La petite souris savait que Linley allait habituellement dans les montagnes pour chasser les lapins, mais cette fois, contrairement à son habitude, Linley ne semblait pas vouloir se diriger vers les montagnes. Il se dirigeait dans une direction totalement différente. Ne comprenant pas pourquoi, la petite Souris Fantôme commença immédiatement à paniquer.
*couic, couiic !*
La petite souris courue soudain dans la direction de Linley
Alors que Linley était toujours en train de marcher, il se rendit soudain compte qu’une de ses jambes avait été attrapée par quelque chose. Baisant la tête, il découvrit la petite Souris Fantôme. Elle se tenait sur ses deux pattes arrières, les pattes avant fermement serrées autour de sa jambe. Elle le regardait avec des yeux tremblotants, semblant prête à pleurer.
– Hé, qu’est-ce que tu fais ici ?! S’exclama Linley, surpris.
À côté de lui, Hillman tourna sa tête pour le regarder. À la vue de la petite souris, il sursauta :
– Une créature magique ! Est-ce un Rat Mangeroche ? Hillman ne connaissait pas grand-chose sur les différents types de créature magique existants mais comme une armée entière avait une fois été dévorée pour des Rats Mangeroche, la plupart des soldats les connaissaient et craignaient les créatures magiques de type rongeur.
– Fait attention, Linley ! Hillman couru immédiatement vers lui. Linley ne vit qu’une ombre et Hillman était là, à côté de la petite Souris Fantôme.
Mais la petite souris était encore plus rapide. En un clin d’œil, elle se retrouva cette fois sur l’épaule de Linley.
– Oncle Hillman, attend ! Linley réagit finalement.
Hillman s’arrêta instantanément, surpris.
– Oncle Hillman, c’est l’animal que j’ai nourri ces derniers temps dans l’arrière-cour, se dépêcha de dire Linley. N’est-ce pas, petite Souris Fantôme ?
La petite souris sembla comprendre les mots de Linley et elle acquiesça avec sa petite tête.
Hillman regarda Linley avec choc.
– Linley, tu es en train de me dire que l’animal dont tu t’occupais était une créature magique ?
– Oncle Hillman, attend une minute. Laisse-moi lui dire de rentrer à la maison. Linley prit la petite souris dans le creux de ses mains et dit :
– Petite Souris Fantôme, je vais partir avec Oncle Hillman à la capitale. Tu ne peux pas venir avec nous. Compris ?
La petite créature fixa Linley avec un air malheureux, semblant prête à pleurer de nouveau.
Linley la posa sur le sol puis agita sa main.
– Rentre.
Il pointa ensuite la route.
– Moi, je vais dans cette direction. À la capitale.
Après un dernier au revoir de la main, Linley se retourna, prêt à reprendre son chemin.
– Couic, couiiiiiiic ! La petite Souris Fantôme se tenait toujours là, les yeux fixés sur Linley.
– Oncle Hillman, allons-y. Héhé, cette petite souris est vraiment intelligente. Elle comprend tout ce que je dis, dit Linley qui commençait à marcher. Hillman qui avait regardé le spectacle avec étonnement, fit un petit rire puis reprit son chemin au côté de Linley.
Voyant Linley et Hillman disparaître lentement au loin, la petite Souris Fantôme ne bougeait toujours pas.
– Couic couic….
La petite souris fit soudain entendre un couinement puissant puis se transforma en un éclair noir, traversant une trentaine de mètres en un instant. Sa vitesse était absolument phénoménale, tout autant que son agilité. Linley et Hillman était en train de discuter sur la route quand Hillman sentit soudain quelque chose charger à toute vitesse depuis derrière eux. Il se retourna immédiatement, prêt à réagir.
*Whoooosh !*
Hillman n’eut même pas le temps de réagir. L’éclair se retrouva soudain à côté de la jambe de Linley et mordit immédiatement sa jambe droite.
– AÏE ! Sentant soudain une douleur aiguë, Linley fit immédiatement un bond dans les airs.
Baissant son regard, il vit que c’était en réalité la petite Souris Fantôme. À ce moment, elle le regardait de ses yeux malheureux et tristes. Linley toucha sa jambe et remarqua qu’il était en train de saigner. Il ne put s’empêcher de se sentir mécontent. Mais en voyant à quel point la petite souris était triste, il ne put se mettre en colère contre elle.
– Ça va, Linley ? Demanda Hillman.
– Oui, ça va, répondit Linley d’un petit rire.
Soudain –
Une lumière fine et dense commença à émaner du corps de la petite Souris Fantôme. Une goutte de sang frais sortit soudain de sa bouche. Cette goutte de sang mêlait le sang de la souris à celui de Linley. Elle se transforma alors bizarrement en deux triangles opposés combinés, d’où sortait une lumière noire, formant une inscription magique étrange émanant une aura d’obscurité.
Linley et Hillman étaient bouches bée en train de regarder.
– Est-ce… est-ce que c’est possible que ce soit ? Une hypothèse folle apparue dans le cœur de Linley.
Doehring Cowart sortit alors de l’anneau Panlong. Sa barbe blanche flottant au vent, il dit :
– Linley, ce petit gars est en train de mettre en place un « lien d’égal à égal ».
– C’est vraiment un « lien d’égal à égal » ? Le cœur de Linley flancha. Même si c’était ce qu’il avait supposé, il était surprit et excité à la fois.
La cercle magique noir se sépara en deux, avec un des triangles noirs qui vola jusqu’au corps de Linley et l’autre qui vola jusqu’au corps de la petite Souris Fantôme. À cette vue, Hillman qui était tout proche, fut remplit d’inquiétude.
– Linley, comment vas-tu ? Hillman commençait à avoir peur pour Linley.
– Je vais bien. Je vais même très bien ! Linley pouvait sentir son esprit et celui de la petite souris commençait à se lier.
Debout sur la route silencieuse à la sortie du village de Wushan, Linley et la petite Souris Fantôme se regardaient fixement, engageant leur première discussion.
– Petite Souris Fantôme, quel est ton nom ? Lui demanda mentalement Linley.
La petite souris, répondit, semblant très excitée :
– Bei…bei…
Linley la regarda avec attention.
– Qu’est-ce qu’elle vient de dire ? Linley n’avait pas vraiment compris.
La barbe toujours au vent, Doehring Cowart qui planait à côté de lui, dit alors mentalement :
– Linley, cette petite Souris Fantôme est encore un enfant. Elle ne peut pas encore former de sons précis pour l’instant. Lors de vos conversations mentales, elle ne pourra pour l’instant que communiquer avec des intentions simples.
Grâce à leur connexion spirituelle, Linley pouvait sentir l’excitation de la petite souris, mais elle ne pouvait tout simplement pas parler du tout.
– D’accord. Tu m’as répondu « Bei »… « Bei »… Donc je vais t’appeler « Bébé ». Qu’en dis-tu ? Linley fit un grand sourire à la petite souris.
Cette dernière sembla réfléchir pendant un moment puis hocha la tête, joyeusement.
– Bébé. Le sourire sur le visage de Linley était si large qu’il semblait remonter jusqu’à ses oreilles.
– Couic, couic. La petite Souris Fantôme commença immédiatement à faire des bonds partout.
– Bébé !
– Couic, couic.
– Bébé !
– Couic couic.
….
L’enfant de huit ans et la petite souris étaient tous les deux en train de crier avec excitation.
– Linley, ce…qu’est-ce que…qu’est-ce que c’est ? Seulement maintenant Hillman sembla sortir de sa stupeur. Ses yeux ne pouvaient s’empêcher de s’agrandir sous le choc. Linley, qu’est-ce que c’était que cette formation noire ? Tu vas bien ?
Hillman avait entendu dire que dans la magie de l’obscurité, il y avait souvent des malédictions d’impliqués.
Se pouvait-il que Linley vienne juste d’être maudit par un sort ?
Hillman qui n’en connaissait que très peu sur la magie, ne pouvait s’empêcher de se sentir inquiet et effrayé pour Linley.
– Haha, je vais bien. C’est juste que Bébé vient de devenir ma créature magique maintenant. Linley était extrêmement content. Viens, Bébé, saute sur mon épaule. Immédiatement, la petite souris laissa échapper un petit cri de joie et grimpa sur l’épaule de Linley.
– Tu… l’as apprivoisé ? Hillman était bouche bée.
Hillman était un homme ayant vécu de nombreuses années dans l’armée et savait à quel point il était difficile d’apprivoiser une créature magique. Et là, Linley venait tout juste d’en apprivoiser une sous ses yeux.
Le visage d’Hillman affichait un air de perplexité profonde.
– Tu…tu n’as pas de parchemin de lien d’âme, comment…comment as-tu fait ?
– Assez, Oncle Hillman, gloussa légèrement Linley. Dépêchons-nous, nous avons une longue route à faire. La capitale est encore loin. Tout en parlant, Linley attrapa Hillman de sa main, l’empêchant de parler.
La petite souris, Bébé, quant à elle, était joyeusement perchée sur l’épaule de Linley.
Accompagnés par les petits couinements de Bébé ; Linley, Hillman et la Souris Fantôme reprirent leur chemin.