L'Anneau du Dragon Panlong | Coiling Dragon | 盘龙
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Chapitre 32 : Artefacts et Divinités
Chapitre 31 : Muba, l’expert de niveau Divin Menu Chapitre 33 : Une vague de réfugiés

À ces mots, Linley ne put s’empêcher de froncer les sourcils.

Des connaissances communes au sujet des artefacts Divin particulièrement importantes pour la suite de sa formation ?  

« Les artefacts Divins ne sont rien d’autres que des armes. Comment pourraient-ils avoir un impact sur la formation ? »

Bien que perplexe, Linley se contenta d’écouter calmement l’explication de Muba qu’en fait, il ne croyait pas totalement.  

Sa visite ce jour-là était vraiment très étrange.

À sa connaissance, les experts des Quatre Plans et des plans supérieurs se livraient bataille. Comment pourraient-ils se montrer si courtois ? Ceci dit, puisque Muba se comportait comme tel, il se devait de lui rendre sa politesse.

– « Vous savez sans doute, Mr Linley, que les artefacts Divins sont divisés en trois catégorie, en fonction de leur niveau de pouvoir : faible, moyen et élevé », dit Muba.

– « Je ne sais pas grand-chose à ce sujet, mais j’en ai entendu parler en effet. Pourquoi ? Qu’essayez-vous de me dire en abordant ce sujet, Mr Muba ? »  

– « Nous parlerons de cela plus tard. Tout d’abord, permettez-moi de vous demander :  Savez-vous comment sont créés ces artefacts Divins ? »

– « Pas du tout », répondit succinctement Linley qui avait de plus en plus de mal à comprendre ou Muba voulait en venir.  

– « Ce que je m’apprête à vous dire, c’est qu’en fait, au départ, tous les artefacts Divins, qu’ils soient de haut ou de bas niveau, sont exactement les mêmes », dit calmement Muba en souriant, tout en observant les réactions de Linley.

Comme il s’y attendait, ce dernier parut très surpris.

– « Comment est-ce possible ? » Demanda-t-il, perplexe.

Sur le continent Yulan, il était normal que les minerais ordinaires et les minerais précieux produisent des armes de qualités variées. Mais les artefacts Divins…

– « Les matériaux à partir desquels ils sont conçus peuvent présenter certaines différences qui, généralement, ne sont guère importantes », déclara Muba. « Ce n’est pas sa “naissance” qui détermine le niveau d’un artefact mais son “vécu”. »

– « Son vécu ? » Répéta Linley qui n’avait pas vraiment compris.

Silencieuse, Délia écoutait attentivement.

– « Tout à fait. Prenez par exemple un artefact Divin qui vient à peine d’être créé. Il est très moyen, très ordinaire. Mais s’il tombe entre les mains d’un Dieu Suprême qui traite cette arme comme un membre de sa famille, la nourrit fréquemment de son pouvoir, de son énergie spirituelle et l’utilise souvent au combat… Il y a de grandes chances pour que, des centaines de millions d’années plus tard, cet artefact ait tué plus d’un million de Divinités. À ce moment-là, vous vous apercevrez qu’il est devenu un artefact Divin de haut niveau », expliqua l’expert en souriant. « Que dites-vous de cela ? »

Linley commençait à comprendre.

« Quelle différence pourrait bien faire le matériau dans lequel il est fait ? L’aura et “l’esprit” d’un artefact divin sont déterminés par l’expérience et se forment sur la durée. Ce ne sont pas des qualités que des minéraux sans vie pourraient leur conférer », poursuivit Muba.

Linley était plutôt d’accord avec ces explications.

« Les gens comme nous, qui ont emprunté le chemin de la formation, savent, en principe, à quel point celui-ci et pénible et difficile. En devenant des Divinités, nous pouvons considérer, dans une certaine mesure, que nous avons réussi », soupira Muba. « Ceci dit, il y a beaucoup trop de Demi-Dieux comme nous dans les Sept Plans Divins et les Quatre Plans Supérieurs. 

Nous comptons donc sur ces artefacts Divins pour nous protéger et éliminer nos ennemis », ajouta-t-il d’un ton solennel. 

Linley était entièrement d’accord.

L’âme étant capitale pour une Divinité, ce sur quoi elles comptaient le plus était leur compréhension des lois, ainsi qu’un ensemble approprié d’artefacts Divins!

« Être vraiment à l’écoute de la nature spirituelle d’un artefact divin n’est pas chose facile », reprit Muba. « Peut-être pensez-vous qu’il suffit de le lier par votre sang pour qu’il vous appartienne pleinement ? »

Linley le regarda, confus. Il était bien connu que pour devenir maître d’un objet, il fallait le lier par le sang.   

« En réalité, ceci ne sert qu’à montrer que l’artefact vous appartient, le plus difficile étant de faire en sorte qu’il ne fasse qu’un avec votre volonté. Il faut savoir qu’un artefact Divin, en particulier s’il existe depuis d’innombrables années, a un esprit propre. »

« À mesure que son propriétaire évolue, il évolue lui aussi en fonction de son expérience, aussi devons-nous traiter nos artefacts Divins comme des membres de notre famille et, sur le long terme, faire en sorte que nos esprits ne fassent plus qu’un. Il vous sera d’autant plus facile de les utiliser que ceux qui ont tué de nombreuses Divinités ont acquis une nature spirituelle extrêmement puissante. »

« Prenez, par exemple, un expert formé à la Voie de la Destruction qui utiliserait un artefact Divin ordinaire. Après dix millions d’années, lorsqu’il aura tué de nombreuses Divinités, cet artefact deviendra une arme d’affinité Destruction.  Il suffira alors d’y injecter de l’énergie divine pour que ses vibrations, à elles seules, soient en mesure de déchirer l’espace et de créer des lames spatiales. »

Le cœur de Linley fit un bond.

C’était exactement ainsi que se comportait Sang Pourpre!

Il lui suffisait d’y instiller de l’énergie divine et son épée non seulement pouvait créer des fractures spatiales, mais aussi émettre un bourdonnement capable de créer des vibrations dans les âmes. Il s’était toujours demandé comment cet objet, créé à partir de minéraux, pouvait avoir un effet aussi particulier.

De toute évidence, c’était lié à sa “nature spirituelle” et sa lourde épée adamantine était bien inférieure à Sang Pourpre.

Il commençait à croire les explications de Muba.

« Laissez-moi vous donner un exemple. Un artefact Divin nouvellement forgé est un peu comme un bébé et ce qu’il deviendra en grandissant dépendra de son vécu. Notre rôle est de cultiver cet artefact », expliqua Muba. « Si vous en possédez un puissant, il vous faut faire en sorte qu’il vous reconnaisse. »

Linley, qui était encore méfiant au sujet de cette visite, redoubla de prudence.

« Que peut bien vouloir dire Muba ? Sait-il que je possède de puissants artefacts Divins ? »

– « Mr Muba, vous avez bien dit “reconnaître” ? » Demanda-t-il.  

– « Les puissants artefacts sont extrêmement rares et précieux, c’est pourquoi, généralement, une Divinité n’est en mesure d’en protéger qu’un ou deux et de le chérir comme sa propre vie. Il est pratiquement impossible de les lui faire céder à quelqu’un d’autre. »

« Tout à l’heure, je vous ai expliqué que les artefacts Divins nouvellement conçus étaient semblables à des enfants et que ceux qui sont puissants équivalent à des adultes dotés d’un esprit qui leur est propre. Il leur sera donc très difficile de reconnaître un autre maître. 

Pour que vous puissiez tirer pleinement parti de sa puissance, il est indispensable qu’il vous reconnaisse. »

Linley écoutait attentivement.  

Son épée adamantine n’étant encore probablement qu’un “bébé”, il allait avoir besoin de temps pour la nourrir et l’aider à grandir.

Quant à Sang Pourpre, qui était déjà un “adulte” doté d’une âme propre, il ne le reconnaîtrait pas si facilement dans la mesure où celui qu’il avait vraiment reconnu était cet homme à la silhouette diabolique et aux cheveux pourpres l’ayant amené au niveau de puissance qu’il avait désormais.

Muba en avait terminé, mais ses paroles avaient eu un impact considérable sur Linley.

En effet, l’une des choses les plus importantes pour une personne qui s’entraînait dans cette voie était ses armes.

– « Me reconnaître ? Mais comment ? » Demanda Linley.

– « Difficile à dire », répondit Muba en fronçant les sourcils. « Mais je peux vous donner une méthode simple, qui consiste simplement à la nourrir de votre énergie spirituelle et de votre pouvoir divin. C’est le moyen le plus ordinaire et le plus courant. Vous allez devoir beaucoup investir pour qu’un artefact Divin doté d’un esprit vous reconnaisse comme son maître.  Par ailleurs, il est également capable de sentir l’amour que vous lui portez. »

« Pour faire simple, ne le traitez pas comme une arme sans vie mais comme un être vivant. Avec le temps, je pense que cet artefact divin finira par vous reconnaître. »

Linley hocha légèrement la tête.

– « Et si vous êtes son premier maître ? » Demanda-t-il.  

– « C’est simple. Continuez à en prendre soin, à le cultiver et il finira naturellement par vous reconnaître », répondit Muba en souriant.  

Soudain, une pensée traversa l’esprit de Linley.

S’il n’avait pas eu à lier son épée adamantine avec le sang, c’est qu’elle n’avait pas encore atteint ce niveau.

– « Si la qualité d’une arme la rend presque aussi puissante qu’un artefact Divin sans toutefois requérir le lien du sang, qu’en est-il ? Une personne ayant atteint le niveau Divin peut-elle encore l’utiliser ? » Demanda Linley qui, pour tout dire, était attaché à cette lourde épée et ne souhaitait pas l’abandonner.

Muba éclata d’un rire sonore :

– « Lier une arme par le sang ne détermine pas nécessairement sa qualité. Prenez, par exemple, les anneaux interspatiaux. Dans les Plans Supérieurs, ceux-ci sont aussi communs que ne le seraient des sacs sur le continent Yulan. Ils n’ont rien d’extraordinaire et pourtant, ils nécessitent le lien par le sang. Cela signifie-t-il pour autant qu’ils soient puissants ? »

Linley était abasourdi.

Toutes ces années durant, il avait toujours pensé que pour qu’une arme requière la liaison par le sang, elle devait avoir atteint le stade de l’artefact Divin. Or, visiblement, c’était une erreur.

– « Lier une arme par le sang n’est rien de plus qu’une technique », dit en riant Muba. « Prenez par exemple une lame ordinaire, ne serait-elle qu’une machette destinée à couper du bois. Si vous la mettez entre les mains d’un Souverain et que celui-ci la nourrit de son pouvoir et de son énergie spirituelle, d’ici quelques milliards d’années, elle sera devenue un artefact Souverain bien supérieur aux artefacts Divins », expliqua-t-il.

Les yeux de Linley s’illuminèrent.

C’était la première fois qu’il l’entendait parler d’artefacts Souverains.

– « Absolument » Reprit Muba en souriant. « J’ai omis de vous dire que le classement de ces armes dépend aussi de la puissance de leur maître. Si un artefact Divin nouvellement forgé est mis entre les mains d’un Demi-Dieu qui n’évolue pas, il restera toujours de faible niveau. »   

« Mais si un Dieu consacre du temps et des efforts à son entretien, il lui permettra d’atteindre un niveau moyen. On peut donc en déduire que si un souverain se consacre sans réserve à l’entretien de son arme, celle-ci atteindra très probablement le niveau d’artefact Souverain, et ce quel qu’ait été son niveau de départ. »  

Linley hocha légèrement la tête. Muba pensait sans doute qu’il n’avait en sa possession qu’une arme mortelle ordinaire.

Lui qui craignait que s’il devenait trop fort, son épée adamantine ne soit plus adaptée aux combat de haut niveau, se sentit rassuré. Tout au moins n’aurait-il pas besoin de changer d’arme.

« Mon épée adamantine vaut bien plus qu’une machette à couper du bois », pensa-t-il.

Cela le mit d’excellent humeur.

– « Je ne vais pas vous déranger davantage, Mr Linley », dit l’expert en souriant. « Je vais rentrer à présent. »  

Sur ce, il se leva, aussitôt imité par Linley et Délia.  

Quelles que puissent être les intentions de Muba, le maître des lieux lui était reconnaissant de lui avoir révélé tant de choses. À en croire son expérience avec Sang Pourpre, l’homme disait sans doute vrai.  

– « Comme c’est compliqué », soupira Délia.

– « En réalité, ce qu’il a dit est sensé. Si, pour créer un puissant artefact Divin, il suffisait d’être un bon forgeron et d’avoir à sa disposition de bons matériaux, il y en aurait partout! »

Sa décision était prise : dorénavant, il prendrait le plus grand soin de son épée adamantine et de Sang Pourpre afin qu’elles puissent évoluer avec lui à mesure qu’il poursuivrait sa formation pour atteindre le sommet.

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