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Histoire 10 : Mers et montagnes III, (Partie 3) : Poussière de diamant
Histoire 10 : Mers et montagnes II,(Partie 2) : TaoTie Menu Histoire 11: Longévité, Partie 1

Je me suis réveillé dans une pièce qui sentait l’encens.

Mon Maître et l’ancien se tenaient à côté du lit sur lequel j’étais allongé.

« Suis-je de retour ? »

« Tu es réveillé ! »

« Où est la bague ? »

« A ton doigt, pourquoi cela ? », me demanda l’ancien.

Je levais ma main gauche, elle était bien là, sur mon index.

J’étais pourtant sûr à cent pour cent de l’avoir tenu dans ma paume.

Tao Tie avait dit que c’était une chose vivante ? S’était-elle donc attachée à mon doigt ?

« Tu me l’as mise sur mon doigt, ancien ? »

Secouant la tête, il dit :

« C’est bien que tu sois de retour. Dis-moi, qu’y a-t-il à l’intérieur ? »

Je savais qu’il ne fallait pas répondre honnêtement à sa question.

« Il faisait sombre et c’était très sale. Il y avait aussi une forte puanteur. »

« Vu les ordures qu’il ramasse, c’est logique. Ça a dû être dur pour toi. Passe-moi la bague. Le couple est sur le point d’arriver. Je vais la leur rendre. »

J’avais hoché la tête.

« Je la leur rendrai quand ils arriveront. »

« Entendu, je ne te volerai pas ton mérite. »

L’ancien sourit et quitta la pièce avec le Maître.

Ils m’avaient laissé seul, j’en profitais pour contempler la bague.

Etait-ce une chose vivante ?

J’avais enlevé la bague et je la regardais de plus près.

Mais peu importe la manière dont je la regardais, ce n’était qu’une bague.

J’avais placé une tasse sur la table, j’y versais du thé et j’y mis l’anneau.

Je vais te noyer.

Mais quelque chose d’étrange se produisit. L’anneau commença à se tortiller.

La bague se transforma subitement en une créature semblable à un ver, les pierres précieuses lui servant d’yeux

Le ver sortit de la tasse et me fixa de ses yeux perçants.

Oh mon Dieu, un contact visuel.

Le ver s’était transformé en bague.

Quelle étrange créature.

Pourquoi existait-t-elle ? Quel était son but ?

Je n’en avais aucune idée.

C’était vraiment absurde.

J’avais repris la bague.

J’entendit des voix familières. Le couple était de retour.

J’avais regardé le ciel par la fenêtre, puis l’horloge sur le mur.

Celle-ci indiquait 1:30.

Je m’étais accroché à la bague tout en sortant de la pièce.

Le couple était heureux d’apprendre la bonne nouvelle.

Je m’approchai d’eux lentement.

« Rends vite la bague, Junior. »

J’hochai la tête tout en contemplant l’anneau immobile.

Seul le vieux Tao et moi savions que c’était un ver.

Sachant qu’il ne servait à rien de partager ce que je savais, j’avais étendu la paume de ma main.

« La voici. Ne revenez plus si vous la perdez. »

La femme s’était levée et s’était approchée.

Prenant la bague, elle avait rajouté : « Oui, c’est ma bague. »

J’avais des suspicions sur ce couple.

« Où avez-vous eu cette bague ? »

« Pourquoi ? », demanda-t-elle de manière prudente.

« Je trouvais simplement qu’elle était très jolie. J’ai une petite amie et je serais intéressé de lui en acheter une. »

L’ancien ouvrit soudainement la bouche pour objecter, il savait que je venais de mentir.

Je m’étais retourné. Je lui avais fait un clin d’œil.

L’ancien garda le silence.

« Tu as bon goût, petit bonhomme. Je l’ai achetée dans la bijouterie du vieux Chen, situé dans la partie ouest de la ville. Mais ce n’est pas bon marché, peux-tu te le permettre ? », demanda l’homme avec arrogance.

« La partie occidentale de la ville ? La bijouterie du vieux Chen ? », je m’étais fait une note mentale.

Après avoir vérifié une fois de plus la bague, le couple était reparti heureux.

L’ancien s’était lentement approché de moi.

« Qu’est-ce qui se passe ? Tu aimes vraiment cette bague ? Faut dire qu’elle est vraiment très jolie. »

J’avais souri.

« Ce n’est pas pour ça. Il y a quelque chose d’étrange dans cette bague. »

« Quelque chose d’étrange ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Es-tu libre cet après-midi ? », avais-je demandé.

« Oui, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Viens avec moi à la bijouterie du vieux Chen. »

« Laisse-moi me changer. »

« Ce n’est pas nécessaire. Garde cette robe. »

« Pourquoi ? », me demanda-t-il, perplexe.

« Tu n’as pas besoin de le savoir, écoute-moi. »

« D’accord », dit-il, se grattant la tête avec confusion.

J’avais attrapé le miroir sur la table et je l’avais nettoyé avec un chiffon.

Nous avions quitté la gare et nous nous étions dirigés vers la partie ouest de la ville, vêtus de nos robes.

J’avais été surpris de voir la bijouterie du vieux Chen remplie de gens.

Il y avait toutes sortes de bijoux vifs et réalistes en exposition, les affaires devaient être ridiculement bonnes.

J’étais entré, mais Senior ne m’avait pas suivi.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Peux-tu me dire ce qui se passe exactement ? Ce ne sera pas bon si on entre habillés comme ça et qu’on fait fuir les clients. »

Tao, tao, tao, tao, dao, dao, dao, dao.

Il y avait un dicton ridicule qui se répandait parmi le peuple, et on regardait d’un mauvais œil les Taoïstes dans de nombreux endroits.

Et nous revêtions précisément nos robes taoïstes ce jour-là.

« Pourquoi avons-nous choisi cette voie, ancien ? »

« Afin de cultiver le cœur et de nourrir le caractère, et libérer notre cœur des désirs égoïstes ? Est-ce exact ? »

« Et s’il y avait un démon ? »

« Tuez-le et sauvez le peuple ? »

« Ce sont tes mots, pas les miens. »

Je l’avais fait entrer dans le magasin.

« Attends, quoi ? Il y a un démon ? »

L’ancien avait été choqué, mais heureusement, il n’avait pas battu en retraite.

Le patron s’occupait activement des clients à l’intérieur du magasin.

En nous voyant, son front s’était plissé et ses sourcils s’étaient froissés.

« Ces… D’où viennent ces taoïstes ? »

« Êtes-vous le patron ? », avais-je demandé.

« En effet, je suis bien le vieux Chen, le propriétaire de la bijouterie portant ce nom. Que me voulez-vous ? Venez-vous ici pour acheter de l’or ou des perles ? », dit-il en souriant.

J’avais fait quelques pas en avant et je m’étais arrêté juste avant lui.

Beaucoup de clients étaient déjà partis.

Tao tao tao tao, dao, dao, dao, dao.

Le vieux Chen serra les dents.

« Vous deux, les Taoïstes, vous feriez mieux d’acheter quelque chose. Regardez le nombre de clients que vous avez fait fuir. Ne pensez pas à partir avant d’avoir acheté quelque chose. »

L’ancien me tira par la manche.

Je lui avais jeté un regard significatif avant de hausser les épaules.

J’avais inspecté les bagues exposées.

Il y avait trois sections, et dix bagues par section. Elles étaient toutes uniques et agréables à regarder.

J’en avais montré une du doigt.

« Vous avez bon goût, jeune homme. C’est une bague 60 carats. 10 000 et ce sera bon. Non, je te fais une remise. Que dirais-tu de 8 800 ? »

« Sortez-la pour que je puisse mieux la voir. »

« C’est toi qui paies ? Je ne la retirerai que si c’est toi qui paies. »

« Oui », dis-je en souriant froidement.

Il sortit la bague de la vitrine tout en soupirant.

Comme il l’enveloppait dans un linge, il me dit :

« Prends seulement le linge et regardes bien. C’est une authentique bague 60 carats. Il y a même un certificat, alors ne t’inquiète pas. »

J’avais pris la bague.

« 60 carats pour 8 800 ? »

« C’est exact, 8 800. Vous pouvez vérifier les prix dans d’autres points de vente. Seul mon magasin vous proposera un tarif aussi bas. »

« Vous dites que c’est 60 carats pour 8 800 », répétai-je.

« Qu’est-ce que tu essaies de dire ? »

« 60 vers pour combien ? », avais-je demandé.

Les clients autour de nous se moquèrent.

« Est-ce de la folie taoïste ? »

« Escroc ? »

« Appelle les flics, patron. »

Le visage du patron était cendreux.

« Quels vers ? Redis-le encore une fois. »

« C’est combien pour 60 vers ? », demandai-je encore une fois avec fermeté.

Le vieux Chen soupira et demanda à la réceptionniste de faire sortir les clients, ne laissant que l’ancien et moi dans le magasin.

Senior sortit une épée en bois et s’y était accroché.

« Dites-moi. Comment l’avez-vous su ? », nous demanda le vieux Chen avec les dents serrées.

L’anneau présent dans ma main s’était librement tortillé et était tombé par terre.

Il s’était approché de plus en plus près de la vitrine.

Les yeux de l’aîné étaient grands ouverts à ce moment-là.

« Je ne sais pas grand-chose et j’aimerais que tu me le dises. »

« Vous n’êtes pas là pour me chercher des ennuis ? », demanda le vieux Chen.

« Non. J’aurais passé le mot si j’avais vraiment voulu te causer des ennuis. »

« C’est vrai. Mais alors, quel est ton but ? »

« Je suis juste intéressé par ton histoire. »

Il nous emmena dans l’arrière-cour de son magasin. Trois bancs en bois rouge et un pot de thé Tieguanyin de haute qualité nous attendaient.

Nous étions tous les trois assis face à face.

« Comment dois-je m’adresser à vous deux ? »

« Li Goudan », dis-je tout en le saluant.

« Chen Dadan », dit l’ancien tout en souriant.

« Oh ? Nous avons le même nom de famille », répondit le vieux Chen en souriant.

« C’est une coïncidence », poursuivit l’ancien tout en souriant bêtement.

« Nous sommes venus ici simplement pour entendre ton histoire et nous partirons peu de temps après. Nous n’avons aucune autre intention », lui dis-je pour le rassurer.

« Il y a 40 ans, ma famille pillait des tombes. Selon d’autres, mon grand-père et mon père ont profaner la tombe d’un homme riche. »

« La tombe d’un homme riche ? », avais-je demandé.

« Un homme bien connu qui est mort d’une mort violente à son 60e anniversaire. Personne ne savait qui était l’agresseur, mais après la magnifique inhumation, mon grand-père et mon père avaient posé les yeux sur sa tombe. »

« Et ensuite ? », avais-je insisté.

« Ce qu’ils ont vu était épouvantable. Et bien que les pilleurs de tombes aient surement un peu exagéré, ils dirent que les objets funéraires étaient tous vivants, ce qui n’était évidemment pas normal. »

« Vivants ? », répéta l’ancien, étonné.

Le vieux Chen leva la main et l’anneau et le pendentif de jade qu’il tenait dans sa main s’animèrent.

Ils se mirent à sautiller dans sa main.

« Je ne sais plus comment cela s’appelle, mais je crois que grand-père a nommé cette bague Poussière de Diamant. »

« Poussière de diamant ? C’est de la poussière de diamant ? »

Senior avait élevé la voix.

« Tu connais ça ? », demanda le vieux Chen.

« C’est le produit d’un ancien procédé d’affinage de l’or, tel qu’enregistré dans le Classique des montagnes et des mers. Il a une conscience, peut reconnaître son propriétaire et est souvent utilisé comme un objet funéraire pour le roi. C’est tout ce dont je me souviens. L’ancien manuscrit contenant ses informations a depuis longtemps été détruit », nous dit l’ancien.

« Avec beaucoup d’efforts, mon grand-père et mon père ont réussi à mettre la main sur ces 47 bagues en diamants et ces quatre paires de pendentifs en jade », ajouta le vieux Chen.

J’hochais la tête tout en observant la poussière de diamant qui sautait sur sa main.

« L’argent que je gagne vient de la vente de cette poussière de diamant. Je les vends à bas prix car les bagues chercheront par tous les moyens, à travers les conduites d’eau souterraines ou les poubelles, à revenir à mes côtés dès que les clients les enlèveront ou y prêteront peu attention. »

« C’est comme ça que tu gagnes de l’argent ? » avais-je demandé.

Wow.

Le couple avait acheté une poussière de diamant et avait visité la station de recyclage sans remarquer que l’anneau était tombé dans la poubelle.

La bague essayait de retourner dans la boutique du vieux Chen, mais elle était tombée dans l’estomac de Tao Tie en cours de route.

Le couple était ensuite venu frapper à notre porte.

C’était ainsi que les choses s’étaient déroulées.

Le vieux Chen sourit, sortant une carte noire de sa poche.

« Voici 100 000. S’il vous plaît, gardez mon secret. »

« On ne peut pas l’accepter », déclara aussitôt Senior.

« C’est une règle établie par mon grand-père. C’est pour les gens qui découvriraient notre secret. Après tout, l’amabilité rend riche. »

Senior était perdue.

« Que penses-tu de ça ? Vous pouvez lire le feng shui dans ma boutique et cet argent sera pour les frais de service ? »

Au moment où Senior était sur le point de parler, je lui avais marché sur le pied.

« Nous garderons l’argent et je vais vous en faire immédiatement une lecture. »

« C’est génial. Guide-moi, s’il te plaît », sourit joyeusement le vieux Chen.

J’avais accepté la carte noire, je m’étais promené dans le magasin et j’avais donné quelques conseils.

Senior et moi étions ensuite retournés au temple. Tout au long du voyage, je n’avais pas pu cacher mon visage souriant.



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