Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 942 : Un simple mortel
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– « Déjà ? Vous ne pouvez pas rester un peu plus longtemps ? » Demanda Rodolphe Quinn, en proie à des sentiments confus, à sa fille venue lui faire ses adieux, deux jours plus tard. « Otto et les autres auraient sans doute voulu passer un peu plus de temps avec vous eux aussi. »

– « Voilà longtemps que j’ai quitté la Cité Sans Hiver, des gens m’attendent là-bas », répondit-elle avec franchise. « C’est aujourd’hui que le nouveau règne prend effet au sein du Royaume de l’Aube, aussi, en leur qualité d’héritiers, je doute fort qu’ils passent leurs temps en réjouissances et aux jeux. J’ai revu mes amis, c’est l’essentiel. »  

« En effet, elle a bien changé », pensa le Comte. « Elle a mûri. »

– « Auriez-vous des suggestions à me faire quant aux prochaines négociations avec Graycastle ? »

– « Je ne connais pas grand-chose aux affaires du gouvernement. À la Cité Sans Hiver, ce ne sont pas des nobles qui s’en occupent mais des hommes libres ayant passé un examen. Je vous conseille d’en discuter avec Hill Fawkes. Il a toujours gardé contact avec la Région de l’Ouest. » Andrea marqua une courte pause : « Si vous voulez mon avis, ne commettez pas la même erreur qu’Alban. »

– « Je serais vraiment stupide si je m’entêtais à résister à Graycastle après avoir vu de mes yeux la puissance de Roland Wimbledon », répondit-il avec un sourire en coin.   

– « Il ne s’agit pas que de cela… », dit sa fille en secouant la tête. « La Bataille de la Divine Volonté approche et concerne le destin de toute l’humanité. Tout conflit interne entre nous ne ferait qu’accélérer notre destruction dans la mesure où ni Graycastle ni le Royaume de l’Aube ne pourraient survivre seuls à cette calamité. Vous savez mieux que moi ce qui pourrait être le plus bénéfique à nos familles. »  

– « Le plus important est de survivre », répondit Rodolphe qui comprenait parfaitement où sa fille voulait en venir.

– « Nos espoirs sont entièrement entre les mains du Roi Roland. Aussi, le seul conseil que je puisse vous donner est de maintenir l’ordre au sein du Royaume de l’Aube et de coopérer avec Graycastle afin que nous puissions surmonter la Bataille de la Divine Volonté. »

Le Comte hocha lentement la tête :

– « …Je comprends. »

Andrea s’apprêtait à partir lorsqu’il la retint :

– « Je… »

« Vous n’avez pas besoin de me regarder partir, vous avez encore beaucoup à faire aujourd’hui. Et ne vous inquiétez pas pour ma sécurité car je serai accompagnée par les Sorcières du Châtiment Divin », répondit-elle sans se retourner.

– « Je voulais seulement vous dire … Je suis désolé, ma chère fille. »

En prononçant ces paroles Rodolphe se sentit soudain beaucoup plus âgé, mais le cœur comme libéré d’un grand poids. Il aurait voulu lui dire tant de choses, comme le fait que s’il l’avait éloignée à l’époque, c’était certes pour le bien de sa famille mais également pour la protéger, ou encore combien il regrettait de ne pas en avoir discuté avec son épouse, que s’il pouvait revenir en arrière, il n’aurait probablement pas agi aussi durement et enfin, combien il avait été heureux d’apprendre par Otto qu’elle était toujours en vie et en bonne santé.  

Mais le mal était fait et quoiqu’il puisse dire, cela aurait l’air d’être une excuse. C’était le prix de sa décision. Andrea avait tant mûri qu’il devait désormais faire attention à son comportement face à elle.   

Le vieux comte ferma les yeux.

– « Bien… Je m’en vais à présent. »

Il écouta les pas de sa fille s’évanouir dans le lointain. Certes, il ne l’avait pas entendue l’appeler “Père” ainsi qu’il l’aurait tant souhaité, mais elle n’était cependant plus aussi froide et ne l’appelait plus simplement “Monseigneur le Comte”.

« C’est compréhensible », pensa-t-il.

Après tout, ce n’était qu’un adieu temporaire. Ils auraient la chance de se revoir un jour.

Le temps guérit toutes les blessures.

Il avait tant perdu suite à sa décision dix ans auparavant.

Mais Rodolphe Quinn était déterminé à utiliser le même temps pour se racheter.

Tandis que le navire quittait la Baie de la Vague Blanche et pénétrait dans la mer, Alban posa la carte qu’il tenait en mains et regarda par le hublot.

Ils suivaient l’une des principales routes commerciales menant au Port de la Vague Lumineuse du royaume de Wolfheart. De temps en temps, on pouvait voir des navires marchands entrer et sortir et des bateaux de pêcheurs s’approcher d’eux pour tenter de leur vendre du poisson et des légumes frais.

S’il était encore souverain, les navires qui l’entouraient seraient des galions à trois mâts arborant le drapeau Royal. Et s’il avait faim, ses servantes s’empresseraient de le servir.

Et tout ça par la faute de ces fichus traîtres!

Cela faisait une semaine qu’il avait été déchu de son trône et depuis, il ne cessait de penser au jour de son retour fatidique. S’il ne pouvait rien contre le Roi de Graycastle, jamais il ne laisserait les trois grandes familles profiter de sa ville et du fruit de leur rébellion.

Après mûre réflexion, Alban finit par choisir pour première escale le Fort aux Mille Lames du Royaume de Wolfheart, situé non loin des frontières du Royaume de l’Aube. Le bruit courait que son Seigneur avait des liens de sang avec des aristocrates de ce royaume. Il ne serait donc pas trop dur avec la famille Misra et surtout, compte tenu des relations qu’entretenaient les nobles des deux royaumes, ils pourraient facilement le contacter en cas de nécessité.    

Ces Seigneurs conspiraient sans cesse les uns contre les autres, mais au bout du compte, chacun ne se souciait que de ses propres avantages. Ils n’auraient donc pas de conflits d’intérêts avec lui du fait qu’il ne dirigeait plus la Cité de Lumière.

Par ailleurs, sa lignée pourrait leur être utile.  

Dans la perspective de prendre sa revanche, Alban décida de faire fi de sa contrariété. Le moment venu, il ferait payer chèrement tous ceux qui le sous-estimaient!

Cette pensée lui redonna du courage et il s’aperçut qu’il avait faim.

Il aurait bien aimé manger quelques fruits, car les navires empruntant cette route se feraient de plus en plus rares à mesures qu’ils s’éloigneraient des côtes du Royaume de l’Aube.

Or il venait d’entendre le bruit d’un bateau de pêche en train de s’amarrer au navire.

Alban tira donc sur la fine corde près de sa table et qui était reliée à une cloche à l’extérieur, destinée à appeler la femme de chambre.   

Cependant, rien ne se produisit.

Serait-il tombé aussi bas que même sa servante se permettait de la paresse ? C’était inconcevable! Une envie de meurtre lui vint.

Suite à sa négligence, elle pourrait servir d’exemple car ses partisans, outre les membres de la famille Misra et ses fidèles Chevaliers, avaient grand besoin d’une leçon.  Il se devait de leur faire comprendre que même sur un navire, ils devaient se comporter en sa présence comme ils le faisaient au palais.

Alban quitta la pièce. Dehors, il n’y avait plus personne, ni servantes, ni marins, ni gardes, ni esclaves. La cabine était étrangement silencieuse et l’on entendait que le bruit des vagues s’écrasant sur le navire.  

Soudain, il sentit une sueur froide lui couler dans le dos.  Il y avait là quelque chose d’anormal.

L’auraient-ils tous abandonnés ? Non… c’était impossible, car si les mercenaires et les domestiques avaient voulu partir, ses fidèles chevaliers formés par sa famille les en auraient empêchés.

L’ex souverain décida de monter jeter un œil sur le pont où il espérait trouver au moins quelques marins. Mais alors qu’il se retournait, il vit un poignard taché de sang pointé sur son cou, tenu par une femme extrêmement laide mais aux yeux brillants comme des étoiles.

Il était impossible qu’elle appartienne à l’équipage, sans quoi Alban l’aurait depuis longtemps remarquée.

– « Qui vous a envoyée, crapule ? Savez-vous au moins ce que vous faites ? Je suis le Roi de l’Aube, de la famille Misra… »

Soudain, il se tut. Il ne pouvait plus respirer, sa gorge étant obstruée par le sang.

Une douleur poignante partant de son cou s’étendit à sa poitrine et un courant glacé lui ôta toute force.  

En s’écroulant, il n’eut que le temps d’entendre un murmure au-dessus-de lui :

– « Vous n’êtes qu’un simple mortel. »

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