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Le Monde des Arts Martiaux | Martial World | 武极天下
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Chapitre 211 – Un drôle de jeune homme
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« Comment t’appelles-tu ? Puis-je savoir de quelle école tu viens ? » La femme en rouge regardait Lin Ming, qui haletait couvert de sueur, avec un éclat dans les yeux. Elle avait du mal à garder son calme.

Non seulement il était insensible à la pression exercée par le sang d’Oiseau Vermillon, mais il causait lui-même une peur bleue au fragment de volonté du Dragon des Flots Tonnerre. Ce n’était certainement pas quelqu’un d’ordinaire !

Peut-être que sa constitution, son sang ou son âme possédait quelque chose de spécial ? Ou peut-être venait-il d’une famille ancienne et mystérieuse ?

Lin Ming hésita en entendant sa question. Il s’apprêtait à lui donner le faux nom de Mo Lin qu’il avait inventé lorsqu’elle lui dit : « Tu n’es pas obligé de me répondre si c’est gênant. »

La courte indécision de Lin Ming ne lui avait pas échappée. Ce n’était pas étonnant qu’il soit peu enclin à révéler son identité s’il possédait une lignée spéciale ou venait d’une famille de cultivateurs martiaux secrète.

« Je t’ai aperçu dans la partie supérieure de la Montagne Frappée par la Foudre. Es-tu monté tout seul ? demanda la jeune femme pour changer de sujet.

     – Oui. Je suis un artiste martial d’attribut tonnerre, du coup j’ai une grande résistance à la foudre et au pouvoir du tonnerre. Sans ça, je n’aurais jamais pu aller aussi loin, répondit Lin Ming avec un sourire contempteur en essuyant la sueur sur son front.

     – Oh », lâcha spontanément la jeune femme d’un air étonné. Les Lézards Tonnerre ne possédaient pas seulement de puissantes attaques de foudre, leurs corps redoutables constituaient à eux-seuls de véritables armes meurtrières.

Même avec une immunité totale au pouvoir du tonnerre, c’était tout bonnement impossible pour un gamin tout juste au sommet du Façonnage Osseux de grimper aussi haut sur la montagne. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, la force de ce jeune homme surpassait très largement celle des autres artistes martiaux à niveau de cultivation identique.

Atteindre le sommet du Façonnage Osseux avant l’âge de seize ne représentait pas grand-chose par rapport aux talents des sectes majeures ou des familles aristocratiques. Mais un tel niveau de cultivation avec, en prime, une force supérieure aux artistes martiaux à la même étape de la Transformation du Corps, ça c’était surprenant !

L’Île du Phénix Divin elle-même ne comptait que peu de génies de cet acabit !

Un bref silence s’installa alors. Assis en tailleur, Lin Ming faisait continuellement circuler la Formule de l’Authentique Chaos Primordial pour contenir la violence du pouvoir du tonnerre. Cette Âme de Foudre s’était révélée particulièrement tenace, en plus de contenir un fragment de la volonté originelle du Dragon des Flots Tonnerre. Cela expliquait mieux l’état d’impuissance de la femme en rouge.

Alors qu’il faisait circuler sa véritable énergie à travers son corps, Lin Ming entra rapidement dans Ether. La partie consciente de son être se détacha de son corps et celui-ci se mit à agir spontanément de la manière la plus parfaite qui soit. Sa condition physique fut rapidement restaurée tandis que, dans le même temps, la Graine des Dieux Infernaux se chargeait de maîtriser la puissance fougueuse du tonnerre.

La femme en rouge méditait elle-aussi assise en tailleur, en se concentrant pour maintenir l’Âme de Foudre enfermée à l’intérieur de son corps. Elle ne quitta pas Lin Ming des yeux pendant tout ce temps.

Une inspiration martiale ?

Il lui fallut le temps d’un demi bâton d’encens pour déterminer que son intuition était bonne. Ce jeune homme possédait sa propre inspiration martiale !

Cette découverte la laissa bouche bée, elle qui pensait que ce n’était qu’un gamin ordinaire du monde des mortels. Mais il ne cessait pas de la surprendre, encore et encore. D’abord en tyrannisant la volonté originelle du Dragon des Flots Tonnerre, ensuite par le contraste saisissant entre son âge et sa force réelle puis, maintenant, par la manifestation de sa propre inspiration martiale !

La femme en rouge avait atteint les limites du Xiantian, et n’était plus désormais qu’à un demi pas du prochain stade de cultivation, le Noyau Circulaire. Vu son niveau, seul un nombre de choses très limitées pouvaient la surprendre. Les plus grands génies des sectes majeures et des grandes familles trouvaient à peine place à ses yeux. Pourtant, au hasard d’une rencontre inopinée dans le monde des mortels, elle venait de croiser la route d’un jeune homme qui, quoique d’apparence aussi inoffensif qu’un lapin, possédait d’innombrables qualités.

Une inspiration martiale était quelque chose d’extraordinaire. Il arrivait que, parmi des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d’artistes martiaux, pas un seul d’entre eux ne parvienne à en découvrir une. C’était une capacité infiniment précieuse, sans aucun rapport avec le talent martial ou le niveau de cultivation. Il fallait la façonner de ses propres mains, par la seule capacité de son esprit.

Des parents talentueux avaient de grandes chances de donner naissance à des enfants talentueux à leur tour. Les plus grandes sectes bénéficiaient de milliers d’années de développement et de connaissances, grâces auxquelles elles étaient parvenues à produire d’innombrables talents. Les forts s’étaient accaparés les ressources, éliminant les faibles dans le processus. Il ne restait donc plus que l’élite de l’élite, et les enfants de ces individus incarnaient naturellement la relève.

En plus de leur talent naturel, ils jouissaient d’un accès sans limite à des pilules précieuses et des élixirs rares tout au long de leur croissance. Ils pouvaient utiliser autant de pierres de véritable énergie qu’ils leur plaisaient, accéder à des méthodes d’entraînement et des compétences martiales de haut niveau, et tout cela sous la tutelle des maîtres et des professeurs les plus réputés. Ils étaient, d’une certaine manière, destinés à atteindre le Xiantian quoi qu’il advienne. En comparaison, un individu du monde des mortels pouvait passer sa vie à s’entraîner avec acharnement qu’il n’arriverait pas à la cheville du plus incompétent d’entre eux ; tout simplement parce qu’il n’était pas né au bon endroit.

Toutefois, aussi généreuse que la vie ait pu être avec ces jeunes gens des grandes sectes, la compréhension d’une inspiration martiale n’en restait pas moins extraordinaire, même pour eux. Elle apparaissait sans que vous puissiez chercher à la faire apparaître.

Les arts martiaux étaient intrinsèquement liés au cœur des arts martiaux. Ainsi, plus il était pur et tangible, plus vos chances de comprendre une inspiration martiale augmentaient. Mais comment, alors même que leur vie était un long fleuve tranquille, que leurs parents avaient pavés leur chemin de richesses et qu’ils n’avaient jamais eu à consentir le moindre effort, ces ‘génies’ des grandes sectes auraient-ils pu posséder un cœur des arts martiaux solide et résolu ?

Quant à ceux qui, nés sans talents et sans ressources, souffraient mille tribulations tout au long du chemin cahoteux de l’existence, ils leur seraient quasiment impossible d’atteindre la Condensation de l’Impulsion durant leurs vingt premières années. En revanche, leurs chances de comprendre une inspiration martiale n’en étaient que plus importantes.

Alors que penser de ce jeune homme ? Si jeune, il était pourtant déjà si fort pour son niveau. Sans compter qu’il possédait également une inspiration martiale. C’était tout simplement un génie monstrueux, un cavalier de l’apocalypse !

Sans vraiment qu’elle ne s’en rende compte, une curiosité enivrante s’était emparée de la jeune femme.

Ce jeune homme semblait cacher tant de secrets, qui était-il vraiment ?

Un quart d’heure passa ainsi tranquillement. Avec l’aide d’Ether, Lin Ming n’eut aucune difficulté à éradiquer le pouvoir du tonnerre.

Se levant, il dit : « Allons-y ! Si je me souviens bien, il y a une grotte non loin d’ici où l’on pourra s’abriter. Les forêts des Etendues Sauvages Australes grouillent de bête féroce à la nuit tombée ; je crains que ce ne soit pas de tout repos si l’on reste ici. »

Lin Ming ayant absorbé une bonne partie du pouvoir du tonnerre qui était resté dans son corps, la jeune femme, sans aller vraiment mieux, avait retrouvé un état acceptable. Elle sortit plusieurs plantes médicinales pour nourrir l’Oiseau Vermillon, puis le petit groupe s’en alla, Lin Ming en tête.

« Tiens ! c’est vrai, j’ai oublié de demander si le Dragon des Flots Tonnerre était mort ? demanda soudainement Lin Ming.

     – Non, il n’est pas mort, mais ses blessures sont pires que les miennes et j’ai décimé une bonne partie de ses descendants.

     – Oh… » soupira Lin Ming. Heureusement qu’il s’était enfui rapidement, sinon il serait probablement mort au sommet de cette montagne. Ses capacités défensives ne valaient certainement pas celles du dragon, aussi formidables soient-elles.

« Nous ferions bien de nous méfier du coup », reprit Lin Ming d’un air préoccupé en laissant la jeune femme passer devant afin qu’il puisse effacer les traces de flammes que laissait l’Oiseau Vermillon dans son sillage ; celles-ci étant bien trop évidentes.

Elle le regardait faire avec étonnement. Sur le plan de la cultivation, elle éclipsait totalement Lin Ming. En revanche, elle n’était pas fort adroite en matière de survie et de connaissances de la jungle. Il faut dire qu’elle n’avait jamais voyagé que depuis le ciel, perchée sur le dos d’un Oiseau Vermillon, alors évidemment, la forêt ce n’était pas vraiment son domaine.

Lin Ming effaçait soigneusement leurs traces à mesure qu’ils avançaient, et il prit même le temps de chasser un chevreuil. Il n’avait rien avalé d’autre que des rations sèches et de l’eau au cours des derniers jours et était lassé de cette fadeur.

Ils arrivèrent rapidement à la grotte, où régnait une humidité fort déplaisante. Lin Ming alluma un feu et alla chercher des branchages secs à étaler au sol. 

« Je suis désolé mais ce sera un petit peu rudimentaire », s’excusa-t-il auprès de la jeune femme.

Après quoi il sortit un couteau et entreprit de dépecer le chevreuil. Ses mains filaient comme le vent. On aurait pu croire qu’il tranchait dans tous les sens sans trop savoir ce qu’il faisait, mais après seulement quelques minutes, il tira d’un coup sec avec sa main et arracha en une seule fois toute la peau et des dizaines de tendons.

La jeune femme écarquilla les yeux. Lin Ming n’avait donc pas agi au hasard, mais plutôt avec une précision redoutable ! Ces tendons s’entremêlaient en formant un véritable filet de nœuds entre les différents muscles. Les retirer constituait une tâche pénible et fastidieuse.

Tout du moins en temps normal, puisque Lin Ming, lui, y était parvenu en seulement quelques minutes et en préservant parfaitement la viande avec une découpe bien nette.

La femme en rouge ne savait pas trop quoi en penser. Il fallait bien connaître l’anatomie de cet animal pour pouvoir atteindre un tel niveau de précision et d’efficacité. Seuls les cuisiniers étaient aussi doués au maniement du couteau.

Mais comment un artiste martial aussi talentueux aurait-il pu être cuisinier ? Et à en juger par son haut degré d’adresse, il l’était déjà depuis un paquet d’années.

Lin Ming remarqua son regard perplexe et lui expliqua en souriant : « La viande de chevreuil est savoureuse, mais c’est un animal à forte musculature, du coup il y pas mal de nerfs et de tendons à retirer pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur. »

Alors qu’il parlait, ses mains ne s’arrêtèrent pas pour autant. Il éviscéra d’abord l’animal, avant de réaliser d’autres découpes rapides et de sortir une pile d’os. Après quoi il ramassa une branche épaisse et l’embrocha pour venir le griller au-dessus du feu.

La femme en rouge réalisa alors que la viande était déjà marquée et cisaillée avec précision et selon une structure nette et parfaitement régulière.

Cela ne fit que renforcer sa perplexité. D’où venait ce jeune homme ? Si elle ne savait pas qu’il pratiquait les arts martiaux, elle aurait vraiment pensé avoir affaire à un cuisinier de renom.

Un quart d’heure plus tard, une fine croûte jaune doré s’était formée à la surface de la viande. La graisse fondait doucement et tombait dans les flammes en grésillant.

Quant aux tendons et à la pile d’os qu’il avait retirés un peu plus tôt, Lin Ming n’en perdit rien. Il sortit une grande marmite de son anneau spatial et les déposa dans le fond, avant d’ajouter eau et assaisonnement et de mettre le tout sur le feu pour en faire un bouillon.

De petites bulles apparurent rapidement dans la marmite, tandis que la viande continuait de rôtir.

Une odeur des plus appétissantes emplit bientôt la grotte. Si bien que, même si elle mangeait presque exclusivement des légumes, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de saliver.

L’imposant Oiseau Vermillon n’était pas en reste et s’agitait dans tous les sens en donnant l’air d’avoir oublié que son aile était cassée. Ses yeux brillants couleur de feu ne quittaient plus la pièce de viande qui rôtissait en tournant sur la broche, il la dévorait du regard et n’en aurait probablement fait qu’une seule bouchée.

Avec la chaleur, les morceaux grillèrent en faisant ressortir les traces de découpes. Un seul coup d’œil suffisait à vous mettre en appétit.

La viande eut beau griller pendant longtemps, elle n’en était pas brûlée pour autant. Elle arborait une délicieuse robe brun doré qui brillait sous l’effet du gras fondu.

La femme en rouge attendait avec impatience, tout en faisant mine de ne pas être intéressée. Elle semblait tout aussi calme et tranquille qu’à l’accoutumée.

A ce moment-là, Lin Ming sortit une panoplie de pots et de récipients de son anneau spatial. Il s’agissait d’épices en tout genre qu’il s’était procuré lors de son passage dans l’une des tribus australes, où il avait également fait la rencontre des sœurs Na.



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