femmes étaient assis ensemble, autour des feux de camp tandis qu’ils riaient et plaisantaient. C’était très animé.
Après quelques mois de vie commune, ils s’étaient rapprochés.
« Viens, Leylin, je vais vous présenter. C’est Yarfuan, le descendant du Vicomte Normier ! »
« Ravi de te rencontrer ! J’ai entendu beaucoup de choses à propos de toi et Ourin ! » Yarfuan tendit sa main en souriant.
« Ravi de te rencontrer ! » Un sourire sincère se peignit sur le visage de Leylin alors qu’il serrait la main de Yarfuan.
« Celles-ci sont les sœurs, Gwen, et Gwylith, elles sont tes admiratrices ! » Georges conduisit Leylin le long du cercle autour du feu de camp, les présentant.
« Ravie de vous rencontrer ! Monsieur Leylin ! » Les sœurs paraissaient exactement pareilles. Elles avaient toutes les deux une paire d’yeux brillants aigue-marine, des voix identiques, et un peu de fard rouge sur leur visage.
« Ravi de vous rencontrer, belles demoiselles ! C’est un honneur de vous connaître ! » Leylin plaça sa main sur sa poitrine et fit une salutation de noble.
Voyant les deux filles rougir alors qu’elles s’en allaient, George avait l’air d’être sur le point de s’évanouir.
« Morveux ! Tu es béni ! Les deux semblent s’intéresser à toi ! Ce sont des jumelles ! Des jumelles ! » Les mains de George s’agitaient alors qu’il parlait, l’air peiné.
« Okay ! Je crois que, alors qu’il s’agit d’une période où les ressources commencent à diminuer, tu dois avoir un autre but pour organiser ce banquet, et pas simplement chercher des amourettes ! »
Leylin parla.
Quant à ses besoins personnels, il était encore capable de les restreindre. Bien qu’il n’eût aucun problème à se laisser aller, cela dépendait aussi du lieu.
« C’est bien que tu sois capable de voir cela ! » dit George. L’expression souriante sur son visage disparut et fut remplacée par l’aura d’un leader.
Il s’avança au centre de la zone et frappa la cuillère d’argent dans ses mains.
« Mesdemoiselles et messieurs ! Désolé de vous déranger un instant, mais je vous prie de prêter attention par ici ! »
Le prestige de George était plutôt élevé parmi ce groupe de personnes. Les gens alentours stoppèrent ce qu’ils faisaient et tournèrent le regard vers le centre.
« Tout d’abord ! Je voudrais accueillir un nouveau camarade qui nous rejoint ! Il s’agit de Leylin ! » annonça George d’une voix forte, puis il applaudit.
*clap clap clap* Une vague d’applaudissements se fit entendre dans les environs.
Leylin se leva et fit une salutation à tous.
« Okay ! » George fit un signe de la main, stoppant les applaudissements et continua : « J’ai organisé cette petite alliance pour garantir que chaque acolyte venant de notre Alliance Furze atteigne en sécurité son académie et devienne un respecté Mage. Et maintenant, chers camarades, les ennuis arrivent et il est temps pour nous de travailler ensemble ! »
L’expression de George devint un peu solennelle, et même son ton était sérieux. Influencé par lui, l’atmosphère devint aussi un peu silencieuse. La voix de George uniquement résonnait encore dans l’air.
« Nous sommes presque au bout des régions sauvages et nous nous apprêtons à entrer dans les Grandes Plaines de la Mort. C’est la dernière étape de notre voyage, mais aussi la plus dangereuse ! »
« Les Grandes Plaines de la Mort ? » Leylin était surpris, et chercha immédiatement à travers sa mémoire.
Selon les souvenirs donnés par le processeur I.A., le continent actuel où se trouvait Leylin était très vaste, rempli de nombreux royaumes sans unité.
À l’origine, l’Alliance Furze que Leylin avait rejoint appartenait au coin sud-est du continent. Ils semblaient être dans l’un des premiers lots d’élèves. Le groupe de voyage s’était dirigé vers le Nord, traversant de nombreux duchés et royaumes, et avait maintenant atteint le côté septentrional du continent.
Après avoir traversé les régions sauvages, il y avait une longue parcelle de plaines étroites. À l’opposé de ces plaines se trouvait selon la rumeur un océan.
Et cette partie des plaines était remplie de mille dangers, et avaient toujours été une zone à éviter pour les humains ! La rumeur était que les plaines étaient remplies de toutes sortes de créatures ; même les bandits les plus féroces n’osaient pas entrer dans les plaines. Chaque région de ces plaines était jonchée de cadavres de mercenaires, d’aventuriers et de voyageurs !
À l’heure actuelle, le groupe de futurs acolytes était sur le point de traverser les Grandes Plaines de la Mort, jusqu’à la côte.
« Avec la protection des Sieurs en robe noire et blanche, nous serons certainement capables de les traverser ! » Un gros garçon parla alors que la foule s’agita.
« Correct ! Avec la protection des Mages et des Chevaliers, nos chances de traverser sont plutôt bonnes ! Mais lorsque ces gens ne seront pas capables de gérer la situation, nous allons faire face à la mort. Ce pourrait être moi, ce pourrait être toi, est-ce que tu veux finir ainsi ? »
George posa la question.
« Surement pas ! » Le gros garçon cria tandis que son visage devint rouge et il se rassit.
« Exactement ! Notre but est d’atteindre les académies de Mage de l’autre côté de l’océan et de devenir des Mages respectés. Mais la cruelle sélection commence maintenant. Selon les informations que mon père a obtenues, il y a de nombreuses morts à l’intérieur des Grandes Plaines de la Mort pour chaque groupe de futurs acolytes ! » continua George, révélant un côté cruel.
« Qu… Qu’est-ce qu’il faut faire ? » De nombreux garçons et filles paniquèrent, et ils fixèrent George le visage pâle, espérant qu’il ait un plan.