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Histoire 14 : Pourquoi moi ? Partie 3
Histoire 14: Pourquoi moi ? Partie 2 Menu Histoire 15: Code K, Partie 1

~3~

Je m’étais arrêté sur mes pas.

« As-tu pensé à quelque chose ? Il n’y a pas eu de problème avec l’extraction de l’ovule mais nous avons découvert, après l’avoir fécondé, que les cellules se détérioraient trop rapidement. Nous avons pris des mesures pour le sauver, mais cela causerait une difformité chez le fœtus. Il n’y a probablement plus d’espoir pour les humains, mais il y a une dernière solution. »

« Qu’est-ce que c’est ? », avais-je dit tout en continuant à siroter mon café.

« Je t’ai fait venir pour voir ce qu’on vient de trouver. Sujet d’essai numéro un. »

« Sujet d’essai ? Numéro un ? », avais-je marmonné avant de le suivre plus loin.

« Nous avons été choqués de le trouver, mais c’est le dernier espoir de l’humanité. »

J’avais hoché la tête, il avait piqué mon intérêt.

Peut-être un hermaphrodite ?

« Pensez-vous qu’une personne normale puisse s’évader de cette prison, Xiaowei ? », me demanda le professeur.

J’avais regardé autour de moi.

« Comment est-ce possible ? »

« Tu te trompes. Quelqu’un a réussi à le faire deux fois. »

« Deux fois ? Pas possible… »

« Deux fois. Avec succès. C’est la deuxième fois qu’il le fait et se fait arrêter. Il a été confiné dans une pièce isolée. »

En chemin, j’avais remarqué que les criminels portaient des vêtements rayés et étaient emprisonnés dans des unités individuelles.

Plus loin, après avoir franchi une porte, les criminels étaient vêtus d’orange.

Encore une autre porte et il n’y avait que dix personnes de plus dans cette zone.

Des uniformes rouge sang.

« Les couleurs représentent-elles la gravité de leurs crimes ? »

« Tu as une bonne capacité d’observation, mais j’ai entendu dire que ces uniformes rouge sang étaient blancs à l’origine. Ils se sont tellement battus et mutilés que les vêtements étaient tachés de rouge. »

J’avais hoché la tête.

La dernière porte s’était ouverte.

Le couloir était d’une blancheur impeccable.

Les murs de la pièce étaient en verre.

Au centre de la pièce, il y avait un homme qui faisait des pompes.

Il n’agissait pas du tout secrètement.

J’avais frappé sur le mur de verre.

« Pourquoi du verre ? »

« Ne sous-estime pas ça. C’est du verre renforcé. C’est le type de verre utilisé lors des discours du président. Même le laser ne peut pas le percer. »

« C’est donc notre sujet d’essai ? Il ressemble à un être humain normal. »

« Laisses-moi te raconter son passé. Il a d’abord été arrêté pour un délit mineur, un vol de voitures. Il a donc porté l’uniforme rayé au début. Et puis au bout de deux semaines il s’est échappé. »

« Comment est-ce possible ? », demandais-je curieusement.

« Il a tué trois policiers en un instant avant de s’enfuir. »

« Personne ne lui a tiré dessus ? »

« C’était la nuit et il y avait du brouillard. »

« Les armes n’ont pas d’imagerie thermique ? »

« C’est pour te dire à quel point il est intelligent. D’abord, il a placé la couverture dans l’évier des toilettes. Il l’a ensuite drapé et est parti. La couverture froide et humide absorbait la chaleur de son corps, le rendant invisible dans le brouillard.”

« Alors comment s’est-il fait prendre ? »

« Il tentait de tuer quelqu’un quand il a été arrêté et envoyé directement dans la salle orange. Ce n’est qu’en y regardant de plus près qu’ils se sont rendu compte que c’était le même homme qui avait tué huit personnes pour s’échapper et treize autres quand il était sorti pendant un mois. »

« Oh mon Dieu, treize autres ? », avais-je dit, étonné.

Le meurtre était le crime le plus grave puisque la population humaine n’était plus renouvelable, ce qui expliquait aussi pourquoi la peine de mort n’était plus pratiquée. Nous ne pouvions pas nous permettre de perdre d’autres êtres humains aussi facilement.

« Que s’est-il passé ensuite ? Il a encore essayé, n’est-ce pas ? », avais-je demandé.

« Oui, ça a secoué toute la prison. »

« Comment a-t-il fait la deuxième fois ? »

« En un mois, il a déclenché une mutinerie en interne et a tué le gardien de prison en charge avant de le cacher dans le placard. Il s’est alors déguisé et a marché droit devant la porte. »

« C’est peu probable et ridicule », avais-je commenté.

« Alors maintenant, il est enfermé seul. Lorsqu’on lui a demandé s’il avait un complice, il a répondu par l’affirmative, mais ceux qui le connaissaient dans la prison avaient répondu qu’il travaillait seul », avait poursuivi le professeur.

« Pourquoi le complice avouerait-il ? »

« C’est ce que tout le monde pensait au début, mais ensuite il a commencé à énumérer des noms et la dernière personne était le garde qu’il avait tué. En fait, tous les complices avaient été assassinés par lui. »

« Quoi ? »

J’étais complètement confus.

« La prison a appelé un psychologue et le psychologue a dit qu’il avait des complices parce qu’il avait seize personnalités. Ils étaient tous ses complices dans le crime. »

« Oh mon Dieu, c’est incroyable », m’écriais-je.

« Et maintenant nous avons besoin de lui pour sauver l’humanité. »

« Pourquoi lui ? »

Le professeur et moi étions dans la pièce la plus intime.

Devant nous se trouvait le criminel qui avait tué quinze personnes et qui avait seize personnalités criminelles.

Il nous avait regardé très calmement.

Il savait probablement qu’il ne pouvait pas nous faire de mal à cause de ce verre renforcé.

Le professeur avait dit au garde à côté de nous :

« Faite-lui une anesthésie, voici l’autorisation. »

Le garde avait ouvert la porte de l’écluse et du gaz vert avait été pulvérisé dans l’unité du criminel.

Il s’était couvert le nez et avait essayé d’éviter le gaz. Il avait même pris une tasse sur la table, mouillé sa couverture et s’en était couvert la bouche et le nez.

Il s’était collé près du sol pour réduire la quantité de gaz qu’il prenait.

Je l’avais regardé en méditant sur les paroles du professeur.

Il était en effet trop dangereux.

Je l’avais vu perdre lentement le combat et s’effondrer au sol.

Le professeur m’a pointé du doigt.

« Ramenez-le à notre laboratoire. »

« Professeur, est-ce sans danger ? », dis-je en paniquant.

Le gardien rassura :

« Même un éléphant serait assommé pour au moins 24 heures. Un humain va se sentir complètement engourdi pendant au moins trois jours, alors ne vous inquiètez pas. Si tu es inquiet, je t’injecterai un sédatif. »

J’hochai la tête sans hésitation.

Le garde ouvrit la porte et sortit une seringue.

Alors qu’il se penchait pour administrer la drogue, le criminel avait utilisé sa couverture pour couvrir le visage du gardien.

Avant que quelqu’un ne puisse comprendre la situation, il avait déjà tordu le cou du garde.

A cet instant, j’avais appuyé sur l’interrupteur de la porte.

Je l’avais frappé à plusieurs reprises, pour être précis, en espérant qu’elle se refermerait plus vite.

Cependant, le criminel s’était jeté sur moi et m’avait attrapé le cou.

Les autres gardes avaient levé leurs armes et le criminel m’avait immédiatement tiré devant lui et m’avait utilisé comme bouclier.

J’avais vu que le sédatif était déjà à moitié inséré dans sa jambe.

Je lui avais rapidement injecté le reste du produit.

Il s’est effondré presque instantanément.

Il semblait avoir perdu son âme à ce moment-là.

Caché derrière un garde, le professeur dit :

« Bien joué, Xiaowei. Faites-le sortir. »

Impuissant, j’avais secoué la tête avant de me calmer et de le porter.

Une semaine plus tard, au laboratoire souterrain du Continent B.

J’avais reçu une invitation pour participer à la dernière étape de l’expérience.

C’était le même verre renforcé.

Le criminel était enfermé dans un petit contenant.

Ses bras et ses jambes avaient déjà été coupés et il ne pouvait que bouger son cou.

« Pourquoi ? », avais-je demandé, en regardant le professeur.

« Pour qu’il ne puisse pas bouger autant et qu’il consomme moins d’énergie physique. Cela réduira la vitesse de détérioration des organes et aidera le projet Deep Blue. »

« Le projet Deep Blue ? », répétai-je.

« Nous ne pouvons pas aider l’humanité entière à vivre éternellement, mais nous avons la technologie pour le laisser vivre éternellement. »

« Tu le laisses vivre pour toujours ? », dis-je tout en montrant du doigt le criminel.

« C’est vrai. La deuxième étape du projet Deep Blue consiste à simuler un monde humain et un bouton qui active une ogive nucléaire. Ensuite, nous lui ferons mettre l’équipement VR et laisserons au moins un de ses deux personnages être convaincu que le bouton a été enfoncé », avait expliqué le professeur.

J’avais réfléchi à la logique de lui faire croire qu’il avait tué le monde entier.

Il avait donc possédé toutes les personnalités du monde.

« Mais lui est-il possible d’avoir autant de personnalités ? »

J’avais posé des questions.

Tout le monde m’avait regardé en état de choc.

« Nous ne savons pas si cela réussira, mais le cerveau humain a un potentiel illimité, répondit le professeur. »

« Est-ce le dernier espoir de l’humanité ? Avoir des personnalités illimitées dans l’esprit peut être considéré comme une continuation de l’humanité ? »

« Scientifiquement parlant, parce qu’il est humain, les personnages dans sa tête sont aussi humains. Le bouton d’activation est juste devant nous. Le président était censé faire pression, mais comme il n’était ni pour ni contre ce projet, nous avons décidé de trouver quelqu’un d’autre pour le faire. Je vous présente cette chance. »

« Pourquoi moi ? », avais-je demandé.

« Parce que rien ne vaut la destruction de l’humanité pour de vrai. Tu es le candidat le plus approprié pour commettre ce péché. »

Le professeur avait posé ma main sur le bouton.

Je l’avais appuyé doucement.

En haut, les explosions semblaient incessantes.

« Est-ce un vrai bouton d’ogive nucléaire ? », avais-je demandé.

Tout le monde commençait déjà à se suicider.

Attendez une minute.

Au moins une personnalité pour croire qu’il a détruit le monde.

Au moins une personnalité pour croire qu’il a détruit le monde.

Au moins une personnalité pour croire qu’il a détruit le monde.

J’avais fermé les yeux, mon esprit était pris de vertige.

Je les avais ouverts.

J’étais plongé dans une boîte de Pétri bleu azur, mes membres avaient été sectionnés.

Le laboratoire devant mes yeux était déjà rempli de poussière.

J’avais aussi vu quelques squelettes. Ils étaient probablement morts depuis un certain temps maintenant.

Il semblerait donc que ce rêve s’était une fois de plus réalisé. Qui devrait avoir le point de vue de la première personne cette fois-ci ? On dirait que tout le monde avait eu son tour. C’était si difficile de faire un choix.

La musique me remplissait les oreilles.

Certains sont debout à la gare, en train de chercher au milieu des déchets,

certains marchent sur le trottoir vers leur destin,

certains cuisinent froidement dans la cuisine,

certains se disputent aux deux extrémités du lit.

Quand vous regardez ces gens, remarquez-vous vraiment une différence entre eux et vous ?

Ressentez-vous parfois leur douleur ?

Peut-être que ces gens oeuvraient différemment vers le même but,

peut-être que nous sommes tous ensemble dans ce…

(NdT : Si quelqu’un ne comprend pas l’histoire, je suis à peu près sûr que le type que nous suivons depuis le début est le meurtrier et l’une des personnalités du type qui s’échappait sans cesse de la prison … Le narrateur choisit donc la perspective / le personnage à partir duquel il doit raconter son histoire. Ce n’est qu’un de ses récits… sur la façon dont il a fini par devenir le seul survivant de l’humanité.)



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