Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 1098 : Celle qui veillait
Chapitre 1097 : Amis et vieille connaissance Menu Chapitre 1099 : Je vous aime bien, je vous aime tous. 

Une fois les soldats dispersés, le vieil homme retourna dans le train. Foudre entra dans la cabine par la fenêtre arrière et atterrit discrètement dans le compartiment.  

Le vieillard se tenait devant le tableau de bord, pétrifié et silencieux comme une statue, observant quelque chose dans sa main. 

Foudre le regardait de dos, solitaire. Elle aurait voulu le consoler mais ne trouvait pas les mots. Ce n’est que lorsqu’elle toucha les persiennes entr’ouvertes qu’il l’aperçut enfin.  

– « Ah, vous êtes la jeune fille de l’autre jour… »  Dit le vieil homme, surpris, en clignant des yeux.  

– « Je m’appelle Foudre », répondit la sorcière en faisant un pas en arrière. « Veuillez m’excuser, je… » 

– « Je vois, vous êtes venue me réconforter, pas vrai ? Rassurez-vous, je ne suis pas encore si vieux. Je n’ai pas besoin qu’une jeune fille vienne me consoler. Pour être honnête, c’est un peu gênant. Mais c’est bien pratique de pouvoir vous rendre où vous voulez. »  

Constatant que l’homme n’était pas aussi atterré qu’il n’y paraissait, Foudre se sentit un peu soulagée. 

– « La prochaine fois », dit-elle, « je frapperai avant d’entrer. » 

– « Je ne vous blâme pas, mon enfant », dit le vieil homme en décrochant du mur une table pliante qu’il essuya avec sa manche. « Venez-vous asseoir, je vais nous préparer une tasse de thé. C’est la seule chose que je puisse offrir à mes invités. » 

– « Merci… », dit Foudre en s’asseyant.  

Sur le tableau de bord se trouvait une carte d’identité de la Cité Sans Hiver. 

– « Je suis Brucher. Si vous préférez, vous pouvez m’appeler par le surnom que me donne le personnel du train : Monsieur Le Hurleur. »  Le vieil homme posa une tasse de thé chaud sur la table et demanda : « Avez-vous assisté au mémorial ? »

Foudre acquiesça puis secoua la tête. 

– « Je m’y suis seulement arrêtée quelques minutes… » 

– « Vous n’avez donc pas perdu d’amis, c’est une bonne chose. » 

Foudre saisit sa tasse :

– « Votre fils… » 

– « C’était mon troisième fils, Robert. Il est décédé lorsque l’ennemi a tenté de prendre possession du poste d’artillerie », répondit Brucher. « Le Commandant m’a dit qu’il avait été très courageux. »  

– « C’est vrai », murmura Foudre qui avait entendu parler de la bataille par Sylvie. Il en avait fallu du courage pour attaquer les Diables sans le soutien des armes à feu ni des Sorcières du Châtiment Divin.

– « De mes quatre fils, le troisième était le plus timide. Lorsqu’il travaillait à la mine, quelle qu’ait été la sévérité du contremaître, il ne s’est jamais défendu et se contentait de venir m’en parler en pleurant », soupira le vieux chef de train. « Vous devez vous demander pourquoi je n’ai pas l’air si triste, n’est-ce pas ? »  

– « Non je… » Balbutia la jeune fille, à court de mots.  

– « Ne vous inquiétez pas », la réconforta le vieil homme. « J’ai toujours su que cela finirait par arriver… mais un jour, mes trois fils m’ont dit quelque chose… » 

– « Et qu’ont-ils dit ? »

– « Qu’ils voulaient défendre la Cité Sans Hiver et tout ce qu’ils avaient gagné dans leur ville natale par leur travail acharné. » Le vieil homme but une gorgée de thé et poursuivit : « Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas compris sur le moment et leur ai demandé pourquoi il fallait que ce soit eux plutôt que d’autres. »

Foudre se posait exactement la même question. 

Comme s’il avait lu dans ses pensée, Brucher répondit : 

– « D’après eux, les autres avaient déjà fait leur part de sacrifices. Alors qu’ils n’étaient encore que des miliciens, beaucoup ont été tués en combattant les bêtes démoniaques. Beaucoup aussi sont morts en combattant le Duc Ryan et l’Église. Si tout le monde comptait sur les autres, nous travaillerions encore à la mine et vivrions comme des animaux », dit le vieil homme. « Il n’y a pas de guerre sans verser de sang. À chacun son tour. Si personne ne fait le pas, nous serons à la merci de nos ennemis, m’ont-ils expliqué.  

– « J’ignore si mes trois fils avaient raison mais ce que je sais, c’est qu’ils ont fait leur choix. » Il prit une profonde inspiration et poursuivit : « C’étaient des adultes et ils savaient ce qu’ils faisaient. Cela me suffit. À la différence de mon aîné, décédé des suites d’un refroidissement, l’armée se souviendra à jamais de mon troisième fils.  Pourquoi devrais-je m’attrister ? » 

Foudre se souvint alors de ce que le chef de train lui avait dit cette fameuse nuit : « Ils étaient aussi faibles et frêles que des souris, mais après avoir rejoint l’armée, ils ont beaucoup changé C’est de là que vient ma confiance en la Première Armée… »  

« C’est donc ça », pensa-t-elle.  

– « Au fait, je dois vous remercier. » 

– « Moi ? » S’exclama Foudre, confuse. 

– « Oui », répondit le vieil homme en souriant. « Si vous ne m’aviez pas prévenu aussi rapidement, nous aurions subi de plus grandes pertes. À votre manière, vous avez protégé la Première Armée et mon autre fils. Je pensais que je ne vous reverrais probablement jamais et voilà que vous surgissez comme ça, derrière moi. Je suis ravi de pouvoir vous exprimer personnellement ma gratitude. »  

Son thé terminé, Foudre fit ses adieux à Brucher.  

Alors qu’elle quittait le train, elle vit, à travers la fenêtre, le vieil homme revenir au tableau de bord, saisir sa carte d’identité et s’enfouir sa tête entre ses mains.

Lorsque Foudre revint aux quartiers résidentiels, Maggie, qui planait dans les airs, se précipita sur elle et la serra à lui briser les côtes.  

– « Où étiez-vous passée, Goo ? Pourquoi avez-vous mis tout ce temps ? Avez-vous oublié quel jour nous sommes, Goo ? »  

– « Euh… et quel jour sommes-nous ? » 

– « C’est aujourd’hui que Loélia quitte l’hôpital! » S’exclama Maggie en se posant sur sa tête.  « Dépêchons-nous, Goo! » 

– « Ah… d’accord, d’accord. Calmez-vous », répondit Foudre. Elle stabilisa le pigeon qui vacillait et fila vers le centre du camp. La Station de la Tour n ° 1 avait subi d’importants changements depuis l’attaque de nuit. Toutes les installations, y compris la caserne et l’hôpital, avaient été relogées dans les souterrains, à l’exception de la plateforme, du chantier et de la tour de guet. De cette façon, ils pouvaient étendre la ligne de défense jusqu’à la ceinture extérieure du camp tout en surveillant l’intérieur. Si jamais les Diables venaient à réitérer, ils seraient en mesure de minimiser les conséquences de l’offensive.  

Très vie, Foudre et Maggie aperçurent la jeune femme-loup. 

– « Hey! » S’écria Loélia en secouant ses oreilles. « Voilà un moment que nous ne nous sommes vues! »  

– « Cela ne fait qu’une semaine », répondit Foudre, soulagée de voir qu’elle avait retrouvé le moral. En effet, elle était très inquiète car d’après Maggie, Loélia était presque morte lorsqu’on l’avait transportée à l’hôpital. 

– « Le temps m’a paru si long… C’est probablement parce que je dormais toute la journée », répondit Loélia en s’étirant. « D’après Naela, je devrais rester encore une semaine mais dans ce cas, je n’aurais plus eu besoin de ses soins. » 

Selon les survivantes de Taquila, les sorcières toléraient généralement mieux les effets secondaires des fougères du sommeil que les gens ordinaires. Pour préserver le pouvoir magique de Naela, elles se mettaient généralement en sommeil pour recevoir ses soins. 

– « Tout comme Cendres, vous avez une capacité incroyable d’auto guérison, Goo », souligna Maggie en battant des ailes.

– « Euh… Après avoir parlé à Mlle Andrea, je suis certaine qu’il n’y a pas de quoi s’en vanter », murmura Loélia d’une voix étouffée.

– « Goo ? » 

– « Non, rien », murmura la jeune femme-loup. Elle se dirigea vers Foudre et la souleva dans ses bras.  

– « Hé mais… que faites-vous ? Reposez-moi! » S’écria la sorcière, abasourdie. « On nous regarde! »  

– « Sylvie m’a raconté tout ce que vous avez fait. »

– « Je… »

– « Vous voyez ? Si vous le voulez de toutes vos forces, vous en êtes capable », dit Loélia en pressant Foudre contre sa poitrine. « Je reconnais bien là notre capitaine. » 

Sentant une douce chaleur se répandre en elle, Foudre cessa de se débattre. Après un moment de silence, elle murmura : 

– « Il n’empêche que je suis une peureuse. » 

– « Le fait que vous l’admettiez indique que vous avez déjà progressé. » Loélia reposa Foudre et ajouta : « Vous n’avez plus l’intention de nous quitter, n’est-ce pas ? »

Foudre regarda Maggie et hocha doucement la tête :  

– « Non. »

Alors qu’elle s’engageait, elle sentit un lourd fardeau peser sur ses épaules. Pourtant, elle n’avait pas peur. Elle éprouvait même une sorte de sentiment de sécurité.

– « Goo ? » Demanda Maggie stupéfaite, la tête penchée.  « De quoi parlez-vous, Goo ? » 

– « Nous discutons de la manière de fêter l’évènement », répondit Loélia en se redressant. « Puisque nous sommes toutes saines et sauves, pourquoi ne pas aller prendre un verre ? »  

– « Oui, fêtons cela! Fêtons cela, Goo!! » Approuva Maggie avec enthousiasme. 

– « Hey, une minute… » Dit Foudre, hésitante. « Je suis de patrouille au camp ce soir. » 

– « Ce n’est pas grave. Vous fournirez les boissons et nous les boirons pour vous », répondit Loélia, la queue en l’air. « N’est-ce pas là ce qu’un capitaine doit faire pour ses troupes ? »

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