Un pas de côté, un poing tyrannique et un balayage de la jambe.
Ensuite… les deux mains fermées, un coup de marteau.
Poing basique, numéro six !
Après cette étape, Song Shuhang était déjà comme une flèche en fin de course. Son corps tremblait de fatigue et d’épuisement.
Un mortel sans entraînement de base atteignant ce niveau était vraiment impressionnant. D’après les estimations du Maître Praticien, il aurait dû lui être très difficile de dépasser le cinquième mouvement.
Pourtant, il semblait pouvoir continuer !
Cependant, le liquide médicinal dans son corps doit à peu près avoir disparu … O ui, ça fait déjà vingt heures qu’il a bu de la potion . Ce qu’il en restait a dû être complètement consommé quand il a atteint le cinquième mouvement. Le Maître Praticien sortit une petite bouteille de porcelaine de son haut, contenant de la potion de Trempe Corporelle simplifiée que le jeune homme l’avait aidé à raffiner. S’il se réapprovisionne en l iquide médicinal à mi -parcours , pourra -t- il persévérer davantage ? Jeune a mi Shuhang, laissez – moi voir les limites de votre volonté. Si vous parvenez à terminer l’ensemble de la technique d e poing sans interruption, la valeur d e cette potion va encore augmenter et plus que doubler .
Après un court instant, lorsque Song Shuhang eut fini le Poing basique numéro six, il s’écria : « Jeune ami Shuhang, ouvre la bouche ! »
Celui-ci, l’air confus, obéit instinctivement.
Une petite boulette de liquide médicinal noir jaillit depuis l’Aîné et atterrit entre ses lèvres.
Immédiatement, une douleur et une chaleur infernales explosèrent dans sa gorge !
Brusquement, le liquide brûlant se transforma en une énergie tiède, qui voyagea de sa gorge jusqu’à son bas-ventre et lui fit ressentir une douce et chaude sensation, au point d’en gémir.
La potion de T rempe C orporelle ? comprit-il immédiatement.
Le nouveau pouvoir médicinal surgit de façon explosive dans ses entrailles. Immense, il était sur le point de le faire exploser, mais en même temps lui donner un pouvoir illimité.
Sous le soutien d’une telle énergie abondante, il exécuta le Poing basique numéro sept en douceur.
Puis vinrent les numéros huit et neuf !
Il passa au travers comme dans du beurre.
Le pouvoir médicinal en expansion le rendit incapable de réfréner un léger cri, mais il ne voulut pas céder.
Il récita la formule de la technique à voix basse. Son poing bougea en accord avec sa volonté, et sa volonté accompagna son corps.
Chaque mouvement grignotait davantage son énergie, mais tant qu’il l’endurait, l’effet de la potion reconstituait son énergie, effaçant sa fatigue.
Continue r , je dois continuer jusqu’à compléter la Technique basique du p oing b ouddhiste !
Song Shuhang n’avait que cette pensée en tête.
Et enfin… il termina les dix-huit mouvements !
Le Qi Sanguin débordait en lui.
Son corps brillait légèrement comme si cette énergie était sur le point d’éclater à travers tous ses pores.
Terminé , le Qi Sanguin déborde ! Song Shuhang serra les poings, réprimant fermement son désir de hurler vers le ciel. Il se trouvait sur le toit du dortoir des garçons, rugir longuement ou crier étrangement ne lui aurait apporté que des problèmes inutiles.
Les coins de la bouche du Maître Praticien se relevèrent, exprimant sa grande satisfaction.
Il ne s’était vraiment pas attendu à voir la Technique basique du poing bouddhiste être exécutée du début à la fin.
« Très bien, maintenant profitez du Qi Sanguin en excès avant qu’il ne devienne froid et ne s’enfuie ! Asseyez-vous les jambes croisées et commencez à pratiquer les Écrits d’introspection méditative ! » lui rappela-t-il aussitôt.
Dans le monde de la cultivation, les méthodes pour méditer étaient comme des étoiles dans le ciel, trop nombreuses pour être comptées.
Cependant, elles se résumaient toutes à concentrer sa conscience et à transformer le pouvoir mental en un brin d’énergie mentale.
L’énergie mentale et l’énergie corporelle étaient les fondamentaux des techniques de culture.
Dans des conditions normales, le Qi Sanguin du corps n’était pas volontairement contrôlé par la pensée. Ce n’était qu’après avoir concentré son énergie mentale que l’on pouvait le manipuler et le guider.
En outre, lorsque le Qi Sanguin se transformait en Vrai Qi ou en un niveau d’énergie encore plus élevé, un niveau équivalent d’énergie mentale était nécessaire pour le conduire et le contrôler.
Autrement, si l’énergie mentale n’était pas à la hauteur, un cultivateur pouvait facilement être possédé par un démon, étant incapable de contrôler l’énergie dans son corps correctement. C’était précisément à cause de cela que les pratiquants méditaient fréquemment en isolation ou vivaient comme des mortels : pour augmenter leur énergie mentale.
De plus, selon la technique de méditation, l’énergie qu’ils formaient ainsi était différente. Certains en avaient une semblable aux ténèbres silencieuses, d’autres une féroce comme un tigre ou un lion, et d’autres encore, une sereine comme un arbre ancien.
Les Écrits d’introspection méditative consistaient à utiliser la méditation pour contempler sa “personne intérieure”, éliminant toutes les distractions et manipulant le pouvoir mental comme des fruits lyophilisés, le condensant fortement et le transformant ainsi en énergie mentale.
Song Shuhang inspira profondément, calma l’agitation dans son esprit, s’assit jambes croisées et entreprit cette dernière étape.
Il récita le contenu des Écrits d’introspection méditative et utilisa la technique de méditation pour former son “Vrai Soi” en lui.
Bien que le Temple de Jingang fut un temple bouddhiste, le “Vrai Soi” de cette technique différait du Soi des Huit Libertés de cette philosophie.
La personne intérieure faisait tout simplement référence au “véritable moi” et la technique de méditation la formait dans l’esprit du cultivateur.
Ce “Vrai Soi” n’était pas toujours identique, mais changeait avec l’âge du pratiquant, son expérience de vie, ses techniques de culture et son statut.
Il pouvait être un enfant ordinaire, un pratiquant épéiste vêtu de blanc, un cultivateur féroce, un aimable aîné, un homme ordinaire du monde des mortels, ou même un démon assoiffé de sang rongé par la haine et le ressentiment. L’image formée par les Écrits d’introspection méditative évoluait avec les progrès, les accomplissements, ou les changements d’une personne.
Comparée à d’autres techniques de méditation, celle-ci n’avait pas la férocité inégalée d’un lion ou d’un tigre, la sérénité d’un arbre antique, ou le silence du vaste ciel étoilé. D’un autre côté, elle convenait à tout le monde, s’appuyant sur la nature même de l’individu.
Alors, quel genre de personne moi, Song Shuhang, suis-je ? pensa-t-il.
Son Vrai Soi était-il l’épéiste chevaleresque sans égal qu’il aurait voulu être ?
Ou bien un pratiquant possédant une aura céleste à cause de son exposition au monde de la cultivation ?
Probablement pas un démon, non ? Sa vie avait été paisible, il n’avait jamais créé de ressentiment ou d’inimitié envers d’autres…
Ou sinon, était-ce une vraie belle version de lui-même ?
Alors qu’il y réfléchissait, la récitation des Écrits d’introspection méditative arriva à son terme et Song Shuhang sentit une vague de lucidité l’assaillir.
Une silhouette se forma dans son océan de pensées, son océan de conscience.
D’abord les jambes croisées, puis les bras, la taille… de bas en haut…
Il eut l’impression de voir une imprimante 3D créant une figure humaine dans son esprit.
Quel genre de moi est-ce que cela va être ?
Il débordait d’anticipation.
Révéler le Vrai Soi par la méditation !
Alors qu’il était extrêmement exalté, une image se forma profondément dans sa conscience.
Comment la décrire ?
Étonnamment normale !
Ce reflet et Song Shuhang étaient identiques. Il portait un pantalon décontracté noir, était assis en tailleur et affichait un sourire chaleureux.
Révéler le Vrai Soi par la méditation.
Un e personne intérieure aussi normale doit être un mortel, non ? Est – ce que ça me dit que je ne suis qu’un homme extrêmement normal ?
Mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir davantage. Comme le Vrai Soi se formait, ce qui distrayait Song Shuhang disparut. Toute son énergie mentale se concentra et, avec le soutien des Écrits d’introspection méditative, la première vague d’énergie mentale pure naquit.
Une fois celle-ci formée, Song Shuhang suivit les indications de la technique de méditation et commença à diriger son Qi Sanguin, le guidant dans son Acupoint du Cœur.
Cet acupoint était là où se trouvait le cœur, mais n’était pas ce dernier. Il s’agissait d’une cavité où était cette organe. Intangible même en disséquant le corps humain, l’emplacement de l’acupoint n’était pas visible. Pourtant, il était là !
Le Qi Sanguin de Song Shuhang était abondants. Sous l’énergie mentale formée par le “Vrai Soi”, il fut précipité de toutes les parties du corps vers l’Acupoint du Cœur.
Tandis que le processus était en cours, la chaleur dans le corps se dissipait. Il avait l’impression de passer sous l’air froid d’un climatiseur après avoir échappé à la caresse du soleil, une chaude journée d’été, se sentant rafraîchit et extrêmement bien.
Ignorant combien de temps s’était écoulé, Song Shuhang ne ressentait que de la chaleur dans son cœur battant fortement. Sous la direction de l’énergie mentale du Vrai Soi, le Qi Sanguin en excès fusionna dans l’acupoint.
Oui, on dirait que mon cœur va bien , pensa-t-il, hochant la tête. Heureusement qu ’il ne s’est rien produit de mauvais.