Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 896 : Des secrets chargés de poussière
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Roland sentit deux mains l’attraper dans l’obscurité.

– « Que se passe-t-il ? » Demanda Rossignol, sur le qui-vive.

– « Ce Sceau projette une illusion dans vos cerveaux », expliqua Ayesha. « Vous allez avoir l’impression d’avoir été transférés dans un autre monde mais ce n’est pas la réalité. Nous sommes toujours dans la même pièce. »

– « Si vous ne souhaitez pas regarder, il vous suffit de sortir de la zone affectée par le Sceau », ajouta Isabella.

En peu de temps, l’obscurité s’estompa progressivement, cédant place à un dôme de verre transparent, un sol de marbre et une grande table ronde autour de laquelle se trouvaient des sorcières habillées des chapes typiques de l’Union, parmi lesquelles l’impressionnante Reine de la Cité des Météores, reconnaissable à ses cheveux d’un rouge ardent. Cette scène datant de quatre cents ans semblait si réaliste que même le thé fumait sur la table. C’était comme si se rejouait un moment depuis longtemps enfoui dans l’histoire.  

Si une telle technique existait dans le monde d’où venait Roland, les historiens qui se démenaient dans la poussière dans l’espoir de trouver quelques fragments de texte en auraient été émus aux larmes.

Constatant qu’il n’y avait aucun danger, Roland sentit une main relâcher son emprise tandis que l’autre glissait le long de son bras et enlaçait étroitement ses doigts. Devinant de qui il s’agissait, il serra doucement la main en question et reporta son attention sur le centre de l’image.

Isabella activa les pierres magiques les unes après les autres et les images défilèrent de la fuite des sorcières de Taquila à la Cité des Météores. À mesure qu’Alice semblait rajeunir, différentes sorcières apparaissaient dans les visions jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques visages familiers. De toute évidence, l’Union avait subi de lourdes pertes au cours de cette guerre interminable et violente et peu nombreuses étaient les sorcières ayant pu survivre jusqu’à l’évasion.    

Cela résultait d’une faille dans le système de l’Empire des Sorcières. En effet, plus celles-ci étaient puissantes, plus elles occupaient un rang élevé, ce qui paraissait logique à priori. Mais lorsque la guerre éclatait, les sorcières de haut rang devaient se battre sur le front plutôt que de gérer l’effort de guerre depuis un endroit sûr.  Roland avait un jour entendu Ayesha dire qu’Alice était devenue Transcendante au cours d’une bataille extrêmement dangereuse et que durant son règne, elle était passée par de nombreuses batailles aussi intenses. Autrement dit, si elle avait commis une seule erreur, l’histoire de l’Union, peut-être même celle de l’humanité aurait pu prendre un cours différent.

Si tel était le cas pour la plus haut placée des Trois Chefs, que dire des autres sorcières de haut-rang ?

En fait, ce système n’était pas approprié pour former des dirigeants. En effet, si une recrue peut devenir un vétéran après avoir vécu une ou deux bataille et affronté le sang, pour devenir officier supérieur, il faut en passer par de nombreuses guerres et assister à des milliers de morts.  Que le chef dirige personnellement une offensive est, certes, le meilleur moyen de renforcer le moral des troupes, mais cela ne doit être fait qu’en dernier recours. Lorsque tout se passe bien, les soldats gardent le moral quand bien même le chef n’est pas présent.

Les chefs et les hommes de troupes n’ayant pas la même valeur, il était vraiment imprudent de procéder ainsi durant une guerre de grande envergure où l’on savait les pertes inévitables.  

Roland ne s’attendait pas à ce que ces Sceaux lui permettent de découvrir des choses étonnantes. En effet, étant donné que les Papes avaient certainement regardé ces images à plusieurs reprises, s’il existait des informations sur l’origine des Batailles de la Divine Volonté ou la nature des Reliques, l’Église ne serait pas dans un état aussi déplorable. Outre le fait de satisfaire sa curiosité, ce périple n’avait pas d’autre but que de lui permettre d’explorer l’histoire pour en tirer davantage d’expérience.

Il assista donc à d’importantes réunions, à des cérémonies et à des mobilisations militaires. À quelques détails près, les choses étaient comme il les avait imaginées. D’après Ayesha, des Sceaux capables de durer aussi longtemps valaient une fortune, aussi n’était-il pas surprenant qu’ils ne soient utilisés qu’en de telles occasions.

Très vite apparut la dernière image où n’apparaissaient plus ni Alice, ni les deux autres chefs mais une foule de sorcières mal vêtues. La qualité visuelle était nettement plus mauvaise que précédemment.

Ayesha, surprise, demanda :

– « S’agirait-il… »

– « Des fondatrices de l’Union ? » acheva Phyllis.

– « De qui s’agit-il ? » Demanda Roland, le sourcil levé.

– « Ce sont les Extraordinaires qui ont survécu à la première Bataille de la Divine Volonté et fondé l’Union. Regardez les documents sur la table! Serait-ce… »

Phyllis était stupéfaite.

– « En effet! » Répondit Ayesha, ravie. « Je n’aurais jamais cru voir de mes propres yeux les célèbres vœux des trois reines! »  

Déconcerté, Roland leva la tête pour mieux voir. Devant lui se trouvaient des textes rédigés à l’aide du pouvoir magique et que seules les sorcières pouvaient déchiffrer.

– « Quelqu’un peut-il expliquer sur quoi portaient ces vœux ? »

– « Si vous le permettez », dit Ayesha, « ce vœu est un événement symbolique de l’histoire de l’Union marquant l’intégration de cette organisation, à l’origine désorganisée, dans un système au pouvoir centralisé. Toutes les nouvelles éveillées étaient supposées le savoir. C’est après la première Bataille de la Divine Volonté que l’Union, qui était alors totalement régie par des sorcières, a été fondée. Mais à cette époque, les opinions divergeaient, que ce soit sur les moyens de gérer les gens ordinaires ou les méthodes pour combattre les Diables. Ces débats ont duré des années. Au fil du temps, trois puissances ont émergé, se sont développées et ont fini par prendre le pouvoir sur les Seigneurs et les cités-états, suite à quoi est née la structure organisationnelle oligarchique telle que nous la connaissons. »

– « S’agissait-il de la Cité des Météores, de Taquila et d’Arrieta ? » Demanda Rossignol.  

– « Tout à fait », répondit Ayesha. « En raison de l’importance de ces trois Cités Saintes, leurs Seigneurs, qui étaient des sorcières, ont souvent été couronnés “Reines”, les trois derniers chefs de l’Union étant Alice, Reine de la Cité des Météores, Natalya, Reine de la Cité des Chasseurs de Soleil et Eleanor, Reine de la Cité du Clair de Lune. »  

« Pas étonnant », pensa Roland. Pour les sorcières de cette époque, le vœu des trois reines était à peu de chose près l’équivalent des amendements constitutionnels fondateurs d’une nation. Cet événement marquant le passage d’une alliance non officielle à une entité politique unifiée, l’enthousiasme d’Ayesha et de Phyllis n’avait donc rien de surprenant, étant donné son importance historique. Sans le système établi par les Trois Chefs, l’Union aurait déjà été décimée lors de la seconde Bataille de la Divine Volonté et il ne serait pas resté autant de sorcières pour faire de la reconquête de Taquila et de la lutte contre les Diables la mission de toute une vie.  

Cette information, cependant, n’avait guère d’intérêt pour Roland qui, distrait, observait les détails mineurs contenus dans les projections, tels que les vêtements des sorcières, les tasses, les fournitures de bureau ainsi que le mobilier et la décoration de la salle. Alice étant arrivée plusieurs siècles auparavant, les meubles, à son époque, étaient beaucoup moins élégants. De toute évidence, après leur défaite lors de la première Bataille de la Divine Volonté, le domaine des sorcières était entré dans une phase de précarité extrême.

Parmi les portraits qui ornaient les murs de la salle de conférence, Roland fut surpris de découvrir deux hommes, probablement des héros de guerre.

Le fait que ses compatriotes masculins puissent assister à des réunions aussi importantes semblait indiquer qu’à cette époque, l’Union ne considérait pas encore les gens ordinaires comme des êtres inférieurs.

Le Roi était sur le point de demander à Ayesha si elle connaissait leur identité lorsque soudain, son sang se glaça.

Un froid indescriptible monta le long de sa colonne vertébrale. Il avait la chair de poule et le bout de ses doigts tremblait légèrement.

– « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Demanda d’un ton inquiet Anna qui avait remarqué son malaise.  

– « Ce tableau … », balbutia Roland après avoir ravalé sa salive.   

– « Quel tableau ? »

– « La personne représentée sur cette peinture… je l’ai déjà vue. »

Il lui fallut beaucoup d’effort pour prononcer ces mots. La projection n’était pas aussi claire que les précédentes, cependant il distinguait la silhouette du personnage figurant sur l’avant-dernier portrait. C’était une femme d’âge moyen dont le physique n’avait rien d’exceptionnel. Assise mains croisées sur une chaise à haut dossier, elle avait enroulé ses cheveux noirs au sommet de son crâne et l’un de ses yeux était caché sous un bandeau.

Elle ressemblait trait pour trait à Lan, Maître de Garcia dans le Monde des Rêves!

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