Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 456 : Divers Projets
Chapitre 455 : Construction de la ville : deuxième étape Menu Chapitre 457 : Une Musique de Rêve

Après avoir expliqué son projet d’administration globale, Roland prit plusieurs gorgées de thé en attendant que l’assistance intègre l’information.

Il avait besoin de monde pour assurer la surveillance quotidienne de la région. Etant donné l’époque, où le taux d’alphabétisation n’était pas encore conséquent, il allait devoir compter sur les aristocrates. La plupart d’entre eux avaient fait leurs études primaires et avaient de l’expérience en matière de gestion. S’il s’apercevait que certains se distinguaient des autres, il leur offrirait une promotion et leur confierait une ville ou un territoire à gérer en son nom.  Dans le monde où il vivait autrefois, on aurait désigné ce genre de poste sous l’appellation de maire ou encore de gouverneur.

Roland laissa passer quelques minutes puis aborda le sujet suivant.

Le temps était venu de combattre le crime.

Dans l’idée qu’il se faisait du “nouvel ordre”, les organisations des rues sombres n’avaient pas leur place.  Tout le monde pouvant obtenir un emploi, les gens n’auraient plus besoin de piller et de revendre des biens volés.  Il n’aurait certainement pas pu accomplir cela dans une ville moderne et très développée comptant une population de dix millions d’habitants : la sursaturation des emplois à salaire minimum sur le marché aurait engendré un taux de chômage trop élevé. Heureusement pour lui, la population de la région de l’Ouest, y compris la Forteresse de Longsong et toute la zone suburbaine, ne dépassait pas 60 à 70 mille habitants. Etant donné que la grosse part du développement n’avait pas encore commencé, tous les citadins qui désiraient travailler pouvaient trouver un emploi.  

– « Que savez-vous au sujet des Rats ? »

– « Vous voulez dire… les Rats des rues ? » René Medde s’éclaircit la gorge : « Il m’est déjà arrivé de faire affaire avec eux. »

– « Quel genre d’affaires ? » Demanda Roland, intéressé.

– « Euh… » Un peu gêné, René ravala sa salive : « J’étais le chef du Clan des Incendiaires. Je me suis battu avec plusieurs gangs de Rat du territoire. »

Des éclats de rire fusèrent.

Roland était étonné. Il n’aurait jamais pensé que le fils cadet du comte traitait avec les Rats. D’ailleurs, les Incendiaires était un nom peu reluisant. Il commençait à douter que René soit réellement le fils du Comte Medde.

– « Votre Altesse, en vérité… » expliqua Petrov, « il y a plusieurs années, les forces des rues sombres sévissaient sur le quai. Presque tous les jours, des civils et des hommes d’affaires étrangers étaient tués et les patrouilles fermaient les yeux. Le Conte René ne pouvant plus le tolérer, il a fait appel à sa garde personnelle et à un groupe de réfugiés, ensemble ils ont chassé les Rats de la zone portuaire. À l’époque, je me trouvais à la Cité du Roi. Il m’écrivait tous les jours pour m’informer de la progression de l’opération. Dans une de ses lettres, il me disait que cette guerre était comparable à celle menée contre les bêtes démoniaques, aussi je pense que… »

– « Petrov, ça suffit! » Coupa René, embarrassé. « Je m’ennuyais à cette époque, j’ai simplement voulu m’occuper. »

C’était donc ça. Il ne s’agissait, au fond, que d’actes impulsifs, quoique courageux, d’un jeune noble désireux de faire la démonstration de son comportement chevaleresque. Roland était persuadé que le second fils du Comte d’Elk, qui comme tous les jeunes, aimait se battre, appréciait par-dessus tout de commander un groupe de partisans. Même si les Incendiaires ne constituaient pas une armée au vrai sens du terme, ils menaient là un véritable combat.  

« Qu’est-devenu votre groupe ? »

– « …Je l’ignore », répondit René en se grattant la tête. « J’ai cessé tout contact lorsque je suis parti défendre Hermès et combattre de vraies bêtes démoniaques. »

Roland acquiesça.

– « En fait, mon but est d’éradiquer tous les Rats de la Forteresse pour permettre aux habitants de mener une vie paisible. »

– « Votre Altesse, je suis désolé de vous contredire », répondit René, hésitant, « mais je pense que c’est impossible. »

– « Pourquoi donc ? » Demanda le Prince en fronçant les sourcils. J’ai la Première Armée à mes côtés. Les Rats sont-ils plus difficiles à affronter que les Chevaliers ? »

– « Ce n’est pas ce que je voulais dire », répondit René qui, apparemment, cherchait les mots justes. « Ils sont faibles, timorés, n’ont ni armes ni armures, ne connaissent même pas la tactique. Ces gens n’ont rien à voir avec des Chevaliers, cependant, si vous les exécutez comme vous exécutez les rebelles, je veux dire, si vous les exécutez sous prétexte que ce sont des Rats, j’ai bien peur qu’il ne reste plus grand monde à la Forteresse lorsque vous en aurez terminé. »

– « Vous voulez dire que… »

– « Les Rats et les civils se confondent. C’est du pareil au même, Votre Altesse », répondit respectueusement René. « Lorsqu’après une année particulièrement mauvaise les Mois des Démons s’éternisent, beaucoup d’hommes du peuple sont contraints de devenir des Rats pour pouvoir subsister, c’est pourquoi la plupart des Seigneurs ferment les yeux sur l’existence des organisations des rues sombres C’est un moindre mal comparé à une meute causée par la famine. »

Le visage de Roland s’assombrit. Il ne s’était jamais demandé d’où venaient les Rats.  

– « Qui sont ceux qui les dirigent ? »

– « Quelques-uns parmi eux sont des criminels récidivistes et certains d’entre eux sont soutenus par la noblesse locale, mais il y a aussi des criminels en provenance d’autres villes. »

– « Eh bien, j’ose espérer que dorénavant, aucun d’entre vous ne se risquera plus à soutenir les Rats », déclara le Prince en jetant un regard froid à l’assemblée réunie autour de la longue table.  Tous les nobles baissèrent la tête en guise de réponse. Le Prince soupira : « Ce que vous avez fait m’importe peu à présent. Si vous m’assistez dans mon projet de nettoyage, j’oublierai vos méfaits passés. » Il marqua une pause et regarda René : « J’ai une mission pour vous. »

– « Bien sûr, votre Altesse. »

– « Dans le mois à venir, je mettrai l’accent sur la répression de toutes les activités criminelles à la Forteresse. Vous coopérerez avec la Première Armée pour éliminer tous les chefs de gangs des rues sombres et éradiquer toutes leurs organisations. Quant à la manière de procéder, j’enverrai quelqu’un vous communiquer des instructions. »

– « Votre Altesse, qu’en est-il des citoyens qui dépendent d’eux ? Sans ces gangs pour leur fournir de la nourriture, ils ne survivront sans doute pas aux Mois des Démons », fit remarquer René, visiblement inquiet. « De plus cette période est arrivée plus tôt que d’habitude. Il se pourrait bien que davantage de gens que les années précédentes dépendent d’eux. »

– « Je demanderai à Petrov d’ouvrir la grange et de distribuer de la nourriture aux citoyens jusqu’à la fin des Mois des Démons. »

Autour de la table, des protestations s’élevèrent :  

– « Votre Altesse, cela ne fonctionnera pas! »

– « Cette assistance ne fera qu’empirer les choses! »

– « Si vous agissez ainsi, tout le monde dans la ville se mettra à mendier! »

Tous les nobles tentaient de le dissuader.

Roland donna un grand coup de poing sur la table :

– « Ma décision est prise, je ne veux plus entendre vos protestations! »

Roland savait pertinemment que les aristocrates pensaient les pires choses au sujet des gens du peuple qu’ils imaginaient paresseux, ignorants, incompétents et sales. Ils étaient persuadés que ces citoyens étaient très avides de nature et les considéraient comme des cas désespérés.  Cependant, Roland pensait différemment. Il connaissait la force du peuple. Ils semblaient peut-être stupides, mais avec des conseils et un modèle, ils pouvaient changer la donne. Si les gens étaient vraiment aussi inutiles que le croyaient les nobles, comment auraient-ils pu changer le monde ?

En fait, tenter d’améliorer les gens était le meilleur investissement possible, le moindre changement positif pouvant avoir des conséquences inattendues.

– « Enfin, je veux que vous diffusiez ce message aussi vite que possible. » Roland se tourna vers Petrov : « Vous avez de l’expérience dans ce domaine, je vous demande d’y travailler. Si certains sujets ne peuvent pas lire le message, ordonnez à quelqu’un de le leur lire. Assurez-vous que le message écrit contienne bien tout ce dont nous avons parlé aujourd’hui. »

– « Absolument tout ? » Demanda Petrov, surpris. « Même les informations concernant le projet d’éradication des Rats ? »

– « Oui, ceci compris, ainsi que l’information concernant l’ouverture de la grange pour distribuer de la nourriture. » Roland jeta un regard de défi aux nobles réunis autour de la table : « Ce sont là les conditions nécessaires pour qu’un Hôtel de Ville fonctionne bien. Informez les gens au sujet des règles, répondez aux questions que l’on pourra vous poser et acceptez les commentaires. C’est la meilleure façon de mettre en œuvre un changement de politique. »

Roland était persuadé qu’avant de rétablir l’ordre, il devait, dans un premier temps, informer la noblesse puis unifier la loi en consolidant l’administration et en renforçant la sécurité publique, tout en faisant de la propagande politique.

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