Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 351 : Illusions (Partie 1)
Chapitre 350 : Succession (Partie 2) Menu Chapitre 352 : Illusions (Partie 2)

Après que Mayne eut présenté ses respects, il poussa le pape, toujours sur son fauteuil roulant, en direction de la sortie.

– « Cléo ? », appela doucement O’Brien, haletant.

Une Sorcière Purifiée toute vêtue de blanc entra dans la pièce par une petite porte latérale. Ses pas étaient si légers qu’on les entendait à peine.

–  « Me voici », dit-elle.

L’Archevêque fronça les sourcils. Il ne s’attendait pas à la présence d’une Purifiée dans un endroit aussi secret. « Même si, depuis leur éveil, ces femmes ont été élevées par le pape et sont tenues de servir Sa Sainteté à vie, ce sont tout de même des sorcières », pensait-il. De plus, il était quelque peu mécontent d’apprendre que cette personne avait appris l’existence de l’Église Reflet avant lui.

– « Conduisez-le dans la Salle des Illusions. »

– « Très bien. »

Elle se dirigea vers le sanctuaire et pressa le Canon sculpté dans une pierre sur l’autel. Une lumière magique jaillit et le portrait géant s’éleva lentement, révélant une porte métallique noire. Cléo prit le pendentif de cristal que le Pape portait à son cou, l’inséra dans le verrou de la porte. On entendit un déclic et la lourde porte s’ouvrit vers l’extérieur.

La Purifiée reprit le pendentif de cristal, mais au lieu de le rendre à Sa Sainteté O’Brien, elle le déposa dans la main de Mayne.

L’archevêque tourna la tête et regarda le Pape.

– « Prenez-le. À partir de ce jour, c’est vous qui en aurez la garde. Il vous servira pour ouvrir la bibliothèque du Temple Central Secret ou la porte secrète du Bureau de Recherches.

– « Allons-y », dit Cléo en souriant.

Elle prit Mayne par la main et le conduisit dans la salle située derrière le portrait.

Dans la cathédrale, à la surface, cette pièce n’existait pas. Il n’y avait à cet endroit qu’une baie vitrée qui donnait sur les montagnes d’Hermès.

La pièce, construite de façon circulaire, était plutôt spacieuse. Sa superficie était environ la moitié de celle de la Salle de Prière et des rangées de dix personnes pouvaient y tenir côte à côte de sorte qu’il était difficile d’appeler cet endroit une ײsalle secrèteײ. Cependant, dans cet espace, il n’y avait pas de meubles. Le seul endroit où l’on pouvait s’asseoir était un banc de pierre qui longeait l’un des murs incurvés de la pièce.

Une fois la porte de métal fermée, Mayne rejeta la main de la Purifiée et demanda :

–  « Sa Sainteté vous a-t-il permis d’entrer ? »

Cléo ignora sa question.

– « Si je ne viens pas avec vous, qui activera la Pierre d’Illusions ? Vous n’avez pas le Pouvoir Conducteur. »

Sa réponse fit battre le cœur de Mayne : « Il semblerait qu’elle se considère toujours comme la sorcière de Sa Sainteté O’Brien. Lorsque j’aurai reçu le sceptre et pris le contrôle de l’Eglise, il faudra absolument que je lui fasse comprendre qu’elle ne doit pas seulement respecter le Pape, mais également l’Archevêque qui va lui succéder. »

– « Dans ce cas, commençons. »

Réprimant les émotions qui l’assaillaient, il s’assit sur le banc de pierre.

– « Très bien, Votre Sainteté. » Cléo souleva un panneau sombre sur le mur et posa la main sur la pierre magique. « Mais tenez-vous prêt, je vous prie, car c’est la première fois que j’active cette chose. »

– « La première fois ? N’a-t-elle pas plus de deux cents ans ? N’a-t-elle pas participé aux précédentes cérémonies de succession papale ? » Mayne se sentit un peu perplexe, mais avant qu’il n’ait eu le temps de s’y attarder, un rayon de lumière éblouissant jaillit de la pierre, plongeant la pièce dans l’obscurité.

Aucune source lumineuse. Les murs, le sol et le banc de pierre semblaient avoir disparu.  Mayne eut l’impression d’avoir été avalé par une bête géante surgie des abysses et perdit toute notion de distance. Le ciel et la terre semblaient se confondre et tout était noir. Il baissa la tête et réalisa qu’il ne voyait même plus son corps.

Retenant son souffle, il avança prudemment sa main et toucha le banc de pierre qui était toujours en dessous de lui. En tâtonnant du pied, il s’aperçut que le sol était là lui aussi, ce qui le soulagea. Apparemment, pensa Mayne, il n’avait pas été transféré dans une autre salle souterraine : c’était simplement la Pierre Magique qui avait absorbé toute la lumière de la pièce.

« Comment, dans cette obscurité, vais-je pouvoir connaître la “vérité ” dont Sa Sainteté m’a parlé ? » Se demanda-t-il.

Comme pour répondre à la question de l’Archevêque, le sol s’éclaira à nouveau, mais de toute évidence, il ne se trouvait plus dans la même salle secrète. Les dalles sur le sol,  polies jusqu’à en devenir brillantes et glissantes, reflétaient un éclat bleu sombre et chacune d’elles était ornée de magnifiques motifs très élaborés. Presqu’aussitôt, des rayons de lumière descendirent du plafond et à sa grande surprise, Mayne vit une lucarne transparente au-dessus de sa tête. Derrière la vitre, il apercevait même le ciel clair et les nuages.

Un à un, des meubles apparurent : une table ronde en marbre entourée de chaises avec dessus un globe et des coupes de verre. Les quatre murs devinrent des rideaux et une épée d’ornement ainsi qu’un bouclier se dressèrent au centre de la pièce. Une tête de cerf géante était suspendue au-dessus de la porte.

Vinrent ensuite des silhouettes humaines.

Stupéfait, Mayne regarda ces femmes apparaître l’une après l’autre dans la pièce. Elles semblaient réelles et toutes portaient des robes magnifiques. Elles prirent place autour de la table.  Celle qui était assise face à la porte de la salle n’était autre que leur chef, la Reine des Sorcières aux cheveux roux. Les mains croisées, elle regardait droit devant elle, la tête levée et le buste bombé. Toutes les autres femmes avaient leurs regards rivés sur elle.

Aux yeux de Mayne, tout cela ressemblait à un tableau extrêmement réaliste.

– « Est-ce cela que l’on appelle ײl’illusion”, d’où le nom de cette pièce ? » se demandait l’Archevêque.

Cette illusion avait pourtant tout d’une scène réelle, à tel point que, durant un moment, les femmes semblèrent s’animer.

– « Sachez que notre expérience concernant l’Armée du Châtiment Divin a été couronnée de succès », annonça une sorcière assise à côté d’Alice. « Ils sont maintenant extrêmement agressifs, intrépides, ne craignant pas la mort et terriblement puissants. Une faible sorcière auxiliaire peut même être transformée en un puissant guerrier, aussi fort que l’Extraordinaire Originelle. En outre, ces soldats ont également la capacité de perturber la  libération du pouvoir magique ce qui leur donne un énorme avantage face aux Diables Fous et aux Seigneurs des Enfers qui ont tous deux besoin de la Pierre Conductrice pour pouvoir se battre. »

– « Mais la Cérémonie de Conversion consume la vie des sorcières. Par ailleurs, j’ai entendu dire que la transformation ne réussissait pas pour toutes», dit l’une d’entre elles.

– « Ce sont des détails insignifiants »,  répondit la sorcière en écartant les mains. « Je suis persuadée qu’en poursuivant ses travaux, la Société de Recherches trouvera un moyen d’y remédier. »

– « Ne parlez pas si vite, Elaine.  Nous sommes déjà peu nombreuses, aussi chaque sorcière est précieuse! » S’exclama son interlocutrice en fronçant les sourcils.

– « Vaut-il mieux mourir entre les mains des Diables ou mourir au cours de la cérémonie ? », répondit Elaine en relevant la tête : « Dans le second cas, la sorcière aura au moins apporté sa contribution à l’Union avant de disparaître. »

– « Qu’est-ce que vous dites ? »

– « Assez », dit calmement Alice. Sa voix était pourtant très douce mais immédiatement, le silence retomba. Toutes attendaient respectueusement ce que la Reine allait dire.

– « Aucun mortel ne peut vaincre les Diables, mes sœurs », dit-elle posément. « Nous pouvons choisir de ne rien faire, de nous contenter de profiter simplement de ce dernier moment de paix, mais lorsque la prochaine invasion se produira, nous serons complètement reléguées à l’histoire.  Ou bien nous pouvons décider de tenter un dernier combat, de mettre tous nos espoirs dans l’Armée du Châtiment Divin et de faire les sacrifices nécessaires. J’admets que c’est un choix difficile, mais tant qu’il y aura une chance de prolonger l’existence de l’Humanité, les sorcières resteront vaillantes et déterminées.

« Même si suis la Reine de la Cité des Etoiles, je suis prête à vous laisser ce choix décisif : préférez-vous abandonner la résistance et mourir en paix, ou voulez-vous venger la mort de nos sœurs, chasser les Diables hors de la Région de L’Aube et restaurer la gloire passée des sorcières ? La décision vous appartient. »

« Il va de soi qu’aucune d’entre nous n’est en mesure de participer directement à la troisième Guerre de la Volonté Divine, aussi, quel que soit le choix que nous ferons, nous   mènerons paisiblement nos vies éphémères. Notez bien que la décision que vous allez prendre aujourd’hui ne vous concerne pas seulement mais engage l’avenir de toutes les sorcières… pour que nos futures sœurs puissent voir le sourire de Dieu. »

« Celles qui ne sont pas d’accord, veuillez à présent vous lever. »

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 350 : Succession (Partie 2) Menu Chapitre 352 : Illusions (Partie 2)