Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 370 : Rythme
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Trois jours plus tard, Roland reçut une réponse affirmative du fils aîné de la famille Chèvrefeuille.

– « Moi et ma famille sommes disposés à continuer de vous servir »,  dit-il en inclinant la tête. « Je saurai convaincre mon père, il est un peu différent des autres familles. »

– « C’est vrai ? » Cette nouvelle mit Roland d’humeur joyeuse : « C’est bon à entendre. »

– « Ces derniers jours, j’ai été témoin de tous les changements extraordinaires qui ont eu lieu dans à Border Town et j’ai réalisé que c’était dans une ville comme celle-ci que j’aurais voulu vivre depuis longtemps »,  avoua Petrov. « Si la famille Chèvrefeuille devient aussi prospère, Père ne verra pas d’inconvénient à fusionner avec la nouvelle cité. »

Ces paroles touchèrent chez le Prince une corde sensible. À l’origine, il avait convoqué Petrov pour deux raisons : la première est qu’il jugeait plus honnête de lui faire part de vive voix de cette importante nouvelle et dans un second temps, il souhaitait voir comment celui-ci allait réagir devant de décret. Roland n’aurait jamais imaginé qu’il le prenne aussi bien :

– « Cela prendra du temps, mais chaque parcelle de terre au sein du  Royaume de Graycastle deviendra un endroit agréable à vivre. »

– « Dans ce cas, je dois rentrer au plus vite à la Forteresse et annoncer la nouvelle à mon père. »

– « N’oubliez pas d’en faire part aux quatre autres familles nobles et à toute l’aristocratie de la Région de l’Ouest », recommanda le Prince. « Toute famille prête à accepter mes conditions sera accueillie sans autre considération dans la nouvelle cité, indépendamment des conflits passés. Vous pourriez organiser un banquet à la Forteresse pour passer le mot. »

– « Vous voulez que je le leur annonce ? » Demanda Petrov, stupéfait.

– « Oui », répondit le prince. « Cette fois… vous serez mon ambassadeur. »

– « Très bien, Votre Altesse », dit l’aîné des Chèvrefeuille, la main sur le cœur.  

Il s’apprêtait à prendre congé lorsque Roland l’arrêta :

– « À propos, vous avez fait de l’excellent travail au sujet de l’incident concernant la sorcière. Dorénavant, elles n’auront plus à se cacher. Si malgré ce système d’éducation universelle des gens continuent à s’accrocher aveuglément aux enseignements de l’Eglise, ils devraient être chassés de la Région de l’Ouest. À vous de décider de la manière dont vous comptez vous y prendre. »

– « C’est entendu, Votre Altesse. »

Après le départ de Petrov Hull, Roland s’étira, bailla, puis se remit à feuilleter les données que la mairie avait compilées sur divers projets de construction.

En raison des fortes chutes de neige, les travaux relatifs à la principale rue du Royaume avaient été interrompus et la construction de maisons ralentie. Seuls quelques projets d’entretien intérieur étaient encore en cours. Heureusement, avant de partir,  Lotus avait construit une série de maisons troglodytes. Si les autres réfugiés arrivaient, on pourrait les répartir dans ces habitats. C’était l’avantage d’avoir recours à des lits de briques chauffés.

Selon le Ministère de la Construction, plus de 60% des travailleurs étaient actuellement employés, de sorte que tous les emplois de dernière minute proposés par l’Hôtel de Ville étaient aussitôt pourvus, comme le déneigement des rues, le transport de marchandises vers la Zone des Fours et ainsi de suite. Dans toute autre ville, il aurait été inconcevable de voir tant de monde aussi impatient de travailler. L’hiver était la saison la plus pénible pour les habitants c’est pourquoi, généralement, la plupart des gens s’enfermaient dans leurs maisons et vivaient de leur récolte d’automne. Cependant, Roland, qui n’était pas satisfait de voir tant de gens encore inactifs, réfléchissait au moyen de tous les embaucher.  

La Chambre de commerce de Margaret avait acheté le dernier lot de machines à vapeur fabriquées dans le courant de l’année et il y avait plus qu’assez d’argent et de céréales à  l’Hôtel de Ville pour lui permettre de réaliser bon nombre de ses projets.

À cette pensée, Roland envoya un garde quérir Karl Van Bate, le ministre de la Construction.

Lorsqu’il lui exposé ses idées, Karl le regarda :

– « Vous voulez que les maçons et les artisans qui travaillent l’argile construisent des bateaux pour vous ? »

Il hocha la tête et répondit d’un ton sérieux :

– « Oui. Je voudrais que vous fassiez construire juste à côté du port, un baraquement temporaire en bois. Vous y installerez un brasero pour maintenir la température et au fur et à mesure que les bateaux seront terminés, vous les mettrez à l’eau. »

– « Mais, Votre Altesse, croyez-vous qu’ils sauront les construire ? »

– « Bien sûr! C’est la même chose que lorsqu’ils ont construit la tour des sorcières », dit Roland. Il prit un morceau de papier et esquissa un schéma : « Il suffit de monter un cadre, poser dessus des barres d’acier et de le remplir de béton. Je vais vous montrer comment faire pour le premier navire et ensuite, vous serez seul responsable de la supervision. De cette manière, tout le monde aura du travail. »

Karl, sceptique, regarda le plan :

– « Est-ce… un bol ? »

Roland ne put s’empêcher de sourire :

– « Oui un énorme bol en béton. »

Il était tout à fait normal que Karl, qui n’avait pas participé à la construction du ײLittletownײ, ne le sache pas. En fait, les navires changeaient constamment de forme au fil du temps et d’une génération à l’autre, ils n’avaient plus grand-chose en commun. Roland n’avait aucune idée de la façon de concevoir un ancien bateau de bois avec une quille, mais le principe de construction d’un navire de béton ne différait guère de celui d’un modèle d’argile. Le tout étant qu’il flotte. Il en allait de même pour les navires en acier. Les techniques de soudure ayant évolué, la plupart des navires modernes n’avaient plus de quille. Ils étaient composés de plaques d’acier assemblées de telle sorte que le poids soit supporté par l’ensemble  du plancher. Il n’était donc plus nécessaire de s’embêter à construire des bateaux en bois.

Il y a longtemps que Roland envisageait de construire une flotte de navires en béton. L’extraction minière dans les montagnes avoisinantes et le transport des réfugiés nécessitant de grandes embarcations fluviales, un design à fond plat avec un faible tirant d’eau était de loin la meilleure option. Comparé à la conception plutôt rétro du Littletown, les nouveaux navires devraient avoir des coques plus longues pour pouvoir supporter davantage de charge et assurer la stabilité à des vitesses plus élevées. Afin de faciliter la construction, le Prince avait décidé d’utiliser des roues à aubes pour propulser les navires. Ces roues, qui avaient été testé sur des bateaux en bois, étaient plus faciles à construire pour les artisans.

– « Votre Altesse, combien d’hommes comptez-vous employer pour construire ces navires de béton ? » Demanda Karl, embarrassé.

– « Rassemblez tous les travailleurs inactifs. Vous construirez plusieurs navires à la fois, comme pour les maisons. »

De cette façon, si jamais personne n’achetait de nouvelles machines à vapeur, ces gens auraient tout de même de l’occupation et la Zone des Fours pourrait continuer à produire du ciment, ce qui ferait d’une pierre deux coups. S’il parvenait à faire construire une importante flotte de navires de ciment, la Première Armée aurait un repli logistique fiable partout où elle attaquerait.

Ce sujet traité, Roland décida de jeter un œil à l’arrière-cour du château.

Les oliviers et les vignes plantés par Leaves offraient un abri contre la neige. Lorsqu’elles ne travaillaient pas, les sorcières avaient l’habitude de s’entrainer dans le jardin, y compris la nouvelle venue.

Selon Wendy, sa capacité ne consistait ni dans le contrôle de la température, ni dans la restauration matérielle. Par ailleurs, elle n’avait que peu d’effet sur toute substance autre que l’eau. Cela intriguait le Prince au plus haut point. Cela faisait trois jours que la jeune fille était arrivée. Elle n’était sans doute plus timide, aussi voulut-il la rencontrer personnellement.  

En entrant dans le jardin, Roland eut une étrange impression.

La végétation y était si luxuriante qu’on aurait dit qu’il était entré dans un monde tout à fait différent du paysage enneigé. Des plantes grimpantes serpentaient autour des troncs des oliviers à feuilles persistantes. Il n’était pas rare que les arbres fassent obstacle à la neige cependant ici, les plantes étaient bien trop vivantes. À la différence d’une forêt, bien qu’il n’y eût pas de vent, l’herbe et les arbres se balançaient en rythme.  

Il se dit que c’était sans doute une illusion mais alors qu’il s’avançait plus profondément dans le jardin, les branches d’olivier se penchèrent comme pour le saluer et l’herbe à ses pieds se coucha sur le côté comme pour lui faire un chemin.

Un peu inquiet, Roland en eut la chair de poule. Il n’avait pas l’impression de marcher dans un jardin mais dans le corps d’une créature géante.

Tout le parc semblait respirer.

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