Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 125 : Développement municipal
Chapitre 124 : Retour à Border Town Menu Chapitre 126 : Transformation du blé

– « Qu’avez-vous à me dire au sujet des personnes qu’ils ont envoyées ? », demanda Roland.

– « C’est juste, regardez ci-dessous », répondit le Ministre adjoint en pointant du doigt le bas du parchemin : « Jusqu’à présent, 100 personnes ont été envoyées à Border Town. La plupart appartiennent aux rangs des serfs. Conformément à votre demande, tous ont été logés à l’extérieur de la ville. Les trente-cinq artisans ont été placés sous les ordres de Karl et leurs maisons sont toutes situées dans le « Quartier de la Nouvelle Civilisation », expliqua Barov en reprenant ces termes inhabituels. « Mais pensez-vous que ce soit une bonne chose, Votre Altesse ? Je croyais que ce secteur avait été spécialement préparé pour les sorcières. »

– « Les personnes que j’ai envoyées répandre la nouvelles au sujet de ce refuge ne sont pas encore revenues. Elles progressent plus lentement que je ne l’aurais  imaginé. C’est pourquoi nous utiliserons les premières maisons pour loger les artisans et leurs familles. Nous pourrons toujours en construire de nouvelles. »

Roland envisageant de rénover tout Border Town, les maisons en bois et les chalets de boue deviendraient des maisons de briques, tout en laissant suffisamment d’espace pour de grandes rues, à la place des allées juste assez large pour deux personnes marchant côte à côte que la ville offrait jusqu’ici.

– « Compris », dit Barov en acquiesçant d’un signe de tête. « Votre Altesse, j’ai entendu dire qu’il y aurait également ici du bétail et des moutons ? »

– « Ah, c’est vrai. Mais c’est délibérément que j’ai demandé à ce qu’on ne les envoie que dans quelques jours. Des bergers les réuniront  et les mèneront dans les prairies situées entre le mur de la ville à l’Ouest, la Forêt aux Secrets et la Chaîne des Montagnes Infranchissables. Ce secteur devrait être propice à devenir un pâturage. Nous devrions rouvrir la partie endommagée du mur et créer une sortie. Après tout, ce mur n’est utile que durant les Mois des Démons. »

Pour le moment, ils avaient suffisamment de personnes et d’argent pour pouvoir franchir le goulet d’étranglement et permettre à Border Town de se développer davantage, de sorte que Roland pourrait utiliser la totalité des connaissances qu’il tenait de son monde d’origine.

Il fit venir un garde dans son bureau et ordonna :

– « Allez chercher Karl et demandez-lui de me rejoindre au bureau exécutif. Je suppose que vous ne le trouverez pas à la mine, mais probablement dans le nouveau secteur extérieur à la ville. »

Une demi-heure plus tard, Karl entrait dans le bureau.

Il s’inclina et salua Roland.

– « Votre Altesse. »

Six mois s’étaient passés depuis que le Prince avait rencontré pour la première fois le maçon et l’avait recruté pour faire partie du personnel de l’Hôtel de ville. Ce dernier pouvait être considéré comme le fonctionnaire le plus occupé au cours du dernier semestre. D’abord, il avait dû présider à la construction du mur de la ville, puis des maisons dans le nouveau quartier et des cabanes provisoirement en bois pour les derniers habitants de Border Town. A présent, âgé de trente-cinq ans, il présentait les premiers fils d’argent et sa peau avait également commencé à s’assombrir à force de passer son temps à l’extérieur. Mais la combativité que Roland avait devinée en lui lors de leur première entrevue était toujours aussi brûlante, plus forte que jamais.

Il est vrai qu’un nouvel environnement pouvait rapidement transformer un homme. Six mois auparavant, Karl n’avait de cesse de fuir les problèmes et de s’en tenir éloigné. Mais à présent, en tant que commandant de projet expérimenté ayant eu à diriger d’autres personnes, ses gestes eux-mêmes laissaient deviner quelques indices de son sentiment de puissance. Mais ce que Roland appréciait le plus en lui était le fait qu’il soit toujours bien disposé à accepter les idées des autres.

Le prince approuva son salut d’un sourire :

– « Je vous en prie, asseyez-vous, et jetez un coup d’œil à ceci. »

Il lui remit quelques croquis qu’il avait dessinés : « Comme vous le voyez, j’ai besoin de vous pour une nouvelle construction. »

– « Ce bâtiment ressemble à un entrepôt. En le construisant sur pilotis, il pourrait ainsi résister aux possibles inondations ». Karl balaya rapidement du regard le premier croquis puis passa au second. Après l’avoir examiné un moment, il demanda : « Est-ce supposé être un four ? »

– « En effet. J’ai besoin que vous construisiez au moins cinq fours comme celui-ci à proximité de la Mine du Versant Nord. Ils sont destinés à calciner le ciment et cuire des briques d’argile. Il vous faudra donc trouver un endroit désert avec de bons canaux de transport et cette zone devra être suffisamment grande pour que nous puissions y construire davantage de fours par la suite. »

– « Je comprends. »

Karl passa au dernier croquis et fronça immédiatement les sourcils :

« On dirait… des égouts ? Non, car il y a un toit et des murs… et cette zone derrière ressemble à un étang. Votre Altesse Royale, je ne vois pas du tout ce que cela pourrait-être. » 

Roland se mit à rire :

– « Ce sont des toilettes, et ce projet de construction devra être votre plus haute priorité. »

« Des toilettes ? » pensa Karl

– « Votre Altesse, où envisagez-vous de les construire ? A cet usage, il y a déjà des pots de chambre dans votre château et vos domestiques sont chargés de les nettoyer régulièrement. La plupart des villageois n’en utilisent même pas, ils font cela devant leurs maisons », expliqua le maçon. « Quant aux serfs, ils peuvent déverser leurs saletés directement dans la rivière Redwater qui les emportera. »

« Ainsi, c’était cela, cette odeur forte que j’ai sentie aujourd’hui-même sur le quai ». Roland secoua la tête pour chasser ce souvenir déplaisant :

– « Si tel est le cas, nous devons changer cette mauvaise habitude aussi vite que possible. »

– « Euh … une mauvaise habitude ? »

Apparemment, Karl ne comprenait toujours pas ce que voulait dire le Prince. 

Pour un homme du peuple habitué à uriner n’importe où, il était bien sûr difficile de comprendre à quel point une promenade occasionnelle pouvait-être agréable lorsqu’on avait pas à  craindre de marcher sur une mine, ironisa Roland pour lui-même.

– « Quoi qu’il en soit, il suffit de suivre ces croquis, j’ai marqué grossièrement leur taille, il ne vous reste plus qu’à utiliser ces mesures. Il vous faudra construire côte à côte quatre cabinets dans le voisinage du quartier des cabanes de bois. En outre, le mur situé au centre de la fosse d’écoulement devra être en brique. Par contre, vous pourrez construire le toit et les murs extérieurs en bois. De cette façon, vous ferez d’importantes économies de ciment. »

– « Votre Altesse, vous voulez les construire côte à côte… c’est… »

Karl parlait lentement. De toute évidence, il hésitait à aborder ce sujet avec Son Altesse, craignant d’offenser sa dignité royale.

« Mais que ferons-nous s’ils ne les utilisent pas ? »

– « Je donnerai des ordres qu’ils devront suivre. Contentez-vous de les construire, je m’occupe du reste. »

– « Bien, puisque vous le dites », répondit Karl en hochant la tête. « J’aimerais vous soumettre une autre question, Votre Altesse Royale. »

– « Parlez »

– « La Guilde des Maçons ayant été contrainte de se dissoudre, beaucoup de gens, comme moi, ont choisi de quitter la Cité du Roi. J’aimerais écrire aux maçons qui savent où je suis et tenter de les recruter pour Border Town. Chacun a son propre domaine de spécialisation, par exemple, pour les fours, Lesya serait le meilleur. Cependant, Votre Altesse je ne sais pas… »

– « Aucun problème », répondit immédiatement le Prince. « Je suis prêt à engager tous les maçons que vous pourrez faire venir et les payerai en fonction de leur expérience et de leurs compétences. Ils auront également la possibilité d’entrer à l’Hôtel de Ville. »

– « Je vous remercie pour votre générosité », dit Karl avant de sortir.

Le maçon parti, Roland entreprit de mettre par écrit son projet concernant la gestion des serfs et la façon dont il entendait s’y prendre pour mettre fin au système d’esclavage.

La population de Border Town augmentait rapidement, mais aussi longtemps qu’ils dépendraient de l’importation de nourriture, la ville serait menacée si une catastrophe naturelle devait se produire ou que la route menant aux villes voisines vienne à être coupée. Par conséquent, le développement du domaine agricole était une priorité encore plus élevée que celui de l’industrie. Border Town devait au plus vite devenir autonome.

Le Prince était certain que sitôt qu’il serait en mesure d’appliquer ses idées, les serfs pourraient devenir des agriculteurs et ceci combiné avec la capacité de Leaves à améliorer les graines, le secteur entourant la rivière Redwater ne serait bientôt plus qu’un océan de blé doré.

Quant aux toilettes, elles avaient leur rôle à jouer dans le développement de l’agriculture. Roland avait suffisamment de personnes, de terres et de graines. Il lui fallait maintenant un bon engrais.

Il savait pertinemment combien le fait de produire de l’engrais à partir d’excréments humains et animaux était pénible. Il faudrait nettoyer régulièrement le bassin de stockage, mais également compter sur le lisier humain. Tout ceci était incontestablement gênant. Mais pour l’instant, le Prince n’avait aucune idée de la façon d’en produire industriellement. Par conséquent, il devrait se contenter de cet engrais naturel et organique pur.  Le fumier humain-animal était utilisé depuis longtemps déjà et même au vingtième siècle, certaines zones rurales faisaient encore usage de cette fertilisation traditionnelle.

Beaucoup de gens n’avaient que très peu de connaissances sur les engrais, la grande majorité d’entre eux pensaient simplement que les selles étaient quelque chose de sale et n’auraient jamais imaginé qu’à part leur donner la nausée, elles pouvaient s’avérer utiles. Ainsi, chaque année, les cultivateurs faisaient-ils usage du système dit de la jachère : on divisait une parcelle de terre arable en trois parties, utilisées respectivement pour le semis du printemps, celui de l’automne, la troisième parcelle étant mise en repos. Ceci avait pour but d’éviter l’épuisement de la fertilité du sol résultant d’une utilisation constante.

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 124 : Retour à Border Town Menu Chapitre 126 : Transformation du blé