Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 169 : Les Adieux
Chapitre 168 : Souvenirs Menu Chapitre 170 : Le Cadeau de la Vengeance (Partie 1)

Elle pénétra dans le bureau et se retrouva à nouveau face à Roland Wimbledon. Ce dernier était une fois de plus occupé à écrire, probablement quelque affaire gouvernementale.

Le soleil descendait déjà derrière les montagnes de l’Ouest, contaminant le ciel d’une touche d’or. Les dernières lueurs traversaient les fenêtres, projetant de longues ombres sur la table.

En attendant que le prince dépose sa plume, Cendres déclara :

– « J’ai gagné. »

– « En effet, vous avez gagné », répondit simplement Roland avec un signe de tête.

Que Roland cède d’une manière aussi franche et directe était pour elle inattendu. La sorcière s’imaginait qu’il tenterait de pinailler à ce sujet, elle ne pensait pas qu’il admettrait aussi facilement le résultat.

– « Cependant, je reconnais que vous êtes en mesure de lutter contre l’Armée du Châtiment Divin », déclara Cendres. « Ces guerriers ne sont pas imperméables à l’épée et à la lance, la puissance de leur corps est semblable à la mienne, mais ils ont perdu toute conscience et capacité de penser. C’est pourquoi je suis capable d’en affronter trois simultanément.

Si, au cours de l’épreuve, l’adversaire du chevalier avait été membre de l’Armée du Châtiment divin, je pense qu’il se serait contenté de foncer droit devant lui. C’est pour cette raison qu’ils ne peuvent envoyer cette armée aussi facilement qu’ils utilisent l’armée des Juges. Si ma supposition n’est pas fausse, l’Église est contrainte d’envoyer systématiquement une personne pour les diriger durant les combats. »

– « Merci », dit Roland avec un sourire. « Cette information est de la plus haute  importance. »

– « Quelle nouvelle arme votre chevalier a-t-il utilisée ? »

– « Une arme à feu », expliqua le Prince. « À l’avenir, tous mes soldats en seront équipés. S’il est en possession d’une arme à feu, même un agriculteur qui n’a jamais reçu de formation est en mesure de battre un Juge bien entraîné. »

Cendres hésita un instant puis demanda :

– « Pourriez-vous me donner une de ces armes à feu ? »

– « À moins que vous ne rejoigniez l’Association de Coopération des Sorcières, c’est impossible », répondit Roland, « actuellement cette arme est encore très rare. »

Devant ce refus, la jeune femme soupira doucement.

– « Je dois retrouver Tilly au plus vite, c’est pourquoi demain matin à la première heure, je quitterai Border Town. Si vous ne parvenez pas à repousser l’Église, vous pourrez toujours venir nous demander asile dans les Fjords. »

Roland hocha la tête :

– « Vous de même. N’oubliez pas de faire savoir à ma chère sœur qu’à la frontière occidentale du Royaume de Graycastle, il existe un endroit qui accueille les sorcières. »

Durant un instant, Cendres resta silencieuse.

– « J’y réfléchirai. »

Elle s’apprêtait à quitter le bureau lorsque contre toute attente, le Prince l’arrêta.

– « Attendez, j’ai un cadeau pour vous. Il se trouve derrière la porte. »

Un cadeau ?

La sorcière regarda évasivement en l’air puis se reprit, se retourna et aperçut une immense épée posée près de la porte. Comme elle était dissimulée par le battant, la jeune femme ne l’avait pas remarquée en entrant.

– « Votre épée est hors d’usage c’est pourquoi j’ai demandé à Anna de vous en fabriquer une neuve. Cependant, celle-ci n’est pas faite de fonte de mauvaise qualité, elle a été réalisée en acier pur. »

En effet, sa surface, uniformément lisse, offrait un lustre d’un rouge orangé à la lumière du coucher de soleil. La jeune femme s’avança, caressa doucement l’épée et constata que l’épaisseur de la lame était très uniforme. Il était visible qu’elle avait subi un processus de trempage. Nul doute qu’il s’agissait d’une arme d’excellente qualité. La seule chose qui intriguait Cendres était sa forme étrange. Comparée aux épées habituelles à double tranchant, celle-ci ne disposait que d’une seule lame, tandis que le bord opposé était à peu près aussi large que son petit doigt. En outre, elle ne possédait pas de pointe, mais son extrémité avait une forme trapézoïdale.

La principale particularité de cette épée était que tout au long du premier quart, on avait gravé des runes étranges. Son côté contondant était orné d’une demi-lune peinte en or qui attirait le regard.

Même si elle ne voulait pas montrer combien elle l’aimait, Cendres ne put malgré tout s’empêcher de tendre impulsivement la main pour la saisir.

– « Pourquoi a-t-elle l’air si étrange…? »

« Cette arme n’est pas commune », répondit en riant le Prince. « On l’appelle ײPorte-Cendresײ et elle est classée comme légendaire comparée à votre ancienne épée qui était une arme blanche.

Cendres décida qu’elle n’avait pas vraiment besoin de savoir ce que ces mots inexplicables étaient supposés vouloir dire :

– « Dans ce cas, j’accepte votre cadeau et en retour, je vais moi aussi vous donner quelque chose. »

– « Oh ? Qu’est-ce donc ? » Demanda le Prince piqué de curiosité.

Mais Cendres ne répondit pas et quitta la pièce.

Le lendemain matin, lorsque Roland ouvrit la porte de son bureau, il aperçut une fois de plus Rossignol qui, assise sur sa table de travail, grignotait un poisson séché :

– « Elles sont parties »

– « Toutes les deux ? »

– « Oui », répondit paresseusement Rossignol. « Elles sont parties dès qu’il a fait suffisamment jour pour voir la route. Wendy était là pour leur faire ses adieux. »

Roland se sentit profondément ému : Wendy se préoccupait de toutes ses sœurs, en particulier des sorcières qui l’avaient aidée à s’échapper du monastère. Pour cette raison, il pensait que cette dernière voudrait suivre Cendres. Le Prince n’aurait jamais pu imaginer qu’elle serait la première à refuser son invitation.

Les douze membres de l’Association étaient encore au complet, aussi se sentit-il plein d’énergie.

– « Pensez-vous qu’elles parleront de cet abri sûr aux sorcières qui se trouvent de l’autre côté de la mer ? »

– « Peut-être, peut-être pas », répondit Rossignol en s’adossant à sa chaise. « Mais lorsqu’elles seront face à un problème qu’elles ne parviendront pas à résoudre seules, elles se souviendront certainement de Border Town. »

Roland ferma les yeux et fit appel aux  souvenirs de l’ancien 4e Prince.

Tilly et lui n’avaient jamais été très proches, ou plus exactement, la jeune fille avait toujours gardé une certaine distance envers tout le monde. Même son père, Wimbledon III, ne faisait pas exception. En plus de sa beauté, elle avait, tout au long de son enfance, fait preuve d’une sagesse exceptionnelle. L’esprit de Roland n’avait pas plus d’informations à son sujet.

Quand la 5ème princesse avait-t-elle commencé à abriter secrètement des sorcières et à élaborer son projet de voyage dans les Fjords ? Le Prince ne savait rien à ce sujet. Mais cela importait peu.  Pour l’instant, il pouvait la considérer comme une alliée potentielle dans sa lutte contre l’Église. Tous deux y étant opposés, ils partageaient un objectif commun.

« Il n’était pas vain d’envoyer Théo et de lui demander de propager l’information concernant notre refuge pour les sorcières. Tout bien considéré, l’éveil d’une sorcière est toujours un événement aléatoire, aussi Tilly ne pourra jamais les emmener toutes. D’autant plus que son organisation est préoccupée par sa retraite. Il sera urgent pour les nouvelles sorcières de trouver un autre refuge.

Maintenant que je suis au courant de l’existence de l’Armée du Châtiment Divin, mon principal objectif sera d’augmenter l’échelle de production de ces deux acides.

On ne peut augmenter l’efficacité des poudres ou des explosifs sans utiliser d’acide nitrique et sulfurique. Lorsque tous les membres de la Première Armée auront remplacé leur ancienne arme par un revolver, avec le canon rayé et la nouvelle balle, la précision du tir sera grandement améliorée. C’est pourquoi l’entraînement a toujours été de la plus haute importance. À l’époque où il n’y avait pas de rideaux de feu, un vétéran expérimenté possédant d’excellentes compétences au tir valait bien dix nouvelles recrues qui tiraient au hasard autour d’eux.

Mais pendant ce temps, la consommation de balles augmentera de façon stupéfiante.

Reste le problème de la poudre qui croupit dans le canon lorsqu’on a tiré, ce qui encrasse l’arme et réduit la durée de vie prévue du canon. Ce n’est qu’en utilisant une poudre sans fumée que ce problème pourra être résolu.

Les versions antérieures de la poudre sans fumée étaient en fait composées de nitrocellulose, tandis que par la suite, celle-ci était constituée d’un mélange de nitrocellulose auquel on ajoutait un autre ingrédient. Utiliser comme nous le faisons actuellement du fulmicoton trempé à l’acide nitrique pour assurer l’étanchéité est tout à fait inadéquate, ceci sans compter la quantité requise de fulmicoton.

Le laboratoire ne pourra produire qu’à petite échelle. Si je voulais répondre aux besoins d’une armée entière, il m’en faudrait un à échelle industrielle. Malheureusement, je ne connais rien à l’industrie chimique aussi, dans l’immédiat  je ne vois aucune solution.

En outre, je ne peux ralentir les progrès en matière d’éducation. Il ne suffit pas d’enseigner une culture élémentaire, non, la transformation idéologique devra également être mise en œuvre au plus vite. Les citoyens originaires de Border Town ont déjà connu l’épreuve des Mois des Démons et avec la propagande répandue par la Première Armée, bon nombre d’entre eux acceptent à présent les sorcières. Mais parmi les nouveaux arrivant, l’endoctrinement de l’Église est toujours présent. Et la population étrangère augmente rapidement, en particulier chez les serfs qui vivent encore dans leurs cabanes de bois près de la rivière Redwater et affirment qu’il s’agit d’une ville hors de la ville.  Mais lorsqu’ils deviendront des gens libres, ceux-ci vont progressivement s’installer en ville, aussi, si je tarde trop  à corriger leurs croyances, il sera trop tard.

Je dois donc trouver une méthode qui me permettra de transformer silencieusement leurs croyances et qu’ils soient susceptibles d’accepter. »

Perdu dans ses pensées, le Prince rouvrit enfin les yeux et s’aperçut que Rossignol l’observait attentivement. Durant un court instant, leurs regards se croisèrent avant qu’elle ne détourne instinctivement la tête.

– « Au fait, j’ai oublié de vous dire quelque chose », dit la sorcière en regardant par la fenêtre comme si rien ne s’était passé. « Wendy m’a demandé de vous transmettre un message. »

– « Qu’est-ce que c’était ? » Demanda Roland.

– « Elle a simplement dit, ײMerciײ. »

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 168 : Souvenirs Menu Chapitre 170 : Le Cadeau de la Vengeance (Partie 1)