Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 691 : En chemin…
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Ses paroles surprirent quelque peu N°76.

Apparemment, elles étaient plusieurs à les avoir examinées.

Cependant, quatre cents ans de formation lui avaient appris à dissimuler ses émotions. Par ailleurs, elle pouvait séparer sa conscience de son corps à son gré. Ce n’était pas un interrogatoire soudain qui allait la faire paniquer.  

Feignant l’étonnement, N ° 76 sortit à contrecœur un anneau de sa robe. Après un long moment d’hésitation, elle répondit :

– « Elle a été volée aux Marchands Noirs. »

L’Association des Sorcières venait de monter dans son estime. Tout d’abord, elle avait pensé qu’elle accueillait les nouvelles arrivantes de façon trop décontractée, mais visiblement, elle s’était trompée. Le fait que l’organisation ait envoyé une sorcière capable de détecter les mensonges et une autre dont l’aptitude était la clairvoyance prouvait qu’elle était très prudente.  

– « Les Marchands Noirs ? » La sorcière aux longs cheveux verts prit la bague dans sa main et l’examina. « Cela ressemble à une Pierre Magique, mais avec une légère différence. »

N ° 76 fronça mentalement les sourcils. « Ainsi, elles connaissent l’existence des Pierres Magiques ? Voilà qui est plutôt contrariant. Certes elle n’est pas activée comme une pierre ordinaire, cependant, elles finiront tôt ou tard par s’en apercevoir. Il faut absolument que je parvienne à les distraire. Après tout, je ne possède pas de seconde pierre. »

– « J’ai toujours travaillé pour les Marchands Noirs, qui organisent une exposition souterraine… Souvent, ils vendaient des objets provenant de ruines antiques aux enchères et le patron avait coutume de dire que ces articles avaient un pouvoir incroyable, plus exotique et plus populaire.  Occasionnellement, il y avait des enchères … des enchères … »

– « Quoi donc ? » Demanda Wendy.

– « Des sorcières vendues aux enchères », murmura N° 76.

En entendant ces paroles, les visages des quatre sorcières exprimèrent une colère non dissimulée qui l’emporta sur leur curiosité au sujet de la bague. De toute évidence, l’idée que l’on puisse vendre des sorcières comme esclaves leur était insupportable, ce qui laissait à présager que l’Association des Sorcières de Graycastle ne serait jamais d’accord avec les pratiques de la Cité des Météores.  

– « N° 76 dit vrai », renchérit Amy. « Si M. l’Ambassadeur ne m’avait pas sauvée, j’aurais été vendue par les Marchands Noirs. »  

– « Tôt ou tard, ils seront punis pour ce qu’ils ont fait », dit froidement la sorcière blonde.

À nouveau, N ° 76 feignit la timidité :

– « Cette bague… »

– « Certes cela va beaucoup intéresser Mlle Ayesha, cependant, attendons que vous ayez découvert la Cité Sans Hiver », répondit la sorcière aux cheveux verts en haussant les épaules avant de déposer l’anneau dans sa main. »

Durant un moment, N° 76 parut légèrement surprise : « Ayesha ? Ce nom me parait familier. Il me semble que je l’ai déjà entendu quelque part. »

– « Je vous promets que plus jamais vous n’aurez à vivre de telles choses », dit Wendy d’un ton réconfortant.  « À la Cité Sans Hiver, personne n’oserait s’en prendre à vous. Sa Majesté le Roi est persuadé que le temps où les sorcières cohabiteront avec les personnes ordinaires est proche. Lorsque le moment sera venu, plus personne dans tout le royaume ne vous considèrera comme des servantes du Diable. »  

– « Ce moment arrivera-t-il un jour ? » Demanda Épée Brisée qui avait peine à le croire.

– « Bien sûr, c’est du reste pourquoi nous avons fondé l’Association des Sorcières », répondit Wendy en riant. « À présent permettez-moi de vous emmener vous reposer. »

Les marins déposèrent doucement N ° 76 sur une civière et la portèrent hors de la cabine.  Au moment de quitter le voilier, elle eut enfin un aperçu du port. Les fortes chutes de neige n’empêchaient pas les gens de travailler sur les quais. Des dizaines de personnes alignées le long de la jetée déblayaient la neige et plus loin se trouvaient d’étranges cargos dont on déchargeait les marchandises. Amy avait raison : ils naviguaient sur la rivière sans ces mâts et ces voiles imposants.

– « Je ne vois pas de rames sur ces navires … »

– « Ils sont en pierre ? »

Les sorcières chuchotaient entre elles. La jeune femme s’aperçut que le sourire de Wendy reflétait la fierté et faisait chaud au cœur malgré la neige.

Cependant, N ° 76 n’était pas au bout de ses surprises.

La ville de ce nouveau Roi ne ressemblait ni à celles qu’elle connaissait où vivaient les gens ordinaires ni à la Ville Sainte de l’Union. Ses rues, larges et solides, ressemblaient à des lignes noires et la neige, soigneusement entassé de chaque côté des routes telle de petites collines blanches, n’affectait en rien la circulation.

Pour embellir le tout, les troncs des arbres soigneusement plantés étaient ornés de rubans colorés. L’été, ces arbres devaient être bien verts et leurs branches entrelacées former un auvent naturel.

Des blocs de maisons de briques de forme carrée étaient alignés côte à côte. Ils avaient pratiquement la même taille. En revanche, N° 76 n’avait vu ni bungalows, ni chaumières misérables.

C’était les Mois des Démons et pourtant, beaucoup de gens marchaient sous la neige. Bon nombre de ceux qu’ils croisaient s’arrêtaient et saluaient la sorcière brune d’un signe de tête. À voir leurs visages sincères et enthousiastes, il était évident qu’ils le faisaient de leur plein gré.  

C’était ce dont elle se souciait le plus.

Pour la première fois, elle voyait des sorcières et des gens ordinaires vivre en harmonie. Certes elle avait entendu parler d’une période de non-ingérence entre les sorcières et les gens du peuple lors de la première Bataille de la Divine Volonté huit ou neuf cents ans auparavant mais dans cette ville, les gens semblaient avoir fait un pas de plus car loin de vivre chacun de leur côté, ils cohabitaient.  

Elle se remémora les paroles de Wendy :

« Sa Majesté le Roi est persuadé que le temps où les sorcières cohabiteront avec les personnes ordinaires est proche. »

Elle ne plaisantait pas : à la Cité Sans Hiver, c’était imminent.  

Durant ce long mois de voyage, elle avait appris à connaître le Prince Roland de Graycastle. Obscur Seigneur d’une ville frontalière, il était devenu un Roi très attendu. Il n’avait pas seulement mené de simples batailles contre des gens ordinaires mais également vaincu l’Église et ses nombreux Guerriers du Châtiment Divin. C’était plutôt démonstratif de sa puissance. Cela avait-il un rapport avec ce qu’elle avait sous les yeux ?   

Si N°76 n’avait pas eu à faire semblant d’être blessée, elle se serait assise pour mieux observer la ville.  

Selon Pasha, elles seraient tôt ou tard contraintes de composer avec les gens ordinaires. Si elles voulaient vaincre les Diables, elles avaient été contraintes de dissimuler temporairement le passé de l’Union. En effet, le puissant ennemi approchait et comme il leur était difficile de quitter les ruines du labyrinthe, elles allaient avoir bien du mal de résoudre les problèmes épineux laissés par la Cité des Météores. Mais si les sorcières parvenaient à survivre, elles seraient un jour en mesure de reproduire la gloire de Taquila, point sur lequel Dame Alice et Dame Natalya étaient tout à fait d’accord.  

Arrivées à la Résidence des Affaires Étrangères, N°76 et Héroïne furent installées dans un lit tandis qu’assises près d’un bon feu, les trois autres sorcières, pleines d’enthousiasme, discutaient de ce qu’elles avaient vu et entendu en chemin. Il n’y avait pas longtemps qu’elles étaient arrivées mais la Cité Sans Hiver les avait déjà profondément marquées.

Peu de temps après, Wendy entra dans la chambre, accompagnée d’une jeune fille.

– « Je vous présente Naela », dit-elle. « Elle est en mesure de soigner toutes les blessures, anciennes comme récentes. »

À ces mots, Amy se précipita vers Héroïne allongée dans le lit et repoussa la couverture :

– « Même les jambes amputées ? »

La jeune fille tendit les mains pour évaluer le problème et secoua lentement la tête :

– « Non, à moins que vous ayez conservé ses jambes. Dans le cas contraire, je pourrai seulement reconnecter ses membres avec d’autres jambes mais pas faire repousser les siennes. »  

– « Vous voulez dire qu’il faut que nous lui trouvions d’autres jambes ? »  

– « Eh bien, il serait préférable qu’elles soient fraichement coupées », répondit Naela avec franchise.

Malgré sa voix enfantine, toutes les sorcières sans exception tressaillirent.

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