“Frère, prenons à manger et un verre. Ne mange pas ici”, dit Habeng à Haga dans leur propre langue. Si Haga était amené à manger le riz frit ici, il devrait boire tout seul plus tard.

“En désirez-vous une aussi? J’ai le sentiment qu’il sera bon”, dit Haga en souriant.

Habeng secoua la tête. “Absolument pas. Je vais mourir avant de manger quoi que ce soit ici.” Il parla dans le langage commun cette fois et dit cela sur un ton qui n’autorisait aucun argument. Il croisa les bras, sur le point de rire de leur riz frit.

Amy était assise sur la chaise longue. “Quelqu’un devra briser sa promesse” dit-elle doucement en regardant Habeng.

Celui-ci était un peu embarrassé et les mots d’Amy le rendaient nerveux et irrité. “Je jure sur mon bâton que je ne mangerai jamais ici!”, dit-il avec fermeté.

Mobai lit dans ses pensées avec facilité. Tout se lisait sur son visage. Par ailleurs, il ne prononça pas un mot. Et il n’en avait pas besoin. Il avait juste besoin de s’amuser.

Conti regarda dans la direction de la cuisine avec espoir aussi. Il souriait toujours comme si ce petit incident ne s’était jamais produit.

Bientôt, Mag sortit, tenant une assiette de riz frit Yangzhou. Il la posa devant Conti et posa une cuillère sur le rebord de l’assiette. “Je vous en prie, prenez plaisir.” Petit à petit, l’arôme puissant et agréable imprégna l’air.

Quelle bonne odeur! Aussitôt, le visage d’Habeng s’illumina. Le doux arôme était comme un chaton en train de griffer son cœur. Il n’avait pas eu l’intention de se retourner mais après quelques instants, malgré lui, il se mit à bouger légèrement la tête et jeta un rapide coup d’œil au riz frit coloré devant Conti qu’il voyait du coin de l’œil.

“Ça sent bon”, complimenta Conti en regardant son riz frit, le regard étonné. Il n’avait jamais vu quelqu’un cuisiner comme ça auparavant.

Chaque grain de riz était parfaitement recouvert par des œufs. Tous les ingrédients étaient découpés en grains de riz. Quelle incroyable compétence de coupe! Les grains étaient presque de la même taille, comme s’ils avaient été mesurés. Tellement d’ingrédients. Et ils étaient tous cuits avec de l’huile. L’arôme était très fort. Cela le faisait déjà saliver.

Il prit une cuillerée de riz frit et la mis dans sa bouche. Différentes saveurs explosèrent dans sa bouche, le faisant fermer les yeux. Les œufs étaient si tendres, le riz était si doux, les crevettes avaient un goût particulier, celui de la mer et les pousses de bambou d’hiver et les champignons des arbres étaient si frais. Ils explosèrent tous ensemble en bouche, et l’arrière-goût fut long et agréable. C’était divin.

Habeng le regarda et avala malgré lui. Puis il réalisa ce qu’il avait fait et détourna son regard immédiatement. Pensant que personne ne l’avait remarqué, il regarda Conti du coin de l’œil.

Mag se mordit légèrement les lèvres. Il avait tout vu.

Amy avait le menton posé entre ses mains, son expression pensive. Puis, ses yeux s’illuminèrent comme si, soudain, elle avait tout vu.

“C’est très bon!” Conti ouvrit les yeux et leva le pouce vers Mag. Puis il se remit aussitôt à manger son riz frit. Une cuillerée après l’autre, il ne voulait pas s’arrêter. Little Black est vraiment digne de confiance. J’ai fait un bon choix en venant ici.

De plus, ce qu’il y avait de plus magique était qu’après avoir mangé le riz frit, il avait senti un courant chaud dans son corps soulager sa fatigue. C’était comme la potion de récupération, mais plus douce. Il se sentit à l’aise, comme si de nombreuses petites mains massaient son corps.

Mag retourna en cuisine pour préparer à manger à Mobai. Il pourrait bien être la preuve d’un midi chargé.

Habeng ignorait combien de fois il avait salivé. Il avait seulement jeté un coup d’œil au début, mais désormais, il regardait le riz frit Yangzhou devant Conti, se tournant et se penchant légèrement en avant comme s’il allait se jeter sur Conti à tout moment.

Conti termina sa première assiette à la vitesse de l’éclair. Il jeta un œil à l’assiette vide devant lui et leva la tête. “C’est très bon. Maître, servez-en moi une de plus je vous prie”, dit-il à Mag dans la cuisine.

“Très bien, veuillez patienter un instant”, répondit Mag. Il accéléra.

“Cela a l’air… bon.” Haga avait l’air impatient en regardant Conti finir son riz frit Yangzhou.

Malgré lui, Habeng regarda Conti et demanda: “Est-ce vraiment si bon?”

Conti hocha la tête en souriant. “Je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon. Vous manquez quelque chose de grand si vous ne le goûtez pas.” Il se sentait encore mieux à présent et n’avait pas pris leur petite querelle précédente à cœur.

Habeng jeta un coup d’œil à cette assiette vide qui était encore plus propre que son visage, puis à celle de Conti. Son sourire semblait sincère. Il n’est pas si mal que ça .

Soudain, Habeng eut quelques regrets en réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Il n’aurait pas dû le dire avec une telle certitude. Si je revenais sur mes mots , je perdrais la face et la petite fille se moquerait de moi.

“Je vous en prie, appréciez.” Mag sortit avec le riz frit de Mobai et le posa délicatement devant lui.

Il sortait du wok, encore fumant. Les oignons verts hachés sur le dessus rendaient le riz frit encore plus appétissant. Son arôme puissant chatouillait le nez de Mobai.

Voyant que Mag était là, Habeng croisa de nouveau les bras. Son regard était attiré par le riz frit Yangzhou posé sur leur table, reniflant vigoureusement.

“Merci.” Mobai avait déjà pris une cuillerée, mâchant avec satisfaction. Il avait déjà mangé une douzaine de plats, mais il croyait pouvoir en manger tous les jours, regardant le riz frit, savourant le doux parfum et le goût enivrant.

Mag jeta un oeil à Habeng qui remuait la bouche puis retourna en cuisine, se demandant combien de temps l’orque serait capable de le supporter. Peut-être que la prochaine assiette le rassasirait une bonne fois pour toutes.

Habeng baissa les bras dès que Mag fut parti. Il regarda Mobai manger rapidement. “Est-ce vraiment si bon, Mobai?”, demanda-t-il à voix basse.

“Pourquoi vous mentirais-je?”, demanda-t-il en se mordant les lèvres, sentant le courant chaud apaiser sa fatigue dans ses muscles. Il se sentit tellement bien qu’il voulait le crier sur tous les toits.

Habeng ne pouvait plus supporter de voir la joie sur le visage de Mobai, “Laissez-moi goûter”, dit Habeng en penchant la tête.

“Ça va pas non!”, s’écria-t-il. Il pointa le menu sur la table. “Commandez-le vous-même.”

“Mais…” Habeng jeta un oeil au menu puis jeta un regard furtif à Amy derrière le comptoir, ne sachant que faire. J’ai juré sur mon bâton et je me ridiculiserai si j’en commande maintenant .

Toutefois, ce riz frit Yangzhou sentait vraiment bon et il ne put retenir son désir d’en commander une assiette en regardant Conti et Mobai en engloutir.

“Si quelqu’un désire commander, Amy devra prétendre qu’elle n’a pas entendu ce qu’il vient de dire. Après tout, le riz frit arc-en-ciel de Père était trop bon pour refuser. Vous êtes une véritable œuvre d’art.” Amy soupira en se retournant.