En tant que le propriétaire du restaurant, Mag avait voulu prononcer un mot afin de gagner leur respect. Puis, il réalisa qu’il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit. Il comprenait grâce à l’expression de leur visage. Le feu d’Amy les effrayait plus qu’il ne le pensait. Il les terrifiait même.

Et le fait qu’Amy ait marché devant lui plus les mots qu’elle avait prononcés, ça lui réchauffa le cœur. Elle était adorable.

“Habeng, si vous me considérez toujours comme votre ami, asseyez-vous et ne faites pas d’histoires ici”, déclara Mobai solennellement. Ce serait une infamie s’il ne pouvait plus obtenir son riz frit Yangzhou à cause de l’imprudence de son ami.

Haga marmonna quelque chose à son frère dans leur langue maternelle. On aurait dit qu’il essayait de lui dire d’arrêter.

Un peu gênée, Habeng jeta un coup d’oeil à Mag puis à la boule de feu dans la main d’Amy. La boule de feu d’Amy lui faisait vraiment peur.

Cependant, c’était Mag qui lui faisait le plus peur. Même ce petit demi-elfe est si cool. L e propriétaire doit être encore meilleur.

Pourtant, à ce moment précis, il ne put s’asseoir. Si d’autres orques apprenaient qu’il avait été effrayé par une petite fille, ils se ficheraient de lui. Il se retrouva dans une situation embarrassante où il ne pouvait ni se tenir debout ni s’asseoir.

Mag n’avait qu’à regarder le visage de Habeng pour savoir ce qu’il avait en tête. Il voulait rire dans sa barbe. Il n’avait pas pensé qu’il serait considéré comme un maître de la magie.

Puis il trouva cela utile. De cette manière, il pourrait faire en sorte que cet orque grincheux se comporte correctement et garde son restaurant rangé. Il était encore plus calme à présent. Il caressa la tête d’Amy et sourit. “Amy, ce client ne voulait pas faire de mal. Éloigne le feu.”

“Très bien.” La main d’Amy s’enroula en un petit poing et la boule de feu disparut. Pourtant, elle regarda Habeng avec hostilité.

Habeng poussa un soupir de soulagement. Il jeta un coup d’œil à Mag, découvrit qu’il possédait une force mystérieuse, et qu’il savait comment faire des affaires. Il sait mieux faire ça que traiter son client de la sorte. Même dans cette ville du Chaos, quelques personnes connaissaient son nom. Désormais, il voulait sauver son image en étant sévère.

Cependant, avant qu’il ne puisse prononcer un mot, Mag le regarda et dit: “S’il vous plaît, restez tranquille, monsieur et ne dérangez pas les autres clients. Et pas de combat ici, ou vous serez mis sur une liste noire et interdit de manger ici pour toujours.”

“Quoi?” Habeng écarquilla les yeux. C’était la première fois qu’on lui disait de garder la voix basse dans un restaurant. Il était toujours très bruyant. Il n’en pouvait plus.

“Père a dit, restez tranquille. Tu parles trop fort, et je te mettrai le feu si tu continues ainsi”, dit Amy sur un ton grave en regardant Habeng. Elle tendit sa petite main et sembla se préparer à déclencher son feu.

Inconsciemment, Habeng voulu reculer mais sa fierté d’orque guerrier l’arrêta. Sa colère le rongeait mais il ne pouvait pas s’en prendre à une petite fille. De plus, cette petite fille pouvait utiliser une boule de feu magique si terrifiante. Il était très en colère mais ne pouvait rien faire d’autre que contrôler sa rage.

Haga prit son frère par le bras et dit quelque chose. Puis il le traîna jusqu’à sa chaise. Il sourit à Mag en s’excusant. “Vraiment… Désolé, mon… frère… mauvais… caractère…” dit-il dans un langage commun avec la voix cassée.

Mag hocha la tête. “Tout va bien. Veuillez regarder le menu avant de commander. Veuillez m’appeler quand vous êtes prêt.” L’orque avait l’air d’aller beaucoup mieux. En fait, il n’était pas très en colère pour le moment. Les Orques étaient connus pour leur caractère explosif. Néanmoins, le restaurant lui appartenait et il avait ses propres règles.

Puis Mag fit un signe de tête à Mobai et à Conti, alla dans la cuisine et commença à cuisiner pour Conti.

“Père est vraiment incroyable. Attends de voir.” Amy lança un regard à Habeng. Elle s’ennuyait un peu, alors elle retourna regarder son œuf se trouvant derrière le comptoir.

“Mobai, qu’ont-ils ici exactement? Ils sont trop stricts avec les clients”, déclara Habeng à Mobai d’un ton maussade. Cette fois-ci, il se retrouva à parler à voix basse.

Satisfait, Mobai poussa le menu vers Habeng. “Voyez par vous-même.” Voyant que Mag n’était pas en colère, Mobai se sentit bien soulagé.

Ces deux-là étaient les clients habituels de Mobai. Leur tribu était l’une des rares tribus à posséder une mine d’or et ils étaient les fils du chef. De nombreuses armes d’orques guerriers avaient été fabriquées par celui-ci. Chacune coûtait 1000 pièces d’or, vraiment très cher.

Les deux frères venaient toujours à la Cité du Chaos pour acheter beaucoup de choses, donc avec Mobai, ils devinrent de vieux amis. Ils mangeaient souvent à l’extérieur ensemble. Ces deux-là aiment la bonne nourriture autant que moi et ils peuvent manger b ien plus.

“Ne me laisse pas en haleine. Laissez-moi voir.” Habeng prit le menu et l’ouvrit. Il n’en croyait pas ses yeux. Il le referma pour regarder la couverture et le rouvrit. Puis il pointa du doigt les petits mots et regarda Mobai avec une expression de visage étrange. “Mobai, que diable? Un plat? Seulement un? Qu’est-ce que c’est que ce riz frit Yangzhou? Et il est vendu à 600 pièces de cuivre?!”

“C’est bon, bien sûr.” Mobai les regarda et sourit. “C’est la meilleure chose que je n’ai jamais goûtée. Tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas prévenu.”

Habeng avait été ignoré par un jeune chevalier, menacé par une petite fille, et un cuisinier lui avait dit de parler à voix basse. Il était déjà de très mauvaise humeur.

A présent, il voyait le menu. Il soupçonnait que Mobai les avait emmenés dans ce restaurant pour qu’ils se fassent arnaquer. Je lui ai commandé beaucoup d’armes ces dernières années, et maintenant il nous fait ça?

C’est comme si je devais trouver un forgeron plus honnête après avoir livré ce lot. Nous pourrions acheter une grande assiette de rôti de bœuf et un verre de vin avec 600 pièces de cuivre dans la friteuse . Il secoua la tête. “Il semble qu’il n’y ait pas de viande. Je ne veux pas manger ça.”

“M… Mag, je… j’aimerais bien en avoir une”, dit Haga à Mag dans la cuisine de sa voix cassée.

Mag tourna la tête et répondit: “D’accord. Veuillez attendre une minute s’il vous plaît.”

Habeng parlait à voix beaucoup plus basse qu’auparavant mais Mag l’entendait toujours. Il plissa les lèvres. Mobai avait dit la même chose avant . Maintenant qu’il a décidé de rester, il n’y a rien qui ne puisse être pris en charge par une assiette de riz frit Yangzhou.

Si c’est le cas, alors deux plaques devraient faire l’affaire.