Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 865 : Télépathie
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« Co… comment ?! »

George cligna des yeux, croyant avoir mal entendu.  

 

Il regarda le Comte des Trois Rivières et constata que lui aussi, comme tous les autres nobles présents dans la salle, était interloqué.  Le silence était tel que l’on aurait pu entendre une épingle tomber.

 

« Cela… ne faisait pas partie du plan! Roland Wimbledon aurait-il déjà convaincu le Comte Delta ? »

 

Il tourna la tête vers le Seigneur de la ville et s’aperçut que ce n’était pas le cas. Aussi agité que les autres, le Comte, incrédule, regardait le Roi avec des yeux écarquillés. De toute évidence, en organisant ce banquet, il ne s’attendait pas à ce que ce dernier fasse cette annonce.  

 

Pour lui comme pour les autres, organiser une réception à la villa près du lac était quelque chose de tout à fait normal.  

Mais c’était sans compter sur cet acte égoïste de la part de Roland.

 

« Serait-il devenu fou ? »

 

– « La plupart d’entre vous ont dû s’apercevoir que le système féodal entravait sérieusement la circulation et la spécialisation du personnel, ce qui a eu pour effet de limiter le développement de la productivité dans notre pays. En considération du fait qu’une crise majeure pourrait bientôt s’abattre sur Graycastle comme sur toute l’humanité, je me suis vu contraint de prendre la difficile décision de récupérer toutes vos terres et pouvoirs afin que les habitants de Graycastle puissent travailler de concert. »

 

« Spécialisation du personnel ? Productivité ? Crise majeure ? De quoi diable parle-t-il ? a-t-il une seule personne ici qui comprenne ? » Pensa George en ravalant avec peine sa salive.

 

Mais le Roi, qui ne semblait pas se soucier des opinions des nobles, poursuivit : « Pour le moment, je suis convaincu que cette décision est à la fois juste et nécessaire. Pour preuve, la suppression de la féodalité dans les régions de l’Ouest et du Nord non seulement n’a pas perturbé l’ordre mais il semblerait même qu’elle l’ait réorganisé. À la Cité Sans Hiver, les décrets, planification et politiques combinés ont même propulsé la ville dans l’ère industrielle où les grandes usines prennent le relai des petits ateliers, devenant ainsi le cheval de bataille de la production. Il en a résulté une augmentation conséquente du budget de la ville, dont les personnes ayant participé à ce processus ont grandement bénéficié. Ce sont des faits indéniables que, je pense, vous avez tous pu constater. »  

 

« Cela dit, mon but n’est pas d’éradiquer purement et simplement la noblesse, mais sachez que ce n’est pas parce que vous aurez perdu vos terres et vos titres que vous aurez tout perdu. Au contraire, grâce à ce nouveau système, vous vous enrichirez davantage. Imaginez que vous ayez devant vous un gâteau de la taille de votre paume. Vous l’avaleriez en entier qu’il pourrait à peine satisfaire votre faim. Mais si vous pouviez l’agrandir à la mesure de cette table, il vous suffirait d’une part pour être plus que rassasiés. Lorsqu’une réforme est bénéfique, autant pour soi que pour ses sujets, il est logique de vouloir l’appliquer à tout le royaume. Vous en avez sans doute entendu parler, je me trompe ? »

 

« Si bon nombre d’aristocrates connaissent vos intentions, ils ne s’attendaient pas à une telle précipitation », pensa aussitôt George, qui, une fois le choc passé, avait retrouvé son calme. Force lui fut de constater, à sa grande surprise, que cet accident n’était pas nécessairement une mauvaise chose et qu’il pourrait même lui être favorable!

 

Étant donné le nombre d’aristocrates présents, il était, pour ainsi dire, impossible de parvenir à un consensus. Cette annonce allait, au contraire, aggraver les conflits préexistants entre ces nobles et le nouveau Roi. Grâce au discours de ce dernier, George n’aurait plus à faire l’effort de se faire bien voir de toutes les personnes présentes. En effet, la témérité du Roi en annonçant sa décision sans s’être, au préalable, entendu avec le Seigneur de la Cité Écarlate, pourrait avoir pour effet de rapprocher de lui tous ceux qui, jusque-là, avaient l’intention de soutenir le Comte Delta.   

 

Comme il était prévisible, lorsque les nobles eurent repris leurs esprits, l’un d’eux demanda : – « Votre Majesté… Je ne connais pas très bien la situation des régions de l’Ouest et du Nord. Auriez-vous la bonté de m’accorder quelques jours pour prendre ma décision ? »

 

– « C’est vrai, cette question est de la plus haute importance car elle sera décisive pour l’avenir de ma maison, aussi je ne puis la prendre seul. »  

 

– « Votre Majesté, pouvez-vous nous promettre que chacun de nous s’enrichira davantage ? »

 

– « Et si la réforme échouait ? En perdant nos terres, nous n’aurons même plus le petit gâteau initial. »

 

– « Votre politique est sans doute sage et brillante, mais… je ne suis pas commerçant, Votre Majesté! »

 

« Eh bien, nous y voilà! » Exulta George, convaincu que plus ils poseraient de questions au Roi, plus les nobles s’apercevraient de sa perspicacité. En effet, si Roland n’était pas en mesure de les assurer de l’efficacité de ses projets de réforme, il se verrait acculé dans une situation plutôt délicate.

 

Mais lorsque tous eurent posé leurs questions, le Roi, inébranlable, leva la main pour réclamer le silence.

 

– « Je crois que vous m’avez mal compris », dit-il. « Ce n’est pas une proposition, mais un ordre. Vous n’avez donc pas votre mot à dire à ce sujet. » Puis, prenant un ton plus froid, il ajouta : « Je n’ai pas besoin de votre consentement, car j’ai déjà mon idée de qui se joindra à moi dans le train du progrès et de qui sera assez têtu pour tenter d’en bloquer les roues, et finalement être réduit en poussière. »

 

– « Comment le savez-vous ? » Demanda le Comte Delta, surpris.  

 

– « J’ai le pouvoir de lire dans les pensées », répondit Roland avec un sourire.

 

– « Pardon ? »

 

– « Il est tout à fait normal que vous soyez sceptique face à des phénomènes qui dépassent l’entendement. C’est pourquoi je vais de ce pas vous en faire la démonstration », dit-il en faisant un signe à Edith.

 

D’un geste de la tête, elle adressa un grand sourire à l’assistance et dit :

– « Si vous répétez mot pour mot tout ce que je vais dire, vous aurez la preuve que Sa Majesté est en mesure de déceler le moindre mensonge. Le règne de Roland Wimbledon repose sur cette capacité à lire dans les pensées. Mais je tiens à préciser que quiconque ne répètera pas mes paroles sera considéré comme étant l’une de ces pierres d’achoppement. »

 

« C’est absurde! Totalement absurde! » pensa George Néri, qui, muni de sa Pierre du Châtiment Divin, ne craignait aucune puissance perverse. « Venant d’une sorcière, ç’aurait été plus crédible. »  

 

Il s’apprêtait à appeler les autres nobles à mettre un terme à cette farce lorsqu’il réalisa que beaucoup parmi les personnes présentes semblaient intéressés par la suggestion d’Edith. Qu’avaient-ils à perdre à essayer ? George se demanda alors s’ils craignaient d’offenser ouvertement le Roi ou s’ils espéraient le voir se couvrir de ridicule.

 

– « Votre attention s’il vous plaît », dit Edith en souriant. « Répétez après moi : je suis pleinement d’accord avec la nouvelle politique de Sa Majesté et prêt à coopérer avec les fonctionnaires de la Cité Sans Hiver. »

 

Les nobles s’exécutèrent sans réfléchir, certains ne pouvant se retenir de rire à tel point ils se sentaient ridicules.

 

Roland rendit alors son verdict :  

 

– « Pas un seul d’entre vous n’a dit la vérité », annonça-t-il. « Certes, c’est un peu regrettable, mais c’est compréhensible. À votre place, je suis certain que je n’accorderais pas si facilement ma confiance à un roi qui a passé le plus clair de son temps à la frontière de Graycastle. Poursuivez je vous prie. »  

 

« Une minute! » Pensa George. « Quelque chose ne va pas. Comment le Roi peut-il accepter ce résultat avec tant de calme ? » En effet, en sa qualité de Seigneur de la Crête Rocheuse, jamais il n’aurait toléré d’apprendre aussi crument que tous ses sujets ne lui obéissaient pas, et ce même s’il s’en doutait.  « Cela ne le met-il pas mal à l’aise ? »

 

– « Deuxième phrase », annonça Edith avec enthousiasme. « Répétez après-moi, mot pour mot et très clairement : Même si je ne comprends pas où Sa Majesté veut en venir, je peux très bien vivre sans le pouvoir féodal et suis prêt à coopérer si j’ai l’assurance de pouvoir m’enrichir. »  

 

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