La ville de Aolai était située à la frontière entre l’océan et la côte Est de la Fédération du soleil et de la lune.

C’était une journée exceptionnelle pour la ville: le Jour annuel de l’Éveil.

Toutes les personnes résidant sur le continent Douluo possédaient ce que l’on appelait une “âme martiale”. L’âme martiale est une partie du corps pouvant être éveillée à l’âge de six ans, chaque âme appartient à une catégorie spéciale qui se classe en trois niveaux suivant respectivement des sous-classement distinct : les âmes martiales animales, celle des plantes et d’objets,  ils représentent les compétences innées de chacun. Par le biais d’une cérémonie d’Éveil, tout le monde à la capacité d’ éveiller leur âme martiale s’ils en possèdent une. C’était précisément le but de cette journée.

Si l’âme martiale de quelqu’un était une houe, sa capacité à labourer les champs dépassait de loin celle des autres. Si c’était un animal, la personne pouvait posséder certaines des capacités de ce dernier. C’est pourquoi l’âme martiale est devenue depuis longtemps un facteur déterminant dans la vie de chacun.

Cependant, la naissance du pouvoir de l’âme était encore plus importante. Ce dernier était un type d’énergie qui nourrissait et faisait évoluer l’âme martiale. Même si tout le monde possédait une âme martiale, un homme sur mille seulement bénéficiait de ce pouvoir.

Son rang représentait l’avenir et la puissance d’un individu. Une fois  que leur âme martiale était éveillée, ils pouvaient cultiver le pouvoir de l’âme pour la nourrir et l’améliorer. C’est pourquoi au cours des 100 000 années d’existence du continent Douluo, la profession la plus noble était celle de Maître d’Âme.

Pour cette raison, même les roturiers attendaient avec impatience que leurs enfants atteignent l’âge de six ans et éveillent leur âme martiale, dans l’espoir qu’ils possèdent le pouvoir de l’âme. Si tel était le cas, leur vie serait transformée, ce qui leur serait extrêmement profitable ainsi qu’à toute leur famille.

Dès l’aube, les rues devant l’Académie Hongshan étaient bondées de parents et d’enfants venus participer à l’Éveil.

–  Papa, as-tu une idée de ce que sera mon âme martiale ?  Demanda un petit garçon tout excité en regardant son père. Âgé de six ans à peine, il aimait écouter les histoires que ce dernier lui racontait sur les Maîtres d’Âmes. Il avait de grands yeux remplis d’espoir pour l’avenir.

Le jeune garçon avait des cheveux noirs coupés courts et était légèrement plus grand que les autres enfants de son âge. Cependant, le trait le plus attrayant chez lui était ses grands yeux noirs, lumineux et ses longs cils qui n’avaient rien à envier à ceux des filles. Malgré ses vêtements de roturier, son physique hors du commun attirait  facilement les regards.

Son père, un homme entre deux âges, lui ressemblait beaucoup. Il était de carrure et de taille moyennes.

–  Papa non plus ne le sait pas. Tout dépend de la chance. 

Son père libéra un soupir morose. En réalité, le Jour de l’Eveil était un jour décisif pour la vie et l’avenir. Leur avenir dépendait du fait qu’il ait ou non le pouvoir de l’âme. Heureusement, à cette époque, ceux qui étaient incapables de devenir maîtres d’âme pouvaient tout de même avoir un très bel avenir.

Les yeux du jeune garçon étaient pleins d’espoir :

– Je vais certainement avoir le pouvoir de l’âme, non ? 

Son père lui tapota la tête et souriant dit:

–   Que tu aies ou non le pouvoir de l’âme, papa t’aimera toujours. 

Un flot incessant de parents et d’enfants sortaient de l’académie. L’écrasante majorité d’entre eux partaient en poussant des soupirs de déception, mais parfois, il y en avait un qui était fou de joie. Inutile de demander pourquoi : son âme martiale avait sans doute donné naissance au pouvoir de l’âme. Cela attirait immédiatement les regards envieux et jaloux.

Le temps passait. Tandis que le soleil montait dans le ciel, l’enthousiasme du jeune garçon commençait à décliner.

Un professeur sortit de l’Académie Hongshan, une liste à la main et appela:

–  Tang Wulin! 

–  Je suis là! 

Ouvrant ses grands yeux lumineux, le beau garçon bondit d’excitation.

Tang Ziran fut un peu surpris lorsque  son fils le tira avec ses petites mains.

– Suis-moi. 

Peut-être était-ce dû à la charge de travail excessive du Jour de l’Éveil, mais le professeur semblait quelque peu apathique tandis qu’il se retournait pour le suivre. Tang Ziran prit la main de Wulin et s’empressa de rattraper le professeur.

Tandis qu’ils marchaient à l’intérieur de l’académie, Tang Wulin prenait tout avec enthousiasme. Tout était nouveau pour lui. L’académie Hongshan était une académie d’enseignement général de niveau élémentaire pouvant accueillir deux mille étudiants. Les bâtiments étaient simples, composé de toits blancs et des murs rouges brillant au soleil. Les sols étaient incroyablement propres. Le Jour de l’Eveil marquait simplement le début d’un nouveau trimestre. Comparée au brouhaha de l’extérieur, l’académie semblait étrangement paisible, ce qui, visiblement, avait le don d’apaiser le cœur tout excité de Tang Wulin.

Le professeur les amena devant un bâtiment circulaire et dit à Tang Ziran :

– Le parent de l’enfant veut-il bien attendre ici un moment ? 

Tang Ziran hocha la tête et dit à son fils :

– Écoute bien les recommandations du professeur et bonne chance, fils! Papa t’attendra ici. 

Tang Wulin répondit joyeusement:

–  Je vais certainement avoir une puissante âme martiale, papa! 

Alors qu’il regardait son fils suivre le professeur dans le bâtiment circulaire, une pointe de déception et de frustration apparut dans ses yeux alors qu’il se rapelait son passé. Dans chaque académie élémentaire se trouvait ce bâtiment circulaire que l’on appelait la Chambre d’Éveil. C’était une salle spécifiquement utilisée pour aider les enfants de six ans à éveiller leur âme martiale. La veille du Jour de l’Éveil, l’académie invitait un Maître Spirituel de la Pagode des Esprits afin qu’il dirige la cérémonie. Des décennies auparavant, Tang Ziran avait les mêmes espoirs que son fils en entrant dans cette Chambre.

Il n’y avait pas qu’une seule zone d’Éveil à l’intérieur, mais plutôt sept étages comprenant chacun une Chambre d’Éveil. Tang Wulin fut conduit à celle du troisième étage.

Dès qu’il entra, il fut ébloui. Les sols, les murs et même le plafond étaient gravés d’inscriptions merveilleuses formant un design élégant et décoratif.

Dans la Chambre se trouvait un homme d’un certain âge, vêtu d’une simple robe orange avec brodé dessus le motif d’une bête spirituelle.

Depuis l’enfance, Tang Wulin aimait écouter les histoires de son père dans lesquelles il y avait toujours des Maîtres Spirituels. Ces Maîtres de la Pagode des Esprits étaient puissants et mystérieux. Ils formaient un groupe spécial de Maîtres d’Âme qui jouissaient d’un statut majestueux sur le continent Douluo. Cependant, c’était la première fois que Tang Wulin en voyait un.

–  Bonjour , prononça timidement le jeune garçon.

Un doux sourire se dessina sur le visage du Maître Spirituel.

– Viens ici mon enfant. Tiens-toi au milieu, exprima gentiment le Maître.

Tang Wulin cligna plusieurs fois des yeux et se dirigea vers le centre de la pièce.  Il ne put s’empêcher de demander :
–  Seigneur Maître Spirituel, quel genre d’âme martiale vais-je avoir ? 

Le Maître Spirituel répondit, toujours avec le sourire : 

– Ah, mais je n’en sais pas plus que toi! Après ton réveil, tu le verras naturellement. Tes yeux sont si beaux, ce serait parfait si tu avais une âme martiale en rapport avec eux. »

Les yeux de Tang Wulin se mirent à briller:

–  Les yeux de l’âme ? J’ai entendu dire que le premier maître de la Pagode des Esprits en possédait… 

Le Maître l’interrompit : 

–  Calme-toi. La Cérémonie est sur le point de commencer.