Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 448 : La Fusillade
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– « Monseigneur, il se passe quelque chose d’étranges sur les quais, à l’ouest de la ville », rapporta le garde chargé de bloquer la route. « J’ai entendu de curieux bruits venir de cette direction, aussi j’ai envoyé deux troupes voir ce qui se passait mais aucune d’elle n’est revenue. »

– « Comment ? » Jacques Medde fronça les  sourcils : « Vous avez dû vous tromper. »

– « Non, j’ai clairement entendu des bruits semblables à une respiration lourde et rapide. Une sorte de ronflement, comme ceci… » Dit le garde en imitant le bruit.

– « C’était peut-être un vagabond qui ronflait ? »

– « Monseigneur, par ce temps, tous ceux qui dorment dehors meurent gelés », répondit le garde avec insistance, « et personne ne peut ronfler aussi bruyamment. Si vraiment il s’agit d’un ronflement, ce doit être celui d’un géant presque aussi haut que les remparts. »

Le Comte le fixa longuement puis se détourna en criant :

– « Chevalier Duncan! »

– « Monseigneur ? Qu’y a-t-il pour votre service ? » Répondit un Chevalier portant l’insigne de la famille Érable en s’approchant du Comte.  

– « Rassemblez votre troupe et suivez mon garde jusqu’aux quais pour voir ce qui s’y passe. » Jacques tapota l’épaule du chevalier et ajouta : « Si vous apprenez quelque chose, venez immédiatement m’en informer. »

– « Euh… Ne pourriez-vous pas envoyer quelqu’un d’autre ? » Répondit le jeune chevalier, hésitant. « Mon père m’a demandé de vous accompagner au château. »

– « Je puis vous assurer que nous mettrons beaucoup plus de temps ici que vous pour vous rendre sur les quais », dit le Comte, « et si jamais la famille Chèvrefeuille se rend, je vous attendrai. »

– « Bon… Très bien. »

Après le départ du chevalier et du garde, l’expression du visage de Jacques devint glaciale. «Vous pouvez toujours rêver! …Vous pensiez bénéficier des mêmes avantages en envoyant votre fils pour m’accompagner au château ? Dans sa lettre secrète, Sa Majesté ne parlait que de moi! »

Peu de temps après, il entendit dans le lointain une fusillade en provenance de l’ouest.

Ce bruit alerta immédiatement Jacques :

– « Que se passe-t-il ? Le fils aîné de la famille Erable n’a pas de fusil. »

Il s’apprêtait à envoyer quelques-uns de ses chevaliers pour se rendre compte de la situation lorsque le garde qui tout à l’heure était venu l’avertir revint :

– « Mon… Monseigneur … les choses tournent mal! »

– « Que s’est-il passé ? »

– « C’est le Prince rebelle… il est ici! », répondit le garde, les yeux exorbités. « Des milliers d’hommes se dirigent vers le château! »

– « L’armée de Roland Wimbledon ? » Jacques leva la main et le gifla au visage. « Des milliers ? Je vous préviens, si vous osez encore proférer de telles absurdités, je vous fais pendre aux portes de la ville. »

– « Monseigneur, ils portent les drapeaux du Royaume de Graycastle », répondit le garde. N’osant pas esquiver, il se mit à genoux et poursuivit : « Je voulais que les troupes du Chevalier Duncan attrapent un ou deux ennemis pour leur soutirer des informations, mais alors qu’ils se précipitaient vers eux, ils… ils… »

– « Que leur est-il arrivé ? », le pressa le Comte.  

– « Ils ont été abattus par des coups de feu intenses. »

À voir son visage, on pouvait deviner que le garde avait été témoin de choses particulièrement terrifiantes. « On aurait dit que des incendies s’étaient soudain déclarés dans l’obscurité et que le crépitement des armes n’allait jamais s’arrêter. Ces vingt hommes ont été abattus avant d’avoir pu faire cent pas et leurs chevaux avec eux! » Le garde déglutit et reprit : « Monseigneur, je n’ai jamais vu pareille fusillade… Il faut qu’ils soient plus de mille pour avoir pu éliminer en un clin d’œil le peloton du Chevalier! »

– « Où est le fils aîné de la famille Erable ? »

– « Il s’est enfui. »

Le Comte, qui ne tenait plus sur ses jambes, s’affala sur son siège, en proie à une extrême confusion.  « Comment est-ce possible ? Les quatre familles n’ont lancé l’offensive qu’hier à midi et ce soir, le Prince Roland arrive pour défendre la Forteresse ? Si l’on tient compte du temps requis pour porter un message, cela voudrait dire qu’il n’a mis qu’un jour pour venir de Border Town ? Même si le vent leur était favorable et leur navigation fluide, jamais ils n’auraient pu arriver aussi vite, encore moins s’ils transportaient un millier d’hommes. Il leur aurait fallu une énorme flotte et à ma connaissance, il n’y a pas de bateaux à Border Town durant l’hiver. »

Comment les choses pouvaient-elles tourner ainsi ?

« Non, étant donné l’urgence de la situation, je dois absolument rester calme », pensa Jacques Medde en essuyant son front couvert de sueur. Le garde s’était peut-être trompé. Sans torches et dans l’obscurité, il était impossible de savoir avec exactitude combien d’ennemis étaient présents sur le quai, surtout si, de toute évidence, il était en état de choc suite à la fusillade.

« Les fusils à silex peuvent sembler puissants mais leur portée de tir n’excède pas 40 pas. De plus, ils sont très lents à recharger et leur cadence de tir est extrêmement faible. En supposant que tous les ennemis soient équipés de ce genre d’arme, ils ne sont pas invincibles. La route qui mène au château ne peut pas accueillir plus de deux douzaines de soldats marchant côte à côte. Si j’en informe immédiatement les familles Eglantine et Wolf et si je rassemble tous les chevaliers, les mercenaires et les gardes pour les attaquer après leur première fusillade, nous pourrons peut-être les vaincre. »

« Contrairement aux batailles en campagne, la lenteur de rechargement des fusils à silex est une lacune qui peut s’avérer fatale dans les combats de rue. »

– « Bon sang! », dit Jacques en frappant l’accoudoir de son siège. Il appela le chef de sa garde et commanda : « Allez quérir le Comte Eglantine et le Vicomte de la famille Wolf et ordonnez à tous les hommes qui portent un fusil de bloquer l’entrée du château. »

« Il est beaucoup plus rapide de former des tireurs que des arbalétriers. Laissez-les retarder l’ennemi, leurs vies ne valent pas grand-chose. Si nécessaire, les Chevaliers leur passeront dessus. Allez! »

À sa grande surprise, le chef des gardes revint en disant :

– « Eux et leurs hommes ont déjà quitté les lieux. »

Afin que Petrov ne puisse pas s’enfuir, les quatre familles détenaient respectivement les quatre côtés du château. Jacques ne s’attendait pas à ce que les autres apprennent la nouvelle avant lui.

Les coups de feu se rapprochaient à présent du château. Comme le garde l’avait décrit, on aurait dit un sourd et intense grondement de tambours. Malgré la neige qui s’accumulait, on les entendait nettement.

– « Bande de bâtards! »

Le cœur de Jacques se figea. Il regarda le château pour la dernière fois. Le Comte n’avait plus le choix : il fallait ordonner la retraite. Il quitta les lieux avec ses gardes, ses hommes n’ayant plus le temps de fuir.  

Une fois dehors, le Comte se figea de stupéfaction.

Les ennemis étaient partout et tout chevalier qui tentait de franchir le barrage était abattu sans pitié. Leurs armes n’avaient rien de commun avec les fusils à silex envoyés par Timothy. Ils tiraient en continu, comme s’ils n’avaient pas besoin de recharger. C’était un véritable chaos. À l’exception du Chevalier Duncan, qui avait été le premier à s’enfuir, tous les membres des trois autres familles se retrouvaient pris au piège.

– « Que faire, Monseigneur ? »

– « Appelez les troupes aux boucliers de fer! » Cria-t-il. « Ils marcheront devant et nous couvriront. »

Non sans peine,  trois troupes armées de boucliers de fer réussirent à se reformer et  avancèrent lentement. Les autres chevaliers en profitèrent pour les suivre, conscients que c’était peut-être leur dernière chance de franchir la ligne ennemie.

Malheureusement, Jacques Medde se trompait. Alors qu’ils n’étaient plus qu’à une centaine de pas de l’assaillant, des flammes éblouissantes jaillirent de leurs armes. Les boucliers de fer, conçus pour bloquer des balles de plomb, furent instantanément transpercés. Les hommes qui marchaient à l’avant tombèrent. Des éclats de métal leur traversaient le corps et le sang giclait, tel un épais brouillard, derrière les boucliers.

Avant même d’avoir eu le temps de donner l’ordre de charger, le Comte s’écroula, criblé de balles.  

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