Mag fut très surpris. Alors que le riz frit de Yangzhou était bon, le volume d’une assiette n’était pas petit. Deux assiettes étaient plus que suffisantes, même pour les grands mangeurs. Peut-être que les nains étaient bâtis avec un estomac plus grand? 

Mag avait des doutes mais ne montrait rien sur son visage. Il hocha la tête. “Très bien, veuillez patienter un instant.” Il ramassa l’assiette vide sur la table et se dirigea dans la cuisine. 

Il mangeait le riz frit, une cuillerée après l’autre, tête baissée. Plus il mangeait, plus il se sentait heureux. Il ne s’attendait pas à ce qu’une nourriture aussi délicieuse procure un meilleur effet de récupération que la potion de qualité moyenne. À ce rythme, il sentait que peut-être même, il pourrait se rétablir complètement et qu’il pourrait travailler des dizaines d’années. 

“Whaou, grand-père nain, vous êtes incroyable. Vous pourriez manger trois assiettes!” Amy ouvrit légèrement la bouche et regarda Mobai avec envie et adoration. 

Mobai leva la tête et lança un regard à Amy. Pour la première fois, la petite fille ne le regardait pas avec dédain. Il se sentit même un peu flatté et se redressa sans réfléchir. Il avala une autre cuillerée et dit: “Ce type de riz frit, trois assiettes c’est rien pour moi. Je pourrais en manger quatre!”

“Vraiment? Vous pourriez manger quatre assiettes?”, s’écria Amy. Son regard doux était plus qu’évident et ses yeux commençaient à briller. 

Mobai, hésita un moment mais il ne put s’empêcher de hocher la tête en regardant Amy. “Bien sûr.”

Aussitôt, Amy se retourna et cria tournée vers la cuisine: “Père, grand-père nain a dit qu’il pouvait en manger quatre. Prépare s’en une autre, ou il ne mangera pas à sa faim!”

“Attendez…”

Mobai regarda le visage d’Amy sur lequel on lisait un sourire naïf. D’une certaine manière, il sentait que quelque chose n’allait pas. 

Après avoir entendu les paroles d’Amy, Mag se tourna vers le jeune homme. ”Oui, monsieur?” Il était très calme à l’extérieur mais à l’intérieur, il riait déjà. S’il n’avait pas connu le caractère d’Amy, peut-être même qu’il l‘aurait soupçonné d’être une fille quelque peu intrigante. 

“Eh bien…”, dit Mobai un peu gêné. Alors qu’il pouvait manger plus que les gens normaux, il se sentait plus ou moins rassasié après deux assiettes de riz frit. Trois assiettes étaient fort suffisantes pour lui et la quatrième lui donnerait sans doute l’impression d’être un peu trop repu. 

“Grand-père nain, vous m’avez dit que vous pouviez manger quatre assiettes alors Amy ne vous aimera pas si vous revenez sur ce que vous avez dit”, dit Amy d’un ton sérieux, le menton entre les mains. 

Mobai voulait se gifler. Pourquoi je m’en vante sans même y penser? Cela ne poserait pas de problème si elle était quelqu’un d’autre mais au vu du visage de la petite fille plein d’attentes et honnête, il ne voulait pas perdre la face. Après avoir hésité un moment, il serra les dents et regarda Mag. “Allez, oui, donnez m’en une autre.” 

“Whaou, vous l’avez dit. Grand-père nain est tellement incroyable!’, s’écria Amy en frappa gaiement dans ses petites mains, le grand sourire aux lèvres. 

Mobai se rassura. Au diable avec ça! Je mange rarement quelque chose d’aussi bon donc c’est une sorte de bonheur même si je suis bien trop repu. De plus, en regardant le sourire brillant et les yeux adorateurs sur le visage d’Amy, soudain, il sentit que son orgueil avait été grandement satisfait. Une autre assiette de riz frit de plus ne changeait plus vraiment les choses. 

Mag hocha la tête. “Bien, attendez un instant s’il vous plaît.” Il commença à rincer le riz et à préparer la troisième assiette de riz frit. Puis, il se retourna pour regarder le dos d’Amy, les yeux remplis d’amour. C’était grâce à elle que son premier client était resté et avait commandé quatre assiettes de riz frit Yangzhou. 

Mag servit les deux assiettes une par une, et Amy regarda Mobai les finir le regard fixe. 

Mobai rotta, satisfait en reposant la cuillère. Avec quatre assiettes de riz frites de Yangzhou dans l’estomac, il sentit la chaleur envahir tout son corps et et n’était pas aussi repu qu’il le pensait. Un sentiment de satisfaction surgit du fond de son cœur. A cet instant, il eut l’impression que sa vie venait d’être comblée. 

Mag se tenait là et vit que la nourriture qu’il avait préparée avait été mangée gaiement par quelqu’un jusqu’à la dernière miette. Un sentiment d’accomplissement embauma son cœur ainsi que le bonheur qui envahit tout son corps. Il s’avère qu’être cuisinier n’est pas si mal. 

Avant que Mobai ne le sache, Amy était déjà assise à sa table. Elle tendit la main et leva les yeux vers Mobai puis elle dit d’un ton grave: “Grand-père nain, si vous en avez eu assez, payez s’il vous plaît. Cela fait… 2 400 pièces de cuivre.”

“D’accord mais je n’ai pas beaucoup de pièces de cuivre sur moi. Je te donnerai 24 pièces d’or”, dit-il en souriant. Il sortit un porte monnaie de ses vêtements. 

“Des pièces d’or?”, demanda Amy, bouche bée puis elle se tourna vers Mag. “Père, 24 pièces d’or et 2 400 pièces de cuivre, laquelle des deux monnaies est-elle plus élevée?”

Mag regarda Amy et sourit. “Elles ont la même valeur. Une pièce d’or équivaut à 100 pièces de cuivre.” Il fut surpris qu’elle sache comment faire une addition à quatre chiffres mais qu’elle ne sache pas comment convertir les pièces, semblerait-il. 

“Je vois…”, dit Amy en hochant la tête, pensive. 

“Et voici pour vous! 24 pièces d’or.“ Mobai plaça une poignée de pièces d’or dans les petites mains d’Amy avec précaution. 

“Whaou, elles sont si belles!”, s’ecria Amy, le regard tout illuminé. Bercant les pièces avec soin, elle marcha lentement vers une table, les posa et les compta une par une. 

Mobai détacha son regard d’Amy, prit son marteau et se leva pour regarder Mag. “Votre riz frit Yangzhou est très bon. Je ne connais pas votre nom.” 

“Mag”, répondit Mag en souriant. Ce client a un attribut tsundere et un tempérament de feu mais en fait, il est plutôt facile de s’entendre avec lui et il est très direct. 

Mobai jeta a oeil a Miag, un peu surpris.Très peu de gens ne disaient pas leur nom de famille en se présentant, cependant, beaucoup dans cette Cité du Chaos dissimulaient qui ils étaient pour diverses raisons. Il était l’un d’entre eux. Il ne le prit donc pas vraiment à cœur. Il hocha la tête en souriant. “Dans ce cas, je vous appellerai Mag. Je suis Mobai. Vous pouvez m’appeler Vieux Mo. Je reviendrai manger ici.”

Mag hocha la tête en souriant. “Très bien. Nous nous reverrons alors.”

Alors que le jeune homme s’apprêtait à faire demi-tour et à partir, il s’arrêta et regarda Amy. :Petite fille, appelle-moi grand-père Mobai, pas grand-père nain.” 

“D’accord, grand-père nain Mobai”, répondit-elle, sans même lever la tête. Elle était trop concentrée à compter les pièces d’or. 

“Méchante fille…”, dit Mobai en secouant la tête. Il se retourna et sortit. La petite créature pouvait toujours le rendre sans voix mais quand il s’arrêtait pour le prendre en considération, elle avait toujours raison. En plus de cela, elle était si adorable. Il ne pouvait absolument rien y faire. 

Mag débarrassa la table et regarda Amy, qui comptait les pièces encore et encore, les yeux brillants. Il semblait qu’elle aimait non seulement la bonne nourriture mais aussi l’argent. Un peu obsédée par la nourriture et avare. Il était difficile de la considérer comme une petite adorable creature. Mag entra dans la cuisine avec la vaisselle et commença à se préparer à déjeuner. 

Quelques temps plus tard, Mag sortit avec une assiette de riz frit Yangzhou et vit Amy, qui quelques minutes avant, comptait les pièces de monnaie de bonne humeur, se pencher sur la table, le regard terne. Elle entendit Mag arriver, le regarda de son petit minois triste et dit : “Père, Amy est inutile. Je n’ai même pas pu réunir de l’argent pour vous. Je ne vous serai d’aucune aide, n’est-ce pas?”