Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 198 : Intrusion soudaine
Chapitre 197 : Préparation au combat Menu Chapitre 199 : Une guerre chaotique

Ces trois derniers jours avaient passé à une vitesse incroyable. Enfin, la construction de la ligne de défense était achevée.

Roland se tenait sur une estrade, non loin derrière la ligne de front, comme lorsqu’ils avaient dû repousser l’affreuse bête démoniaque durant les Mois des Démons. Ce jour-là aussi, il s’était rendu en personne sur le terrain afin de motiver les officiers et les soldats de la Première Armée.

Chargée d’une mission spéciale, Rossignol, accompagnée d’Echo, s’était faufilée sur le champ de bataille. De ce fait, c’était Anna cette fois qui se tenait aux côtés du Prince afin d’assurer sa protection à la place de Rossignol.

Roland portait une armure renforcée et deux revolvers à la taille. Cependant, tant que la ligne défensive n’avait pas été franchie par l’ennemi comme un poisson s’échappant d’un filet, il ne serait pas vraiment menacé.

– « L’ennemi est encore à une dizaine de kilomètres d’ici, Goo! », dit un pigeon géant en se posant sur son épaule.

« Bien joué, continuez à surveiller », répondit Roland qui, tirant de sa poche un morceau de bœuf séché, le tendit à Maggie. Celle-ci l’engloutit en deux trois coups de bec puis, déployant ses ailes, repartit en direction de l’est.

Grâce aux vols de reconnaissance qu’effectuaient tour à tour Foudre et Maggie, Roland était informé en permanence des déplacements de l’ennemi, ce qui lui permit de disposer comme il l’entendait le champ de bataille.

Affronter des soldats drogués avec une formation en ligne aurait été imprudent. Suite au rapport de Foudre, il avait particulièrement pris en considération que plusieurs centaines d’entre eux  portaient de courtes lances, qui, s’il ne se trompait pas, étaient probablement des armes destinées à une attaque préventive.

En général, la portée d’une arme de lancer n’excédait pas cinquante mètres, à condition bien sûr qu’il s’agisse de soldats ordinaires. Mais avec ces pilules, Roland n’avait aucune garantie qu’ils ne puissent atteindre une portée de cent mètres, auquel cas les équipes de tir seraient en grand danger. C’est pourquoi il avait pris la décision de construire quelques bunkers et de mettre en place des stratégies urbaines. Grâce à des barricades destinées à empêcher l’ennemi d’approcher les artilleurs, le Prince avait établi une ligne de défense insurmontable.

Comme ils avaient pour le moment suffisamment de ciment, il avait été plus facile de construire des bunkers dans l’urgence que d’édifier le mur de la ville. De plus, ces bunkers étaient de simples constructions de briques monocouche. Ils étaient certes quelque peu fragiles, mais comme les miliciens ne faisaient pas usage d’armes lourdes, ces remparts constitueraient une protection suffisante.

Dix bunkers avaient été placés de chaque côté de la route,  disposés en losange et formant une zone de tir croisée. Dans chacun étaient postés vingt-quatre soldats, la moitié étant constituée de vétérans et l’autre de recrues. En raison de leur expérience, les vétérans étaient chargés du tir tandis que les recrues s’occuperaient de l’approvisionnement en munitions. Enfin, Soraya avait pourvu au “camouflage optique” des bunkers, de sortes à les intégrer dans l’environnement et à les rendre quasi indécelables.

Derrière la ligne de front était disposée l’unité d’artillerie. Les vingt canons, en parfait alignement, suivaient la même séquence de tir que la fois précédente, ajustant l’angle de tir et rechargeant au signal de Foudre.

Non loin des artilleurs, une unité d’urgence d’environ cent hommes équipés de fusils à silex avait pour tâche de protéger l’artillerie et le Prince qui se tenait derrière leur formation.

Roland contemplait cette ligne défensive, ces soldats pleins de motivation, alertes et tout excités à l’idée de la bataille, le cœur profondément ému. Cette armée, autrefois faible et fragile, constituée de personnes qui ne s’étaient enrôlées que pour avoir droit à un œuf, avait bien changé. Depuis leur baptême du feu durant les Mois des Démons et la guerre contre la Forteresse, ils formaient une solide équipe et, main dans la main, portaient fièrement la responsabilité de défendre leurs familles.

– « Votre Altesse, l’ennemi n’est plus qu’à deux kilomètres de nous », rapporta Foudre qui venait de rentrer.

– « Parfait. Maggie assurera seule la surveillance dorénavant. »

Roland se tourna vers le chevalier en chef : « Faites passer mes consignes : que tous les membres de la Première Armée se mettent en position d’alerte et se préparent à recevoir l’ennemi! »

– « A vos ordres! », répondit Carter en saluant.

Lehman avait de plus en plus de mal à bouger sa main.

Durant deux jours, il avait ressenti une douleur cuisante et à présent il ne sentait presque plus son bras. Celui-ci avait pris une couleur bleue verdâtre et était incroyablement enflé. Il ne pouvait même plus enfiler son armure. À l’endroit où le marteau de fer avait frappé son bras, il avait laissé derrière lui une marque rouge noirâtre et sa peau était luisante comme si on y avait déposé une couche de vernis.

« L’os doit être brisé », pensa-t-il, « Si je ne me soigne pas au plus vite, je perdrai ce bras. Les remèdes analgésiques que nous avons trouvés dans l’église peuvent peut-être soulager la douleur, mais en aucun cas ils ne pourraient réparer une fracture. »

Il décida d’attendre la fin de la bataille, suite à quoi il rentrerait immédiatement à la Cité du  Roi pour se mettre en quête des meilleurs apothicaires et alchimistes de tout le royaume.

« Ces gens devraient pouvoir guérir cette fichue blessure interne », se dit-il.

– « Sir Lehman, êtes-vous certain que votre main va bien ? » demanda Levin, visiblement inquiet.

– « C’est plus impressionnant que ça ne l’est en réalité », répondit le chevalier faussement indifférent. « Nous verrons cela plus tard. Occupons-nous d’abord de Border Town. Tant que nous n’avons pas pris possession de cette ville, il nous faut rester concentrés sur notre mission. »

– « j’espère que la douleur ne vous rend pas confus, Monsieur, » ricana Duane. « Comment comptez-vous attaquer la ville ? »

Le ton employé fit froncer les sourcils de Lehman, mais le moment n’était pas propice à se préoccuper d’un sujet d’aussi peu d’importance.

– « Si j’en crois les informations que nous avons pu recueillir auprès des nobles des familles Wolf et Elk, ils se sont principalement servis d’une arme offensive à longue portée pour juguler les chevaliers. Celle-ci avait le pouvoir d’éradiquer les Chevaliers avant qu’ils ne parviennent jusqu’à eux. De plus, ces armes, lorsqu’elles sont en fonctionnement, font beaucoup de bruit et génèrent des flammes. Pour résumer, elles ressemblent à d’énormes balistes capables de lancer des projectiles à une vitesse dépassant celle de l’arbalète. »

– « Si je comprends bien, ces armes ont beau être puissantes, elles n’ont pas le pouvoir de tirer en continu, n’est-ce pas ? » s’enquit Levin qui en avait saisi le talon d’Achille.

– « En effet.  Plus vite nous serons en mesure d’atteindre leur ligne défensive, moins nous aurons à essuyer leurs attaques », déclara Lehman. «En outre, le nombre est une donnée cruciale. Pour autant que je sache, le duc Ryan et sa coalition de nobles n’avaient en tout et pour tout que 200 chevaliers à leur disposition et ils sont passés à côté de leur chance de percer la ligne, il ne leur manquait qu’un pas. Mais nous, nous sommes forts de plus de mille cinq cent hommes, qui, lorsqu’ils auront pris les pilules, seront plus rapides qu’un cheval de course, de sorte que les choses ne se passeront pas du tout de la même manière. »

– « Ou bien nous n’aurons rien à faire », dit Duane, « À l’heure qu’il est, Roland Wimbledon est peut-être simplement assis dans son château à attendre l’arrivée de messagers. Nous n’aurions qu’à entrer tranquillement et lui couper la tête. »

– « Non, il s’attend certainement à notre arrivée », démentit Lehman « N’avez-vous pas remarqué que durant ces trois derniers jours nous n’avions pas rencontré de caravane ? Que les marchands de la Forteresse, impressionnés par notre immense armée, aient choisi de rester ou de rentrer à Longsong ne serait guère surprenant, mais que nous n’ayons pas vu de caravane en provenance de Border Town est plutôt inhabituel.  La seule explication est que le Prince a dû fermer Border Town. »

– Comprenez-vous enfin pourquoi Sa Majesté a choisi Sir Lehman plutôt que vous comme Capitaine ? » Demanda Levin d’un ton moqueur.

– De toute évidence, votre tête va bien » répondit Duane en haussant les épaules. « Vu sous cet angle, c’est plutôt positif. J’aurais bien voulu tuer le Prince de mes mains, mais il serait plus intéressant de tuer tous ces parias qui osent se rebeller contre Sa Majesté Timothy. »

– « Sir Lehman, nous venons d’apercevoir des soldats et des chevaux devant Border Town »,  rapporta le Cavalier éclaireur.

– « Très bien, allons jeter un coup d’œil », répondit Lehman en lançant son cheval.

Il apercevait vaguement les contours du château et tout au bout de la route, des silhouettes qui marchaient. Tirant son miroir d’observation, il observa attentivement la manière dont était organisée la ligne défensive ennemie : « Ces choses sur roues, selon nos renseignements, doivent être leurs armes à longue portée. Mais il y en a beaucoup plus que ce qui m’avait été rapporté. »

– « Pensez-vous que nous devrions les envoyer en masse à l’assaut de celles-ci ? »demanda Levin.

– « Cette route est un peu étroite pour y envoyer toute notre milice » répondit Lehman en jetant un œil vers les bois sur sa droite, « Nous devrions détacher quelques hommes et les envoyer dans les environs, même s’ils sont plus lents, cela n’aura pas d’incidence. Si nous parvenons à lancer une attaque de flanc, leur ligne défensive ne tiendra pas longtemps. »

Au moment où le capitaine se préparait à donner ses ordres pour ajuster son armée, il aperçut du coin de l’œil une ombre blanche.

Étonné, il regarda fixement :

« Mon bras cassé me donnerait-il des hallucinations ? Non, je suis certain qu’il s’agissait d’une femme! »

Revêtue d’une robe blanche, la tête couverte d’une capuche, la femme réapparut et avant même qu’il n’ait eu le temps de crier, fit jaillir du feu de ses mains.

Lehman eut à peine le temps de sentir un coup sur sa tête dont la puissance était équivalente à celui d’un marteau. Tout se mit à tourner autour de lui et le chevalier sombra dans l’obscurité.

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