Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 585 : L’embarquement
Chapitre 584 : L’Estuaire Menu Chapitre 586 : La Bataille de la Cité Écarlate

Trois jours plus tard, les 1 500 soldats de la Campagne d’Extraction de Dents montèrent à bord de leurs navires et prirent le chemin de la Cité Écarlate.

Dans le même temps, ainsi qu’il avait été prévu lors de la réunion stratégique, les autres soldats de la Première Armée emporteraient munitions et nourriture vers la Région du Nord. Ils suivraient le réseau fluvial intérieur, traverseraient la Rivière Écarlate, le canal de la Cité du Roi, la Rivière Sanwan pour finalement atteindre Deepvalley.

Pour faire face à cette opération à grande échelle, Roland rassembla tous les bateaux à aubes disponibles et loua trente voiliers à la Chambre de Commerce de Margaret pour emporter le matériel de guerre.

Il pourrait envoyer trois mille soldats ainsi que l’artillerie et ses munitions dans la Région du Nord en l’espace d’un mois, soit avant le mois de juillet. Dans le monde moderne, il aurait suffi de trois ou quatre ferries pour transporter quelques milliers de personnes mais pour l’époque, c’était une initiative incroyable.

Lorsque les troupes d’avant-garde auraient collecté suffisamment de Pierres du Châtiment Divin au cours de leur Campagne d’Extraction, elles prendraient à leur tour la direction de la Région du Nord. En tout, quatre mille cinq cent soldats se rassembleraient à Deepvalley pour contraindre l’Église à entrer en guerre avec eux à la Crête du Vent Glacé.

Ils avaient, bien entendu, établi un plan de secours au cas où l’Eglise répliquerait trop vite et enverrait une troupe de Guerriers du Châtiment Divin attaquer par surprise la Cité Sans Hiver en passant par la Chaîne des Montagnes Infranchissables. Ou si, abandonnant la Cité Sainte, ils tentaient d’entrer par la frontière séparant le Royaume de l’Aube de Graycastle.

Dans la première hypothèse, les cinq cents hommes restés à la Cité Sans Hiver pour la défendre étaient prêts. Les défenseurs ont toujours eu un certain avantage, surtout lorsqu’ils sont équipés de canons de 152 mm. Par contre, si la seconde situation se produisait, tout le monde serait perdant. Dans de telles circonstances, la Première Armée aurait recours à une guerre d’usure et le royaume de Graycastle subirait de grandes pertes. L’Église, quant à elle, perdrait la Cité Sainte d’Hermès : sa foi et son statut en souffriraient terriblement.  

Fort heureusement, il était presque impossible que le second cas se produise. Après la guerre, la population du Royaume de Graycastle augmenterait, quant à l’Église, elle ne pouvait pas se permettre de perdre la Cité Sainte, sur laquelle tout reposait. À moins que le pape ne s’affole, jamais ils n’abandonneraient Hermès.

Edith Kant, la Perle de la Région du Nord, faisait elle-aussi partie de la première flotte.

– « Ne vous inquiétez pas, Votre Majesté, je vais écrire à mon père pour lui demander de faire parvenir la moitié de ses réserves de grain aux soldats. Quant au Seigneur de Deepvalley, il fera de son mieux pour répondre aux besoins de la Première Armée. »

– « Vous ne comptez pas retourner dans la Région du Nord ? » Demanda Roland.

– « Je préfère suivre la Première Armée et participer à tous les combats », répondit Edith depuis le pont du navire. Elle souleva ses cheveux et s’inclina en disant : « Je vous en prie, prenez soin de mon frère pour moi. »

– « Vous pouvez compter sur moi. »

– « Merci, Votre Majesté. Je vous attendrai à Deepvalley pour la vraie grande guerre. »

Après le départ du vaisseau, Rossignol se plaignit.

– « Eh bien voyons! La guerre est une question de vie et de mort et elle en parle comme si elle allait à un rendez-vous. »

– « Hmm ? …Vous croyez ? »

– « Vous n’avez pas remarqué ?  Il n’y avait pas de vent : expliquez-moi pourquoi elle a pris la peine de relever ses cheveux ? Bien entendu, elle a peut-être fait cela par instinct dans la mesure où elle a l’habitude de faire ce geste pour séduire les hommes. »

– « Etes-vous encore sous le coup de cette lettre ? » Demanda Roland qui ne savait pas s‘il devait en rire ou en pleurer. « Je vous l’ai dit : c’est impossible! Au fait, avez-vous pu déceler des mensonges dans ses propos ? »

– « Pas dans les grandes lignes », répondit Rossignol à contrecœur. « Elle était sincère lorsqu’elle a prêté serment d’allégeance et a évoqué ces arrangements relatifs à la guerre. »

Roland soupira :

– « Ça suffit, retournons au château. »

Si la Cité Sans Hiver était sous pression en raison de la guerre à venir, il y avait également de bonnes nouvelles. Un à un, les projets planifiés durant les Mois des Démons prenaient forme et l’infrastructure de base avait été grandement améliorée.

Le plus important était que la Région de l’Ouest ait enfin son propre estuaire.

Celui-ci terminé, Sa majesté en informa immédiatement le Ministère de la Construction. Très vite, quelques maisons, entrepôts et quais provisoires furent construits sur le port. Roland, qui disposait à présent d’un port en eaux profondes naturel, allait pouvoir construire de plus grands navires. Cependant, Anna étant occupée à produire du matériel militaire, ce projet de construction navale serait ajourné jusqu’à la fin de la guerre.

Simultanément au projet central de soutien, la construction de la Route 67, avait également commencé. Cette route partirait de la rive du Pont des Eaux Écarlates et relierait la zone industrielle à la Plage des Eaux Peu Profondes au sud. Pour ce faire, il avait gardé la même équipe que celle qui avait construit la Route Principale du Royaume.  Roland avait également tenu sa promesse et remis des cartes d’identité à la moitié des travailleurs pour leurs performances remarquables, faisant ainsi de ces hommes des citoyens officiels de la Cité Sans Hiver.

C’est à la même période que fut également mis en service le premier four à coke de la Montagne du Versant Nord.

En réalité, il aurait dû être prêt plus tôt s’ils n’avaient rencontré de nombreux contretemps durant les tests.  Lors du premier essai, par exemple, le four n’étant pas ventilé, l’air utilisé pour la distillation à sec s’était enflammé. Une autre fois, la cokéfaction avait échoué faute d’une gestion adéquate de la température et de la durée. Il y avait même eu un accident grave :  le tuyau d’échappement ayant été bouché par de la poussière, des flammes s’étaient mises à jaillir du four. Heureusement, grâce à Assia et à sa capacité de revoir les évènements passés, ces problèmes avaient pu être rapidement identifiés et corrigés. Une nouvelle série de fours à coke améliorés était en cours de construction.

Outre les infrastructures de base, la production militaire était également en plein essor.

L’obusier, une arme essentielle spécialement conçue pour la guerre avait enfin été testée avec succès.

Malgré la taille restreinte de ses obus et la vitesse de rechargement limitée, cette arme restait fatale dans un rayon de dix mètres. Si l’on comptait les dégâts occasionnés par les fragments, il était en mesure d’affecter un secteur deux ou trois fois supérieurs à la zone de couverture originale.

Plusieurs pièces d’artillerie de 152 mm pouvant toucher des cibles éloignées de près de dix kilomètres, cela signifiait qu’elles pouvaient atteindre directement les lignes arrière de l’ennemi.  Les ondes de choc et les débris générés par l’obusier étaient également en mesure d’anéantir totalement l’adversaire, sans défense devant de telles armes. Jamais les gens de cette époque n’auraient pu imaginer une telle guerre.

Malheureusement, étant donné son poids, l’obusier ne pouvait être transporté qu’avec l’aide de Colibri. Par ailleurs, en l’absence de routes bétonnées à la surface solide, ils ne pourraient en utiliser que deux sur le champ de bataille.

Malgré tout, Roland n’était pas prêt à renoncer à une arme aussi puissante.

Comparé à tout ceci, les nouvelles concernant le bon fonctionnement de la turbine à vapeur étaient secondaires.

De toute façon, il ne disposait pas de suffisamment de main d’œuvre pour la recherche et le développement d’un nouveau type de bateau à vapeur ou de l’énergie thermique. En un sens, depuis que Roland avait reçu le message du Royaume de l’Aube, la Cité Sans Hiver était entrée dans une politique de guerre, la préparation de celle-ci devenant prioritaire sur tout autre projet en cours. Il en allait de même pour Anna.

Chaque matin, elle préparait des obus d’artillerie et des fusées et l’après-midi, elle découpait les pièces nécessaires à la fabrication des mitrailleuses lourdes.

L’arsenal comportait trois équipes de travail affectées à la production des fusils et des balles. Grâce à Lune Mystérieuse et à Chandelle, les diverse machines-outils pouvaient fonctionner à plein rendement.

À peine revenu dans son bureau, Roland reçut par pigeon voyageur une lettre des Fjords.

« Serait-ce… la réponse de Tilly ? »

Roland l’ouvrit aussitôt et en prit rapidement connaissance. Puis, après quelques secondes de réflexion, il envoya Rossignol quérir Maggie qui arriva aussitôt.

– « Rattrapez la flotte qui vient de partir. Emmenez Sylvie et dites à Ivy de faire tout ce que dit la lettre », ordonna-t-il.

– « Goo! »

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 584 : L’Estuaire Menu Chapitre 586 : La Bataille de la Cité Écarlate