Les chapitres 1 à 14 sont édités par Chireads et les chapitres 15 à 128 proviennent du canal Empiredesnovels; édités ensuite par Chireads à partir du chapitre 129. Bonne lecture!
L’État de Zhao était une nation (1) très petite. Comme d’autres petites nations dans les terres du Ciel du Sud, son peuple admirait le Grand Tang (2) dans les Terres de l’Est, et il admirait Chang’an (3). Il n’y avait pas que le roi qui portait cette admiration, les élèves de l’Etat de Zhao aussi. Ils pouvaient le voir, presque comme s’ils se tenaient au sommet de la Tour de Tang dans la capitale, oh très loin.
Ce mois d’avril n’était ni extrêmement froid, ni brûlant. Des vents légers caressaient le pays, en passant les cannelures de Qiang Di du désert du Nord, soufflant sur les terres du Grand Tang. Sous le ciel du crépuscule, ils avaient soulevé la poussière pour former un brouillard, puis tourbillonnant, se tordant, atteint le mont Daqing dans l’État de Zhao. Puis le nuage de poussière retomba sur un jeune homme qui était assis sur le sommet de la montagne.
C’était un jeune homme maigre, tenant une gourde et portant une robe bleue d’étudiant. Il semblait avoir environ seize ou dix-sept ans. Il n’était pas grand, et sa peau était un peu sombre, mais ses yeux brillants étincelaient d’intelligence. Et pourtant, toute son intelligence semblait être cachée par le froncement de sourcils sur son visage. Il semblait perdu.
« Encore échoué .. » soupira-t-il. Il s’appelait Meng Hao, un étudiant normal du comté de Yun jie, qui se trouvait au pied de la montagne. Il y avait quatre ans, ses parents disparaissaient en ne laissant que peu de biens derrière eux. L’éducation était coûteuse, alors il était presque complètement fauché.
« J’ai passé les examens impériaux trois ans d’affilée. Pendant tout ce temps, j’ai lu les livres écrits par les sages jusqu’à en vomir. Peut-être que ce n’est pas la voie pour moi après tout. » Rempli d’auto-dépréciation, il regarda la gourde, les yeux sombres.
« Mon rêve de devenir un riche fonctionnaire ne cesse de s’éloigner encore et encore. Je pourrais aussi bien oublier d’essayer d’atteindre le Grand Tang … combien il est inutile d’être un étudiant. » Il rit profondément. Assis sur le sommet de la montagne silencieuse, regardant la gourde dans sa main, il avait l’air de plus en plus perdu. Il commençait à ressentir de la peur. Que ferait-il à l’avenir? Où irait-il?
Peut-être qu’un haut fonctionnaire s’intéresserait à lui ou une belle jeune fille. Ou continuerait-il à passer les examens année après année?
Il n’y avait pas de réponse à ces questions. Il n’était qu’un adolescent, et ce sentiment d’être perdu le dévorait comme une bouche invisible géante. Il ressentait vraiment la peur.
« Même les enseignants de la ville ne peuvent faire que quelques pièces d’argent. C’est pire que la menuiserie de l’oncle Wang. Si j’avais compris cela plus tôt, j’aurais pu apprendre de ses compétences en menuiserie. Au moins alors, je ne serais pas affamé comme je le suis maintenant. » Il se tut pendant un moment.
« Je n’ai pas beaucoup de nourriture ou d’argent à la maison. Je dois à Zhou trois pièces d’argent. Qu’est-ce que je vais faire? » Il leva la tête et les yeux au ciel, bleu et immense. Il était si immense que l’on ne pouvait pas en voir la fin. Semblable à son incapacité à se projeter dans l’avenir.
Après un moment, Meng Hao secoua la tête et sortit un morceau de papier de sa robe. Il le lu attentivement, le plaça dans la gourde, puis se leva et jeta la gourde de la montagne.
Au bas de la montagne se trouvait une vaste rivière qui ne gelait jamais pendant l’hiver, et on disait qu’elle allait jusqu’au Grand Tang.
Meng Hao se tenait au sommet de la montagne, regardant la gourde dériver plus loin le long de la rivière. Il demeurait imperturbable. Pendant un moment, il semblait avoir aperçu sa mère et le bonheur de son enfance. La gourde portait ses rêves, ses souhaits et ses espoirs pour l’avenir. Peut-être qu’un jour, quelqu’un la ramasserait et l’ouvrirait pour lire la note.
« Indépendamment de ce que je fais, que ce soit étudier ou travailler, je continuerai à vivre. »
C’était sa personnalité: intelligent et déterminé. S’il n’était pas ainsi, il n’aurait pas pu survivre après la mort de ses parents.
Il leva la tête au ciel, le regard obstiné dans ses yeux devenant plus profond. Il était sur le point de descendre de la montagne.
À ce moment précis, il entendit une voix faible venant d’une falaise voisine. Le son semblait être porté par le vent. Alors qu’il passait aux oreilles de Meng Hao, il était presque trop faible pour être remarqué.
« Au secours… au secours »
Meng Hao s’arrêta un moment, surpris, puis écouta attentivement. Alors qu’il se concentrait, le son de la voix appelant à l’aide devenait plus fort.
Il fit quelques pas en avant jusqu’à atteindre presque le sommet du pic. Quand il regarda au-dessus du bord, il vit une personne, le corps sorti d’une crevasse à mi-chemin de la falaise. Le visage pâle, plein de frayeur et de désespoir, il criait à l’aide.
« Tu… tu es Meng Hao, n’est-ce pas? Aides-moi, Elève Meng! Aides-moi! » C’était un adolescent. Dès qu’il vit Meng Hao, il exprima la surprise et le bonheur, ayant trouvé soudain l’espoir dans une situation désespérée.
« Wang Youcai (5) ? » Les yeux de Meng Hao grandissaient alors qu’il regardait le jeune homme. Il était le fils de l’oncle Wang, qui possédait la menuiserie en ville. « Comment as-tu fini ici? »
Meng Hao regarda la crevasse. La falaise elle-même était assez raide, et il semblait impossible de descendre. La moindre négligence ferait chuter le grimpeur dans la rivière.
Compte tenu de la rapidité avec laquelle la rivière coulait, si vous y tombiez, les chances de mourir étaient d’environ quatre-vingt-dix pour cent.
« Ce n’est pas seulement moi, il y a d’autres personnes des villes voisines », dit Wang Youcai. « Nous sommes tous bloqués ici. Frère Meng, ne parlons pas, s’il te plaît, aides-nous à sortir. » Peut-être qu’il se tenait accroché à la crevasse depuis trop longtemps. Ses mains saisissaient l’air et, si ce ne fut grâce ses camarades qui le tenaient par la chemise, il aurait glissé et tombé de la falaise. Son visage pâlissait de peur.
Meng Hao réalisa le danger. Mais il avait escaladé la montagne tout seul aujourd’hui et n’avait pas de corde. Comment pourrait-il sauver quelqu’un? À cet instant, il se retourna et se rendit compte que la montagne était couverte de lianes de rotin.
Aussi fragile qu’il était, il lui fallut deux heures pour trouver une liane en rotin assez longue. En respirant lourdement, il traîna le rotin jusqu’à la falaise. En appelant Wang, il se pencha et descendit la liane de rotin le long de la falaise.
« Tu ne m’as toujours pas dit comment tu en es arrivé là », dit Meng Hao en descendant la liane.
« En volant! » Ce n’était pas Wang Youcai qui parlait, mais un autre jeune homme qui sorti son corps hors de la crevasse à côté de lui. Ce garçon avait l’air fougueux et intelligent, et parlait avec une voix forte.
« N’importe quoi! Vous pouvez voler? » Se moquait Meng Hao en tirant sur la liane de rotin. « Si vous pouvez voler jusqu’ici, alors pourquoi ne pas repartir en volant ? »
« N’écoutes pas ses bêtises », dit Wang Youcai, clairement inquiet que Meng Hao ne descende pas la liane de rotin.
« Nous avons été capturés par une femme volante. Elle a dit qu’elle nous emmènerait dans une Secte pour y être serviteurs. »
« D’autres balivernes ? » Dit Meng Hao avec dédain.
« Seuls les Immortels des légendes peuvent faire cela. Qui y croit ? »
Dans les livres qu’il avait lus, il y avait des histoires de personnes qui devinrent riches après avoir rencontré des Immortels, mais tout cela était tout simplement un mensonge.
Au moment où le rotin atteignit la crevasse, Wang l’attrapa. Mais alors, Meng Hao senti soudainement un vent froid derrière son dos. Par la température autour de lui, il lui semblait que l’hiver était revenu. Il frissonna. Il se retourna lentement pour regarder derrière lui, puis cria et s’avança dans le vide, commençant à tomber de la falaise.
Il avait vu une femme dans une longue robe d’argent au visage pâle, debout, le regardant fixement. Il était impossible de dire son âge. Elle était extrêmement belle, mais rayonnait une froideur qui donnait l’impression qu’elle venait de sortir d’une tombe.
« Parfois, lorsque vous trouvez certaines choses avec certaines qualités, c’est juste le destin. »
Quand il entendit la voix, c’était comme si ses os s’entrechoquaient. Cette femme semblait posséder une sorte de pouvoir étrange, et quand Meng Hao la regarda dans les yeux, tout son corps se glaça, comme si elle pouvait voir à travers lui. Comme s’il ne pouvait rien lui cacher.
Ses paroles flottaient toujours dans l’air, elle remua sa large manche, et tout à coup, une rafale de vent verdâtre prit Meng Hao. Il descendit la falaise en volant avec elle. Son esprit se vida.
Lorsqu’ils atteignirent la crevasse, la femme fit un signe de la main et le jeta à l’intérieur. Quant à elle, elle cessa de bouger, tout comme le vent verdâtre. Wang et ses trois amis se hâtèrent de reculer avec effroi.
La femme était là, sans dire un mot. Elle leva la tête et jeta un coup d’œil sur la liane de rotin.
Meng Hao était si nerveux qu’il commençait à trembler. Il se leva, regardant autour rapidement. La crevasse n’était pas spacieuse et était en fait assez étroite. Même avec seulement quelques personnes à l’intérieur, il n’y avait pas beaucoup de place.
Ses yeux s’arrêtèrent sur Wang et les deux autres jeunes hommes. L’un était du genre habile; L’autre était propre et enrobé. Les deux frissonnaient, semblant pouvoir crier de peur à tout moment.
« Il me manquait une personne », dit la femme au visage pale. Maintenant, elle regardait Meng Hao au lieu du rotin.
« Je vais vous mettre avec eux. »
« Qui êtes-vous ? » Demanda Meng Hao, cachant sa peur.
Il était instruit et avait une forte personnalité. En dépit d’avoir peur, il se contrôla et ne paniqua pas. La femme ne dit rien. Elle leva la main droite en l’agitant, et le vent vert apparut à nouveau. Il souleva tous les jeunes hommes, et ils volèrent hors de la grotte avec la femme, filant dans le ciel. Ils disparurent. Il ne restait derrière que le mont Daqing. Il était là, droit et majestueux, se fondant dans l’obscurité du crépuscule.
Le sang s’était retiré du visage de Meng Hao. Il pouvait se voir dans le vent vert, traversant le ciel. Alors qu’il volait au-dessus du sol, le vent soufflait dans sa bouche, l’empêchant de respirer. Un mot résonnait dans sa tête.
« Immortels? »
Il retint sa respiration le temps qu’il fallait normalement pour respirer dix fois, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir. Puis il tomba dans les pommes.
Quand il ouvrit les yeux, il constata qu’ils avaient atterri sur une plate-forme pavée de pierres vertes, à mi-hauteur d’une montagne. Des montagnes ondoyantes les entouraient. Des nuages et du brouillard dérivaient; Ce n’était certainement pas le monde mortel. Les beaux sommets des montagnes environnantes avaient l’air très étranges.
Wang et les autres jeunes hommes se réveillèrent, effrayés et frissonnants. Ils regardaient le dos de la femme.
Debout devant elle, deux membres du clan portaient de longues robes vertes. Ils semblaient avoir la vingtaine. Ils avaient des yeux enfoncés avec des pupilles vertes inspirant la peur.
« Excellent travail, Sœur Xu », déclara un des hommes, la voix flatteuse.
« Vous avez trouvé quatre jeunes bébés talentueux ».
« Emmenez-les au quartier des serviteurs », dit la femme, le visage froid, sans même regarder Meng Hao et les autres.
Tout à coup, tout son corps se transforma. Elle devint un arc-en-ciel et disparu ensuite dans les montagnes.
À ce moment-là, Meng Hao avait retrouvé son sang-froid. Il regarda, engourdi, l’endroit où la femme avait disparu. Une expression qu’il n’avait pas eu depuis seize ans naissait sur son visage. Son sang bouillait.
« Des serviteurs? » Pensa-t-il. « Si le travail est pour les Immortels, le salaire doit être bon. » Maintenant qu’il savait que les gens ne voulaient pas les tuer, il fit un pas en avant.
« Sœur Xu a atteint le septième niveau de Condensation de Qi », déplora le second disciple.
« Le prêtre de la Secte lui a accordé le fanion ‘vent’, ce qui signifie que, même si elle n’a pas atteint l’étape de Renforcement des Bases, elle peut toujours voler ». Il regarda Meng Hao et les autres personnes présentes avec arrogance.
« Vous et vous », dit-il en montrant Wang et le jeune homme habile.
« Suivez-moi aux Quartiers des Serviteurs du Sud ».
« Quel est cet endroit? » Demanda Wang, sa voix et son corps tremblaient alors que l’Immortel le montrait du doigt.
« La Secte de la Reliance ».
- L’état de Zhao porte le nom de l’état historique de Zhao
- Le Grand Tang est nommé d’après la dynastie historique des Tang
- Chang’an est nommé d’après la ville chinoise historique Chang’an
- Le nom de Meng Hao en chinois est 孟浩 (mèng hào) – Meng est un prénom. Hao signifie « grand » ou « beaucoup »
- Le nom de Wang Youcai en chinois est 王有才 (wáng yǒu cái) – Wang est un nom de famille commun. Youcai signifie « avoir du talent ou de la capacité »