Partie 1
Tang San suivit Grand maître sans rien dire, se contentant de suivre son Professeur. Il pouvait sentir les sentiments complexes de Grand maître.
Dans la situation actuelle, laisser son Professeur se calmer un peu était la meilleure solution.
Une fois dans la forêt, la température baissa énormément par rapport à dehors. L’atmosphère pure et fraîche sortit Grand maître de ses pensées et son expression revint un peu à la normale.
S’arrêtant, Grand maître se tourna vers Tang San et lui dit calmement :
« Petit San, ne souhaites-tu pas en apprendre plus sur ma relation avec Erlong ? Pourquoi est-ce que nous sommes comme cela maintenant et pourquoi je l’ai évitée pendant vingt ans ? »
Tang San hocha la tête.
Grand maître soupira,
« Laisse-moi te raconter une histoire. »
« Il y a vingt ans, un enfant est né dans un clan prestigieux, mais à cause d’un Esprit variant, il n’hérita pas de l’Esprit du clan et fut exilé. Afin de prouver sa valeur, il étudia tout ce qu’il y avait à savoir à propos des Maîtres Spirituels, fit des recherches sur des connaissances très complexes, afin de pouvoir un jour être reconnu par le monde entier. Alors qu’il voyageait, il rencontra un jeune Maître Spirituel qui pensait comme lui et les deux décidèrent d’explorer le monde des Maîtres Spirituels ensemble. »
« Un jour, alors qu’ils chassaient des Bêtes Spirituelles dans une forêt de Bêtes Spirituelles, ils rencontrèrent une magnifique jeune femme. Cette jeune femme était seule et sa nature joyeuse et honnête attira rapidement les deux jeunes. Les trois devinrent amis et le groupe de deux compagnons passa à trois compagnons. »
« Avec le temps, les deux jeunes finirent par tomber amoureux de la jeune femme qui possédait l’Esprit du Dragon de Feu, mais comme ils se voyaient l’un l’autre comme des frères, ils étaient incapables de l’exprimer clairement. En particulier ce jeune qui n’arrivait pas à devenir fort à cause de son Esprit Variant, il commença même à enterrer profondément son affection au fond de son cœur. Un jour, les trois découvrirent qu’ils étaient capable d’utiliser une sorte de Fusion Spirituelle très puissante et grâce à cette force formidable, ils devinrent peu à peu connus dans le Monde des Maîtres Spirituels, sous le nom du Triangle de Fer Doré. »
Ayant raconté tout cela, Grand maître soupira à nouveau,
« Certaines choses tels que les sentiments s’accumulent au cours du temps et plus ils sont enterrés profondément, plus ils ont tendance à s’intensifier. En vieillissant, les sentiments des trois grandirent de plus en plus. Et au final, un jour le jeune le plus puissant fut incapable de continuer à le supporter et avoua ses sentiments à la jeune femme. Mais le résultat fut l’opposé de ce à quoi s’attendaient les deux jeunes. La jeune femme avait toujours su que les deux jeunes hommes étaient épris d’elle. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne voulait pas leur dire son choix et blesser l’autre. Mais, face à la confession du plus puissant des deux, elle fut finalement incapable de continuer à le dissimuler et préféra avouer son choix devant les deux. Elle leur expliqua que celui qu’elle aimait était le jeune dont la force était inférieure à cause de son Esprit variant mais qui, grâce à sa persévérance et des efforts immenses avait acquis des connaissances théoriques extraordinaires. »
« Tu dois déjà avoir deviné que cette jeune femme était Erlong et que les deux jeunes étaient Flender et moi. Même aujourd’hui, je me souviens clairement de la déception qui peignait le visage de Flender et le son de mon propre cœur. À cet instant, j’ai ressenti une joie que je n’avais jamais ressenti durant toute ma vie. Cependant, Erlong et moi ne voulions pas blesser Flender et pendant un certain temps, il y a eu un silence entre nous. Un long moment s’est écoulé dans cette ambiance étouffante, avant que Flender se relève. Il était le plus vieux d’entre nous et a dit qu’il voulait que je devienne son frère et Erlong la femme de son frère. »
Tang San ne put s’empêcher de dire :
« Doyen Flender est vraiment une bonne personne. Peut-être est-ce la meilleure fin possible. »
Grand maître hocha la tête :
« De toute ma vie, je n’oublierai jamais les mots de Flender. Il dit alors qu’il avait déjà perdu son amour et qu’il ne voulait absolument pas perdre son frère et sa sœur. Il nous a encouragé du fond de son cœur. »
Confus, Tang San dit :
« Puisque cela s’est déroulé ainsi, Erlong et vous auriez dû vous marier. Pourquoi vous seriez-vous… »
Grand maître sourit ironiquement,
« Si tout s’était bien passé, il n’y aurait pas d’histoire. Peut-être même que nos enfants seraient plus vieux que toi. Cependant, je ne sais pas s’il s’agissait d’un canular des Cieux, mais tout ce que nous avions fut détruit. »
« Je me souviens très bien de ce jour. Les étoiles étaient particulièrement brillantes dans le ciel nocturne et, avec Flender comme chef de cérémonie, Erlong et moi nous sommes finalement mariés. Même si à cette époque nous n’avions rien, pas l’accord de nos familles ou de nos amis, pas de grande cérémonie, nous étions incroyablement heureux. Tant que nous pouvions rester avec ceux que nous aimions, quelle importance les autres pouvaient-ils avoir ? »
« Nous étions en train de boire ensemble. Flender s’apprêtait à nous dire au revoir avant de partir voyager seul de son côté. Mais soudain, plusieurs personnes sont apparues. Et ces personnes étaient des gens que je connaissais. La personne qui menait le groupe était mon oncle, l’actuel second maître du clan du Dragon Tyrannique à l’Éclair Bleu, Yu Luomian1. À ce moment, son arrivée m’avait énormément surpris, mais puisqu’aujourd’hui était un jour de joie pour moi et qu’il était de ma famille, Erlong et moi pouvions accepter sa venue et nous l’invitâmes immédiatement dans notre maison. »
À ce moment, l’humeur de Grand maître se fit clairement agitée,
« Cependant, comment aurions nous pu savoir que mon second oncle n’était pas venu pour me voir moi. L’objectif de sa visite était en vérité Erlong. »
« Quoi ? Pourquoi ? »
Demanda Tang San, surpris.
Grand maître continua son récit :
« Avant notre mariage, lors de nos voyages autour du Continent, nous ne nous étions jamais enquis des origines des autres, car il s’agissait de choses personnelles. Je n’étais pas autorisé à parler de ma famille, Flender venait d’une famille pauvre et Erlong ne les mentionnait jamais volontairement. Mon deuxième oncle était venu nous voir pour faire officiellement reconnaître Erlong comme sa fille illégitime. »
Tang San fixa Grand maître avec des yeux écarquillés par le choc. La Volonté des Cieux jouaient vraiment avec les gens. Pas étonnant, pas étonnant que son Professeur ait choisi de partir. Tout cela était vraiment trop injuste pour lui.
« Quand Erlong m’a entendu l’appeler second oncle, son visage avait déjà pâli. En lui posant la question, sans oser y croire, en la voyant acquiescer, j’ai eu l’impression d’être foudroyé par une après-midi ensoleillée. Comment aurais-je pu m’attendre à ce que ma tendre femme soit en vérité ma cousine ? »
Des larmes, échappant au contrôle de Grand maître, coulèrent le long de ses joue. Même si vingt ans étaient passés, cette scène ne s’effacerait jamais de sa mémoire.
La joie de se marier avec sa chère et tendre se transformant brutalement en une douleur exceptionnelle. Quel genre de souffrance était-ce là ?
Sa voix étouffée par l’émotion, l’expression de Grand maître était difficile à discerner,
« À ce moment, second oncle, en regardant nos vêtements, a tout de suite compris ce qu’il se passait. Ses premiers mots ont été ‘Comment peux-tu épouser ce déchet inutile ?’. À l’origine, j’avais toujours pensé que second oncle était bon envers moi et que son regard sur moi était différent de celui des autres membres du clan. Jusqu’à ce jour où j’ai découvert mon erreur, en fait, même lui me voyait comme un déchet. »
« J’ai appris plus tard que les parents d’Erlong étaient second oncle et une prostitué. À cause de l’origine de la mère d’Erlong, il n’osait pas la ramener à la maison. Quand Erlong a commencé à voyager, sa mère venait de mourir de maladie. Elle avait toujours été élevé par second oncle dans les territoires extérieurs. Il avait aussi décidé de la laisser hériter de sa mère, comme dans une famille matrilinéaire2. Sa mère avait décidé de l’appeler Erlong, à cause de son père. Et le nom d’enfant de mon deuxième oncle était précisément Erlong3. »
« Mais, Professeur, si senior Erlong est votre cousine patrilinéaire4, son Esprit devrait venir de votre clan, le Dragon Tyrannique à l’Éclair Bleu. Ne me dites pas, ne me dites pas que l’Esprit de senior Erlong est aussi… »
Grand maître hocha la tête,
« Oui, Erlong possède aussi un Esprit variant mais le sien n’est pas devenu faible. Bien qu’il ne soit pas devenu redoutable, il est tout de même très puissant. Les variations de la foudre ont des points communs avec les flammes. Voici d’où vient son Esprit du Dragon de Feu. C’est cette coïncidence incroyable qui a créé cette tragédie. »
« Ensuite, j’ai couru comme un fou. À ce moment, je voulais mourir. Je n’avais déjà plus personne. Erlong voulait me suivre, mais second oncle l’en empêcha. Si Flender ne m’avait pas rattrapé, m’empêchant de me suicider, peut-être n’y aurait-il pas de Grand maître aujourd’hui. »
Tang San ne dit rien de plus. Même lui était complètement immergé dans le monde de chagrin qu’était le cœur de Grand maître.
Aucun d’eux ne savait que non loin derrière eux se trouvait une autre personne dont le visage était lui aussi couvert de larmes, regardant avec impuissance dans leur direction.
« Que pouvais-je faire ? Bien qu’avec le temps, je perdis l’envie de mourir, Erlong était toute ma vie à l’époque. Tu vois bien que je ne suis pas particulièrement beau ou fort. Mais elle avait quand même rejeté Flender qui était plus fort que moi, et m’avait choisi. Je l’aimais tant, mais ma femme était devenue ma petite sœur. Cette douleur est inimaginable pour la plupart des gens. Au final, découragé, je ne pouvais que choisir la fuite. Je n’ai pas laissé Flender me suivre et suis parti seul, en silence. »
« Après quoi, j’ai entendu de Flender que Erlong et second oncle s’étaient disputé une fois de retour au clan et qu’elle me cherchait comme une folle. Je souhaitais tant la voir, mais je ne pouvais pas. Je n’avais pas le droit de détruire sa réputation. »
« Le mariage entre frères et sœurs n’est pas toléré par le monde. Et même si je ne m’en souciais pas, Erlong est une femme, comment aurais-je pu la laisser supporter tout cela ? De plus, ce qu’avait dit second oncle était vrai. Je ne suis qu’un déchet, un déchet inutile, rien de plus. Nous ensemble, je n’aurais pas la force nécessaire pour la protéger. Je ne dois pas être avec elle. »
« Les années passèrent et je n’osais même pas écouter les rumeurs qui circulaient sur Erlong. J’avais peur de ne pouvoir m’empêcher d’aller la voir. Dans ma confusion, je ne pus que mettre tout mon cœur et mon âme dans mes recherches sur les Esprits. Seule ma rencontre avec toi m’a permis de révéler à nouveau mon cœur. Je t’ai confié mon cœur. Ces dernières années ont été un peu plus faciles à supporter. Je sais que Flender savait parfaitement que Erlong se trouvait ici ; il n’est pas une personne négligente, après avoir été provoqué de la sorte par l’Académie Impériale du Dou Céleste, comment aurait-il pu continuer à chercher une nouvelle académie ? Je n’y ai juste pas fait attention à ce moment. Rencontrer à nouveau Erlong ne peut que m’apporter d’avantage de souffrance mais Erlong est bien plus forte que moi. Cette fois, même si je voulais échapper à ce vortex de douleur, il serait peut-être déjà trop tard. »
Tang San regarda Grand maître, le coin de ses yeux était déjà humide. Oui, les Cieux avaient été injustes envers son Professeur. En plus de ne pas avoir hérité du puissant Esprit de sa famille, même son mariage avait été ruiné.
Partie 2
« Professeur, est-ce que l’opinion de vos contemporains est si important ? Qui a dit que vous étiez un déchet ? Pour moi, vous êtes le plus puissant des Maîtres Spirituels. La connaissance est le pouvoir. Qui oserait se dire plus fort que vous en terme de connaissances spirituelles ? Personne. Professeur, vous êtes le plus fort. Tante Erlong vous a attendu pendant tant d’années sans choisir quelqu’un d’autre. Voyez-vous à quel point ses sentiments sont profonds ? Fuir comme cela à nouveau ne va que vous faire souffrir tous les deux. Et même si l’opinion de vos contemporains est si important pour vous, vous pouvez toujours vous enfuir avec elle ! »
Grand maître secoua la tête avec douleur,
« Non, c’est trop injuste pour Erlong. Petit San, aimer quelqu’un ne signifie pas être toujours à leur côté. Je veux juste qu’elle puisse vivre dans la gaieté et la joie. »
Tang San avait déjà oublié qu’il était l’étudiant dans cette situation. Voyant la mélancolie de Grand maître, il ne put s’empêcher de dire avec défiance :
«De quelle manière est-ce que vous enfuir va rendre tante Erlong heureuse ? Si elle était heureuse, chanterait-elle ce genre de chanson triste ? Se mettrait-elle à pleurer après un seul regard ? Elle n’osait même pas vous parler, de peur de vous agacer. Professeur, votre cœur est trop faible. Qu’est donc l’opinion de vos contemporains ? Tante Erlong est intrépide, mais vous avez peur. Vous devriez être avec elle, vous montrer avec courage pour affronter tout cela, fracassant tous les obstacles vous empêchant de marcher ensemble. Peu importe ce que votre famille ou les autres pensent, le fait que vous soyez ensemble n’est pas une erreur. Même si vos liens de sang sont proches, n’y a-t-il vraiment aucune place pour ce genre de couple ? Professeur, non seulement vous avez peur que tante Erlong souffre si elle est avec vous, mais en plus vous n’osez pas accepter cette réalité. Vous avez un complexe d’infériorité. »
Grand maître regarda Tang San stupidement , ses lèvres bougèrent, mais il resta sans voix. Bien que lui et Flender soient tous deux très arrogant, lui, qui possédait un Esprit inférieur, avait toujours eu un complexe d’infériorité en son for intérieur. Flender et Erlong n’avait jamais osé exprimer ce qu’ils pensaient vraiment de cette situation, mais Tang San, dans son agitation, avait fait mouche avec son discours.
« Il a raison. Pourquoi est-ce que tu as un complexe d’infériorité ? Qu’est-ce que ça peut faire que dix millions de personnes de traitent de déchet ? Tant que moi, Liu Erlong, pense que tu es le plus fort, cela est suffisant. Xiao Gang, ne comprends-tu vraiment pas ? Si le lien familial entre nous m’importait vraiment, te chercherais-je ainsi ? Souffrirais-je tout le temps de la sorte ? »
Liu Erlong sortit lentement de sa cachette au loin, derrière Xiao Gang et Tang San. Des larmes coulaient sans cesse de ses joues tandis qu’elle fixait Grand maître, tout en s’approchant à pas ferme, son visage d’une brillante tendresse.
Cette fois, Grand maître n’essaya enfin pas d’échapper au regard de Liu Erlong. La regardant s’approcher pas à pas, le cœur de Grand maître battit de plus en plus vite. Les barrières de son cœur se fissurèrent peu à peu sous les vagues d’émotions. Les barrières de protections érigées depuis vingt ans étaient déjà incapables de continuer de réprimer l’amour enfouit au plus profond de son cœur.
Tang San s’éloigna très silencieusement, pénétrant graduellement dans les profondeurs de la forêt. Il savait qu’à ce moment, personne ne devait les déranger. En son for intérieur, il souhaitait à Grand maître tout le bonheur du monde. Après tout, comment aurait-il pu ne pas remarquer la solitude qu’affichait régulièrement son Professeur.
Maintenant, la source en avait enfin été trouvée. Si elle pouvait être dissipée, permettant à Grand maître et Liu Erlong d’être réellement ensemble, cela serait la meilleure fin possible.
La forêt était sombre et tranquille et Tang San n’était pas pressé de rentrer, se contentant de marcher silencieusement dans les bois. Pour une quelconque raison, ayant entendu l’histoire de Grand maître et Liu Erlong, il pensa à Xiao Wu. Son état d’esprit n’était pas celui d’un enfant de treize ans, mais celui d’un homme d’âge moyen.
Xiao Wu était sa petite sœur, mais quelle était sa véritable place dans son cœur ? Depuis qu’il avait commencé à connaître Xiao Wu, Tang San réfléchit à cette question au plus profond de lui pour la première fois.
Si l’histoire de Grand maître et Liu Erlong avait été la sienne et celle de Xiao Wu, comment l’aurait-il réglé? Tang San découvrit qu’il était actuellement perplexe, perdu.
L’atmosphère autour de lui se rafraîchit soudainement, faisant frissonner Tang San. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils, confus.
Avec son pouvoir spirituel ayant atteint le niveau trente, sa Technique Céleste Mystérieuse avait atteint la quatrième strate, chaud et froid n’étaient plus sensés l’affecter. Encore moins en été… Pourquoi avait-il donc froid ?
Mais à cet instant, Tang San s’arrêta soudainement, choqué. Trois mètres devant lui, un homme était apparu à un moment inconnu. Un homme vert5.
Des cheveux verts, des yeux verts, des ongles verts, les yeux froids comme la glace et vicieux comme une vipère. La personne qui venait d’apparaître devant lui était quelqu’un qu’il avait déjà rencontré aujourd’hui, le Douluo Unique avec le titre de Poison, Dugu Bo.
Tang San relâcha presque instinctivement son Esprit, mais l’instant d’après, Dugu Bo était déjà devant lui sans qu’on l’ai vu bouger. Tang San ne sentit qu’un sort d’hébétement, puis il ne sentit plus rien.
Mais à cet instant, une fluctuation de pouvoir spirituel attira l’attention de Liu Erlong, non loin, qui venait de fondre dans les bras de Grand maître.
« Qui ? »
Les yeux de Liu Erlong brillèrent et elle quitta rapidement l’étreinte de Grand maître, son regard se tournant dans la direction de cette fluctuation de pouvoir spirituel. Elle avait clairement senti que bien que cette fluctuation ne soit pas puissante, elle contenait une énergie terrifiante. Sa silhouette disparut instantanément afin de placer Grand maître derrière elle.
Grand maître fut tout d’abord surpris, mais juste après, son expression changea grandement,
« Ça c’est pas bon, ça a peut-être un rapport avec petit San. Vite, va voir. »
Liu Erlong se saisit le plus naturellement du monde de la main de Grand maître et accéléra brutalement, utilisant son pouvoir spirituel pour atteindre rapidement l’endroit en question. Mais mis à part un frisson dans l’air, ils ne découvrirent aucun indice. Liu Erlong utilisa au maximum son pouvoir spirituel pour chercher de toutes ses forces, mais elle fut incapable de trouver Tang San à nouveau.
Grand maître dit rapidement,
« Viens, allons chercher Flender. Cet air froid m’est quelque peu familier. S’il s’agit de cette personne, j’ai peur que la situation soit difficile à gérer. »
Bien que Grand maître ne soit pas fort, ses capacités d’observation et de jugement étaient bien au-dessus de celles d’une personne normale.
Cette trace d’air froid lui avait tout de suite fait se rappeler sa rencontre avec Dugu Bo à l’Académie Impériale du Dou Céleste dans la journée et que celui-ci avait ensuite parlé avec sa petite-fille, la Maître Spirituelle au Serpent de Jade Phosphorescente, Dugu Yan.
……
Étourdit, Tang San découvrit en se réveillant de son inconscience que son environnement était totalement noir.
Seuls deux points lumineux verts brillaient d’une lumière sinistre dans l’obscurité.
Faisant circuler silencieusement la Technique Céleste Mystérieuse, du pouvoir spirituel se condensa rapidement dans le corps de Tang San et sa force lui revint, mais il ne bougea toujours pas. Grand maître lui avait appris que plus une situation était dangereuse, plus il se devait de garder son calme. Il ne pouvait pas se permettre de finir dans une situation encore plus grave car il aurait agi à l’aveuglette, sans réfléchir.
« Puisque tu es réveillé, pas la peine de continuer à faire semblant. N’as-tu vraiment que treize ans ? Ton état d’esprit ressemble plus à quelqu’un de plus âgé. »
Une voix rauque se fit entendre à côté de lui. En même temps que ses yeux s’adaptaient à l’obscurité, Tang San, à l’aide des deux points de lumières indistincte, pouvait légèrement distinguer Dugu Bo assis non loin et voir que ces deux lumières vertes étaient en fait ses yeux.
Se retournant, puis s’asseyant, Tang San ne parla toujours pas et se contenta de regarder Dugu Bo froidement. Son cœur était déjà froid comme la glace. Sans avoir besoin de demander, il savait déjà que la raison pour laquelle Dugu Bo l’avait enlevé était une sorte de vengeance pour Dugu Yan. Étant dans les mains de ce Douluo Unique dont le titre était le Poison, comment pourrait-il encore y avoir ne fin heureuse ?
« Gamin, tu t’appelles Tang San ? »
Dugu Bo demanda calmement, appuyé sur le mur derrière lui.
« En effet. »
Tang San répondit très simplement. Il n’était naturellement pas résigné à attendre sa mort et en étant assis, il rassemblait silencieusement son pouvoir spirituel.
Bien qu’il sache qu’un Maître Spirituel de niveau trente n’avait aucune chance face à un Maître Spirituel de niveau supérieur à quatre-vingt-dix, s’il n’essayait même pas de se débattre, comment pourrait-il accepter le résultat?
Une lumière verte brilla dans les yeux de Dugu Bo,
« J’ai entendu dire que tu as dissipé le poison du troisième Anneau Spirituel de ma petite-fille et que tu as même utilisé du poison pour la restreindre. Comment as-tu dissous son poison de serpent ? Juste de l’alcool ne suffit pas. »
Tang San répondit calmement :
« Un vieux monstre comme vous connu sous le nom du Douluo du Poison, ne me dites pas que vous ne comprenez même pas l’effet du réalgar sur le poison de serpent ? Une fois mixé à de l’alcool, le réalgar révèle toute sa puissance, encore plus si l’on ajoute une flamme pour la chaleur. Bien que la troisième Anneau Spirituel de votre petite-fille soit très venimeux, il est incapable de résister à tout cela. »
Dugu Bo laissa alors échapper un ricanement étrange,
« Combien d’années, combien d’années cela fait-il que personne n’avait osé me parler ainsi ? Gamin, n’as-tu pas peur de la mort ? Tu oses douter du poison d’un vieil homme ? Ne sais-tu pas que même d’autres Douluos Uniques changent de couleur lorsqu’ils parlent de mon poison ? »
Tang San renifla avec dédain,
« Votre poison ? Juste une merde, c’est tout. »
« Que viens-tu de dire ? »
Les yeux de Dugu Bo s’enflammèrent soudainement d’une forte lumière verte et avec juste un geste de la main, Tang San fut projeté en arrière par une puissante force, qui l’envoya s’écraser dans le mur en pierre derrière lui et le fit presque à nouveau tomber dans les pommes de douleur.
« Gamin, si tu oses rouvrir ta bouche comme cela devant moi, même si ton poison m’intéresse, je te tuerai. Mon poison est merdique ? Je peux instantanément affecter toutes créatures vivantes dans un rayon d’un kilomètre autour de moi. Pas même un brin d’herbe ne pourrait réussir à pousser. Si je veux te tuer, je n’ai même pas besoin d’utiliser mes mains, je peux directement le faire avec du poison. Dans ce monde, il n’existe toujours pas de Maître Spirituel qui soit mon égale en matière de poison. Pourtant tu oses douter de mon poison. »
Tang San se releva avec difficulté et se tint droit tout en résistant à la douleur,
« Ouvrir ma bouche en face de vous ? De mon point de vue, quel intérêt y aurais-je ? Votre poison est certes féroce, mais il reste un poison de merde. Un empoisonneur utilise son poison sur ses ennemis, mais vous avez réussi à vous empoisonner vous-même, ne me dites pas que votre poison n’est pas un poison de merde. »
Partie 3
Dugu Bo sembla distrait un instant, puis il balaya l’air de la main droite. La caverne fut immédiatement illuminée par des flammes vertes.
Avec l’illumination des flammes vertes, Tang San vit distinctement qu’il se trouvait dans une grotte ronde de mille mètres carrés. Dugu Bo était habillé de la même manière que durant la journée et il se tenait simplement dix mètres devant lui.
« Vraiment risible. Je m’empoisonnerais moi-même ? J’ai soixante-dix-huit ans cette année et je n’ai toujours fait qu’empoisonner que les autres sans jamais me faire empoisonner. »
Dugu Bo regarda froidement Tang San. Bizarrement, cette fois, il n’attaqua pas Tang San.
Tang San renifla avec dédain,
« Vraiment ? Alors laissez-moi vous demander, lorsque le ciel est couvert et qu’il pleut, n’y a-t-il pas une douleur dans deux de vos côtes, qui plus est une douleur qui augmente petit à petit et s’enflamme vers midi et minuit ? Dans votre état actuel, elle devrait durer deux heures voir plus à chaque fois. Aussi, tard chaque nuit, approximativement vers minuit, il devrait y avoir une douleur perçante sur le dessus de votre tête et dans votre cœur, comme s’ils étaient des pelotes percées d’aiguilles. Votre corps tout entier agité de spasme pendant au moins une heure. Ce genre de douleur qui vous ferait préférer être mort se passe de ma description. Si vous n’étiez pas empoisonné, auriez-vous de tels symptômes ? Vous n’êtes pas seulement empoisonné, le poison a même pénétré votre moelle osseuse. Mais ce qui m’épate est que vous ne soyez pas encore mort. Le poison qui vous ronge n’est pas quelque chose qui peut être arrêté avec du pouvoir spirituel. »
« Comment-, comment sais-tu ? »
Dugu Bo ne retint plus son choc, parlant inconsciemment.
Tang San l’avait décrit comme s’il l’avait vu de ses propres yeux alors qu’il s’agissait du plus grand secret de Dugu Bo. Même sa petite-fille qui était la plus proche de lui ne le savait pas, comment pourrait-il ne pas être surpris en l’entendant de la bouche de Tang San ? Son instinct meurtrier s’embrasa dans ses yeux, semblant percer Tang San.
La puissance d’un Douluo Unique était vraiment trop écrasante, l’aura meurtrière émise par Dugu Bo était fondamentalement la même chose qu’un coup porté à la poitrine de Tang San. Celui-ci, avec un bruit de vomissement, cracha du sang et battit en retraite de trois pas avant de se stabiliser avec difficulté. L’Herbe Bleu-argentée apparut abruptement sous la pression de l’aura meurtrière de Dugu Bo et même son Os Spirituel Externe, Huit Lances Arachnides, se déplia instantanément dans son dos, relâchant sa terrifiante énergie pour protéger Tang San.
« C’est la bonne manière de faire. »
Dugu Bo avait déjà retrouvé son calme. Il pensait qu’en utilisant son aura meurtrière déjà considérable, frapper et tuer un simple Maître Spirituel de niveau trente était chose aisée. Il avait tué des gens pour les réduire au silence plus de fois qu’il ne pouvait s’en rappeler. Mais il s’était pas attendu à ce que Tang San soit en fait capable de résister à son attaque. Bien qu’il ait craché du sang, il ne semblait pas avoir subi de blessure sérieuse. Ce genre de physique n’était clairement pas quelque chose qu’un Maître Spirituel de niveau trente devrait avoir.
« Voyons cela. C’est l’Esprit qui a blessé ma petite-fille ? »
La silhouette de Dugu Bo vacilla et, apparaissant déjà devant Tang San, il leva sa main pour l’attraper.
L’Herbe Bleu-argentée réagit automatiquement. Le premier Anneau Spirituel de Tang San s’embrasa et la première compétence spirituelle, Ligotage, s’activa.
La tenace Herbe Bleu-argentée s’enroula autour de Dugu Bo avec toute la force de Tang San, l’enveloppant totalement en seulement un instant.
Mais quelque chose de terrifiant se produisit : l’Herbe Bleu-argentée qui venait d’envelopper Dugu Bo se mit à fondre comme neige au soleil.
Sans l’ombre d’un doute, elle fondait sans s’arrêter comme de la neige dans un brasier. Au point qu’elle ne ralentit même pas la main en train de se lever de Dugu Bo. L’instant d’après, la grande main de Dugu Bo avait déjà saisi l’épaule de Tang San.
La main de Dugu Bo était ferme, tenant l’épaule tel un cercle en fer. Les Huit Lances Arachnides dans le dos de Tang San piquèrent presque simultanément vers Dugu Bo, fendant l’air avec un son perçant. Une lueur violacée apparut, la toxine s’activant déjà.
« Yi— »
Dugu Bo fut surpris. À son niveau, même sans subir l’attaque directement, son aura seule était suffisante pour sentir que la puissance d’attaque des Huit Lances Arachnides était largement supérieure à celle de l’Herbe Bleu-argentée. En un éclair, une lumière verte s’étendit avec Dugu Bo au centre, mais son Esprit restait invisible. Les Huit Lances frappèrent la lumière verte mais ne purent que causer huit ondulations dans la lumière verte foncée sans parvenir à pénétrer plus profondément.
« Alors c’est ainsi. Il s’agissait en fait d’un Os Spirituel Externe. Pas étonnant que Yan-yan n’ait rien pu faire contre toi. »
Dugu Bo eut un éclair de compréhension et il regarda les Huit Lances Arachnides de Tang San avec des yeux emplis d’avarice.
Un pouvoir spirituel froid comme la glace envahit l’épaule de Tang San. Celui-ci sentit soudain tout son corps s’engourdir, incapable de concentrer son pouvoir spirituel.
Ce flot glacial se répandit dans tout son corps en un instant, comme s’il était tombé dans une cave à glace. Malgré les talents stupéfiant de Tang San, sa force hors du commun parmi ses pairs ainsi que son expérience de combat et son sang-froid, tout cela était inutile devant le gouffre absolu entre leur force. Face au pouvoir spirituel de Dugu Bo, sans parler de résister, à cet instant, il était même incapable de bouger le petit doigt.
Dugu Bo ne considérait pas Tang San comme une menace et il le jeta au sol d’un mouvement désinvolte, disant avec un air déçu :
« Malheureusement il a déjà fusionné. Sinon, cet enfant m’aurait apporté un grand cadeau. »
Dugu Bo regarda Tang San avec cette lumière verte brillant dans ses yeux comme s’il regardait un trésor rare. La lueur d’envie vacillait sans cesse,
« Je dois admettre que tu es bien plus fort que ma petite-fille et même plus fort que ce gamin, Yu Tian-Heng. Treize ans, un pouvoir spirituel au-delà du niveau trente, un Os Spirituel Externe, un puissant poison. C’est dommage, vraiment dommage. »
À cause de l’énorme écart de force, Dugu Bo ne s’était même pas préoccupé de sceller le pouvoir spirituel de Tang San et celui-ci parvint à nouveau à se relever avant de dire froidement :
« Je ne m’attendais pas à mourir entre les mains d’un vieux fou utilisant un poison de merde. C’est dommage, vraiment dommage. »
Les yeux de Dugu Bo émirent une lueur glaciale de vipère,
« Tu veux que je te tue sur le champ ? En ce qui me concerne, te tuer est aussi facile que d’écraser une fourmi. Cependant je ne vais pas me presser de te tuer. Je suis plutôt intéressé par un Os Spirituel venant d’un Démon Arachnéen à Face Humaine, j’aspirai d’abord tout le poison de ton Os Spirituel, puis je te tuerai lentement. »
Les yeux de Tang San affichèrent une forte réticence. Il savait qu’il n’aurait pas la moindre chance contre ce vieux monstre même en utilisant ses toutes dernières armes secrètes. Se mesurer à ce genre d’adversaire ne serait possible que s’il maîtrisait les trois meilleures armes secrètes des Cent Séparations des Armes Secrètes. Sans elles, la seule issue était la mort.
Il était réticent à l’idée de voir les connaissances de la Secte Tang disparaître avant même qu’il ait pu les maîtriser et encore plus à l’idée de mourir sans avoir transmis le poison de la Secte Tang à ce monde. Il était réticent car il n’avait même pas eu l’occasion de cultiver son deuxième Esprit. Il était encore plus réticent à quitter ce monde brillamment coloré que la dernière fois à la Secte Tang.
Depuis qu’il était arrivé dans ce monde, il était enfin entré en contact avec l’extérieur et avait gagné beaucoup trop d’attaches.
Voyant la réticence dans les yeux de Tang San, le vieux fou ne put s’empêcher de rire de tout cœur,
« Pas résigné ? J’ai vu ce genre d’expression dans d’innombrables yeux. Ce que je préfère est d’étrangler ce genre de réticence. Peut-être que dans quelques dizaines d’années tu aurais vraiment pu me surpasser. Cependant, tu n’auras plus cette occasion maintenant. Tu dis que mon poison est une merde ? Mais tu va tout de même mourir par ma main. »
Tang San dit nonchalamment :
« C’est mon plus grand regret. Si j’avais le temps, même sans mon Esprit, j’aurais quand même pu être une menace pour toi. Un empoisonneur de merde comme toi ne vaut rien. Non seulement tes propres capacités te font souffrir le martyr, mais tu laisses en plus une calamité pour les prochaines générations. La raclure parmi les raclures. »
« Qu’as-tu dit ? »
Dugu Bo devint soudainement agité, tendant contre toute attente le bras en un instant, saisissant Tang San par la nuque et le rapprochant de lui.
Cette fois, Tang San ne résista pas et se contenta de regarder froidement Dugu Bo. Bien qu’il soit difficile de seulement respirer, il força les mots à sortir,
« Tu crois que tu va bien finir ? Tes symptômes vont constamment s’aggraver, bien que je ne sache toujours pas exactement comment tu as empêché la toxicité de s’emballer, c’est probablement en consommant un trésor divin. Mais ce trésor divin ne t’aidera pas pour toujours. D’ici quelques années, même si tu n’es pas mort du poison, ses tourments vont tout de même te torturer à mort. Tu mourras encore plus misérablement que moi. »
Une lueur incertaine et lugubre apparut dans les yeux de Dugu Bo, ce que Tang San avait décrit était précisément toutes ses plus grandes douleurs. Derrière la terrible force, il subissait des tourments au-delà de l’imagination de personnes normales. Chaque fois, ces tourments le laissaient incapable de choisir entre la vie et la mort, ce genre de douleur ne pouvait être expliquée par des mots.
- 玉罗冕
- Mot du jour, pour les curieux
- Un nom d’enfant est un surnom donné à l’enfant avant que son nom soit choisi. Ici, le deuxième oncle s’appelait Erlong («Second (Er – 二 ) Dragon (Long – 龙 ) », sûrement choisi car le monsieur était le deuxième enfant du clan du dragon) quand il était petit
- M’enfin, arrêtez avec ces mots
- Un martien ?