Partie 1
Wang Sheng tira en arrière un étudiant se trouvant devant le lit et s’assit impoliment à côté de Tang San.
« Tang San, tu m’as battu, donc tu es maintenant le chef de la chambre sept. »
Tang San refusa prestement d’un geste de la main et dit :
« Je suis venu étudier. »
Wang Sheng dit sobrement :
« Ce sont les règles, le plus fort est le chef. Tu crois qu’être le chef est une bonne chose ? Je ne suis pas humble en disant ça. Regarde. »
Il remonta les manches de son uniforme en parlant.
Tang San fut choqué de ce qu’il vit : sur ses deux bras se trouvaient pas moins de sept ou huit ecchymoses bleu-vertes et violettes.
Wang Sheng dit avec un sourire ironique:
« Et c’est juste depuis mon arrivée hier. Nous autres étudiants-ouvriers venons tous de familles pauvres, donc les étudiants d’autres dortoirs nous persécutent. Celui d’entre nous qui a le rôle de chef doit défendre les plus jeunes. Je souhaite vraiment te passer ce devoir. »
Les autres étudiants acquiescèrent, regardant Tang San avec une lueur d’espoir au fond des yeux.
Le sens de la justice est un élément clé pour un chevalier itinérant. Protéger les faibles en faisait évidemment partie ; Tang San avait reçu une éducation sur le sujet pendant ses années à la Secte Tang. Ayant entendu ce qui avait été dit, il ne pouvait décliner encore une fois.
« Très bien. Je ne peux regarder des camarades de dortoir être agressés. »
À ce moment, une voix claire et mélodieuse retentit de l’extérieur,
« Est-ce la chambre sept ? »
Tout le monde regarda en direction de la porte, semblant hypnotisés.
S’offrant à leurs yeux se trouvait une jolie et très jeune fille, sa silhouette quasiment similaire à celle de Tang San s’encadrant dans l’embrasure de la porte. Ses joues rosées, son apparence douce et aimable et sa peau de la couleur d’une pêche donnaient envie de la croquer. Bien que ses habits soient très communs, ils étaient tout de même très propres.
Ses longs cheveux noirs coiffés en une tresse de scorpion descendaient jusqu’en dessous de ses fesses. Une paire d’yeux vifs et intelligents semblant plein de curiosité, elle portait dans ses mains un uniforme d’école neuf.
Tous les étudiants du dortoir étaient des garçons et voir ce genre de magnifique jeune fille apparaître soudainement les laissaient tous bouche-bée.
Tang San ne put s’empêcher de demander à Wang Sheng à voix basse :
« Les dortoirs sont mixtes ? »
Wang Sheng acquiesça, et répondit d’une voix tout aussi basse :
« Nous ne sommes que des enfants donc l’école ne sépare pas les dortoirs par genre. Il paraît que l’académie intermédiaire commence à faire la distinction. C’est vraiment étrange ; l’année dernière il n’y avait pas un seul étudiant-ouvrier alors que cette année il y en a deux. Chef, va lui montrer ta force. »
« Eh….,c’est pas la peine. »
Tang San n’avait pas anticipé que pour devenir le soi-disant chef de la chambre sept, il rencontrerait tout de suite un problème épineux. Brutaliser une fille, il ne pouvait vraiment pas faire ça.
La fille à l’entrée cligna de ses grands yeux. Voyant que personne à l’intérieur ne faisait attention à elle, elle leva la tête pour regarder le panneau « Chambre Sept » sur la porte, laissant alors apparaître un sourire joyeux sur son visage.
« Bonjour tout le monde, je m’appelle Xiao Wu, le Wu de danser. »
Note de Kenshin : Le caractère « Wu » apparaît probablement dans « danser » en chinois, mais il doit également y avoir un autre caractère pour Wu. C’est comme si vous vous appeliez Jean Gis Khan, vous allez dire « bonjour je m’appelle Jean Gis Khan, le Jean de Jean-Bernard » (sinon les gens de votre classe vont flipper grave pour peu que vous ayez les yeux bridés).
Wang Sheng poussa Tang San par derrière, lui indiquant qu’il ne pouvait pas détruire les traditions du dortoir.
Tang San n’avait pas le choix. Il s’exécuta, se dirigeant vers la fille.
« Bonjours, je suis Tang San. Je-, je suis le-…. »
Il ne pouvait vraiment pas dire le mot chef, mais eut une idée,
« Je suis l’aîné de cette chambre, tu m’as lancé un défi. Puis-je te demander quel est ton Esprit ? »
Xiao Wu cligna des yeux et dit avec un sourire :
« Mon esprit est un Lapin. Une adorable sorte de petit lapin blanc. Le tiens ? »
Deux adorables fossettes apparurent lorsqu’elle sourit, incroyablement touchantes.
Tang San répondit:
« Tu es vraiment différente de moi, mon Esprit est la nourriture du tien. l’Herbe Bleu-argentée. »
N’ayant jamais eu d’expérience avec la gente féminine Tang San se sentait plutôt nerveux, aussi surprenant que ce soit. En effet, même dans son ancienne vie, il passait le plus clair de son temps absorbé par la fabrication d’armes secrètes.
Xiao Wu émit un puff amusé avant de demander :
« Tu veux dire que tu ne vas vraiment pas me laisser passer ? »
« Je…C’est ainsi : nous avons une règle dans ce dortoir qui oblige les nouveaux étudiant-ouvriers à révéler la vrai force de leur esprit. Je souhaite donc que nous comparions nos forces un moment. »
Tang San se donnait secrètement du courage : comparer leur force ne comptait pas comme brutaliser quelqu’un. S’il faisait un peu attention, il ne la blesserait pas. On pouvait de plus considérer cela comme la perpétuation de la tradition.
Xiao Wu regarda bizarrement Tang San,
« Tu es sûr ? »
Tang San acquiesça :
« Certain. »
Xiao Wu mit de côté l’uniforme d’école qu’elle tenait, son visage révélant un peu d’excitation,
« Très bien, alors viens. »
Sans même attendre la réponse de Tang San, sa jambe droite était déjà levée et pliée, envoyant comme un éclair son pied vers le menton de petit San. Ce pied ne semblait pas contenir beaucoup de force, mais il était si extraordinairement rapide que Tang San sursauta.
Son corps évitant vers la gauche, il sortit de la trajectoire du coup de pied arrivant, sa main droite saisissant la cheville de Xiao Wu, sa jambe droite avançant comme d’habitude, l’épaule poussant contre la poitrine de Xiao Wu. Une Poussée de la Montagne de Fer classique. Dans des circonstances normales, Xiao Wu, en équilibre sur un pied et poussée par Tang San ne pourrait que tomber et rouler.
Bien sûr, Tang San avait des limites convenables. Il y avait déjà réfléchi, et n’avait besoin que de faire perdre son équilibre à Xiao Wu. Avec sa vitesse il pourrait aisément la stopper dans sa chute à temps. De plus, il n’avait pas non plus utilisé beaucoup de force dans cette poussée. Il considérait ce match que comme une compétition et un test.
Les autres étudiants avaient tous concentré toute leur attention sur l’échange entre Xiao Wu et Tang San. Wang Sheng s’émerveilla des mouvements de Tang San, ses yeux brillants encore et encore, faisant de son mieux pour tout mémoriser. Il découvrit que les mouvements de Tang San, bien que courts, étaient extraordinairement efficaces.
Mais les choses n’évoluèrent absolument pas comme Tang San l’avait anticipé au départ.
La main droite de Tang San avait tout juste attrapé la cheville de Xiao Wu lorsqu’il la sentit glisser de sa main, perdant le contrôle de la situation. Juste après, Xiao Wu utilisa sa jambe libérée pour frapper horizontalement, entrant en contact avec l’épaule de Tang San. Face au coup de l’épaule droite de Tang San, elle bloqua légèrement avec ses mains. Sa jambe touchant l’épaule gauche de Tang San, l’autre jambe se leva également, escaladant sans effort l’autre épaule de Tang San.
Partie 2
La situation pouvait paraître très étrange. Les deux jambes de Xiao Wu étaient enroulées autour de la nuque de Tang San, posées sur ses épaules, son torse penché en arrière avec ses paumes supportant son poids au sol. Ses jambes d’apparence douces étaient comme des ressorts, vrillant la nuque de Tang San et l’obligeant à tourner vers l’arrière.
Xiao Wu était heureusement jeune et portait un pantalon. Si elle avait porté une jupe, alors probablement…
Tang San n’avait pas d’expérience dans le combat contre une fille. Quand la première jambe de Xiao Wu s’était enroulée autour de sa nuque, il aurait naturellement pu opposer une résistance, mais du fait que la jambe soit levée, le bas du pantalon de Xiao Wu avait naturellement un peu remonté et le mollet, proche de sa nuque, était nu. La peau, délicate et douce comme du satin avait troublé Tang San un instant, rendant sa réaction trop lente d’un demi battement de cœur.
Au moment où les mains de Xiao Wu la repoussèrent du sol, ses jambes exercèrent de la force, rappelant trop tard à Tang San le poids sur ses épaules. La nuque d’une personne était après tout faible et il n’était qu’un enfant. Même en utilisant de la technique pour supporter la pression, la nuque pouvait être blessée très facilement. Il ne pouvait que laisser Xiao Wu faire chuter son corps.
Tang San découvrit que la technique de Xiao Wu utilisant la force générée par ses deux jambes en même temps que ses mains la poussaient, lui permettait d’utiliser toute la force de son corps. C’était étrangement quelque peu similaire à la méthode de forge transmise par Tang Hao du mollet émettant de la force.
Bien que tombant le visage au sol, la force de Xiao Wu n’était pas grande et Tang San disposait également de la protection offerte par la Technique Céleste Mystérieuse et ne fut évidemment pas blessé.
Alors qu’elle venait de faire tomber Tang San, Xiao Wu se tenait déjà agilement debout. Se retournant et souriant légèrement, elle le regarda.
Tang San se redressa. Tout comme Wang Sheng, pour lui, une défaite était une défaite ; être imprudent n’était pas une excuse. Il savait que lorsque Xiao Wu l’avait attrapé et projeté elle était déjà indulgente. Sinon, ses jambes enroulées autour de sa nuque n’auraient pas causé une simple chute.
C’était la première fois que Tang San rencontrait ce genre de technique. À sa connaissance, les arts martiaux de son monde originel n’avait pas de techniques semblables. Cependant, ce genre d’art était très dangereux : si, au moment propice, la réaction de Tang San avait été plus rapide, à une si courte distance, attaquer le corps de Xiao Wu n’aurait posé aucune difficulté.
« J’ai perdu. Peux-tu me dire quelle technique tu as utilisée ? »
Le visage de Tang San était légèrement rouge, songeant en son for intérieur que son temps en tant que chef de la chambre sept était probablement le plus court.
Arborant un sourire victorieux, Xiao Wu répondit :
« J’appelle ça la Technique Souple. Elle demande une utilisation parfaite de l’agilité et de la souplesse du corps. »
Tous les étudiants du dortoir regardaient depuis longtemps, bouche bée, particulièrement Wang Sheng. Tang San, qui l’avait battu, lui donnait déjà un sentiment fantastique, et maintenant, Tang San avait été vaincu d’un coup de cette magnifique petite fille. Ses yeux semblaient prêt à sortir de leurs orbites. Il se demandait intérieurement pourquoi tous les étudiant-ouvriers étaient aussi féroces cette année.
Tang San, qui n’avait au départ pas d’avis défini quant à la position de chef dit :
« Selon les règles du dortoir, tu m’as vaincu, tu es donc l’aînée de ce dortoir, et aussi la chef de ce groupe de personnes. »
Dans les yeux de Xiao Wu apparut une trace de surprise ravie et de délice grandissant,
« Chef ? Ça semble très intéressant. Bien. Alors à partir d’aujourd’hui je suis votre chef. Devenir une étudiante-ouvrière semble être une très bonne chose. »
Xiao Wu choisit un lit à côté de celui de Tang San, déplaçant ses affaires et son uniforme depuis le lit derrière elle à ce lit.
« Alors, qui va me faire un résumé de l’état des affaires de notre académie ? »
Xiao Wu balaya les autres étudiants du regard, ceux-ci restant silencieux.
Ils étaient en effet petit à petit entrain de se remettre du choc qu’avait causé Tang San en étant projeté extrêmement habilement par Xiao Wu. Ils étaient quelque peu apeurés.
Ce fut encore Wang Sheng qui se leva.
« Nous autres étudiant-ouvriers sommes responsables du nettoyage de l’académie, les tâches étant réparties par notre professeur. L’académie a six classes, chaque classe ayant une salle. Vous, chef, et Tang San êtes nouveaux et devriez être élèves dans la première classe. Pour le reste, nous sommes tous au moins dans la troisième classe, je suis moi-même entré dans la sixième classe cette année. Chaque jour, nous avons cours le matin, puis cultivons indépendamment l’après-midi. Il y a généralement deux cours le matin, un de culture générale, l’autre de connaissance spirituelle. En tant qu’étudiant-ouvriers, nous avons pour la plupart du travail dans l’après-midi, gagnant de l’argent pour les repas. »
Wang Sheng présenta rapidement les autres étudiants. Parmi eux, le mieux loti en matière d’Esprit à la naissance était Wang Sheng : c’était non seulement un Esprit Bestial, mais en plus le type de bête le plus fort en combat. Son Esprit était déjà au niveau neuf, et lorsqu’il gagnerait un niveau de plus, il pourrait se joindre à un groupe pour aller chasser et tuer une bête spirituelle afin d’obtenir son premier Anneau Spirituel et être promu au rang suivant.
Écoutant Wang Sheng jusqu’au bout, Xiao Wu jeta un coup d’œil à Tang San et dit :
« Tang San, quel niveau a atteint ton pouvoir spirituel ? À l’instant j’ai senti que ta force était très grande. »
Tang San ne le cacha pas, après tout son Esprit était en apparence l’inutile Herbe Bleu-argentée,
« J’ai le pouvoir spirituel inné maximum. Mon pouvoir est relativement important. »
« Le pouvoir spirituel inné maximum ? »
Les étudiants s’exclamèrent immédiatement.
Le cœur de Wang Sheng se calma enfin. Puisque le pouvoir spirituel de Tang San était supérieur au sien, l’issue du combat précédent était normale. Parce que tout le monde n’avait pas les prérequis pour un Anneau Spirituel, le pouvoir spirituel jouait un rôle décisif. Il n’était pas étonnant que la force de Tang San soit supérieure à la sienne. Le cœur de Wang Sheng était de confiance pure et il se persuada que puisque son Esprit était un Tigre de Guerre, après que lui et Tang San auraient obtenu un Anneau Spirituel pour entrer dans les rangs des Maîtres Spirituels, son Herbe Bleu-argentée ne ferait pas le poids face à son Tigre de Guerre.
Xiao Wu cligna des yeux, murmurant quelques phrases.
À ce moment, un professeur de trente ans arriva,
« Les nouveaux étudiants sont arrivés ? Levez vous un instant. »
Tang San et Xiao Wu se levèrent simultanément de leur lits.
Ce professeur avait une apparence ordinaire, des cheveux vert pâle, portant un couchage dans ses mains.
« Où est Tang San ? »
Tang San s’avança avec précipitation.
Le professeur dit :
« Je suis Mo Hen, tu peux m’appeler Professeur Mo. Tang San, ce couchage est un cadeau de Grand maître. »
Tang San prit le couchage. En plus d’être superbe, le dessus de la couette avait une odeur claire et fraîche ; de manière inattendue, elle était toute neuve. À l’intérieur se trouvait un oreiller. Visiblement, Grand maître avait déjà pensé à l’aider.
Partie 3
Mo Hen dit :
« Tang San, toi et Xiao Wu êtes des étudiant-ouvriers de première année, à partir d’aujourd’hui vous êtes donc responsables du balayage du jardin au sud des terrains de sport. Vous recevrez chaque jour dix pièces de cuivre, mais rappelez vous, vous devez nettoyer chaque jour. Surtout les déchets, ils doivent être triés proprement, sinon vos gages pourront être réduits. Si vous semblez être des délinquants, l’académie peut vous renvoyer. Avez-vous compris ? »
Tang San et Xiao Wu acquiescèrent simultanément, montrant qu’ils avaient compris.
Mo Hen dit :
« La cérémonie d’ouverture se déroule demain. Les cours normaux commencent après-demain. Les cours des premières années sont au premier étage du bâtiment principal, donc après-demain vous serez ponctuellement à vos cours. Nous sommes susceptibles de contrôler votre présence sans prévenir. Bien, reposez-vous d’abord. Wang Sheng, tu es le plus vieux ici, explique leur les règles. »
Tenant le couchage contre sa poitrine, Tang San sentit son cœur se réchauffer. Il ne put s’empêcher de se rappeler le visage quelque peu strict de Grand maître.
« Un couchage ? Cela semble être un problème. »
Xiao Wu jeta un regard vide au couchage dans les mains de Tang San, un air embarrassé naissant dans ses yeux.
Les étudiants-ouvriers étaient tous originaires d’un milieu pauvre, mais étaient plus raisonnables que certains nobles et quelques étudiants intelligents s’exclamèrent :
« Chef, vous pouvez utiliser mon matelas, je mettrai la moitié de ma couette par dessus la cloison. »
Un autre dit :
« Chef, utilisez mon matelas. J’ai amené un matelas rembourré de coton, je peux me débrouiller avec. »
Xiao Wu regarda les couchages de ces étudiants, et bien qu’on ne puisse déterminer leur niveau de saleté, ils étaient pour la plupart déchirés et usés. En fronçant les sourcils, elle dit :
« Vous feriez mieux de ne pas m’appeler chef, on dirait que vous me traitez de vieille. »
Wang Sheng dit :
« C’est comme ça qu’on dit, ce sont les règles. »
Xiao Wu répondit :
« Puisque je suis la chef, mes mots devraient faire loi. Écoutez moi : à partir d’aujourd’hui vous m’appelez Xiao Wu jie(1). »
Parlant d’un côté, son regard finit par se poser sur le couchage dans les bras de Tang San.
« Tang San, discutons un peu plus loin un instant. »
Tang San fut troublé l’espace d’une seconde, sachant en son cœur que Xiao Wu enviait probablement son couchage. Il n’avait jamais été radin, mais ce couchage était un cadeau de Grand maître ; il était réticent à s’en séparer. Mais Xiao Wu était une fille.
« Discuter de quoi ? »
Xiao Wu dit :
« Je vois que ton couchage est plutôt grand et deux personnes ne prennent pas tant de place que ça. J’ai une idée. Si l’on rapproche nos lits l’un de l’autre, ne peut-on l’utiliser à deux ? »
« Ah ? »
L’utiliser tout les deux ? Tang San regarda Xiao Wu. Mentalement il n’était pas un enfant de six ans. Bien que Xiao Wu et lui soit encore très jeune, dormir ensemble…
« Des hommes et des femmes dormant ensemble sans être de la même famille, ce n’est pas bon. »
Xiao Wu renifla, disant :
« Qu’est-ce qui n’est pas bon ? Je m’en fiche, as-tu peur ? Tu as peur que je te viole, hein ? »
« Eh… »
On disait que les filles étaient précoces comparées aux garçons, mais cette fille devant ses yeux n’avait que six ans.
Les mots étouffés de Tang San ne sortirent pas. Les autres étudiants les regardaient, envieux, profitant du spectacle.
Tout le monde avait un sourire espiègle aux coins des lèvres, mais personne ne pipa mot.
« ‘Eh’ quoi ‘eh’ ? Dépêche toi, tire le lit par ici. T’es pas censé avoir une force hors du commun ? »
Xiao Wu le pressa plutôt impatiemment.
Tang San poussa inconsciemment son lit à côté de celui de Xiao Wu. Prenant le couchage de ses mains, elle étendit le matelas sur les lits. Ce couchage était fait pour une personne adulte, et de fait très grand. Bien qu’il ne couvre pas totalement les deux lits, il occupait au moins soixante-dix pour-cent de l’espace.
Xiao Wu étendit ses vêtements sur la ligne où se rejoignaient les deux lits.
« Met y aussi tes habits. À partir de maintenant c’est la frontière, si tu la franchis, ne t’étonne pas que je sois directe, oh. »
Voyant Xiao Wu former une limite, Tang San fut soulagé. Il s’empressa d’acquiescer avant de poser ses propres habits. Couvert de la couverture par Xiao Wu, les lits ne semblaient plus faire qu’un. Bien sûr, il subsistait une ligne de démarcation.
Wang Sheng les appela :
« Nous devrions déjeuner. Xiao Wu jie, Tang San, allons-y. »
Entendant parler de nourriture, Xiao Wu bondit du lit, et s’exclama avec excitation :
« Génial. Qu’y a-t-il à manger ? »
Wang Sheng et les autres étudiants se regardèrent, et il dit avec un sourire forcé :
« Qu’est-ce que des étudiant-ouvriers tels que nous pourrions possiblement avoir de bon à manger ? On peut juste acheter un des repas pas cher proposés au réfectoire. »
Tang San secoua la tête en disant :
« Allez-y, je ne viens pas. »
Sa maison était très pauvre, sans parler du fait que Tang Hao dépensait tout son argent en alcool. Ainsi, pour ne pas mourir de faim, il avait spécialement apporté des rations : ses gros gâteaux plats fait maison. Simplement remplir son estomac ne posait pas de problème, il commençait à travailler pour gagner de l’argent le surlendemain.
Regardant les habits raccommodés de Tang San, Wang Sheng comprit quelque peu ce qu’il voulait dire, et ne le força pas.
« Xiao Wu jie, allons-y alors. »
L’excitation montante sur le visage de Xiao Wu se crispa.
« Doit-on dépenser de l’argent pour manger ? Combien de monnaie spirituelle est-ce que ça coûte ? »
Si elle n’avait pas été aussi forte, Wang Sheng l’aurait probablement insulté. N’était-il pas superflu de préciser qu’il fallait avoir de l’argent pour manger ? À qui donnait-on des repas gratuits ? Simplement, il vit que cette nouvelle chef était probablement, comme Tang San, dans une grande détresse financière.
Wang Sheng dit héroïquement :
« Pas de problème. Considérez vos dépenses de nourriture comme miennes pour les deux prochains jours. Tang San, nous sommes maintenant tous compagnons de dortoir, alors allons y. Dans le pire des cas, jusqu’à ce que tu ais de l’argent, demande moi simplement à nouveau. »
Tang San hésita un moment, avant de finalement accepter. Il n’avait jamais eu de notion d’argent. Tang San était satisfait de son appétit et Xiao Wu a fortiori arborait un sourire radieux, adressant un regard expressif à Wang Sheng. Cependant, se souvenant de sa Technique Souple, Wang Sheng garda ses distances avec elle. Plus tôt, lorsqu’elle avait jeté Tang San au travers de la pièce, elle arborait également une expression souriante. Qui pouvait savoir quand elle allait s’exciter et lui foncer dessus sans effort soudainement.
Incluant Tang San et Xiao Wu, un groupe de onze personnes quitta la chambre sept en direction du réfectoire suivant Wang Sheng. Le réfectoire était dans le bâtiment de l’école, il fallait traverser tout le terrain de sport pour s’y rendre.
En ce moment, le terrain de sport était déjà grouillant d’activité ; on pouvait apercevoir quelques étudiants portant leur uniforme se dirigeant vers le bâtiment de l’école. Ils était clairement tous entrain d’aller manger.
Le réfectoire de l’académie primaire de Maître Spirituel de Nuoding était très grand, assez grand pour contenir six classes en plus de leurs professeurs, en tout plus de trois-cent personnes. Il y avait déjà une foule alignée à côté de la fenêtre de service du réfectoire. Ce dernier était divisé en deux étages, et le premier avait déjà trois-cent sièges.
Partie 4
« Ce ne serait pas le groupe d’incarnation de la pauvreté de Wang Sheng ? »
Alors qu’ils pénétraient dans le réfectoire, une voix discordante atteint leurs oreilles.
Tang San lança un regard interrogatoire dans la direction de la voix, ne voyant qu’un groupe d’étudiants aînés debout dans les escaliers entre le premier et second étage, les regardant de haut depuis leur perchoir.
Celui qui avait parlé était un jeune homme beau et vigoureux, probablement âgé de onze ou douze ans, ses yeux révélant un dédain intense, agitant un doigt dans la direction de Wang Sheng.
« Des incarnations de la pauvreté sont juste des incarnations de la pauvreté, probablement à jamais incapables de manger au deuxième étage. »
Sur le chemin jusqu’au réfectoire, Wang Sheng avait déjà mis Xiao Wu au courant de comment le chef de la chambre sept et les autres étudiant-ouvriers devaient se comporter en public et Xiao Wu avait accepté volontiers. Rencontrant quelqu’un la provoquant, son tempérament s’enflamma.
« Quelles créatures êtes-vous ? Qu’est-ce que le deuxième étage a de si incroyable ? »
Un étudiant-ouvrier à côté de Xiao Wu lui murmura :
« Le deuxième étage est un endroit où l’on peut commander des plats séparément. C’est très cher, on ne peux vraiment pas aller manger là-haut. »
Xiao Wu et Tang San étaient tous deux de la même stature, et Wang Sheng les cachait derrière lui. Lorsqu’il s’était écarté, les étudiants sur les escaliers avait naturellement remarqué Xiao Wu, et les yeux de l’étudiant parlant s’illuminèrent.
« Une magnifique loli, ah, quel dommage que ce soit une étudiante-travailleuse. Wang Sheng, ton père ici présent vas aller manger, je te laisse partir cette fois. »
Il se retourna et une foule le suivit dans les escaliers vers le deuxième étage.
Xiao Wu leva son pied, s’apprêtant à les poursuivre, mais Tang San la retint.
« Oublie-les, nous sommes venus pour manger. »
Xiao Wu regarda Tang San avec ressentiment.
« Tu es si timoré que ça ? »
Sans explication, Tang San s’en alla vers le bout de la queue pour acheter de la nourriture.
Règle de la Secte Tang : Les disciples de la secte Tang ne doivent pas être facilement provoqués et attirer des problèmes à eux, mais si l’offenseur prend l’initiative, le retour sera comme le tonnerre.
Du point de vue d’une personne adulte, ces étudiants d’académie, sans se préoccuper de leur tempérament, n’étaient tous qu’un groupe d’enfant, rien de plus. Pour lui, avec une mentalité d’adulte, une rivalité avec un enfant d’à peine plus de dix ans ne présentait pas grand intérêt.
Cependant, le caractère montré par Xiao Wu avait provoqué une admiration encore plus grande de la part de Wang Sheng.
Tang San aperçut une personne familière et s’approcha rapidement,
« Professeur, vous êtes aussi venu pour manger ? »
C’était précisément Grand maître. Hochant la tête dans sa direction, il répondit :
« Les choses que tu as reçues sont-elles à ta convenance ? »
Tang San hocha de la tête respectueusement et dit :
« Merci pour le couchage, Professeur. »
Grand maître tapa sur son épaule en disant :
« Viens manger avec moi au deuxième étage. Après quoi je t’emmènerai dans ce qu’on appelle ici chez moi. »
Tang San secoua la tête :
« Non. Professeur, je vais manger avec mes camarades de chambre. »
Il ne voulait pas agir comme une personne inconventionnelle.
Grand maître n’insista pas. Il hocha la tête et dit :
« OK, fais ce qui te semble approprié. Va. Quand tu auras fini de manger attend moi à la porte du réfectoire. »
Ce faisant, il monta au deuxième étage.
Bien qu’il ne sache pas pourquoi, il lui semblait que Grand maître et son père étaient un peu similaires. Même si son père parlait peu, et que Grand maître parlait comparativement plus, leur caractère donnait un sentiment particulier. Surtout Grand maître, qui laissait cet impression plus fortement. Même quand il souriait, il avait toujours l’air sérieux.
Wang Sheng s’approcha de Tang San.
« Tu connais Grand maître ? »
Tang San acquiesça :
« Il est mon professeur. »
Wang Sheng dit d’un air étrange :
« Pas possible. Tu l’as reconnu comme ton maître ? Sa force n’est pas grand-chose. À notre académie, il n’est qu’une personne officielle en visite. On raconte que c’est grâce à ses bonnes relations avec le président qu’il peut rester. Pour le dire moins gentiment, un profiteur. J’ai entendu dire que Grand maître approche les cinquante ans mais n’a toujours pas passé le rang de Grand Maître Spirituel et que son Esprit est seulement niveau 29. Il ne progressera probablement plus de toute sa vie. »
Tang San releva la tête, regardant sérieusement Wang Sheng.
« Si tu ne veux pas comparer nos techniques encore une fois, je te demanderai de ne pas porter un jugement aussi présomptueux sur mon Professeur. C’est la première et la dernière fois. Merci de ta gentillesse, mais je pense que tu n’as plus besoin de m’inviter. »
Ayant fini de parler, il se retourna et se dirigea vers l’extérieur du réfectoire.
Wang Sheng n’avait pas pensé que la réaction de Tang San serait si grande, et se tint juste là, désorienté. De l’autre côté, Xiao Wu et les autres étudiants ne comprenaient pas pourquoi il était comme ça.
« Un professeur d’un jour est un père de toujours ». Du point de vue de Tang San, ce n’était absolument pas de la langue de bois. Depuis qu’il avait reconnu Grand maître comme son maître, son regard sur lui avait évolué en une estime sincère. Si ça avait été une autre personne que Wang Sheng parlant de Grand maître comme d’une personne profitant des autres, peut-être aurait-il frappé.
Quelque peu agacé, Wang Sheng dit :
« Ça ne fait aucun sens. Ce gamin a un problème. »
Xiao Wu regarda le dos de Tang San. Bien que son habit soit plein de trous recousus, inconsciemment, la silhouette petite et fine paraissait beaucoup plus large.
Pour avoir de l’eau à proximité après avoir mangé les rations, Tang San retourna très vite près du réfectoire. Cette fois il n’entra pas, attendant en silence à l’entrée. Plusieurs étudiants lui jetèrent un regard étrange en passant, mais, comme s’il ne les voyait pas, il laissa ses paupières s’affaisser, sans même les regarder.
Après avoir attendu une heure, Grand maître sortit finalement du réfectoire, accompagné d’une personne d’un âge similaire.
Cette personne était vêtue d’un chang pao, ses traits particulièrement intelligents, le menton légèrement en avant, un demi sourire sur son visage.
« Allons y Petit San. »
Grand maître appela Tang San.
La personne accompagnant Grand maître demanda en souriant :
« Est-ce ton disciple nouvellement accepté ? »
Grand maître acquiesça.
La personne plaça sa main sur l’épaule de Grand maître,
« Bien, je te souhaite le succès. Je vais partir en premier. »
Ayant dit cela, il jeta un coup d’œil à Tang San et partit dans l’autre direction.
La résidence de Grand maître était une chambre dans le coin du dernier étage du dortoir. La chambre n’était pas grande, seulement trente mètres carrés. Les choses à l’intérieur étaient simples aussi, seules deux étagères de livres couvrant un mur attirèrent l’attention de Tang San.
Partie 5
Grand maître prit un paquet en papier de ses bras et le tendit à Tang San.
« Commence par manger. Même si je l’ai porté pendant un bout de temps, la nourriture est encore bonne. »
Tang San fut stupéfait un instant, puis déplia le paquet. Il y vit deux cuisses de poulet et un beignet à la vapeur, encore tiède.
« Professeur…… »
« Va y, mange le vite. Quand tu auras fini, j’aurai plusieurs choses à te dire. Le temps de la jeunesse ne peut être gâché. »
Son expression était calme et sérieuse, sa voix douce.
Il n’était pas facile de manger à sa faim avec simplement un gros gâteau plat et l’appétit de Tang San était plutôt bon. Il attrapa rapidement la nourriture donnée par Grand maître et la dévora.
Grand maître lui versa un verre d’eau puis s’assit derrière le bureau.
« Tu as six ans cette année avec un pouvoir spirituel innée maximum et un Esprit double. Libère ton autre Esprit, que j’y jette un œil. »
Tang San acquiesça. Grand maître savait déjà qu’il possédait deux Esprits, il n’avait aucune raison de le cacher. Levant sa main gauche, une lumière noire jaillit, se condensant en ce grand marteau.
Depuis la dernière fois et le jour où il était venu à l’école, il s’était entraîné et sa fore physique avait connue une progression significative. Il pouvait à présent tenir le marteau sans ressentir de pression insurmontable, avec un peu d’effort.
Voyant le marteau dans la main de Tang San, Grand maître bondit de sa chaise, ses yeux brillants d’une lumière agitée. Observant le marteau sans ciller, il murmura :
« Tang San, Tang San, nom de famille Tang… D’accord, tu peux ranger ton Esprit. Tu ne dois pas le montrer à la légère devant les autres. Sans ma permission, tu ne dois pas non plus lui donner des Anneaux Spirituels. Tu dois bien te souvenir de cette partie. »
Tang San jeta un regard surpris à Grand maître,
« Papa m’a aussi dit ça. Pourquoi ne puis-je pas ajouter d’Anneaux à cet Esprit ? »
La lumière agitée dans les yeux de Grand maître s’atténua petit à petit,
« Que fait ton père ? »
Tang San répondit :
« Il est forgeron du village. »
« Forgeron ? »
Le regard de Grand maître était étrange, exhalant un soupir il secoua sa tête,
« Forgeron, marteau, contre toute attente c’est une combinaison parfaite. »
« Il n’est pas encore temps de te dire pourquoi, tu dois juste te rappeler ceci : pour l’instant, tu ne dois pas utiliser cet Esprit ni y ajouter des Anneaux Spirituels, pour le bien de ton avenir. Tu dois garder ça bien à l’esprit. »
Puisque son père avait dit ça, et que Grand maître avait dit ça aussi, sa confiance en Grand maître augmenta encore.
« Je comprend. »
Grand maître dit :
« La cérémonie d’ouverture est demain, après-demain commencent les cours normaux. Cependant, de ton point de vue, c’est simplement un contre-temps, rien de plus. Le plus urgent pour l’instant est de permettre à ton Esprit de continuer à cultiver. Tu ne feras des choses le matin qu’après que j’y ai réfléchi avec attention. Tôt demain matin, tu m’accompagneras hors de l’académie, je t’emmènerai pour chercher un Anneau Spirituel convenable, pour te permettre d’atteindre le rang de Maître Spirituel. »
Tang San se réjouit des mots de Grand maître. Il ne pourrait confirmer la raison du blocage de sa Technique Céleste Mystérieuse qu’après avoir obtenu un Anneau Spirituel. La méthode de Grand maître était celle qu’il voulait et il accepta avec joie.
Grand maître continua :
« Pour ce qui est de l’académie je peux t’aider à te justifier, ne t’inquiètes pas. Sur le chemin du retour je peux t’instruire sur la connaissance des Esprits. Tang San, quel est ton point de vue sur ton Herbe Bleu-argentée ? »
Tang San dit : « Tout le monde dit que c’est un Esprit inutile, cependant, je pense que toute chose a une utilité. Même l’incroyablement ordinaire herbe bleu-argentée doit en avoir une. »
Satisfait, Grand maître hocha la tête et dit : « Excellent. Chaque esprit a ses caractéristiques. D’après mes recherches, une majorité d’Esprits sont particulièrement faibles. Mais j’ai toujours répété qu’il n’existait pas d’Esprits inutiles, seulement des gens inutiles. Demain je t’emmènerai chercher un Anneau Spirituel, tu dois donc te décider maintenant sur la direction que va prendre ton Esprit durant son évolution. »
Tang San était quelque peu perdu, « Direction pendant l’évolution ? Professeur, qu’est-ce que cela signifie ? »
Grand maître dit : « Pour t’expliquer cela, je dois d’abord t’expliquer comment sont classés les Esprits. La classification la plus large les divise en deux types : les Esprits Bestiaux et les Esprits Utilitaires. Les types plantes sont aussi des Esprits Utilitaires, ce qui signifie que tes deux Esprits sont des Esprits Utilitaires. La plus grande différence entre ces deux types est la façon dont ils se manifestent. »
« Quand un Esprit Bestial est invoqué, le pouvoir de la Bête est ajouté au tien et affectera également la force de ton corps. Se reposer sur le corps humain fusionnant avec l’Esprit et arriver à harmoniser les deux afin d’attaquer est le but principal lors de la cultivation de ce genre d’Esprit. Les Esprits Utilitaires, eux, sont fondamentalement différents : ils possèdent des effets qui n’influencent pas le corps. Par conséquent, leur capacité à assister le cultivateur est plus grande. Un parfait exemple est l’agriculture, si ton Esprit était notre nourriture la plus commune : un grain de riz, il pourrait être considéré comme de la nourriture. De plus comme il a été crée avec du pouvoir spirituel, il a des effets nutritifs beaucoup plus puissants comparé au riz normal. »
Impressionné, Tang San dit : « Les Esprits peuvent aussi être mangés ? »
Grand maître hocha la tête de manière affirmative et dit : « Les Esprits de type nourriture peuvent tous être mangés. De ce fait, les Maîtres Spirituels de type nourriture talentueux sont grandement recherchés par l’armée. Un seul Maître Spirituel de type nourriture au-dessus du niveau 30 est suffisant pour nourrir une centaine de soldat, ce qui réduit grandement les dépenses en nourriture de l’armée. »
Tang San dit faiblement : « Je n’ai toujours pas compris. »
Grand maître continua patiemment : « Ce principe est assez simple en réalité. La nourriture, pour tout être vivant, n’est autre qu’un moyen de regagner de l’énergie. Or, le pouvoir spirituel est un type d’énergie. Et comme le corps humain est capable d’absorber le pouvoir spirituel en tant qu’énergie, il est pour nous un type de nourriture comme les autres. Une énergie identique à celle dont nous avons besoin. »
Après avoir écouté, Tang San n’avait compris qu’une partie de l’explication, mais il avait compris l’idée générale. « Pour ainsi dire, les Esprits Utilitaires sont majoritairement utilisés pour assister d’autres cultivateurs, c’est ça ? »
Grand maître dit :
« Rien n’est définitif, certain Esprits Utilitaires peuvent devenir des Esprits Guerriers. Par exemple, si ton Esprit utilitaire était une épée, on pourrait la considérer comme une arme. Ainsi tu pourrais aussi devenir un Maître Spirituel Guerrier. De même, ce qu’on qualifie dans le monde extérieur d’arme magique sont juste des Maîtres Spirituels Guerriers ayant un Esprit utilitaire cultivé à leur pinacle. Bien que les Maîtres Spirituels Artisans et Guerriers soient différents, il y a des points communs entre les deux. Chaque Maître Spirituel a une direction dans laquelle grandir : la nourriture, la détection, la bataille, le soin, le contrôle et d’autres encore. Pour l’instant, avant d’obtenir un Anneau Spirituel, tu dois décider rapidement quel chemin de cultivation tu veux emprunter. La cultivation de l’Esprit d’un Maître Spirituel doit avoir une direction dans laquelle il se développe. »
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1- jie : sœur aîné en chinois