Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 706 : Entrevue officielle : avant et après le conflit
Chapitre 705 : La main tendue Menu Chapitre 707 : La Reine de la Cité des Météores

Roland avait appris la vérité au sujet de N° 76. En fait, il était très intéressé par l’histoire lointaine de Taquila et les renseignements que la sorcière disait posséder au sujet de la Bataille de la Divine Volonté. Le fait qu’elle se présente d’elle-même allait lui permettre d’économiser beaucoup de temps et d’efforts.

Outre Rossignol, Sylvie et Sophia, Chloris était également présente et avait installé deux plantes en pot dans le bureau afin de prévenir tout accident éventuel. Une fois les plantes activées, N°76 pourrait toujours utiliser la Pierre du Châtiment Divin, jamais elle ne parviendrait à éradiquer ces lianes qui lui immobiliseraient les jambes, permettant ainsi à Rossignol de riposter.

Ces plantes en pot, qui semblaient faire partie de la décoration, étaient inoffensives tant qu’on ne les activait pas au moyen du pouvoir magique. Par ailleurs, elles évitaient à Roland de déployer une poignée de gardes pour encercler la pièce :  il ne voulait pas révéler ses intentions avant même le début des négociations.

Lorsque Wendy entra, suivie de N° 76, Roland souri et dit :

– « Bienvenue à la Cité Sans Hiver. Avez-vous besoin de lunettes noires ? »

Tout le monde se taisait. Rossignol elle-même, depuis sa brume, leva les yeux au ciel et lui pinça l’épaule :

– « Votre Majesté », chuchota-t-elle, « ce n’est pas le moment de dire des sottises. »

– « D’accord… », répondit Roland. Il s’éclaircit la gorge et reprit son calme habituel. « Ainsi, vous êtes N° 76, de Taquila ? »

– « Je m’appelle Phyllis, cher Roi. » La main sur le cœur, elle inclina la tête et dit : « N°76 n’était qu’un nom d’emprunt destiné à me faire passer pour une personne ordinaire. Mais puisque vous savez à présent qui je suis, cela n’a plus aucun sens. »

Le salut officiel, la main sur le cœur, était d’usage lorsque les aristocrates rencontraient des membres de la famille royale ou lorsqu’un ambassadeur se rendait dans un pays étranger. De toute évidence, Phyllis connaissait l’étiquette séculière. Roland ne se souciait pas du titre honorifique, pas plus que de la formule de politesse quelque peu déformée, les éloges verbaux étant moins importants à ses yeux que les intérêts réels.

– « Asseyons-nous et discutons », dit-il en hochant la tête. « J’ai beaucoup de questions à vous poser. »

– « Si c’est en mon pouvoir, j’y répondrai volontiers » déclara solennellement Phyllis.

Ses traits semblaient crispés, probablement dû au fait qu’elle n’avait pas parlé à une “personne ordinaire” depuis longtemps. Elle cherchait sans doute à se montrer courtoise sans toutefois perdre la fierté d’être issue de Taquila, qui autrefois dirigeait le monde.

Amusé, Roland se remémora la description que Joël avait faite de Phyllis. Déguisée en servante, elle jouait parfaitement son rôle. Mais à présent, elle avait retrouvé son statut officiel et semblait déterminée à maintenir cette fierté même si l’Empire des Sorcières s’était depuis longtemps effondré. De toute évidence, le nom de Taquila était lié à leur foi.

– « Ma première question vous concerne directement. Après tout, si nous voulons œuvrer ensemble contre les Diables, il est préférable que nous en sachions davantage l’un sur l’autre. » Roland but tranquillement son thé et demanda : « Pour être honnête, j’ai toujours été très curieux de savoir comment l’Union s’était divisée en deux factions. Si vous étiez toutes des sorcières, pourquoi l’Église s’en est-elle prise à ses semblables ? Il semblerait que les doutes ses soient intensifiés après la découverte de la forme parfaite de l’Armée du Châtiment Divin. Pourriez-vous me donner plus de détails ? »

Phyllis, qui ne s’attendait probablement pas à ce qu’il pose cette question, hésita un instant :

– « Avant que nous n’entrions dans les vestiges du labyrinthe, aucune d’entre nous n’aurait pu prédire que les choses allaient tourner ainsi. »

– « Vous voulez dire que tout est lié à ces vestiges ? »

– « Sans les trouvailles que nous y avons faites, jamais l’Armée du Châtiment Divin n’aurait pu être créée. Les sorcières restantes n’auraient pas pu survivre non plus… mais malheureusement, c’est arrivé trop tard. »  Elle soupira doucement : « Non seulement les fugitives y ont découvert la méthode de transfert de l’âme, mais elles ont également trouvé autre chose… C’est à cause d’elles que Dame Natalya et la Reine de la Cité des Météores se sont divisées, ce qui a conduit à la rupture finale.

Roland fronça les sourcils.

– « Autre chose ? »

– « Je ne puis vous en révéler davantage pour le moment. Ce n’est que lorsque j’aurai découvert qui est l’Élue que nous pourrons en discuter plus en profondeur. A ce moment-là, Dame Pasha viendra vous parler en personne. »

– « Qui est Pasha ? »

– « Le successeur des Trois Chefs de l’Union, un chef qui a la confiance de toutes les survivantes », expliqua Phyllis.

S’il ne se trompait pas, la Ville Sainte s’était déjà effondrée lorsque cela s’est produit. Quoi qu’il en soit, ce qui avait amené un groupe de fugitives mourants à régler leurs problèmes en se battant entre elles était certainement une arme plus puissante que la Providence.

– « Les deux camps ne pouvaient-ils pas coexister ? Puisque la forme parfaite de l’Armée du Châtiment Divin ne coûtait plus la vie aux sorcières, il vous aurait suffi de sélectionner quelques volontaires pour assister à la cérémonie d’incarnation. Pourquoi Alice voulait-elle renverser ce qui restait de l’Union ? »

Face à cette question, le visage de Phyllis exprima une étrange amertume :

– « Ne coûtait plus la vie des sorcières ? Votre Majesté, les choses n’étaient pas aussi simples que vous semblez le penser. Le corps dans lequel vous me voyez actuellement provient d’une Guerrière du Châtiment Divin dont le transfert a échoué. Avez-vous une idée du temps qu’il m’a fallu pour m’y adapter ? »

Roland réfléchit un instant :

– « Dix ans ? » Suggéra-t-il.

C’était le temps habituellement requis pour former un Chevalier.

– « Près de 50 ans », répondit la sorcière en secouant la tête. « Lorsqu’enfin j’ai réussi à faire fonctionner ce corps que je ne possédais pas, l’enveloppe originale de l’Armée du Châtiment Divin vieillissait déjà. »

Les sorcières présentes sur les lieux en eurent le souffle coupé.

« Le pouvoir magique, en se fondant au sang, a détruit la plupart des sens, y compris le toucher, le goût et l’odorat… C’est pourquoi les Guerriers du Châtiment Divin, qui ne ressentaient pas la douleur, ne craignaient pas d’être blessés. Mais pour nous, cela revenait à perturber les souvenirs du passé. Marcher, parler, serrer le poing, nous avons dû tout réapprendre. Au début, nous ne pouvions même pas nous tenir debout et le simple fait de prendre une tasse exigeait beaucoup d’efforts. Il nous a fallu des décennies de répétitions quotidiennes pour entraîner notre cerveau à mémoriser ces actions. Quant aux compétence en matière de maniement des armes, il fallait compter des centaines d’années. »  Phyllis marqua une courte pause : « Vous imaginez sans doute ce qui s’est passé ensuite. »

Les sourcils froncés, Roland resta un moment silencieux.

– « Alice a eu besoin de beaucoup de coquilles vides. »

« Exactement. Lorsque la sorcière ne mourait pas, le Guerrier du Châtiment Divin qui avait vécu des centaines d’années était beaucoup plus puissant qu’un soldat nouvellement converti. Afin d’assurer la continuité de ce pouvoir accumulé au cours d’années d’expérience, il lui fallait créer davantage d’enveloppes afin que les âmes puissent survivre. Certes, il fallait du temps pour s’adapter à cette nouvelle coquille, mais comparé au début, cette période pouvait être réduite à quelques années. »

« Comme celles qui fournissaient les enveloppes n’étaient que de faibles sorcières, Dame Alice a dû créer une autre organisation afin de pouvoir devenir la grande dirigeante. C’était le seul moyen pour elle de pouvoir sacrifier certaines des sorcières pour arriver à ses fins. » À ces mots, Phyllis ferma un instant les yeux.  « Sous la menace de la Bataille de la Divine Volonté, elle était sur le point de réussir, cautionnée par la plupart des cadres supérieurs de l’Union. Sans les découvertes faites dans les ruines, l’Armée du Châtiment Divin aurait été le seul moyen de survivre. »

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 705 : La main tendue Menu Chapitre 707 : La Reine de la Cité des Météores