Barker et ses frères se précipitèrent immédiatement vers lui, mais César fronça les sourcils avec impatience.
– Ne vous approchez pas trop de moi. Ne me faites pas devenir le centre de l’attention. Discret, discret !
Les cinq frères ne purent que se contenter de sourire avec gêne et de saluer César de leur place.
*Glouglou.*
Tout en goûtant le vin, César alla se cacher dans un coin de la pièce. À chaque fois qu’il rencontrait les émissaires des rois et des Empires, il portait un toast à leur santé, sans se donner d’air, ne montrant en rien son statut de divinité.
– César. Soudainement, une voix froide surgit derrière lui.
Il se retourna. Un sourire gêné ne put s’empêcher de fleurir sur son visage. La personne qui venait de parler était la Sainte Dame du Temple de la Déesse de Givre, Rosarie. Elle fixait César du regard. Elle ricana quelques fois, mais ne dit rien d’autre. Sous un regard aussi acéré, César ne put rien faire d’autre que de sourire stupidement.
– Tu es déjà devenu un Dieu, mais tu agis toujours comme cela. Une once d’humidité sembla apparaître dans les yeux de Rosarie, la beauté glacée.
César esquissa un sourire.
– Rosarie, ne passes-tu pas un merveilleux moment à être la Sainte Dame ? Hélas, je ne suis qu’un bon à rien qui ne se pose jamais. Je peux aller où je veux et faire ce qu’il me plaît. Je ne peux pas prendre soin de toi.
Il ressentait une certaine peine dans son cœur.
– Seigneur César. Linley aperçut lui aussi César.
– N’y va pas, le retint Desri, avec un léger sourire entendeur sur les lèvres. – Pourquoi vas-tu interrompre ces deux tourtereaux ?
– Tourtereaux ? Mais n’est-elle pas une Sainte Dame ? Linley fut stupéfait.
– Qui a dit qu’une Sainte Dame ne pouvait pas avoir un homme ? répondit Desri en le regardant. – Rosarie est quasiment elle aussi au niveau Divin. Qu’elle continue de travailler pour le Temple de la Déesse de Givre peut déjà être considéré comme une faveur qu’elle leur accorde, expliqua Desri en souriant et en observant César et Rosarie depuis sa place.
Linley échangea un regard amusé avec Délia.
– Linley, c’est donc lui, le Seigneur César dont tu m’as parlé ?
Linley acquiesça.
– Il semblerait qu’il y ait de la romance dans l’air, se mit à rire Délia en faisant une moue. Linley secoua lui aussi la tête.
– Le Seigneur César, il, euh… comment pourrais-je dire… c’est plutôt un romantique volage.
Cette nuit fut une nuit assez festive, tout particulièrement avec le groupe de Desri, ainsi qu’avec George, Yale, et Reynolds. Une fois qu’il eut fini de saluer et de discuter avec tout le monde, il était déjà minuit. Ce n’est seulement qu’à cet instant que Linley se dirigea vers la chambre de Délia…
L’un des avantages d’être un Saint était que malgré une consommation excessive de vin, Linley n’était absolument pas soûl.
– Linley ?
Il entendit quelqu’un l’appeler avant d’atteindre la porte. Linley se tourna et vit César allongé sur un divan à boire du vin.
– Linley, comment as-tu fini par te marier ? Pfff, dès que j’ai entendu que tu allais te marier, je me suis senti vraiment désolé pour toi.
– Vraiment désolé ? Linley était abasourdi.
César se leva, puis vola gracieusement jusqu’à lui.
– Vraiment désolé ! Encore un homme qui a posé un pied dans sa tombe ! Tout en parlant, le corps de César s’éleva haut dans les airs. – Oh oui, félicitations à vous deux. Allez, j’y vais.
La voix de César résonna dans les oreilles de Linley.
Soudainement…
– Espèce de vieux pervers ! Un bruit strident et clair. Une gracieuse silhouette vêtue de blanc s’envola dans les airs elle aussi, pourchassant César.
La vitesse de César augmenta instantanément.
– Euh… peut-être que c’est mieux d’être dans la « tombe ». Linley garda un léger sourire en continuant son chemin. Rapidement, il arriva à la porte de la chambre de Délia. Deux magnifiques domestiques se trouvaient devant, et elles ouvrirent respectueusement la porte.
Linley secoua la main.
– Vous pouvez y aller maintenant.
– Bien, votre Majesté.
Dans la chambre sombre, la seule personne présente était Délia, assise silencieusement devant son lit. Elle regardait seulement Linley, attendant qu’il parle. Et finalement, Linley parla…
– Bébé. Sors de là.
– Haha, Boss. Bébé sortit en rampant de sous le lit.
– Bébé ? Délia ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. Aujourd’hui, Bébé avait disparu très tôt dans la soirée. Qui aurait cru qu’il se cacherait ici ?
Linley le regarda, ne sachant pas non plus s’il devait rire ou pleurer.
– Bébé, qu’est-ce que tu fais là ?
– Je préparais un cadeau pour toi, Boss ! s’exclama Bébé en levant fièrement la tête.
– Quel cadeau ? Linley était interloqué.
Bébé fit un grand sourire, et ses petites griffes tendirent une pierre noire.
– C’est quelque chose que mon ami m’a donné. C’est ce rat violet de niveau Saint dont je t’ai parlé. Je suis trop jeune, et je n’ai pas accumulé beaucoup de richesses, du coup, c’est pour ça que mon frère m’en a donné.
– Qu’est-ce que c’est que ça ? Linley prit la pierre noire avec confusion. – Est-ce que ce serait une sorte de minerai rare ou précieux ? Pas possible. À quoi une petite pierre comme ça pourrait servir de toute façon ? Il inspecta attentivement la pierre, mais ne put deviner ce que c’était.
– Je ne sais pas non plus. Bébé la tendit à Délia. – Délia, personnalise-la et lie-la à ton âme avec ton sang.
– La lier avec son sang ? Linley leva un sourcil d’interrogation.
Tout ce qui avait besoin d’être lié par le sang était définitivement un trésor. Par exemple, l’épée Sang-Violet, ou son anneau Panlong. Même l’épée lourde en adamantine n’était pas digne de nécessiter un lien de sang. En règle générale, seuls les objets extrêmement rares et précieux nécessitaient ce processus.
– D’accord. Délia plaçait une grande confiance en Bébé. Une lame d’air perça le doigt de Délia, créant immédiatement une petite coupure.
Une seule goutte de sang tomba sur la pierre noire.
Cette dernière se transforma soudainement en un rayon de lumière et enveloppa soudainement Délia. Linley fut choqué… et ne put qu’observer la pierre noire se fondre dans le corps de Délia avant de disparaître complètement.
– Qu’est-ce qu’il se passe ? Linley était choqué.
Il n’avait jamais rien vu d’aussi étrange auparavant. Bébé avait regardé la scène avec une bouche aussi béante que celle de Linley. – J’en ai absolument aucune idée.
– Délia, comment te sens-tu ? demanda immédiatement Linley.
Délia secoua la tête, surprise.
– Je ne sens rien du tout. Hum… en fait, j’ai l’impression de pouvoir sentir l’essence élémentaire autour de moi beaucoup plus clairement. Oui. C’est ça.
Linley hocha intérieurement la tête. En général, même les plus vils objets, une fois liés par le sang, n’étaient pas dangereux pour leur maître.
Il n’était pas trop inquiet à propos de cela.
Mais… quelle était cette chose ?
– Bébé, cette pierre noire… pourquoi est-ce que cette créature magique te l’a donné ? Ça semble être un trésor, demanda Linley. Bien sûr, tout ce qu’ils savaient à propos de ce trésor pour l’instant se résumait à une chose : cela permettait d’augmenter incroyablement l’affinité élémentaire.
Bébé se dépêcha de secouer la tête.
– Boss, honnêtement, c’est cet ami qui me l’a donné. Il m’a dit que c’était très utile pour un mage.
– Très utile pour un mage ? Linley comprenait. Peut-être que c’était une sorte d’objet spécial qui permettait d’augmenter l’affinité élémentaire. Cela devait être inutile pour les créatures magiques de niveau Saint, et c’est pour cela qu’il l’aurait donné à Bébé. Mais Linley avait le sentiment…
Que cette pierre noire recelait bien plus de secrets !
– Bon, Bébé. Tu as l’intention de rester ici ? finit par lui demander Linley.
Les petits yeux ronds de Bébé roulèrent, et il se frotta par deux fois le nez en reniflant.
– Boss, maintenant que tu t’es trouvé une femme, tu as complètement oublié Bébé. Sniff. Le monde est injuste. Sniff.
Linley envoya immédiatement un coup de pied dans sa direction, mais déjà, Bébé avait disparu dans un flash en quittant la pièce.
La porte se referma.
La chambre devint instantanément silencieuse. Linley et Délia étaient assis côte à côte sur le lit.
– Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? demanda Délia, avec un air un peu timide.
Linley se mit à rire.
– Je me demande… combien d’enfants nous devrions avoir.
Délia fut prise par surprise. Linley la souleva soudainement, et la porta jusqu’au lit, et alors… un vêtement après l’autre partit en volant hors du lit.
…….
– Unngh…
Ils n’avaient pas dormi de la nuit.
– Fiou. Linley était allongé dans le lit, avec Délia sur lui, la tête sur sa poitrine. Des petites perles de sueurs faisaient coller les doux cheveux de Délia au corps de Linley. Celui-ci baissa la tête pour regarder Délia. Son visage légèrement rouge ressemblait à celui d’un chaton.
Elle reniflait de son petit nez.
La main de Linley caressait gentiment son dos nu et lisse. Dans sa tête, il continuait de savourer ce qu’il venait de se passer. La nervosité qu’il avait ressentie en entrant dans le corps de Délia… Linley devait admettre, les choses s’étaient quelque peu emballées ensuite. Cela faisait trois heures entières.
– Délia, qu’y a-t-il ?
– J’ai envie de pleurer. Délia se serra contre la poitrine de Linley. – J’ai juste envie de pleurer maintenant. Lorsque je repense à toi et Alice ensemble, j’ai envie de pleurer. Lorsque je pense que j’ai attendu dix ans, j’ai envie de pleurer. Snif.
Linley se prit la tête entre les mains.
Les femmes. Il était impossible de réussir à les comprendre.
– Linley, je peux te dire quelque chose ? demanda doucement Délia.
– Hum ? Linley baissa la tête pour la regarder.
Délia releva la tête pour regarder Linley. Le visage sérieux, elle dit d’une voix douce,
– Tu… es dur, en dessous.
– Hein ?
Pendant un instant, Linley n’eut aucune idée de ce qu’il pouvait dire.
– Délia, tu sais, l’enfant de Wharton et de Nina va naître dans quelques mois. Tu ne penses pas qu’on devrait travailler un peu plus dur ? murmura Linley en souriant.
– Hein ? Délia fut surprise.
– Alors, il faudrait peut-être continuer, murmura Linley en se retournant et se pressant de nouveau contre le corps de Délia.