Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 870 : Le siège
Chapitre 869 : L’Offensive du Front Est Menu Chapitre 871 : Un “canon” extraordinaire

Les sons des trompettes de cuivre, au loin, vinrent briser le silence de midi tandis que dans la cour, les oiseaux se taisaient. On aurait dit un présage.

Dans la grande salle du château sombre et terne, le Duc William Borg sut que l’heure de la bataille décisive avait sonné.

Il quitta des yeux le portrait de feu le Roi Timothy et posa le regard sur une armure de délicate ouvrage héritée de son grand-père. Combien de fois il l’avait réparée et polie! Chacune de ses parties était imbibée d’une couche de graisse qui formait comme une peau à la surface du métal.  

Sur le bras droit était gravée la devise de sa famille :  “Loyauté Éternelle”.

Il la portait lorsqu’il avait capturé vivant le vieux duc rebelle sous une pluie de flèche, suite à quoi, en récompense de son brillant exploit, Timothy lui avait décerné le titre de Seigneur de la Région de l’Est.  

Devoir qui perdurait malgré la disparition du Roi et honneur qu’il tenait à préserver.

– « Monseigneur », annonça un serviteur en entrant dans la salle, « l’armée du Prince Roland approche. Apparemment, ils n’ont pas emporté d’arme lourde. »  

– « Bien », acquiesça William. « Dites aux autres de se préparer. J’arrive immédiatement. »

– « Entendu! »

– « Aidez-moi à revêtir cette armure », ordonna-t-il à Galina, son Chevalier en Chef.

– « Tout de suite, Monseigneur », répondit la femme.

Elle retroussa ses manches pour l’aider à se changer. Ses mains, quoique rugueuses et calleuses, avaient des gestes doux et délicats. Qui aurait pu croire qu’elles étaient également capables de transpercer l’ennemi d’une lance ou le poignarder sur le champ de bataille!

La voir tuer l’enchantait à chaque fois.

– « Regretteriez-vous ? »

– « Absolument pas, Monseigneur », répondit calmement Galina. « Le jour où vous avez décidé de faire de moi votre Chevalier en Chef, j’ai su que, quoi qu’il advienne, je resterais toujours à vos côtés et remplirais mon devoir. »  

– « Peut-être, mais cette fois, l’ennemi est plus puissant que jamais. S’il est possible… » Le Duc s’interrompit en sentant la ceinture se resserrer sur sa taille.

– « Dans ce cas, pourquoi avoir refusé l’alliance que vous proposait le Roi de l’Aube ? Celui-ci doit vous en vouloir d’avoir chassé publiquement son envoyé de Valencia et de n’avoir pas su apprécier la faveur qu’il vous faisait. »  

– « Allons-donc! Je doute fort que la Cité de Lumière soit en mesure de faire face aux troupes du Prince Roland. Par ailleurs, Alban Misra a dépassé les bornes en me demandant de lui fournir des ports et des bases militaires permanentes », répondit William d’un air méprisant. « Le Roi m’a confié la Région de l’Est et que je la cède à Alban ou à Roland Wimbledon, d’une manière ou d’une autre, je le trahirai. »

– « Par conséquent, je persiste », répondit sans hésiter Galina. « La famille Borg n’est pas la seule à accorder une importance capitale à la valeur de loyauté, aussi, je prie de ne plus faire d’insinuations de ce genre, car ce faisant, vous m’insultez. »

– « Malheureusement, la plupart des nobles ont oublié cette notion », dit William après un moment de silence. « Soit, allons combattre. Aussi puissant que soit l’ennemi, je ne le laisserai pas s’emparer de Valencia aussi facilement. Voilà si longtemps que j’attends cette bataille! »  

– « Bien, Monseigneur », répondit la femme en souriant.

Aussitôt, il appela son greffier :

– « Bale! Venez me voir un instant! »

– « Que puis-je pour vous, Monseigneur ? » Demanda un homme chauve, entre deux âges, en entrant dans la pièce.

– « Écrivez! « Après une nuit de repos, les suppôts du régicide Roland Wimbledon envisagent d’attaquer Valencia. Le Duc William Borg et son fidèle et courageux Chevalier en chef, Galina Wynne, sont déterminés à le vaincre au nom de Timothy. Puissent les dieux leur accorder leur bénédiction. » Il marqua une pause avant d’ajouter : « Si vous pensez que le rapport est trop subjectif, n’hésitez pas à supprimer la dernière phrase. »

Bale hocha la tête tout en notant rapidement ce que lui dictait le Duc à l’aide de sa mine de charbon.  

– « Je ne pense pas que cela pose problème, Monseigneur, dans la mesure où dans ce monde, rien n’est jamais totalement objectif. Étant donné que je suis le greffier de Valencia, personne ne trouvera étrange que je prenne le parti de cette ville. »

– « Soit, écrivez-le mais quoi qu’il advienne, il vous faudra consigner fidèlement l’issue de cette guerre, c’est bien compris ? » Appuya William. « C’est votre rôle que d’en rapporter les motifs et le déroulement. »

– « Soyez tranquille, Monseigneur », répondit le greffier en s’inclinant. « Je ferai en sorte que cet évènement reste gravé dans l’histoire. »

…William prit son épée d’acier accrochée au mur et quitta le château sans se retourner.

Lorsque le Duc et son Chevalier en Chef arrivèrent au sommet de la tour de guet qui surplombait les remparts, le feu brûlait déjà et l’huile bouillait dans la marmite, dégageant une odeur âcre. Des soldats montaient et descendaient, apportant pierres et rondins.  

Lors de la bataille de la Cité du Roi, il avait découvert que l’arme la plus puissante que possédait Roland était une arme à poudre appelée “canon” et qui tirait beaucoup plus loin qu’une catapulte.

Malheureusement, Timothy n’avait pas été en mesure d’en faire autant avant la chute de la ville. Cependant, à la dernière minute, il avait envoyé son bras droit lui communiquer la formule de la poudre en question ainsi que le principe de fonctionnement et le procédé de fabrication de l’arme. Le but du Roi était évident.

William avait donc beaucoup investi dans cette nouvelle arme et, ce faisant, découvert ses nombreux points faibles. D’abord, étant donné son poids, elle ne pouvait donner sa pleine puissance que sur une surface plane.  Par ailleurs, il fallait beaucoup de temps pour l’installer, c’est pourquoi les soldats devaient être couverts par les fusils. Globalement, il s’agissait plus d’une arme défensive que d’une arme offensive.

Afin de se préparer à la guerre, il avait renforcé les remparts, désormais surmontés de pointes.  Par ailleurs, il avait envoyé des hommes détruire toutes les routes périphériques, inonder les terres agricoles afin de les transformer en marais et planté des troncs d’arbres sous les eaux du Fleuve aux Trois Méandres afin de rendre le passage difficile à tout navire imposant. En deux ans, l’endroit avait totalement changé et il était désormais difficile de transporter en ville des objets lourds, que ce soit à pied ou, à plus forte raison, au moyen de chariots tirés par des chevaux.

Ces préparatifs lui avaient coûté très cher, car privés de ses moyens de communication avec les villes environnantes, c’en était fini de la prospérité de Valencia, ville qui vivait essentiellement du commerce. Par ailleurs, la destruction des terres agricoles avait entraîné une forte diminution de la population. Cependant, aux yeux du Duc, ces mesures semblaient porter leurs fruits étant donné que les troupes ennemies n’avaient visiblement pas pu emporter de canons.

En effet, il leur aurait fallu construire une route avant de pouvoir y transporter l’artillerie.

La bataille allait être rude, car bien que les soldats de Roland soient équipés de fusils d’une efficacité remarquable, jamais ils ne pourraient trouver d’endroits où se cacher au pied des remparts ni escalader ces murs hérissés de pointes. De surcroît, le Duc avait installé dans la ville quatre mangonneaux et deux canons capable d’atteindre des cibles situées à plus de mille pas.

– « Ils arrivent! » L’avertit Galina.

Un groupe de soldats vêtus de brun, détaché des troupes ennemies, se dirigeait vers la porte de la ville. Ils marchaient d’un pas décidé.  Ne pouvant pas rester en formation compte tenu du sol boueux, ils se divisèrent par groupe de deux ou trois et s’activèrent dans les champs tels de vieux fermiers.  Sur leur dos, ils portaient de longues lances ainsi que des barils aussi épais que la cuisse.

– « C’est beaucoup trop léger pour être des canons ou autre chose de ce genre », pensa le Duc.

Ayant évalué la distance, William leva un drapeau rouge et fit signe aux soldats qui le suivaient :

– « Les canons géants : Feu! »

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