Quand Dai Mubai fut maîtrisé par la deuxième compétence spirituelle de Tang San, il utilisa finalement sa troisième compétence spirituelle.
À cet instant, Dai Mubai, qui se tenait devant Tang San et Xiao Wu, avait encore changé de silhouette. Son corps qui avait fortement gagné en carrure avec l’amélioration corporelle du Tigre Blanc, grandit encore une fois, ses muscles ressortant de manière exagérée. Ses habits s’étaient déchirés, révélant les contours de ces muscles horriblement gros. Le plus anormal restant les lignes noires apparaissant sur sa peau ; il ne lui manquait plus que de la fourrure blanche pour qu’il ressemble parfaitement à un tigre blanc.
Sa pair de pattes de tigres avait une fois de plus grandi, leur surface révélant des lames acérées qui brillaient d’une lueur argentée. Le plus étrange était que son corps soit recouvert de haut en bas d’une lumière dorée comme si son corps était doré. Sa pair d’yeux rouges démoniaques laissait échapper une lueur assoiffée de sang, son corps entier exsudant une tyrannie propre au roi des animaux.
Même si Tang San ne savait pas ce que représentait la transformation devant lui, il savait qu’elle venait d’un troisième anneau spirituel, qui plus est était un Anneau Spirituel millénaire.
Xiao Wu sentit également le danger que représentait cette transformation et libéra rapidement son Esprit, révélant deux Anneaux Spirituels comme Tang San. Ses adorables oreilles grandirent et sa silhouette déjà très belle à la base sembla devenir encore plus douce.
Les améliorations corporelles de Dai Mubai et Xiao Wu étaient très différentes, celle de Dai Mubai le rendait plus grand et encore plus fort tandis que celle de Xiao Wu la rendait encore plus belle et allongeait ses jambes déjà longues, la rapprochant encore plus des lapins.
Même Tang San ne savait pas de quelle Bête Spirituelle provenaient les Anneaux Spirituels de Xiao Wu. Il savait juste que lorsqu’il était rentré de son expédition avec Grand maître et le doyen de l’académie de Nuoding afin d’obtenir son second Anneau Spirituel, Xiao Wu avait également obtenu le sien et qu’il provenait également d’une Bête Spirituelle centenaire.
L’Esprit de Tang San n’était pas obligé de sortir par sa paume et rapidement, des brins d’Herbe Bleu-argentée certains clairs, certains foncées et tous ayant des épines acérés sortirent de son corps afin d’obstruer le champ de vision de Dai Mubai et en même temps attraper ses membres. De son côté, Tang San utilisait du mieux qu’il pouvait son pouvoir spirituel à l’aide de la Technique Céleste Mystérieuse, exploitant au maximum sa première compétence spirituelle, ligotage.
Au moment où il lança son attaque, Tang San retint Xiao Wu qui voulait intervenir, secouant la tête vers elle.
Personne ne pouvait intervenir durant un combat entre hommes, la violation de cette règle n’amenant que du dédain de la part de l’adversaire. L’âge mental de Tang San n’était bien sûr pas équivalent au simple douze ans de son corps et il comprenait parfaitement ce principe. Surtout qu’il ne ressentait aucune hostilité en provenance de Dai Mubai, seulement une tyrannie froide comme la glace.
Quand Tang San retint Xiao Wu, ses pupilles se contractèrent en un instant, laissant échapper un grognement étouffé.
Dix éclairs lumineux argentés s’entrecroisèrent dans les airs et l’Herbe Bleu-argentée s’arrêta brutalement en plein vol. L’instant d’après, ces brins d’herbes bleu-argentées, d’une résistance inégalée, furent réduits en morceaux et disparurent. Dai Mubai se rapprocha majestueusement de Tang San pas à pas, les lames argentées sur ses pattes de tigres continuant à rentrer et sortir incessamment, tandis qu’il dégageait une pression incroyable.
« Ton Herbe Bleu-argentée n’est effectivement pas mauvaise, sa résistance a largement dépassé mes attentes. Si cet état était mon état naturel, j’aurai pu dès le début les couper en un coup. Mais il s’agit de mon troisième Anneau Spirituel, la Transformation Vajra du Tigre Blanc. J’ai dû affronter des nombreux dangers afin de pouvoir tuer ce Tigre Vajra millénaire. Cet Anneau me permet en plus d’améliorer énormément ma force physique, mes attaques et ma défense, de pouvoir utiliser la compétence spirituelle Transformation Vajra du Tigre Blanc. »
Dai Mubai arrêta d’avancer lorsqu’il fut à dix mètres de Tang San et Xiao Wu et ne continua pas à attaquer.
« Je peux maintenir cette transformation pendant une demi-heure. Durant cette demi-heure, mes attaques, ma défense et ma force physique seront deux fois plus forts. Étant niveau 37 et sous l’effet de cette amélioration, ton poison ne peut plus me faire de mal. Bien sûr tes compétences spirituelles restent exceptionnelles et tu es un bon type contrôle mais tu restes moins fort que moi au final. Il s’agit de la différence absolue entre nos forces. »
Les yeux démoniaques de Dai Mubai étincelaient continuellement d’une lueur rouge sang, quand soudainement ses muscles se contractèrent petit à petit et cette lueur disparut sans une trace. Les effets de la Transformation Vajra du Tigre Blanc se dispersaient lentement.
Le Dai Mubai qui se tenaient devant eux maintenant était quelque peu ridicule avec ses habits en lambeaux : sa veste avait explosé, son pantalon totalement déchiré à cause des épines de l’Herbe Bleu-argentée. Globalement, la surface nue dépassait celle habillée.
Ses yeux démoniaques étant revenus à la normale, Dai Mubai fixa Tang San et Xiao Wu un long moment et dit :
« Je pense que nous allons nous revoir très bientôt. Quand vous serez à l’académie Shrek, si n’importe qui vous cherche des noises, dites-leur mon nom, Tigre Blanc aux Yeux Maléfiques Dai Mubai. »
Ayant fini de parler, il fit signe aux jumelles et sortit rapidement de l’hôtel.
Xiao Wu ne put s’empêcher de demander à Dai Mubai qui leur tournait le dos :
« Comment sais-tu que nous allons à l’académie Shrek ? »
Dai Mubai s’arrêta et dit froidement,
« Vous avez tous deux douze ans au plus. Ayant cet âge, ayant dépassé le niveau vingt et arrivant à cette période de l’année ici, si vous ne venez pas vous inscrire à l’académie Shrek, que faites-vous là ? Douze ans, que douze ans. Et dire que j’en ai déjà quinze. Tang San, je t’attendrai à l’académie Shrek. »
Ses derniers mots se dispersant, Dai Mubai était déjà parti.
Regardant son dos au loin, Xiao Wu dit de manière non convaincue :
« Cette personne est vraiment bizarre. D’un regard, il est possible de voir qu’il n’est pas une bonne personne. Petit San, de ce fait, même si nous allons à l’académie Shrek, tu ne dois en aucun cas avoir de relation avec lui. »
Partie 2
Tang San sourit légèrement alors qu’il regardait également Dai Mubai s’éloigner,
« Pourquoi ? Je pense qu’il n’est pas si mauvais que ça. Même s’il est quelque peu froid au départ, il est très direct. »
Xiao Wu lui répondit, mécontente :
« Pas mauvais ? Je ne peux pas me tromper lorsque je dis que quelqu’un est mauvais. Dis-moi, quelqu’un qui amène deux filles dans un hôtel et qui loue une chambre, comment peut-il être quelqu’un de bien ? Faire appel aux services de prostitués en pleine journée, est-ce quelque chose que quelqu’un de bien ferait ? Tigre Blanc aux Yeux Démoniaques ? Il devrait plutôt s’appeler Tigre Perverti ! »
Tang San fronça les sourcils,
« Xiao Wu, tu comprends de plus en plus de choses à ce que je vois. »
Xiao Wu ne vit pas la trace de mécontentement dans les yeux de Tang San et dit plutôt fière d’elle :
« Bien sûr, n’oublie pas que je suis la chef des étudiants de Nuoding. »
Secouant sa tête, impuissant, Tang San dit :
« La vie privé de Dai Mubai ne me concerne pas et il ne me revient pas la tâche de l’évaluer. En revanche, j’ai pu constater que son caractère n’était pas si mauvais que cela lors de notre combat. Sa force est clairement supérieure à la nôtre, mais il ne l’a pas utilisé pour nous persécuter. Et en plus de nous donner sa chambre, il a dit qu’il s’occuperait de nous à l’académie. »
Hésitante, Xiao Wu dit :
« Oh, c’est vrai, il a dit que nous avions douze ans et lui quinze et aussi qu’il avait perdu, c’est ça que tu veux dire ? »
Tang San lui répondit :
« Avant que nous utilisions nos Esprits, il avait déjà perdu, premièrement parce que mes techniques étaient meilleures et deuxièmement à cause de notre âge. Après que nous ayons utilisé nos Esprits, il a répété les même mots, accentuant encore notre écart d’âge. Si je ne me trompe pas, lorsqu’il avait douze ans, il devait être légèrement moins forts que nous et a donc décidé d’admettre sa défaite. Grand maître m’a expliqué une fois qu’avant vingt ans, ce n’était pas le talent inné ou l’Esprit qui jouait le rôle le plus important, mais l’âge : la moindre année de différence peut provoquer des disparités énormes. Sachant que nous avons trois ans d’écart, il a considéré avoir perdu ce duel même s’il a continué afin de sauver la face. »
Xiao Wu désactiva son amélioration corporelle et dit d’une petite voix,
« Ge, s’il t’avait vraiment battu, aurions-nous dû vraiment partir ? »
Elle n’avait toujours pas oublié les mots arrogants de Dai Mubai.
Tang San lui répondit calmement :
« Même si quelqu’un devait dégager, ça ne serait que moi. C’est la raison pour laquelle je ne t’es pas laissé participer à ce combat. Dai Mubai a dit, avec raison, qu’une différence d’un Anneau Spirituel était énorme. Que ce soit au niveau de la quantité de pouvoir spirituel ou de ce que ses Anneaux Spirituels lui donnent, les deux nous sont supérieurs à cause de son Anneau millénaire. Après qu’il ait activé sa Transformation Vajra du Tigre Blanc, même tous les deux ensemble, nous n’avions pas la certitude de le battre. Dans ces conditions, est-ce que je pouvais me permettre de te laisser perdre ? S’il continuait vraiment à vouloir se battre, je n’aurai pu qu’essayer de l’emporter avec moi dans la tombe. En force pure, je lui suis inférieur, mais en utilisant toutes mes ressources, je pense avoir soixante-dix pour-cent de chances de mourir avec lui. »
Ayant dit cela, Tang San s’approcha du comptoir. Par chance, son combat contre Dai Mubai n’avait pas duré longtemps et après qu’il ait activé sa Transforma Vajra du Tigre Blanc , Dai Mubai n’avait pas utilisé toute sa force, sinon l’hôtel Rose n’aurait pas subi que quelques dégâts au décor.
Xiao Wu regarda Tang San qui s’approchait du comptoir et baissant la tête, elle répéta ses mots d’un murmure très faible :
« S’entre-tuer… Pour l’honneur. »
Le directeur Wang sortit sa tête de derrière le comptoir et voyant Tang San s’approcher, il révéla rapidement une expression souriante,
« Jeune homme, vous êtes vraiment incroyable, ah, même jeune maître Dai vous a laissé la chambre. Heureusement, vous n’êtes pas blessé, sinon nous aurions vraiment essuyé une grande perte. »
Tang San, voyant le désordre dans lequel se trouvait le hall, dit d’un sourire ironique :
« Directeur, combien cela coûtera-t-il de tout réparer ? »
Directeur Wang secoua la tête énergiquement et dit :
« Non, non, ne vous occupez pas de cela. Jeune maître Dai avait précédemment dit de tout mettre à son nom. Il est notre invité d’honneur, il lui suffit de dire qu’il prend en charge tout cela et tout est réglé. Ah… L’incident précédent est vraiment embarrassant, mes très chers clients ont faillit être blessé, laissez-moi vous offrir trois jours de location en guise de compensation. Ainsi si mes deux clients ne restent pas plus de trois jours, ils n’auront pas à payer leur chambre. »
Tout en parlant, il sortit une clef dorée et brillante avant de la Tang San tout en lui souriant d’un air désolé.
Tang San fut surpris un moment, les dégâts subit par l’hôtel lui importait peu, Dai Mubai était après tout riche, mais la réduction offerte par le gérant était étonnante, il avait tout de même abîmé le hall de quelqu’un d’autre.
« Comment cela embarrassant ? Nous souhaitons toujours payer cette chambre. »
Directeur Wang secoua la tête avec hâte, lui répondant :
« Comment cela serait-il acceptable ? Nous avons déjà tant importuné nos deux clients, le simple fait que vous acceptiez malgré cela de rester dans notre hôtel serait notre plus grande joie. Votre chambre se trouve au dernier étage, le nom de la chambre est « Océan rouge ». »
Tang San, impuissant, ne put que hocher la tête et dire :
« Alors merci. »
Après cette mésaventure, Tang San se sentait quelque peu fatigué et se tourna donc immédiatement vers l’escalier afin de monter dans sa chambre avec Xiao Wu.
Depuis qu’il était arrivé à Suotuo, couplé à son combat avec Dai Mubai, Tang San avait besoin de se reposer que ce soit à cause de la pression mentale ou à cause de la consommation de pouvoir spirituel. Après tout, son Herbe Bleu-argentée avait été détruite à plusieurs reprises par Dai Mubai, le forçant à consommer beaucoup de pouvoir spirituel.
Regardant les deux jeunes en train de monter les escaliers, directeur Wang laissa échapper un soupir et murmura :
« Enfin, cette histoire est finie… »
Tournant sa tête vers le réceptionniste à ses côtés, il dit dans un autre soupir :
« C’est ma faute, j’ai oublié de te prévenir. Toutes les chambres sont louables, sauf Océan rouge qui est sous réservation longue durée au nom de jeune maître Dai.
Le réceptionniste lui répondit :
« Ils ne se gênent pas, notre Océan rouge coûte dix pièces d’or spirituel par nuit et vous les avez laissé la louer gratuitement ? De plus les jeunes de nos jours sont vraiment mal éduqués, ils n’ont que douze ou treize ans et ils font déjà ce genre de choses… »
« Silence, si ta bouche crée des problèmes, tu seras celui qui les résoudra. »
Directeur Wang dit, en colère :
« Tu ne comprends rien, les Maîtres Spirituels sont des existences supérieures, n’as-tu pas vu que ces deux jeunes possédaient deux Anneaux Spirituels ? Si jeunes et ils sont déjà des Grands Maîtres Spirituels, leur avenir est sans limite. Ils viennent peut-être d’un grand clan, nous ne pouvons absolument pas les offenser. »
Partie 3
Le décor de l’hôtel Rose donnait un sentiment de contentement aux gens, ses couleurs simples et confortables ainsi que la faible fragrance de rose mettaient les clients à l’aise.
Au dernier étage de l’hôtel, Tang San trouva la chambre Océan rouge, le dernier étage n’ayant que quelques chambres. Les autres chambres s’appelaient Beauté bleue, Douceur rose, Sincérité jaune, Pureté blanche, Séparation verte, etc. La plus loin des escaliers était Océan rouge. Plus tard, il apprit également que ces noms représentaient des noms de roses.
La couleur de la porte était la même que celle du nom de la chambre. Sur la porte rouge était serti un cristal rouge en forme de rose et à côté de cette rose était inscrit verticalement une phrase « Océan rouge, un Océan d’amour ».
Même si Tang San était long à la détente, il se douterait que quelque chose était bizarre. Tournant la tête vers Xiao Wu, il découvrit que celle-ci le regardait aussi. Plutôt gêné, il dit :
« Cet endroit ne serait pas spécialisé dans l’hébergement de couple par hasard ? »
Xiao Wu cligna des yeux et vola la clef des mains de Tang San,
« Ça ne pose pas de problème tant que nous avons un endroit où dormir. »
Tout en parlant, elle ouvrit rapidement la porte de la chambre et entra à l’intérieur.
Tang San la suivit dans la chambre mais rentra très vite en collision avec son dos doux et élastique car elle s’était arrêté.
« Pourquoi tu n’avances plus ? »
Tang San recula de plusieurs pas avec hâte, laissant à nouveau une petite distance entre Xiao Wu et lui. Cependant, au moment où il termina sa question, il y trouva déjà la réponse.
Bien qu’il soit déjà préparé mentalement, son premier regard dans la chambre le laissa bouche-bée.
La pièce était très grande, rien que le salon devant eux faisait plus de cinquante mètres carrés. Dans celui-ci, tous les meubles étaient argentés, des motifs délicats gravés dessus. Un grand tapis rouge avec des dessins de roses couvrait le sol. Le plus choquant restait l’énorme pile de roses au milieu du salon qui formait un cœur rouge.
Le cœur de roses faisait deux mètres carrés et devait au moins nécessiter mille roses. Au-dessus du cœur, une banderole en soie était accrochée, on pouvait lire sur celle-ci « Mille-et-une roses pour la seule qui compte».
Mis à part ces mille-et-une roses, la pièce entière contenait des vases élégants dans lesquelles reposaient des roses d’un rouge vif, tandis qu’une forte odeur de rose était présente dans toute la pièce, charmante et prenante.
Tang San dit d’un sourire ironique :
« Il semble que j’avais raison, c’est donc pour ça que Dai Mubai amenait ces filles ici. Xiao Wu, si tu n’aimes pas l’odeur, j’irai demander au réceptionniste de faire enlever les roses. »
Xiao Wu avait à présent récupéré de son choc et tournant la tête afin de fixer froidement Tang San, elle dit l’air enchanté:
« Ge, tu es vraiment idiot, toutes les filles aiment les roses ! Si tu ne sais même pas ça, comment vas-tu trouver une épouse plus tard ? »
Tang San se frotta le nez,
« Je n’ai que douze ans, il est trop tôt pour parler de ça. »
Xiao Wu s’approcha du cœur et ramassa une rose afin de la sentir,
« Je trouve que cette chambre est parfaitement préparé, je l’apprécié déjà. Ge, nous reviendrons souvent ici plus tard, d’accord ? »
Tang San fronça les sourcils et dit :
« Comment ça d’accord ? Nous sommes frère et sœur, comment pourrions-nous revenir dans ce genre d’endroit ? Tu devrais surtout aller te reposer, le voyage a été fatiguant. »
Regardant Tang San qui marchait vers la chambre, Xiao Wu tira de manière charmante sa langue délicate mais finit tout de même par le suivre.
Entrant dans la chambre, les deux furent à nouveau choqués un moment. Dans la chambre ne se trouvait qu’un seul grand lit comme prévu mais le choc venait du fait que celui soit en forme de cœur et occupait la moitié de la chambre. Des rideaux d’un rouge pâle pendaient du plafond, cachant l’espace occupé par le lit et donnant une impression de rêve fantaisiste.
Des draps rose-rouges, des oreillers en forme de roses, tout jusqu’au dernier détail était fait pour faire bouillir le sang des clients.
Tang San tourna son regard vers Xiao Wu et lui dit :
« Je commence à penser que t’écouter et venir ici était une erreur. Tu prends la chambre, je vais aller me reposer sur le canapé. »
Xiao Wu ne retint pas Tang San et d’un hurlement de joie, se jeta tel un lapin sur le lit où elle s’amusa à rebondir, incroyablement excitée.
La voyant ainsi, Tang San ne put retenir un sourire, une petite fille n’était au final qu’une petite fille. Fermant la porte de la chambre en sortant, Tang San marcha jusqu’au canapé, où il s’assit en tailleur afin de commencer immédiatement ses exercices respiratoires.
Durant toutes ces années, bien que la vie de Tang San soit monotone, il avait acquis d’excellentes habitudes. Cela lui avait permis en plus d’augmenter sa force, de renforcer sa volonté. Et bien qu’il n’ait que douze ans, il se comportait un peu comme un adulte. Bien sûr, il ne faisait que vieillir prématurément selon Xiao Wu.
La force interne de la Technique Céleste Mystérieuse circulait lentement dans son corps et Tang San commença à se remémorer son combat contre Dai Mubai. Se remémorer un combat tout en voyant ses atouts et ses défauts était quelque chose que Grand maître lui avait dit de faire, car il trouvait cela indispensable pour un Maître Spirituel Guerrier. D’ordinaire, il faisait cela après ses duels contre Xiao Wu, mais cette fois, le faire après un duel contre un adversaire redoutable permettrait à Tang San de gagner beaucoup d’expérience de combat.
À cause des innombrables Esprits existant et des Maîtres Spirituels ayant tout type de techniques, il était indispensable de maîtriser le corps-à-corps.
Se remémorant graduellement le moment où Dai Mubai avait utilisé sa Transformation Vajra du Tigre Blanc, Tang San se mit à analyser cette technique : le niveau que l’attaque de son adversaire atteignait après la transformation était inconnu, mais ce qui était visible était qu’une fois que sa défense avait été améliorée, une aura jaune était apparue autour de son corps, celle-ci était assez similaire au qi de Protection Corporel de la Grande Ourse. Il existait des armes secrètes capables de briser cette technique de force interne, mais Tang San ignorait si ces armes serait efficace contre cette compétence spirituelle.
Tang San ne dépendait pas principalement de son Herbe Bleu-argentée mais plutôt de ses armes secrètes. Durant ces quelques années à l’académie primaire, son pouvoir spirituel avait progressé mais son arsenal d’armes secrètes avait lui aussi augmenté de manière non négligeable. Parmi la Compréhension des Cents Armes Secrètes, il pouvait utiliser un grand nombre d’armes secrètes. Mais il n’osait jamais oublier les principes de bases de la Technique Céleste Mystérieuse : à moins d’y être forcer, ne jamais utiliser les armes secrètes. Il s’agissait de son secret et même si on parlait de Xiao Wu, elle n’en connaissait qu’une et n’en comprenait que la moitié.
Partie 4
Cette fois, Tang San cultiva un long moment et ne s’arrêta qu’un cours instant afin de déjeuner légèrement avec Xiao Wu. Il cultivait aussi longtemps car sa Technique Céleste Mystérieuse avait atteint l’équivalent du plafond du niveau 29 et était sur le point d’atteindre le niveau 30. De ce fait, sa cultivation lui demandait beaucoup de concentration afin de pouvoir atteindre le niveau 30 le plus rapidement possible et de pouvoir aller chercher son Anneau Spirituel.
Une autre raison était le duel contre Dai Mubai. Celui-ci lui avait rappelé qu’améliorer ses techniques était nécessaire s’il voulait maintenir sa force. Comme durant leur duel, au début quand aucun d’eux n’avait utilisé leur Esprit, Tang San pouvait utiliser le Contrôle de la Grue Capture du Dragon ainsi que les Mains de Jade Mystérieuses afin de perturber Dai Mubai. Mais après qu’il ait activé son amélioration corporelle, son Contrôle de la Grue Capture du Dragon n’avait presque plus d’effet sur lui. Il s’agissait purement de l’écart de force.
Après une analyse détaillée de la force de Dai Mubai, Tang San découvrit que, s’il voulait pouvoir le battre, les meilleurs moyens étaient de faire progresser son pouvoir spirituel, ainsi rapprochant son niveau de celui de Dai Mubai et aussi de posséder son troisième Anneau Spirituel afin de vraiment pouvoir lui faire face. Pour ce qui était des armes secrètes, la progression de sa Technique Céleste Mystérieuse était encore plus importante, car celle-ci influençait directement la force de ses armes secrètes.
« Petit San, Ge, viens avec moi d’abord jouer, d’accord ? Tu ne trouves pas qu’être dans cette pièce est étouffant ? »
Le lendemain matin, Xiao Wu profita du fait que Tang San soit en train de petit déjeuner et donc incapable de l’ignorer.
Tang San sourit légèrement et répondit :
« Toi et moi ne sommes pas pareils, ton talent inné est intrinsèquement différent du mien : pendant que ta force peut augmenter sans que tu cultives, je ne suis qu’un oisillon qui apprend à voler, ah. Tu as aussi vu que Dai Mubai était un étudiant de l’académie Shrek et quelle était sa force ? Avec ce genre de force, il doit être classé deuxième ou troisième dans l’académie. L’académie Shrek n’est pas comme notre académie de Nuoding, elle ne t’appartiendra pas. Si je n’essaie pas d’augmenter ma force au maximum, comment pourrai-je tenir ma promesse plus tard ? »
Mécontente, Xiao Wu fit la moue avant de lui saisir le bras et de le fixer de ses grand yeux, son expression disant « si tu ne viens pas avec moi, je ne te lâche pas » .
Tang San qui avait été saisi au bras n’avait plus d’autre choix que de hocher la tête, disant :
« Bon, de toute façon demain on va aller s’inscrire à l’académie Shrek. Laisse moi deux minutes et je t’accompagnerai dehors. Ma seule condition est que nous devons être de retour avant midi et que tu n’as plus le droit d’interrompre ma cultivation de l’après-midi. »
« D’accord. »
La voix mélodieuse de Xiao Wu brimait d’allégresse, son expression de complainte ayant disparue comme par magie. Ses talents d’actrice ayant atteint le point où le feu du chaudron était vert2.
Le service de chambre de l’hôtel était très bon et lorsqu’ils sortirent de leur chambre, ils croisèrent un serviteur en train de pousser un chariot de roses. Après avoir demandé, ils découvrirent que les roses rouges de leur chambre étaient changées tous les jours et même si la valeur d’une rose était faible, leur nombre dans la chambre suffisait à transformer cela en une somme importante. Tang San décida de demander le prix d’une nuit et se rendit alors compte combien il avait été sage d’accepter l’offre du directeur Wang.
Une fois sortit de l’hôtel Rose, Tang San demanda à Xiao Wu :
« Où veux-tu aller ? »
Xiao Wu dit d’une expression indifférente :
« Promenons-nous où bon nous semble, tant que nous ne sommes plus dans cette chambre étouffante, tout ira bien. »
Lorsqu’elle était encore à Nuoding, Xiao Wu était toujours entouré d’une foule de petits frères, tel un seigneur. Et même après que Xiao Chen-Yu soit allé dans une académie intermédiaire, l’influence de sa famille restait importante et comme il admirait sincèrement Xiao Wu, il demanda aux gens de sa famille de s’occuper d’elle. Ainsi Xiao Wu à Nuoding était comme un poisson dans l’eau.
Elle, qui était habituée au bruit et à l’agitation, se trouvait quelque peu désemparée quand elle se retrouva seule avec Tang San.
Les deux se dirigèrent vers le centre-ville et purent constater que Suotuo méritait d’être une cité-seigneur, car bien qu’il soit encore tôt, les rues étaient déjà débordantes d’agitation.
Le rythme de vie des citadins de Suotuo était clairement plus rapide que celui de Nuoding, on pouvait voir des piétons en tous sens, la plupart pressés.
La myriade de magasins ressemblait à des joyaux resplendissants sur lesquels festoyaient les yeux. Tang San fut rapidement promené dans plusieurs magasins de vêtements et avait déjà envie de tomber dans les pommes.
Heureusement, Xiao Wu avait décidé d’être économe aujourd’hui et ne faisait que regarder sans rien acheter, empêchant par la même occasion le dégonflement de leur porte-monnaie.
Les prix à Suotuo étaient trente pour-cent plus cher qu’à Nuoding, surtout pour les objets de tous les jours, le seul avantage était que la qualité était un peu meilleure. Bien sûr, tout cela s’expliquait par le fait que Nuoding était une ville frontalière, si Nuoding n’avait été qu’une simple petite ville, son marché aurait encore moins capable d’être comparé avec celui de Suotuo.
« Yi, Petit San, regarde ici. »
Impressionnée, Xiao Wu appela Tang San. Dehors, elle appelait généralement Tang San Petit San. Elle ne l’appelait Ge que lorsqu’ils étaient tous les deux. Pour le dire en des termes plus avantageux, c’était un secret entre eux. Tang San, lui, ne s’occupait pas de comment Xiao Wu l’appelait, elle avait sûrement ses raisons.
« Quel genre de magasin de vêtements est-ce cette fois ? Ma magnifique jeune Mademoiselle, ne devrions-nous pas trouver un endroit où manger puis rentrer ? »
Xiao Wu tira sur sa main et dit excitée :
« Regarde, vite regarde ! Ce magasin semble être un magasin pour Maîtres Spirituels. »
Tang San suivit du regard son doigt et trouva finalement un magasin lointain, la façade assez petite bien que sa pancarte soit particulière.
Celle-ci portait une marque ronde avec plusieurs symboles étranges au-dessus. Des gens ordinaires ne comprendraient peut-être pas le sens de ces symboles, mais Tang San et Xiao Wu savaient ce qu’ils représentaient, parce que ceux-ci étaient les mêmes que ceux sur les laissez-passer du Hall Spirituel
Il y avait respectivement sur la pancarte une épée, un marteau et un dragon tyran de l’éclair bleu. Ces trois symboles cohabitaient comme sur le laissez-passer de Grand maître et étrangement apparaissaient sur cette pancarte.
Partie 5
« Allons jeter un coup d’œil. »
Tang San amena Xiao Wu devant le magasin en question.
La porte du magasin était ouverte et l’intérieur était un peu sombre. Quand ils rentrèrent, une fluctuation inhabituelle d’énergie attira leur attention, ce genre de fluctuation était similaire à celles dans les Halls Spirituels, mais en plus faible. Grâce aux enseignements de Grand maître, Tang San savait qu’elles provenaient d’outils spirituels.
Tous les outils spirituels contenaient et émettaient du pouvoir spirituel continuellement si aucun Maître Spirituel ne les utilisait.
La plupart des outils spirituels ne possédaient pas de capacité offensive et ne pouvaient que procurer un légère assistance, mais malgré cela, les outils spirituels restaient très rare. Tous les outils spirituels transmis pouvaient être considérés comme des antiquités, parce que leur technique de fabrication avait été perdue.
Il n’y avait qu’une personne à l’intérieur du magasin et il n’y avait pas de comptoir. Sur les trois murs étaient accrochés quelques articles, qui avaient l’air très vieux et pas le moindre du monde précieux.
Cette personne était assise sur une chaise de bureau en bois et il se balançait dessus les yeux fermés.
Il semblait avoir cinquante ans et bien qu’il ne soit plus jeune, sa silhouette était toujours large et forte et se balançait en rythme avec la chaise, qui émettait des sons de craquements sous son poids.
Le visage de cette personne était très particulier, son menton était proéminent, les os de ses joues étaient très espacés et son nez était aquilin. Si on voulait vraiment décrire son visage avec un objet, on pourrait dire qu’il ressemblait à une semelle de chaussure. Et bien que ses yeux soient fermés, il donnait toujours un sentiment de sournoiserie.
Il portait des lunettes au cadre noir, avec des verres rectangulaires, qui donnaient un air étrange lorsqu’on le regardait.
Tang San et Xiao Wu entrant dans le magasin ne l’avait pas réveillé et il respirait toujours de manière égale tout en se balançant sur sa chaise.
Curieuse, Xiao Wu regardait tout autour d’elle et dit :
« Petit San, tous ces objets sont des outils spirituels ? »
Tang San quitta du regard l’homme et se tourna vers les objets sur le mur. Hochant la tête, il dit :
« Je ne sais pas, il faudrait que je les teste tous avec mon pouvoir spirituel. Je ne peux pas déterminer cela à l’œil nu.
Tout en parlant, il promena son regard sur le mur avant que celui-ci ne tombe sur un morceau de cristal de la taille d’une tête. Immédiatement son regard se bloqua sur cet objet.
Ce morceau de cristal était complètement banal, il était transparent et l’intérieur avait de grandes impuretés jaunes, tandis qu’il était accroché près de la porte. Mais ce morceau de cristal fit battre rapidement le cœur de Tang San, ses yeux révélant une lumière plus qu’intéressée. Il n’avait pas du tout prévu de tomber sur ce cristal dans ce genre de magasin.
Xiao Wu découvrit naturellement les changements d’expression de Tang San,
« Petit San, pourquoi perds-tu ton temps à regarder ce cristal ? Il ne serait vraiment pas facile de trouver un cristal plus mauvais que celui-ci. Il n’a pas le moindre éclat, pas une couleur supplémentaire et même pas de violet qui est la meilleure. Tu ne veux tout de même pas acheter ce cristal ? »
Xiao Wu ne s’attendait pas du tout à voir Tang San hocher la tête,
« Je veux acheter ce cristal, mais je ne connais pas le prix. »
« Il n’est pas très cher, seulement cent pièces d’or spirituel. »
Une voix magnétique et fainéante se fit entendre. Les mots quelque peu inarticulés pouvaient faire croire que la personne avait un cheveu sur la langue. Heureusement, Tang San et Xiao Wu étaient les seuls clients du magasin, qui était donc très calme, et ils purent ainsi entendre ce que la voix disait.
Tang San ne répondit pas tout de suite, mais Xiao Wu avait déjà tourné la tête, énervée,
« Ce genre de cristal cassé, cent pièces d’or spirituel ? Vous pourriez aussi nous voler directement ! »
L’homme sur la chaise ouvrit les yeux, et sans quitter sa chaise dit :
« Cent pièces d’or spirituel et il s’agit de ma meilleure offre. Si vous l’achetez, sortez votre argent. Si vous ne l’achetez pas, sortez s’il-vous-plaît. »
Ayant finit de parler, il ferma ses yeux à nouveau.
Énervée, Xiao Wu voulait aller s’expliquer avec le vendeur, mais elle fut arrêtée par Tang San,
« D’accord, je vais l’acheter. »
Tang San avait économisé un peu d’argent après toutes ces années, car ses dépenses étaient presque inexistantes et que le majorité de ses revenus étaient conservés. Surtout depuis qu’il était devenu un Grand Maître Spirituel, son salaire du Hall Spirituel était passé à dix pièces d’or spirituel. À ce jour, la totalité des fonds de Tang San et Xiao Wu s’élevaient à plus de sept-cent pièces d’or spirituel.
« Tang San, tu es sûr que tout va bien ? »
Xiao Wu mit sa main sur le front de Tang San afin de vérifier sa température.
Tang San fit à nouveau signe à Xiao Wu secouant légèrement la tête, tandis que sa main droite touchait Vingt-Quatre Ponts Éclairés par la Lune, faisant apparaître une bourse juste assez grande pour contenir cent pièces d’or spirituel dans sa main, puis il se tourna vers l’homme assis et marcha dans sa direction afin de lui donner la bourse.
Les yeux de l’homme restèrent fermés,
« Il n’y a pas assez d’argent là-dedans. »
Tang San dit :
« Il y a cent pièces d’or spirituel comme convenu. »
La voix bizarre de l’homme lui répondit indifféremment :
« Sauf que mon cristal vaut deux-cent pièces d’or spirituel. »
Cette fois, Xiao Wu n’arriva plus à se retenir,
« C’est de l’extorsion, vous venez de dire cent, maintenant c’est devenu deux-cent ? Pas étonnant que vous n’ayez pas de clients. Petit San, nous n’allons pas l’acheter, partons. »
Tang San secoua sa tête vers Xiao Wu et dit à l’homme :
« Vous n’allez plus le changer après ? »
Peut-être que pour quelqu’un d’autre ce cristal n’avait aucune valeur, mais à ses yeux, il était encore plus important qu’un Trésor Céleste. Sans même parler de deux cent pièces d’or spirituel, même s’il devait payer dix-mille pièces d’or spirituel et qu’il les avait, il serait toujours d’accord. »
L’homme dit avec paresse :
« Pas de problème, cinq-pièces d’or spirituel, le prix ne changera plus. Sors l’argent, paye et tu peux partir avec tout de suite ou pars s’il-te-plaît. »
De cent à deux-cent, puis cinq-cent pièces d’or spirituel, cette fois même Tang San ne réussit pas à rester calme, son endurance poussée à bout. Rangeant sa bourse, il dit à Xiao Wu :
« Nous partons. »
Xiao Wu fixa méchamment l’homme du regard,
« Nous aurions déjà dû partir. Parler avec ce genre de gériatrique menteur est une insulte à notre intelligence. »
- Vajra, qui vient du sanskrit et qui signifie « diamant » ou « foudre » en hindouisme. On pourrait le comprendre ici comme adamantine (merci google encore une fois).
- Celle-là est vraiment magique… D’après google, dans le daoisme chinois, le feu d’un chaudron en alchimie est sensé être vert s’il est parfait, donc son jeu d’actrice est parfait.