À l’autre bout du fil, bien que l’homme ait maintenu une expression indifférente, ses mains crispées sur le boitier tremblaient légèrement.
Cela faisait soixante ans. Il savait que le propriétaire originel du Temple de la Lampe Fantôme était puissant et qu’il ne mourrait pas facilement, mais soixante ans avaient passé. Il espérait que, peut-être, cette personne ne se préoccupait plus de cet endroit ?
Par conséquent, il commença discrètement à chercher un moyen de briser le sceau du Temple de la Lampe Fantôme et de récupérer ce qui se trouvait à l’intérieur.
Il ne s’attendait pas à ce que quelqu’un finisse par venir.
« Bon sang ! » L’homme serra les dents.
❄️❄️❄️
Après être sortis de l’hôtel, Shuhang et Douce Plume se mirent à flâner le long de la rue Luo Xin.
Ils ne rencontrèrent aucun groupe de personnes âgées réuni pour bavarder ; à la place, ils rencontrèrent quelque chose de plus intéressant : cinq pervers saouls.
Song Shuhang ne pensait pas qu’après avoir atteint la rue Luo Xin, il vivrait le cliché connu sous le nom de “groupe d’ivrognes avec des intentions licencieuses” puisqu’il n’avait eu aucun problème de “beauté en danger” dans le train.
C’était une petite ruelle déserte et cinq soulards chancelants leur bloquaient la route. Cinq paires d’yeux injectés de sang fixèrent avidement Douce Plume.
L’alcool pouvait donner du courage aux héros, mais avait le même effet sur les vilains. Il n’était pas rare que des individus poussés par l’alcool accomplissent des actes ridicules comme embrasser un cochon et mordre ou combattre un chien.
Ces cinq hommes n’avaient jamais croisé une si belle femme de toute leur vie. Après avoir vu Douce Plume, ils étaient incapables de la quitter du regard.
« P*tain, cette fille est aussi jolie qu’une fée. Je veux bien donner dix ans de ma vie pour avoir la chance de me la faire une seule fois ! » pensèrent-ils en les encerclant.
Pourquoi avoir peur ? Au pire, ils resteraient en prison pendant quelques années.
En fait, ils étaient vraiment naïfs. Ils avaient vaguement entendu quelqu’un mentionner une affaire de viol, qui avait occasionné un emprisonnement pendant quelques années. Mais était-ce vraiment le cas désormais ?
À l’époque contemporaine, agresser ainsi une femme valait la réclusion à perpétuité, et dans les cas graves une balle dans la tête !
En regardant cette scène, Song Shuhang ne savait pas s’il devait rire ou pleurer. Il s’étira en faisant craquer ses articulations, se préparant à se battre.
Il pouvait être considéré comme plutôt bon pour se battre… Il était facilement capable d’affronter trois adversaires beaucoup plus forts que les cinq faiblards devant lui. C’était pour cette raison que les délinquants à l’université n’avaient jamais jeté leur dévolu sur lui.
Quant à des adversaires comme ces ivrognes, il pouvait en prendre dix à lui tout seul !
Juste au moment où Song Shuhang se préparait se lancer dans la mêlée, un coup de vent siffla dans ses oreilles.
Après cela, il vit une longue et fine jambe aussi rapide que l’éclair. Tandis qu’elle se déplaçait dans les airs, elle évoquait des papillons allant d’avant en arrière dans un arbre en fleurs, créant une scène particulièrement belle. De plus, sa puissance était terrifiante. Lorsqu’elle s’élançait ainsi, elle produisait même un bruit similaire à celui d’un fouet.
Cinq ivrognes s’envolèrent et tressaillirent frénétiquement par terre en criant misérablement. Puis ils vomirent sur le sol avant de perdre conscience pour un long moment.
Ils sont battus ? Combien de temps cela avait-il pris ? Une seconde ? Ou encore moins !?
Song Shuhang se retourna et vit le mouvement de Douce Plume rétractant sa longue jambe. C’était super cool !
Contrairement à elle, ses compétences en boxe ne pouvaient être considérées que comme celles d’un homme polyvalent, mais pas comme celles d’un maître.
En regardant ces ivrognes qui étaient là inconscients, il se rappela le groupe de racailles à l’extérieur de l’école.
Si, supposa-t-il, si quelqu’un pouvait réaliser la même prouesse que la jeune femme à cet instant, alors ne semblait-il pas possible d’imaginer que les soixante-dix à quatre-vingt délinquants aient mordu la poussière en peu de temps ce jour-là ?
Mais Douce Plume était toujours dans l’avion à ce moment-là.
À moins que ce ne fût vraiment Seize du Clan Su la responsable ? Se pouvait-il que tout le monde au sein du groupe possède des prouesses de combat hors du commun ?
« Ils ne sont pas morts, n’est-ce pas ? » Song Shuhang était légèrement inquiet.
« Rassurez-vous, Aîné. Je connais mes limites. Tout au plus, ils seront inconscients pendant deux jours avant de se réveiller. C’est une bonne durée, car s’ils restaient trois jours sans s’alimenter ou boire, ils risqueraient d’avoir des problèmes » lui répondit Douce Plume.
Il eut soudainement une révélation. Ces fameux délinquants qui ne s’étaient toujours pas réveillés après tant de temps, était-ce parce que deux jours n’étaient pas encore passés ?
« Aîné, allons-y » sourit joyeusement Douce Plume.
Song Shuhang hocha la tête avec raideur. Ses pensées étaient chaotiques alors qu’il suivait Douce Plume, quittant les lieux.
❄️❄️❄️
Après leur départ, un homme au pas assuré dépassa les cinq ivrognes en venant d’un embranchement de la petite ruelle.
« Les ivrognes sont en effet trop faibles, pas même assez pour leur faire montrer leur véritable force » soupira-t-il.
Un type en noir s’agenouilla sur le sol derrière lui et demanda : « Maître d’Autel, avez-vous besoin de quelques hommes pour les sonder ? »
« Ce n’est pas nécessaire. Ces cinq-là ne sont que des gens ordinaires, ils se sont donc retenus en les attaquant. Si nos hommes les avaient approchés… Ils ne se seraient certainement pas montrés aussi indulgents » répondit-il. Ce n’était pas facile pour lui de former ses subordonnés. Même l’entraînement d’un nouveau venu ordinaire lui coûtait 1 million de dollars. Par conséquent, ils ne pouvaient pas être considérés comme des objets jetables.
Plus tôt, la jeune femme n’avait fait aucun effort pour s’occuper de ces hommes, mais ses capacités étaient subtilement évaluables. La puissance de ses jambes fouettant l’air et le contrôle aisé de sa force n’étaient certainement pas quelque chose qu’un Surhomme du Premier Rang pouvait réaliser.
Elle était en réalité un adversaire formidable qui avait condensé le vrai qi !
C’était une existence à laquelle ses subordonnés étaient incapables de faire face.
De plus, à côté d’elle, il y avait quelqu’un qu’il était totalement incapable d’appréhender, un “aîné” avec une puissance d’une profondeur insondable.
Ils pouvaient facilement utiliser toutes sortes de méthodes pour éliminer ces élites qu’il avait formé à un prix gigantesque. Même s’il avait de nombreux subordonnés, ils ne devaient pas être gaspillés de cette manière.
À vrai dire, il avait un peu peur.
« Nous ne pouvons qu’attendre l’occasion de frapper » murmura le Maître d’Autel.
Bien qu’il ait déjà presque perdu tout espoir pour le trésor dissimulé dans le Temple de la Lampe Fantôme, il refusait d’abandonner.
Douce Plume et Song Shuhang continuèrent à déambuler dans la rue Luo Xin pendant une demi-journée et rencontrèrent même un homme de plus de 50 ans, mais personne ne connaissait ce fameux Temple.
Song Shuhang ne s’attendait pas à ce que cette recherche soit aussi complexe. « Douce Plume, êtes-vous vraiment sûr que le Temple de la Lampe Fantôme se trouve dans le quartier de la rue Luo Xin à la Cité-J ? »
« Oui, c’est ici, et je ne me trompe vraiment pas de nom » insista-t-elle fermement. « Ma mère m’a amené ici alors qu’elle était encore enceinte de moi. Mais je ne pouvais observer le monde extérieur qu’avec l’aide des compétences de mon père, avec ma conscience, et je ne me souviens que de l’écriteau en bois sur lequel était inscrit “Temple de la Lampe Fantôme”. »
Song Shuhang avait saisi la première moitié, mais ne comprenait pas la seconde partie. Comme il s’y attendait, ils ne vivaient pas dans le même monde.
« Y avait-il un point de repère ou une caractéristique particulière ? Par exemple, était-ce au sommet d’une colline ? » demanda Shuhang.
« Non, ce devait être sur un terrain plat » répondit-elle.
« Est-ce que l’Aîné Rivière du Nord a donné des nouvelles ? »
Douce Plume sortit son téléphone et s’exclama joyeusement : « Oui, il est en ligne ! »
Dans le Groupe des Neuf Provinces #1.
Cultivateur Solitaire Rivière du Nord : « Douce Plume, avez-vous tous trouvé le Temple de la Lampe Fantôme ? »
« Non, pas encore. » Douce Plume entra gaiement sa réponse.
« Je suis désolé. J’ai interrogé certains camarades daoïstes, mais malheureusement ceux que je connais se trouvent dans l’est de la Chine, et aucun d’entre eux ne connaît la Cité-J. » Il ajouta un 😅. « De plus, un type ennuyeux vient d’arriver et s’accroche toujours obstinément à moi. J’ai bien peur de ne pas pouvoir vous assister de si tôt. »
« Tout va bien, Aîné, n’hésitez pas à vous occuper de cette affaire » répondit Douce Plume en souriant.
Après avoir lu les nouvelles, Song Shuhang se dit soudainement que le Cultivateur Solitaire Rivière du Nord… était un homme peu fiable. Quand on n’avait pas besoin de lui, il était en ligne chaque seconde et chaque jour. Mais, quand on lui demandait quelque chose, il était instantanément indisponible !
« Aîné Song, nous ne pouvons compter que sur nous-même ! » Douce Plume serra son petit poing devant elle d’un geste résolu.
Tellement mignonne ! Song Shuhang ne savait pas pourquoi cette femme visiblement un peu plus âgée que lui était étonnamment si craquante.
Alors qu’ils parlaient encore, une rangée de motos multicolores débarqua, avec les phares aveuglants allumés et les moteurs débridés, faisant du bruit tout en accélérant dans la direction de Shuhang. Il était évident que ces motos avaient été trafiquées.
« Un gang de motards ? De quelle époque sortent-ils ? » Song Shuhang marmonna et tira Douce Plume derrière lui pour se mettre sur le côté.
Lorsqu’elle entendit ces mots, ses deux yeux s’illuminèrent. « Allons-nous les abattre? »
« Quoi ? » Song Shuhang était incapable de comprendre.
« Les gangs de motards ne sont-ils pas censés finir en prison ? Achevons-les, et enfermons-les ! » Douce Plume frotta son poing et dans sa paume, l’air enthousiaste et impatiente de passer à l’action.
« … »
Mademoiselle, ce que vous avez dit est tout à fait raisonnable, et je suis incapable de vous contredire .
Cependant, Douce Plume n’eut finalement pas le temps d’agir.
Juste au moment où ces sept à huit motos passèrent à côté d’eux, l’un d’entre eux freina soudainement en urgence et fit un demi-tour parfait avant de s’arrêter juste devant Shuhang.
Un visage beau et héroïque avec des sourcils en épée apparut sous son casque. « Hé, Shuhang ! Qu’est-ce que tu fais là ? »