Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 124 : Retour à Border Town
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– « Je ne vous ai probablement jamais vu mentir autant que vous l’avez fait aujourd’hui », fit remarquer Rossignol alors qu’elle sortait de son brouillard, juste après le départ de Tylo.

– « Et le Grand Prêtre de l’Église », demanda Roland, « pourriez-vous affirmer qu’il ne mentait pas ? »

– « Non, ma vue a été arrêtée par la Pierre du Châtiment Divin qu’il portait. A sa place, je ne voyais qu’une épaisse zone d’ombre. »

Malheureusement, Roland ne pouvait se permettre de traiter ce Grand Prêtre de la même manière qu’il l’avait fait avec tous les autres nobles. Ce que le Prince regrettait vivement.

Il déposa les deux pilules sur la table :

– « Dites-moi, ces pilules ont-elles vraiment des effets miraculeux ? »

Réduire la douleur… On pouvait obtenir les mêmes effets à l’aide de la morphine qui visiblement, augmentait également le taux d’hormones libérées par la glande surrénale, ce qui expliquerait l’accroissement des forces.  Restait à savoir comment  ils avaient réussi à extraire ces substances et à en faire des pilules. Si l’Église était si avancée technologiquement, il y a bien longtemps qu’elle aurait conquis le monde.

Attendez une minute… Une pensée traversa soudain l’esprit de Roland : se pourrait-il que l’Eglise ait réussi ce prodige en utilisant la magie ?

– « Vous êtes capable de voir le flux magique, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en regardant Rossignol, « Voyez-vous des traces de magie dans ces deux pilules ? »

La sorcière les prit dans sa main et les examina attentivement, mais  lorsqu’elle les lui rendit, la seule chose qu’elle put en dire fut :

– « Je n’y décèle aucune trace de magie, mais pour moi, elles ressemblent un peu à la Pierre du Châtiment Divin. »

– « La Pierre du Châtiment Divin ? »

Roland se sentit déconcerté.

– « Eh bien », dit la jeune femme en hochant la tête, « Vous êtes déjà venu  dans mon monde de brouillard. Tout est en noir et blanc, mais l’obscurité naturelle et celle générée par la pierre sont différentes. Concernant cette dernière, je ressens comme un grand vide qui tenterait vite d’avaler le monde qui l’entoure. C’est très difficile à décrire… » Rossignol eut une hésitation : « On ne peut pas vraiment parler d’un trou noir, on dirait plutôt qu’il n’y a rien du tout. »

– « Le néant ? »

– « C’est exactement l’impression que ces pierres me donnent », acquiesça-t-elle. « Ces deux pilules provoquent en moi ce même sentiment de néant, mais c’est beaucoup plus subtil, de plus… il ne s’agit pas d’un trou rond, mais plutôt d’un écoulement de minces filaments noirs. »

– « Ce « néant » pourrait-il affecter votre capacité ? »

Rossignol reprit les pilules et disparut soudain dans le brouillard, pour réapparaître un moment plus tard :

– « Il semblerait qu’elles n’aient aucun effet sur ma capacité »

– « Je pense qu’il vaudrait mieux tester ces pilules sur des prisonniers condamnés à mort »

Roland les enveloppa soigneusement  dans un morceau de papier et les mit dans sa poche.

– « Je n’aurais jamais pensé que l’Église puisse avoir une aussi bonne impression de vous »,  commenta Rossignol, l’air déprimé, en s’asseyant aux côtés du Prince.

– « Si le grand prêtre ne portait pas la Pierre du Châtiment Divin, je parie que sur dix phrases qu’il a prononcées, neuf seraient des mensonges », dit Roland avec dédain : « Mais le plus important est que leur proposition et leurs attentes ne soient pas conciliables. »

– « Pourquoi cela ? »

– « Voilà ce qu’ils voudraient : plus d’églises, plus de croyants, un prince ou un roi qui n’accéderait au pouvoir que par l’entremise de leur soutien, et diffuserait ensuite leur propagande divine. Un pays stable, plus propice au développement des croyants et à celui de leur pouvoir. Faute de quoi, conséquence du chaos engendré par la guerre, les églises et les monastères seraient réduits aux réfugiés et deviendraient la cible de vols opérés sur la noblesse. »

– « Mais ne pourraient-ils pas simplement s’être entichés de vous pour la simple et bonne raison que vous êtes capable d’offrir au peuple une vie paisible ? »

– « Je ne crois pas », répondit Roland en secouant la tête, « Toute stabilité nait soit de l’unité, soit de l’équilibre. Même si un roi ne se préoccupe que de rechercher chaque jour son plaisir, le peuple vivrait mieux que les gens qui habitent des pays en guerre. Par conséquent, je n’aurais pas été surpris qu’ils appuient le 2ème Prince, pas plus que s’ils décidaient de soutenir ma sœur Garcia. En revanche, il est curieux qu’ils viennent à moi et me proposent leur soutien, alors que Garcia vient précisément de triompher de  Timothy. 

Si l’Église soutenait pleinement Garcia, j’ai bien peur qu’il ne lui faille pas six mois avant d’engloutir tous  les territoires orientaux du Royaume. De cette façon, près de quarante pour cent du pays relèverait de la Reine de Clearwater, et la pression à laquelle je serais confronté augmenterait de façon exponentielle.

Pourtant, ce ne sont pas les plus forts qu’ils choisissent de soutenir mais le candidat le plus vulnérable de leur point de vue. L’Eglise y trouve certainement un bénéfice. En supposant que j’accepte leur soutien, la situation, déjà compliquée dans ce pays avec ses deux rois, deviendrait encore plus chaotique. Les conséquences directes d’une guerre trilatérale seraient une forte baisse de la population, une perte rapide des richesses et, du fait que l’ensemble du pays serait touché par la guerre, un retard considérable de son unification.

Quel avantage y trouverait l’Église ? Inutile de dire que non seulement ils ne gagneraient pas de croyants, mais je crains bien que tous les lieux de culte qui ont été construits dans chaque ville ne soient détruits et réduits à néant. »

– « Visiblement, vous ne comprenez pas la manière de penser des nobles, ils se tournent et se retournent selon le sens du vent », soupira Rossignol.

– « Grand bien leur fasse », répondit Roland en riant, « je n’en fais pas partie. »

Les yeux de Rossignol se rétrécirent, tandis qu’elle fixait le Prince.

« Étrange, pourquoi ceci ne serait-il pas un mensonge ? »

Trois jours plus tard, Roland, qui avait terminé de vider le château et la bibliothèque de la Forteresse, naviguait sur le “Little Town”. Il était très satisfait.

Non loin de Border Town, les abords de la rivière Redwater avaient changé d’apparence au cours des derniers jours. Dans les régions qu’Anna avait ouvertes avec sa flamme, de nombreuses personnes s’affairaient désormais. Leurs vêtements laissaient penser qu’il s’agissait probablement des premiers serfs qui avaient été transférés à Border Town. Dans un secteur proche de la Chaîne des Montagnes Infranchissable, on avait érigé un certain nombre de simples cabanes de bois. Apercevant une légère activité à l’intérieur de ces constructions, Roland se dit qu’il devait s’agir des familles de ces serfs.

Ces personnes étant liées à la terre depuis des générations, leurs enfants étaient également nés serfs. De ce fait, aucun espoir ne leur était permis : leur vie s’achèverait dans un total engourdissement. Leur motivation à travailler la terre ne venait pas de leurs cœurs mais des fouets des esclavagistes. La faible productivité qui en résultait n’était qu’un terrible gaspillage de ressources humaines.

Il ne faisait aucun doute que l’esclavage, ennemi de la production industrielle, était un système qui devait être aboli. Mais Roland n’avait pas l’intention de laisser ces gens désœuvrés : il entendait leur offrir une porte de sortie afin qu’ils puissent entrevoir une chance de devenir des hommes libres. Même si le fait qu’un maître offre à ses serfs la possibilité de se débarrasser de leur statut d’esclave était une première, ce type de compromis n’attirerait guère l’attention, quand bien même la nouvelle viendrait à se répandre. Tout au plus les nobles penseraient-ils de lui qu’il était particulièrement bon, sans autre considération.

Il suffisait à Roland d’attendre que le moment soit venu, et alors, il abolirait pleinement l’esclavage. La résistance qu’il rencontrerait alors serait moindre.

Non loin de la jetée, tout le secteur était bondé de voiliers. Il est évident que ce petit quai ne suffisait pas à tous ces navires. Heureusement, le “Little Town”, qui était un produit d’artisanat léger, n’en n’avait pas besoin pour accoster.

« Apparemment, il faudra que j’ajoute le développement du quai à liste des tâches à venir », se dit Roland.

Arrivé au château, le Prince, qui ne pouvait se permettre un moment de repos, se rendit immédiatement à son bureau et fit appeler Barov afin que ce dernier lui fasse un rapport sur la situation actuelle de Border Town et sur ses ressources matérielles.

Le Ministre adjoint, qui avait déjà tout préparé, sortit un rouleau de parchemin de sa poche et l’étala sur la grande table en bois.

– « Votre Altesse Royale, la quantité de matériaux que vous avez envoyée à Border Town m’a vraiment effrayé », dit-il, le coin de sa bouche trahissant son humeur, « douze de mes apprentis ont passé une nuit entière à compter toutes les pièces. Le total s’élève à plus de quatorze mille Royals d’or, ce qui équivaut au revenu annuel d’une ville ordinaire! »

« Pour accumuler une telle fortune, le duc a bien dû mettre plus de 20 ans », se dit Roland. « Cet argent vient probablement du pillage et de l’exploitation du peuple du territoire de l’Ouest. Dès que possible, je les convertirai en nourriture, en acier et en machines. »

– « Les bijoux, combien valent-ils ? Et l’artisanat ? »

– « Je n’ai pas encore trouvé le temps de les convertir, mais tout en restant prudent, j’estime qu’ils valent environ 10 000 fidèles royaux d’or. Bien entendu, s’ils étaient  mis aux enchères à la Cité du Roi, vous pourriez en tirer beaucoup plus. Mais pour le moment, ils sont stockés dans le sous-sol de votre château ». Barov marqua une pause : « Par contre, cela signifie que le cellier d’origine n’est pas assez vaste pour contenir toute cette nourriture, aussi je vous suggère d’étendre la superficie du château et de construire de nouveaux entrepôts pour y stocker d’autres fournitures. »

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