Livre 16 : La Mer de Brume d’Étoiles – Chapitre 17 : Une Confrontation
L’île de Miluo était un joyau éblouissant de la mer de la Brume d’Étoiles. Une force non officielle avait été capable de construire un château indépendant et d’établir un réseau commercial.
L’île existait depuis très longtemps. En raison des faibles taux d’imposition ainsi que d’autres politiques attrayantes, une pléthore de marchands du Royaume Infernal était venue s’y installer. Chaque jour, la clientèle qui se rendait au château atteignait des proportions extraordinaires.
Le bâtiment comptait au total six étages, dont quatre étaient accessibles au public. Linley se trouvait dans le hall principal du premier étage.
– « Les combats sont aussi strictement interdits dans le Château. Chacun peut y aller et venir à sa guise pour y acheter ce qu’il veut. Après avoir terminé, nous nous rassemblerons. » La richesse de chacun étant différente, le groupe se sépara, chacun suivant sa propre direction.
– « Linley, je vais aussi aller jeter un oeil. » Olivier partit seul parcourir le Château.
Les seuls restants étaient Linley, Delia et Bébé.
– « Patron, où allons-nous en premier ? » Bébé était très excité. Possédant une énorme fortune, il avait naturellement envie de la dépenser.
Linley observa autour de lui et identifia des comptoirs de vente sur les bords latéraux du hall principal. Ces comptoirs proposaient des articles qui étaient tous à bas prix, la plupart en dessous de cent pierres d’encre. Linley avait en mémoire que le Château du Bourgeon Rouge possédait trois étages de prix différents. « Je vais me rendre directement au quatrième niveau. C’est là probablement que je trouverai les meilleurs articles. » Ce n’est pas qu’il voulait gaspiller son argent, mais il savait que les meilleurs objets coûtaient plus cher.
Bébé franchit le pas le premier, suivi par Linley et Delia.
– « Il y a certainement un grand nombre de gardes par ici. » Dit Linley.
– « Avec autant de gardes sur l’île, même si quelqu’un voulait se battre, il n’oserait pas. » Dit Delia.
Bebe inspecta soigneusement les gardes. « Combien de personnes peuvent résister aux attaques combinées d’un groupe de dieux supérieurs ? »
– « Même s’il y avait un expert capable de résister à un groupe de gardes, il est fort probable que d’autres gardes rappliqueraient. Leur pouvoir n’a rien d’une plaisanterie. » Dit Linley, tout en menant ses pas vers le quatrième étage.
Le hall principal de cet étage contenait une énorme zone d’exposants. Chaque enseigne affichait des prix extrêmement étonnants. Le plus bas commençait à quelques millions de pierres d’encre, tandis que les plus élevés avoisinaient les cent millions. La plupart des dieux n’oseraient pas entrer dans un tel endroit.
– « Patron, ils ont des Golems du dieu de la Mort ! » Dit Bébé.
– « Tu dis ? » Linley se retourna pour regarder dans la direction du doigt pointé par Bébé.
Delia dit. « Linley, tu l’as enfin trouvé. »
Linley voulait acheter de ces golems depuis longtemps. Ils permettaient, lorsqu’un moment critique survenait, de piéger complètement un adversaire, afin de pouvoir prendre la fuite. Seulement, les Golems n’étaient pas quelque chose que l’on pouvait acheter simplement avec de l’argent. De toutes les cités qu’il avait traversées, il n’en avait jamais trouvé !
– « Hé, combien vendez-vous vos Golems du dieu de la Mort ? » Demanda Bébé.
Le commerçant était un jeune homme au regard glacial, avec de courts cheveux noirs et des yeux violets. Il était assis, les yeux fermés. En entendant Bébé, il ouvrit les yeux et dit calmement. « Le prix est indiqué très clairement sur l’enseigne. Allez le lire vous-même. ». Puis il referma ses yeux. Quelle drôle d’attitude pour un commerçant !
– « Est-ce que cette personne croit que les Golems du dieu de la mort sont si faciles à vendre ? » Demanda Delia.
Linley jeta un coup d’œil à la liste des prix. Il y avait trois niveaux de résistance chez ces Golems. Ceux de haut niveau avaient des corps aussi résistants que les artefacts de dieu supérieur, et étaient extrêmement difficiles à détruire. D’où leur prix élevé de 150 millions de pierres d’encre ! Mais ce prix était en fait raisonnable.
– « Combien de Golems du dieu de la mort de niveau supérieur avez-vous ? » Demanda Linley.
– « Combien en achetez-vous ? »
– « Une centaine. Vous en avez autant ? » Dit Bébé. Mais Linley n’avait pas l’intention d’en acheter autant.
Il faut comprendre que pour contrôler un de ces Golems à engager le combat, il fallait se concentrer. De façon générale, chaque personne ne pouvait en contrôler qu’un seul. Mais bien entendu, si le pratiquant disposait d’un niveau de contrôle au-delà de la moyenne, il pouvait en contrôler plusieurs.
Linley possédait quatre âmes. Il pouvait donc contrôler simultanément quatre Golems du dieu de la mort. Cependant, si le niveau de contrôle s’avérait ne pas être trop élevé, il serait capable d’en contrôler beaucoup plus.
– « Je peux tout au plus vous vendre dix Golems de haut niveau. »
– « Parfait, je vous en prendrai dix. Également ces golems de niveau moyen. Donnez-moi aussi deux cents de ceux-là. » Linley voulait contrôler avec précision les golems de haut niveau. Quant aux autres, il les utiliserait comme chair à canon. Les golems de niveau moyen valaient quinze millions de pierres d’encre.
– « Deux cents ? » Le jeune homme fut surpris. « Je peux tout au plus vous en fournir cent. »
– « Cela est déjà très bien. » Linley paya l’ensemble de ses achats pour une modique somme de 2,7 milliards de pierres d’encre. Un prix rabaissé grâce au médaillon de réduction de 10% qu’avait remporté Bébé lors de ses 10 combats précédents. Pour Linley, ce n’était rien du tout. Il disposait de près de deux cents milliards de pierres d’encre.
Après avoir vendu ses Golems, le jeune vendeur remballa tous ses articles, qu’il plaça dans son anneau, puis quitta le quatrième étage.
– « Il est vraiment parti ? » Demanda Bébé.
– « Il a fait sa journée avec nous. » Répondit Linley.
– « Allons-y. Continuons à chercher d’autres trésors ! » Suggéra Bébé d’une voix puissante et enthousiaste.
En se rendant aux différents exposants du quatrième étage, Linley se réjouissait du pouvoir merveilleux que procurait l’argent. Il acheta de nombreux trésors de valeur. Il faut comprendre… que ces trésors étaient des choses que les gens ne pouvaient la plupart du temps obtenir qu’au péril de leur vie.
– « Où devrions-nous aller ensuite ? » Demanda Bébé. « On a presque fini le quatrième étage. » Bébé ne s’intéressait pas aux vêtements. Il trouvait cela très ennuyeux !
– « Attends. Nous avons les magasins de vêtements. Allons y jeter un œil. » Dit Linley. « Delia, qu’est-ce que tu en dis ? » Il avait remarqué qu’elle dévisageait les boutiques de vêtements depuis un bon moment.
– « Ces vêtements sont ridiculement chers. Plus d’un million de pierres d’encre ? » Linley fut très surpris par ces montants. Mais il n’hésitait jamais à acheter ce que Delia aimait.
Après avoir parcouru les trois magasins de vêtements, Delia arriva au quatrième sans avoir trouvé quoi que ce soit qui lui plaisait.
– « Pas mal. » En entrant, Linley trouva que certains vêtements ressemblaient à des œuvres d’art. Mais leur prix était exorbitant. Plus de dix millions de pierres d’encre, alors qu’ailleurs, il les aurait dégotés à un million.
– « Linley, que penses-tu de celle-ci ? » Après plusieurs sélections, Delia essaya une tenue principalement rose.
– « Excellent. » Répondit Linley. Delia était aux anges. La tenue coûtait 80 millions de pierres d’encre !
– « Cette tenue est faite de matériaux provenant du Plan Divin de la Lumière. Elle a été fabriquée à partir des plumes des hommes-cygnes Boissi [Bo’si’yi], et le propriétaire de chaque plume avait atteint le niveau de dieu supérieur. Les matériaux utilisés pour la fabrication de cette tenue, combinés aux frais d’expédition, représentent à eux seuls un prix astronomique. Mais sa solidité est comparable à celle d’un artefact divin ! » Dit le commerçant, d’une voix douce.
– « Oh ? Je l’achète. » Dit Linley.
Le commerçant ressentit un élan de joie. En même temps, il était un peu étonné. Les gens ne pouvaient vraiment pas être jugés selon leur apparence. Linley avait l’air d’un dieu, mais il ne se souciait pas du tout de payer près de cent millions pour un ensemble de vêtements.
– « Vous voyez ça ? » Bébé tendit son médaillon.
– « Euh…D’accord, d’accord, dix pour cent de réduction ! Vous n’avez qu’à payer soixante-seize millions de pierres d’encre. »
Linley paya. Delia enfila sa tenue, se regardant attentivement dans le miroir, visiblement très heureuse de cet achat. Linley la trouva diablement ravissante. Pour lui, la tenue valait bien son prix.
Au même instant, six personnes entrèrent dans la boutique. Le meneur du groupe était un jeune homme à l’air sévère, aux cheveux roux courts, mesurant 2,2 mètres de haut. Il regardait Delia, et semblait visiblement attiré par sa tenue.
– « Jeune maître, celle-ci vous plaît ? » Dit un aîné aux cheveux argentés qui se trouvait derrière lui.
– « Oui. Pas mal. » Le jeune rouquin hocha légèrement la tête, puis dit à voix haute. « Marchand, avez-vous encore de ces vêtements que porte cette femme ? »
– « Désolé. Les matériaux pour cette tenue sont tout simplement trop rares. Ma boutique n’avait que cet unique ensemble. Chaque ensemble de vêtements dans ma boutique est très précieux. »
– « Un seul ? » Le jeune homme fronça les sourcils, puis jeta un œil à Delia.
L’aîné s’avança immédiatement vers Linley et Delia. « Notre jeune maître a pris goût aux vêtements que vous portez. Vendez-le-nous. Donnez-nous cet ensemble. Nous vous paierons. Quel que soit le prix, nous paierons le double. » Le commerçant était dans ses petits souliers.
– « Le double ? » Linley regarda Délia. « Oubliez ! Même si vous vouliez payer dix fois plus, il n’est pas à vendre ! »
L’aînée fit une mine patibulaire.
« Hé, vous-là, c’est votre jeune maître ? » Bébé fixa le jeune rouquin. « Jeune maître, les vêtements que vous portez sont excellents. Ils me plaisent. Si vous me les vendez, je vous paierai le double aussi. Êtes-vous prêt à me les vendre ? »