Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 554 : L’Arrivée
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– « Il y a tellement de bateaux ici », pensa Edith qui, appuyée contre le hublot de la dunette, regardait les navires aller et venir sur la rivière Ecarlate.

Depuis qu’elle était arrivée dans la Région de l’Ouest, la jeune fille avait remarqué que de nombreux bateaux en ciment, plutôt étranges, et qui naviguaient sans voile, encombraient le cours d’eau.

Selon leurs capitaines, on les appelait des bateaux à aubes. Propulsés par la vapeur, leur vitesse était indépendante du vent et même s’ils naviguaient à contre-courant, ils étaient beaucoup plus rapides qu’un voilier. Généralement, ces navires précédaient les autres sur la rivière, laissant derrière eux une traînée de fumée noire. Personne ne savait exactement comment la vapeur pouvait actionner les deux grosses roues de bois situées de chaque côté de l’embarcation.

Cependant, une chose était sûre : ils avaient été fabriqués à la Cité Sans Hiver.  

Edith estimait qu’il en passait un presque toutes les heures. Si ces navires étaient affrétés, nul doute que la cité importait une quantité impressionnante de matériaux. Les hommes d’affaires lui avaient enseigné que l’importance d’une ville dépendait de sa capacité d’importation. Il suffisait de passer quelques jours sur la principale voie d’accès à la ville pour se faire une idée de sa prospérité et des opportunités d’affaires qu’elle était en mesure d’offrir. Pour peu que l’on possède quelque talent en matière de communication, il était même possible de savoir quels étaient les produits les plus populaires dans cet endroit.  

De toute évidence, la rivière Écarlate était la principale route commerciale de la Région de l’Ouest.

À la vue de cette animation, elle se dit que toute la propagande dont elle avait été témoin à la Cité du Roi n’était pas simplement de la vantardise de la part du Roi.

En un rien de temps, Roland avait fait de la Région de l’Ouest une seule et unique ville dont la population et les activités commerciales surpassaient celles de la vieille Cité du Roi.  Pourtant, cet incroyable héritier du trône passait pour un homme têtu et stupide…

Cela ne fit qu’attiser la curiosité d’Edith envers Roland Wimbledon.

– « Mlle Conrad, seriez-vous encore en train d’observer les bateaux ? » Demanda un bel homme aux cheveux bruns soigneusement vêtu en entrant dans la cabine. « Cela doit être ennuyeux à la longue. Ne voudriez-vous pas sortir et respirer de l’air frais ? »

– « Non, cet endroit me plaît », répondit Edith en se levant. « Je vous remercie pour votre hospitalité. »

– « Ne me remerciez pas », répondit-il en riant, « J’ai de la chance d’avoir la compagnie d’une si jolie femme. »

Edith, qui avait trop entendu ce genre de compliments, lui lança un regard charmant :

– « Sans votre aide, je crois bien que j’aurais été contrainte de voyager écrasée entre la cargaison et les réfugiés. »

– « Je ne pouvais tout de même pas permettre ce genre de chose », répondit l’homme en prenant place face à elle. « Je ne connais aucun joaillier qui laisserait un bijou se couvrir de poussière. À mes yeux, vous êtes un joyau. »

Bijoutier à la Cité du Roi, cet homme, qui s’appelait Victor, était le propriétaire de “l’Éternel Printemps”. Après l’incendie de leur bateau, Edith avait immédiatement choisi ce navire à deux mâts parmi tous ceux qui se rendaient dans la Région de l’Ouest. Ce bateau ne prenait pas de passagers ni ne recrutait, cependant, pour la Perle de la Région du Nord, ce n’était pas un problème à partir du moment où l’armateur était un homme.

Elle avait prétendu être une noble dame de la Région du Nord qui devait absolument se rendre dans la Région de l’Ouest pour retrouver des parents disparus. Il ne lui avait suffi que de quelques mots pour que Victor, compatissant, ne l’invite à bord de l’Éternel Printemps.  Comparé aux petits voiliers et aux cargos, ce navire disposait de cabines spacieuses, lumineuses et confortables sur le pont arrière. En outre, il n’avait pas l’odeur du bois pourri résultant de longues années à séjourner sur l’eau. Victor alla même jusqu’à lui octroyer deux domestiques sans même lui facturer un seul Royal d’or.  

Le seul prix qu’elle avait à payer était de supporter les visites de Victor qui, de temps en temps, venait s’enquérir d’elle et lui témoigner sa générosité. Mais ceci n’était rien pour Edith, habituée à fréquenter les cercles aristocratiques. Par ailleurs, s’il se montrait suffisamment bon, elle apprécierait l’influence qu’elle avait sur lui.

– « Même si ces navires sont en mesure de naviguer sans la poussée du vent, ils sont bien trop grossiers », dit Victor en se versant une tasse de thé noir. « Je suis monté à bord d’un bateau à aubes et je l’ai observé attentivement. Il est bruyant et a des secousses durant la navigation. Il est peut-être pratique pour transporter des marchandises, mais loin d’être adapté aux longs voyages. »  

« Ils ne sont sans doute pas aussi confortables que l’Éternel Printemps », répondit en riant Edith. « Mais dites-moi, pourquoi ai-je l’impression que ces bateaux sont apparus du jour au lendemain ? Je suppose qu’auparavant, il n’y avait pas de semblables navires dans la Région de l’Ouest. »

– « Vous avez raison », répondit Victor avec une grimace : « Lorsque je me rendais à la Forteresse de Longsong pour affaires, ce genre de chose n’existait pas. À présent, on en voit partout. »

– « Ils auraient construit vingt ou trente bateaux à aubes en un hiver ? »

Edith était stupéfaite. En sa qualité d’héritière de la famille Kant, elle savait pertinemment ce que cela impliquait. Etant donné qu’une grande ville devait importer de grandes quantités de matériaux, l’expansion de la ville était limitée par sa capacité de transport. Ces bateaux sans voiles que l’on pouvait fabriquer en un temps record étaient idéals pour améliorer le potentiel d’importation de la cité dans la mesure où ils pouvaient transporter de la nourriture et des marchandises dans toute la région et ce en continu. Cela pris en considération, la Cité Sans Hiver devait s’étendre à une vitesse inimaginable.

À cet égard, le bruit et les secousses étaient bien insignifiants.

– « Mlle Conrad, ne vous inquiétez pas pour ces affreuses barques de ciment. J’ai quelque chose de plus intéressant à vous montrer, qui pourrait bien vous aider à passer le temps. »

Victor fit venir une servante et lui murmura quelques mots à l’oreille. Celle-ci hocha la tête et sortit aussitôt. 

– « De quoi s’agit-il ? »

– « De quelque chose qui se rapporte à votre beauté », répondit-il en jubilant. « Et à mon métier depuis toujours. »

Bientôt, la servante revint avec, à la main, un livre magnifique. Victor l’ouvrit et le déposa devant Edith :

– « Laquelle préférez-vous ? »

Sur le parchemin étaient dessinés des cristaux éblouissants. Les traits fins et les couleurs vives leur donnaient un air particulièrement réaliste. À coup sûr, le peintre qui avait réalisé ce recueil était un expert dans son art.

– « Est-ce que ce sont des pierres précieuses ? »

– « Tout à fait, ce sont des pierres brutes », répondit Victor qui lui expliqua patiemment : « Lorsque j’en achetais, je fixais leur prix en fonction des normes de ce livre. Il n’y a pas que les joyaux taillés et polis : les pierres brutes aussi ont leur charme. Si vous êtes intéressée, quelle que soit la pierre, n’hésitez pas à me le faire savoir. Lorsque je serai de retour à la Cité du Roi, je pourrai demander à quelques confrères de les monter en bijoux.  

Il n’y avait là rien d’original. Edith se contenta de feuilleter et le lui rendit :

– « Merci, mais non. »

Surprit, Victor demanda :

– « Dois-je comprendre que cela ne vous intéresse pas ? »

– « Ma famille ayant disparu, je n’ai pas le cœur à choisir des cadeaux de luxe. Pardonnez-moi », murmura Edith.

Si elle lui répondait maintenant, une fois arrivés à la Cité Sans Hiver, il n’aurait de cesse de la harceler, ce qui la retarderait. Par ailleurs, alors que la plupart des femmes auraient fondu devant ces pierres étincelantes, elle s’intéressait davantage aux machines à vapeur qui alimentaient les bateaux à aubes. Celles-ci étaient bien plus précieuses à ses yeux que ces bijoux que l’on ne trouvait que chez les aristocrates.

Peu de temps après le départ de Victor, de longs et profonds sifflements lui parvinrent de la proue… De toute évidence, une importante flotte s’apprêtait à quitter le port.

Elle regarda dans la direction d’où venaient les sons et aperçut la ligne des quais qui s’étirait lentement devant elle.  

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