Continent de Combat | Douluo Dalu | 斗罗大陆
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Chapitre 4 : La première arme secrète du nouveau Tang San
Chapitre 3 : Double Esprits Menu Chapitre 5 : Grand maître ? Professeur?

Partie 1

Peu après l’aube, Tang San revint du haut de la colline avec un sentiment de fraîcheur, prêt à préparer le petit déjeuner. Puisqu’il utilisait l’Oeil du Démon Violet tous les jours, et cultivait sans repos le matin, l’Oeil du Démon Violet avait déjà fait des progrès notables par rapport au début. Sa vue était déjà capable de voir clairement le moindre mouvement des ailes d’un moustique, pourvu qu’il vole dans un rayon de dix mètres. Tang San était persuadé que si la progression de sa Technique Céleste Mystérieuse n’était pas bloquée, ses progrès seraient encore plus grand dans d’autres domaines.

Forger un bloc de fonte de cinquante centimètres carré à la taille d’un poing ; cette tâche, impossible aux premiers abords, avait été accomplie par Tang San deux semaines auparavant. Sa maîtrise de la méthode de balancier de force que lui avait appris Tang Hao avait atteint plus de vingt-quatre coups de marteau, chaque coup d’une précision d’orfèvre, cela comprenant évidemment le contrôle de la force exercée. Même si jamais au cours de ses entraînements, Tang Hao ne l’avait félicité, sa fierté transparaissait parfois involontairement et Tang San en avait déduit que la maîtrise de cette méthode était une chose dont il pouvait être fier, et se répéta mentalement qu’une pratique incessante restait importante.

Passant la porte en coup de vent, touchant délicatement son poignet, Tang San laissa apparaître un sourire satisfait sur son visage ; sur son poignet était attachée sa toute première œuvre depuis son arrivée dans ce monde, chaque étape ayant été réalisée par lui uniquement.

Il s’agissait d’un dard à ressort caché dans sa manche. Dans la Secte Tang, l’arme secrète la plus commune était ce type de fléchette. La clé de la fabrication de ce genre de dard était la puissance du mécanisme ainsi que l’ingéniosité de la conception. Celui de Tang San était même équipé d’un dispositif de sécurité, rendant toute blessure accidentelle impossible.

Un lot de ces fléchettes imitait trois flèches faîtes pour rentrer dans une manche. Tang San les gardait tout le temps sans exception sur lui. La fabrication de ces fléchettes avait utilisé toute la fonte qu’il avait raffiné pendant presque cents jours.

Lorsqu’il avait tendu l’œuvre achevée à Tang Hao, il avait été choqué de découvrir que le bloc de fonte originellement plein d’impuretés s’était transformé en un morceau de véritable fer raffiné.

Dans sa vie passée, sans parler de lui, même le meilleur maître forgeron de la Secte Tang aurait été incapable d’accomplir un tel miracle. Mais dans ce monde ce miracle était une réalité. C’était déjà quelque chose d’inconcevable. Le dard dissimulé sur le poignet de Tang San était réalisé à partir de ce fer raffiné. Afin de le fabriquer, en plus de trois flèches de dix centimètres à l’intérieur, il avait utilisé ce qui restait du fer.

Note de Kenshin : L’original dit « sleeve dart », littéralement «fléchette de manche », mais je ne peux pas vous mettre ça, donc on va essayer de jongler en fonction des situations quant à l’adjectif à mettre après fléchette ou dard. Ça reste le même type de fléchette à chaque fois, de mémoire c’est la seule arme qu’il ait sur le poignet.

Lorsqu’on parlait de la forge, Tang San ne valait pas grand-chose et était largement inférieur à Tang Hao. Mais en matière d’arme secrète, sans parler de Tang Hao, il était probable que personne sur tout le Continent de Douluo ne soit capable d’égaler le génie de Tang San.

Les dards dissimulés ordinaires avaient une portée de quinze mètres environ, mais ceux faits par Tang San avait une portée effective de plus de trente mètres.

On appelle la portée effective la distance parcourue par une fléchette en ligne droite, correspondant également à la portée dans laquelle elle est mortelle, ou au moins capable de blesser.

Les dards de Tang San, bien qu’il n’y en ait que trois, étaient faits très ingénieusement. Sur chacun se trouvaient trois sillons pour le sang. Tang San avait même pensé à y mettre des têtes barbelées, avant d’être arrêté par leur taille trop faible. La queue disposait de quatre petits empennages, permettant un vol très stable. La pointe, fuselée, était taillée en spirale afin d’assurer une force de pénétration supérieure.

Tang San recherchait toujours la perfection dans la conception de ses armes secrètes, bien qu’il ne s’agisse ici que d’un simple dard dissimulé.

Tang San se savait encore jeune ; la Technique Céleste Mystérieuse ne pouvait pas non plus franchir le blocage de la fin du premier niveau. Bien qu‘étant une personne normale, il n’était pas inquiet pour sa sécurité ; dans l’hypothèse où il rencontrerait un Maître Spirituel tel Su Yuntao, capable d’utiliser un Esprit, sa force serait loin d’être suffisante. Mais avec ses dards, en fonction de la situation, Tang San avait une certaine confiance en ses capacités à vaincre un adversaire d’une force supérieure.

……

【 Précieux Écrits Célestes Mystérieux de la secte Tang, second point des principes généraux : que sont les armes secrètes : utilisés furtivement, une arme martiale spéciale pour vaincre l’ennemi et obtenir la victoire. Si l’ennemi sait que vous voulez l’utiliser, ce n’est plus une arme secrète mais une arme connue.】

……

Tang San ne voulait évidemment pas que ses armes secrètes soient révélées au monde. Tang Hao ne s’était jamais inquiété de la fin à laquelle Tang San avait destiné ce bloc de fer raffiné. Ainsi, le dard dissimulé restait un secret appartenant à lui seul.

Entrant dans la maison, l’odeur appétissante de congee monta à ses narines, mais il était depuis longtemps habituée à elle.

« Papa, viens manger. »
Tang San appela en direction de la chambre de son père.

Curieusement, Tang Hao qui, chaque jour, apparaissait dès qu’il s’agissait de nourriture n’était visible nulle part.

Le cœur de Tang San se serra, son père était-il malade ? Il s’approcha rapidement de la chambre de son père, franchissant de deux pas supplémentaires le seuil.

Tang Hao n’était pas dans sa chambre. De toutes ces années, c’était la première fois qu’il n’était pas encore entrain de dormir.

Alors que Tang San se perdait en interrogation quant à où pouvait être Tang Hao, ce dernier revint.

« Tang San, où diable étais-tu si tôt le matin ? » demanda froidement Tang Hao.

Tang San dit :
« J’étais dehors. Je vais courir tous les matins. »
Ce n’était pas vraiment comme un mensonge, il était vraiment allé dehors pour faire de l’exercice.

« Oh .»
Tang Hao ne creusa pas plus la question, et dit sans émotion :
« Tu ne t’entraîneras pas à la forge aujourd’hui. Prépare tes affaires, demain vieux Jack t’emmènera à Nuoding. »

Tang San fut ébahi l’espace d’un instant,
« Nuoding ? Qu’est-ce que j’irais faire à là-bas ? »
La dernière fois qu’il y était allé remontait à environ un an. Vieux Jack devait faire des courses en ville et l’avait amené pour qu’il gagne de l’expérience.

Tang Hao le regarda et dit :
« Tu ne veux pas étudier les compétences de Maître Spirituel ? Vieux Jack peut t’emmener à l’académie primaire de Maîtres Spirituels de Nuoding pour y être étudiant, avec un travail pour subvenir à tes besoins. Là-bas, tu peux étudier ce que tu veux. »

Entendant les mots de son père, le cœur de Tang San s’emballa et la surprise ainsi que l’excitation le rendirent momentanément muet. L’incapacité de sa Technique Céleste Mystérieuse à atteindre le niveau supérieur était une énigme qui le préoccupait depuis le début ; un Anneau Spirituel de Maître Spirituel était une opportunité à ne pas manquer.

« Papa, qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis ? »

Tang Hao répondit avec une question :
« Tu veux toujours y aller ou pas ? »

Tang San dit :
« Si je pars, personne ne te fera à manger. »
Il comprenait à présent pourquoi son père s’était levé si tôt, c’était pour aller voir Jack, le chef du village.

Partie 2

Tang Hao dit froidement :
« Tu crois que j’ai vraiment besoin que tu t’occupes de moi ? Contente-toi de partir. C’est le chemin que tu as choisi. Chaque année, le village de l’Esprit Sacré à un quota de un, ne le gâche pas. Je t’ai transmis mes techniques de forge, tu pourras trouver du travail en tant qu’apprenti forgeron en ville. Ça devrait te rapporter assez pour couvrir l’inscription et ta nourriture. »

Bien que les mots de Tang Hao soient indifférents, Tang San sentit les coins de ses yeux se réchauffer. Pour qui sait combien de mois, même si Tang Hao le traitait toujours de la même manière, il lui avait appris la forge ; l’homme grand, large et blême face à lui lui donnait déjà un sentiment paternel grandissant. Il voulait bien entendu aller étudier les connaissances des Maîtres Spirituels, mais à ce moment, il détestait l’idée de se séparer de son père.

Tang Hao dit :
« Te laisser partir est subordonné à une condition. Si tu acceptes tu pourras partir. »

« C’est promis. »
Tang San s’exprima sans la moindre hésitation.

Les sourcils de Tang Hao se froncèrent légèrement,
« Tu promets facilement sans même te poser de question sur ce que je demande. En tant qu’homme, les choses promises sont dû, ne devient pas un homme qui promet à la légère. »

Tang San, détendu, répondit :
« Peu importe ce que tu me demandes, je le promettrai. Papa agit forcément dans mon intérêt. »

Tang Hao paniqua un peu. Tang San parla sans réfléchir, et c’était précisément cette confiance qui avait agitée ses sentiments.

« À partir de maintenant, peu importe comment tu cultives ton pouvoir spirituel, je veux que tu promettes de ne pas laisser ton Esprit marteau absorber d’Anneaux Spirituels, ni même laisser quelqu’un d’autre le voir apparaître. De plus, tu ne dois pas révéler aux autres que tu possèdes un double Esprit. Peux-tu faire ça ?

Tang San fut stupéfait pendant un moment, « Cette Herbe Bleu-Argentée alors ? »

Tang Hao dit :

« Tu peux l’utiliser comme tu veux et lorsque tu cultives, utiliser l’un ou l’autre Esprit ne pose pas de problème. Avec un double Esprit, les deux Esprits n’ont pas besoin d’un Anneau Spirituel pour passer les blocages et continuer à cultiver. Si tu as un Anneau Spirituel sur un Esprit, le blocage à l’augmentation de ton pouvoir spirituel disparaîtra. »

Tang San dit :
« En d’autres termes, à partir de maintenant, je n’utilise que l’Herbe Bleu-Argentée c’est ça ? »

Tang Hao acquiesça :
« Tu n’es autorisé à utiliser ce marteau qu’en cas de danger pour ta vie. »

« Très bien, c’est promis. »
Tang San hocha solennellement la tête. De son point de vue, cultiver un Esprit ou non, utiliser des Anneaux Spirituels, tout cela n’était pas un problème du moment qu’il trouvait le moyen de passer le blocage que rencontrait sa Technique Céleste Mystérieuse.

D’autres personnes diraient que l’Herbe Bleu-Argentée n’était qu’un Esprit inutile, mais Tang San n’était pas lugubre pour autant. Après avoir cultivé les armes secrètes de la Secte Tang à un certain niveau, il savait que les mots « Lorsqu’on cueille la fleur, la feuille peut aussi faire mal » n’étaient pas vides de sens, mais étaient simplement une réalité. L’Herbe Bleu-Argentée était exactement la force interne de la Technique Céleste Mystérieuse condensée par son pouvoir spirituel. Tant que sa force interne était suffisante, les armes cachées étaient pratiquement illimitées.

« Bien, mangeons. »
Dit Tang Hao.

Dans cette maison pas si éloignée du délabrement complet, Tang San n’avait rien à préparer. Mettre dans un sac ses quelques habits recousus en plusieurs endroits ne prit qu’un instant.

Cependant, il n’écouta pas les conseils de Tang Hao de simplement préparer ses affaires, des sons de forge continuèrent de résonner dans sa chambre. Dans le but de produire tout type d’armes secrètes à l’avenir, Tang San comprit qu’il ne pouvait que se reposer sur lui-même. Bien que son père lui ait transmis sa technique de forge, il était essentiel d’y mettre plus de pratique. Tant que les techniques uniques d’armes secrètes n’étaient pas cultivées à leur pinacle, la qualité des armes secrètes avait une influence décisive sur le résultat final. Particulièrement dans le cas des super armes secrètes telles que les Lotus de Tang Furie du Bouddha, une erreur de précision de plus d’un iota était inacceptable.

Le passage de ce seul jour parut interminable. C’était également la première fois depuis son arrivée dans ce monde que Tang San se sentait mal à l’aise. Concernant le monde extérieur, il avait à la fois des attentes et des anticipations. Que ce soit à la Secte Tang ou dans le village de l’Esprit Sacré, il n’était jamais sorti pour acquérir de l’expérience et s’entraîner. De ce point de vue, il n’était pas différent des autres enfants. Il avait toujours pensé que le monde extérieur ne pouvait pas apporter d’éclat supplémentaire.

Après le dîner, Tang Hao partit sans un mot pour aller boire, comme s’il n’y avait aucune différence avec sa routine. Il dit simplement à Tang San de ne pas faire de bruit et de ne pas le déranger lorsqu’il partirait pour son jogging quotidien le lendemain matin.

Tôt le matin, Tang San s’assit sur un gros rocher au sommet de la colline. Il prit trois feuilles dans ses mains, un éclat violet dans ses yeux. Il ne savait pas si cela était lié au renforcement de son corps, mais récemment l’Oeil du Démon Violet progressait très rapidement ; il pouvait voir distinctement observer les plus fins détails des feuilles dans sa main. Il savait que son Oeil du Démon Violet était déjà entrain de passer dans le domaine des plus fins détails.

Alors que la Technique Céleste Mystérieuse possède neufs strates, l’Oeil du Démon Violet ne possède que quatre niveaux : Vue d’ensemble, Détaillé, Graine de Moutarde et Sans Limites. La condition pour les disciples de la secte intérieur de Tang est d’atteindre le niveau Détaillé, suffisant pour l’utilisation des armes secrètes. Grâce à sa cultivation dès le plus jeune âge et aidé par le fait de ne pas avoir totalement dissipé son qi inné après sa naissance, il possédait déjà à l’âge de six ans des traces d’une perception détaillée. Mais il savait également que de tous les disciples de la secte intérieure de Tang, l’Oeil du Démon Violet de presque tout le monde pouvait atteindre le domaine Détaillé, mais personne, y compris le Maître de Secte Tang Da, ne pouvait atteindre le domaine suivant de l’Oeil du Démon Violet.

Après avoir atteint le niveau Détaillé, la cultivation de l’Oeil du Démon Violet devenait extrêmement lente, demandant en plus une absorption quotidienne sans exception du qi violet de l’est. Ce genre de persévérance ne pouvait être exprimée en quelques mots. Ainsi, comme les disciples de la Secte Tang, très peu de gens continuaient de cultiver après avoir atteint le niveau Détaillé. Dans les légendes, un Ancien de la Secte avait atteint les limites du niveau Graine de Moutarde, mais n’avait pas eu de résultats particuliers. Il voyait simplement un peu plus clairement que le niveau Détaillé. Et il avait déjà cultivé l’Oeil du Démon Violet pendant plus de trente ans.

Projetant soudainement la Technique Céleste Mystérieuse dans les feuilles, elles devinrent immédiatement parfaitement rigides. L’index et le majeur de Tang San bougeant légèrement, les trois feuilles s’élancèrent en tourbillonnant, fendant l’air sur leur passage.

Partie 3

Les feuilles ne parcoururent qu’une distance d’un mètre avant de redevenir molles, stoppant leur rotation. En quittant les doigts de Tang San, l’effet de la force interne liée à la Technique Céleste Mystérieuse se dissipa naturellement.

« L’effet est encore trop faible. »
Il ne put s’empêcher de secouer la tête. Il se leva, l’heure d’y aller approchant. Aujourd’hui était le jour de son départ ; il ignorait quand il pourrait revenir en haut de cette colline.

Se tenant sur la pointe de ses orteils, ses mollets générant de la force, Tang San laissa libre court à l’Ombre Fantôme Brouilleuse de Traces, faisant face à la pente et s’en alla.

L’odeur familière du congee chatouilla ses narines. C’était la toute dernière fois qu’il cuisinait pour son père avant de partir, il ne pouvait évidemment pas être feignant. Il vérifia le feu sous la marmite et ajouta de l’eau au congee de manière à ce que quand son père se lève il puisse boire le congee chaud.

Vieux Jack était déjà là. Peut-être en raison de son départ pour Nuoding, les habits qu’il portait étaient neufs, le faisant apparaître encore plus vigoureux et en bonne santé.

« Petit San, allons-y. Ton clochard de père ne peut pas sortir de son lit. »
Vieux Jack appela Tang San.

Tang San fit signe à Jack de se taire,
« Papy, tais-toi s’il te plaît. Papa déteste être dérangé pendant son sommeil plus que tout. »
En parlant, il prit un morceau de charbon du four et écrit quelques mots sur le sol. Il regarda à nouveau vers la chambre de son père, réticent à partir, avant de se relever, un paquetage en tissu sur le dos, et de suivre Jack en silence.

Tang San ne connaissait pas bien le langage écrit de ce monde. Quand l’école du village donnait des cours sur le sujet, il allait jeter un œil de temps en temps. Il avait après tout des connaissances de son monde précédent et maîtrisait quelques bases.

Le rideau servant de porte se leva, et une grande ombre sortie de la chambre. Il n’y avait pas de trace de sommeil dans les yeux de Tang Hao. Marchant jusqu’au seuil de l’entrée, il pouvait encore vaguement distinguer le vieux Jack et le plus frêle Tang San.

Il se tint là sans bouger et même après que leur silhouettes aient totalement disparu, il se tenait là l’air vide pendant un long moment.

Comme s’il se souvenait de quelque chose, Tang Hao rentra abruptement dans la forge, regardant la zone couverte de l’écriture de Tang San.

Quelques mots, très simples,
« Papa, moi et Papy Jack sommes partis. Tu dois prendre bien soin de ton corps, bois moins. Du congee dans la marmite, oublie pas de manger. »

Son regard glissant du sol à la marmite en fer sur le côté, Tang Hao s’approcha vivement et souleva d’un geste le couvercle. Il leva la marmite en utilisant ses deux mains.

Grâce à l’ajout d’eau de Tang San à l’instant, le congee n’était pas encore porté à ébullition, mais ignorant cela, Tang Hao le versa directement dans sa bouche en gorgées rapides. Ses yeux étaient couvert d’un brouillard indistinct ; il n’avait pas réalisé que le temps avait passé si vite.
Suivant la route, Tang San suivit le vieux Jack en silence, tournant régulièrement en direction du village.

« Petit San, détestes-tu l’idée de quitter le village ou de te séparer de ton alcoolique de père ? »
Jack tapota la tête de Tang San et demanda avec un sourire.

« Un peu des deux. »
Tang San répondit à voix basse.

Jack sourit légèrement et dit :
« Comparé à ses nombreux petit-fils bon à rien, toi mon enfant, tu es beaucoup plus intelligent. Il serait bien que tu soit mon petit-fils. Cet alcoolique de Tang Hao à vraiment de la chance. Ne pense pas trop ; au dehors, les Cieux et la Terre sont vastes. Tu te feras de nombreux amis à l’académie. Tu apprendras de nombreuses choses. Une fois que tu seras un Maître Spirituel, le pays t’accordera une redevance mensuelle et ta famille pourra vivre correctement. »

Tang San était tout de même ayant acquis une seconde vie et en écoutant les mots de Jack son humeur revint à la normale. Dans son cœur était une soif insupportable du monde extérieur. Il demanda :
« Papy Jack, peux-tu me parler de cette académie ? Quel genre d’endroit est-ce exactement ? »

Jack sourit et dit :
« L’académie est évidemment un lieu d’étude. Bien que je n’y sois jamais allé, je connais la plupart des choses qui s’y rapportent. Notre village a un quota lui permettant d’envoyer un étudiant qui travaille par an à l’académie, mais depuis de nombreuses années nous n’avons envoyé personne. Les étudiants qui travaillent ont des termes très favorables, ils sont exempts de frais d’inscription ; payer sa nourriture soi-même est suffisant. Il y a de petits travaux disponibles dans l’académie en échange de nourriture, par exemple nettoyer les salles de classe et ce genre de choses. En général, pour un étudiant qui travaille à mi-temps et étudie à l’académie, cela ne diffère pas tellement d’avoir tout gratuitement. Pour ce qui est de financer des études à l’académie, ce n’est pas un coût que nous autres pauvres gens pouvons nous permettre de supporter. »

Tang San dit :
« Papa m’a dit, lorsque j’arriverai enfin à l’académie, de trouver une forge pour du travail. »

« Toi ? Faire un travail manuel à la forge ? Quelle mauvaise blague est-ce là ? Je vois que Tang Hao est vraiment fou. »
Dit Vieux Jack avec colère.
« Quel âge pense-t-il que tu as ? Tu ne fais même pas la taille d’un marteau de forge. Quelle forge pourrait t’accepter ? Sans parler du fait que la forge n’est pas vraiment accepté comme une occupation valable, le travail manuel ne rapporte pas grand-chose. Tant que tu étudie correctement à l’académie, c’est suffisant. »

« Pense-y seulement, si tu as quelques accomplissements à l’académie, ton alcoolique de père devrait te donner une partie du peu qu’il a épargné. Mais après ça, l’académie de Maîtres Spirituels intermédiaire n’a pas de quota d’étudiants travaillant, cela demande beaucoup d’argent pour y étudier. Le revenu d’un Maître Spirituel est loin d’être suffisant. »

Vieux Jack voyait déjà Tang San comme destiné à être Maître Spirituel en raison de son pouvoir spirituel inné maximum.

Tang San regarda vieux Jack, peu convaincu, et dit :
« Il y a encore une académie intermédiaire pour Maîtres Spirituels ? Quelle est la différence avec l’académie primaire ? Les deux sont des académies, elles devraient toutes deux enseigner des choses en rapport avec les Maîtres Spirituels non ? »

Vieux Jack expliqua avec beaucoup de patience :
« Il n’y en a évidemment pas qu’une seule sorte. Les académie primaires enseignent des choses basiques et on peut aussi y suivre des cours d’éducation. Seuls les enfants ayant tout juste éveillés leur Esprit y sont acceptés et seulement pour six ans. À l’âge de douze ans, s’il n’ont pas de projet, ils deviennent des Maîtres Spirituels ordinaires. Mais dans l’hypothèse où leur talent naturel est plutôt bon, la plupart des gens peuvent opter pour le choix de suivre des études avancées à l’académie de Maîtres Spirituels intermédiaire, jusqu’à leurs dix-huit ans. Ce type d’académie enseigne des choses plus avancées, mais la difficulté des études augmente énormément. Si les étudiants ne remplissent pas les conditions de l’académie, ils ne pourront pas être diplômé. C’est différent de l’académie primaire. »

Partie 4

« Sachant qu’il y a le primaire et l’intermédiaire, y a-t-il aussi l’avancé ? »

Vieux Jack hocha de la tête, ses yeux révélant une lueur quelque peu admirative,
« Ne t’embêtes pas à penser aux académies avancées, ce n’est pas quelque chose que la plupart des gens peut atteindre. Dans notre Empire du Dou Céleste, il y a en tout deux académies avancées et chaque années, le nombre de nouveaux étudiants ne dépasse pas la centaine. C’est le berceau d’une carrière brillante. Mais le Hall Spirituel national tentera de conférer des titres de noblesse aux diplômés d’une académie de Maîtres Spirituels avancée. »

« Noble ? Une telle opportunité existe ? »
Tang San dit, surpris.

Vieux Jack dit :
« Bien sûr. Maître Spirituel est la vocation la plus noble, et c’est encore plus vrai pour les Maîtres Spirituels avancés. Mais ils sont tous talentueux. Ainsi, pour nous autres gens du peuple qui rêvons d’une ascension en flèche, le meilleur chemin est de devenir un Maître Spirituel avancé. Mais combien d’entre nous en ont la capacité ? Mais s’il y en avait, sans l’aide d’un clan puissant il est très difficile d’être diplômé d’une académie de Maître Spirituel avancée. »

« Un examen de fin d’étude ne concerne pas les gens extérieurs à cet examen, alors pourquoi l’aide d’autres personnes est-elle nécessaire ? »
Tang San était quelque peu confus.

Vieux Jack soupira avant de dire :
« C’était exactement là que se situe l’écart. L’écart entre les gens riches et les gens pauvres, entre le peuple et les nobles. Les conditions pour être diplômé d’une académie de Maître Spirituel primaire sont très simples : tant que l’Esprit atteint le dixième niveau, les professeurs de l’académie accompagnerons l’étudiant pour obtenir un Anneau Spirituel et il pourra passer au rang suivant. Ce n’est absolument pas difficile, à condition d’avoir du pouvoir spirituel au moment de l’éveil, même un enfant peut le faire. On dit que le passage d’Apprenti Spirituel à Maître Spirituel est le passage le plus aisé. »

« Mais c’est différent à l’académie intermédiaire. Pour en obtenir le diplôme, l’Esprit doit avoir atteint le vingtième niveau et posséder un second Anneau afin d’atteindre le rang des Grands Maîtres Spirituels. Du dixième au vingtième niveau, c’est une distance que de nombreux Maîtres Spirituels sont incapables de franchir de toute leur vie. De plus, au vingtième rang, un Maître Spirituel ne peut compter que sur lui-même pour chasser et tuer une Bête Spirituelle et obtenir son Anneau Spirituel. C’est une tâche très périlleuse. S’ils sont les descendants d’une famille noble et sont accompagné par les guerriers de la famille, le danger sera réduit proportionnellement. Les Maîtres Spirituels issus du peuple comme nous n’ont qu’eux pour se défendre. »

« Les conditions requises par une académie avancées sont encore plus drastiques. C’est seulement après avoir atteint le trentième niveau et acquis un troisième Anneau Spirituel qu’un Grand Maître Spirituel peut être promu au rang d’Ancien Spirituel. On dit souvent que quelqu’un dépassant le trentième rang peut être appelé un Maître Spirituel vraiment puissant et grand, un véritable noble. Aller encore plus loin est certainement difficile. En plus, il semblerait que pour le trentième rang, la seule restriction ne soit pas simplement l’obtention d’un Anneau Spirituel. Pour les détails, tu devrais pouvoir en apprendre plus en arrivant à l’Académie. En tout cas, les étudiants d’une académie avancée capables d’obtenir le diplôme ne représentent qu’un tiers des étudiants totaux. »

Après avoir écouté le vieux Jack, Tang San possédait une compréhension basique des Maîtres Spirituels du Continent de Douluo.

« Papy Jack, n’as-tu pas dit qu’il y a dix rangs de Maîtres Spirituels ? Les diplômés d’une académie avancée sont des Anciens Spirituels, mais comment obtient-on les rangs suivants ? »

Vieux Jack s’exprima avec un sourire ironique :
« Je sais comment. Ceux qui transcendent le rang d’Ancien Spirituel sont tous des personnages importants, comme le Saint Spirituel qui venait de notre village qui était en son temps soutenu directement par le pays. J’ai entendu des gens dire que la cultivation des Maîtres Spirituels devenait de plus en plus difficile et dangereuse. Combien de gens possède le talent naturel permettant d’atteindre le rang de Douluo Unique ? On peut même dire qu’il n’est pas certain que de telles personnes existent dans l’un ou l’autre Empire de nos jours. »

Vieux Jack n’avait que des bases concernant les Maîtres Spirituels, rien de plus, d’où ses mots assez vagues. Tang San compris qu’il ne pourrait que chercher cette connaissance lui-même à l’académie. En particulier à propos des Bêtes Spirituelles, Anneaux Spirituels et autres.

La distance entre Nuoding et le village de l’Esprit Sacré n’était pas si grande. Deux personne pouvait la traverser en une demi-journée. Mangeant de simples rations de voyage en chemin, ils pouvaient déjà distinguer les murs de la ville dans l’après-midi.

Bien que Nuoding ne soit pas une grande cité, ses murs étaient tout de même épais en raison de sa proximité avec la frontière de l’Empire du Dou Céleste(1). Tang San et vieux Jack furent inspectés comme les autres voyageurs en entrant dans la ville.

« Ah Tang San ! Dans quelques instant, papy t’emmènera à l’académie puis s’en ira. Quand tu seras seul à l’académie tu devras bien écouter tes professeurs, et ne pas quitter l’académie sans permission. À la fin du semestre, Papy Jack viendra te rendre visite. On sera presque au Nouvel An. »
C’était la première fois que Tang San quittait sa maison. Son cœur était un peu agité et il s’exclama presque inconsciemment :
« Papy Jack, tu t’en vas déjà ? »

Avec un sourire, vieux Jack dit :
« Un hôtel n’est pas approprié pour de pauvres gens comme nous. Tu dois te faire reconnaître. Quand Papy te verra la prochaine fois, j’espère que tu seras déjà un Maître Spirituel. Tu serais la fierté de notre village. »

L’académie de Maître Spirituel primaire de Nuoding était située dans les quartiers ouest de la ville. Vieux Jack demanda son chemin plusieurs fois, avant que finalement Tang San n’arrive à destination.

Au loin, il pouvait voir une large porte en arche. L’arche faisait vingt mètres de large et plus de dix de haut, construite en pierre solide. En dessous se trouvaient deux grilles en fer, noires d’encre. Tang San remarqua qu’elle avaient été méticuleusement forgées.

Derrière les grilles se dessinaient un chemin sinueux. Une route principale menait directement à l’intérieur, bordée d’arbres de chaque côté.

Au milieu de l’arche se trouvaient quatre gros caractères, « Académie de Nuoding ».

Note de Kenshin : Ça s’écrit probablement avec quatre caractères en Chinois.

Rien qu’à la porte, on pouvait voir que la vocation de Maître Spirituel était très importante sur le Continent de Douluo. Il ne s’agissait pourtant que d’une académie primaire, rien de plus.

Vieux Jack amena Tang San devant les grilles où ils furent arrêtés par un jeune garde,
« C’est quoi ce bordel ? Vous croyez que c’est un endroit où des péquenauds comme vous peuvent entrer ? »

Les habits du vieux Jack étaient considérés comme beaux et neufs au village de l’Esprit Sacré, mais à Nuoding, il avait totalement l’air d’un péquenaud. Le garde avait du mépris dans son regard.

Partie 5

Vieux Jack dit avec un sourire d’excuse :
« Ceci ? Petit frère, nous venons du village de l’Esprit Sacré. Cet enfant est notre étudiant travailleur de cette année, vois-tu. Nous avons besoin de passer. »

Le garde fronça les sourcils, et dit d’un air étrange :
« Une pousse de mauvaise herbe peut encore donner naissance à un phœnix doré ? Un village minuscule a aussi des gens avec du pouvoir spirituel ? Mais l’académie n’a pas eu d’étudiant travailleur depuis de nombreuses années. Vous ne pouvez pas faire semblant. »

Une trace de colère apparue dans les yeux du vieux Jack, mais il laissa passer l’insulte et tendit le certificat écrit par l’intendant du Hall Spirituel, Su Yuntao, au garde.

Le garde prit le certificat, et l’examina de haut en bas,
« Son Esprit est l’Herbe Bleu-Argentée ? Mais avec un pouvoir spirituel inné maximum ? Ridicule, c’est vraiment la plus grosse blague du monde. Ça fait quatre ans que je travaille comme garde à l’académie et j’ai jamais vu d’étudiant avec un pouvoir spirituel inné maximum. L’Esprit de ce garçon est l’Herbe Bleu-Argentée et il a quand même un pouvoir spirituel plein ? Je pense que ce certificat est un faux. »

« Tu…… »
Même si le caractère de Jack avait été meilleur, il n’aurait pas pu se contrôler.
« Tu fais exprès de nous rendre la vie dure. Très bien, attend nous ici. Je vais trouver un seigneur intendant du Hall Spirituel. Petit San, on s’en va. » Ce faisant, Jack attrapa Tang San et partit en direction du mur intérieur de la ville.

Les certificats du Hall Spirituel ne pouvaient pas être falsifiés, ce que ce garde savait très bien. Cependant les gens amenant de nouveaux étudiants laissaient d’ordinaire une petite compensation, particulièrement les familles du peuple. Ce qu’on appelait « Mieux vaut le Roi Yama, qu’un petit démon déraisonnable », simplement ce principe.

Note de Kenshin : Pourquoi vous êtes entrain de lire cette note ? Vous croyez que j’ai compris quelque chose ? C’est un proverbe chinois, ça fait stylé quand tu le sort en soirée mais c’est tout. Mais la traduction est bonne en tout cas, après pour ce que ça veut dire…

Note de Yu : Kenshin est vraiment nul en expression et autres kappa… Yama c’est le roi de l’enfer en Chine donc en gros ça dit qu’il vaut mieux souffrir une fois pour toute plutôt que de se faire constamment harceler.

Vieux Jack venait d’un village de campagne et même s’il était l’ancien du village, où aurait-il pu avoir vent de ces usages ?

Le garde était quelque peu inquiet en son for intérieur. Si quelqu’un du Hall Spirituel venait vraiment, il supporterait les conséquences de ses actes. Bien sûr, il était persuadé que personne du Hall Spirituel ne sortirait de sa routine pour aider ces deux bouseux.

Le cœur lourd, les mots sortant de sa bouche n’étaient évidemment pas beaux.
«Quoi le village de l’Esprit Sacré, le village des Mendiants, c’est pareil. »

« Qu’est ce que tu as dit ? »
Vieux Jack se retourna férocement. Les mots du garde avait frappé la plus grande fierté de son cœur ; c’était à l’origine la raison pour laquelle il ne s’accordait pas avec Tang Hao. Le fait que l’insulte vienne d’un étranger au village la rendait encore plus insupportable. Revenant sur ses pas il fusilla le garde du regard.

Le garde sursauta de peur et ne put s’empêcher de reculer d’un pas. Cependant il se ressaisit très vite, se maudissant en lui-même : n’était-ce pas qu’un vieil homme ? Qu’avait-il à craindre ?

« Quoi ? T’as pas entendu, hein. J’ai dit que tu viens du village des mendiants. Qu’est-ce qu’il y a ? Regarde toi, tes habits sont rapiécés de partout. Je pense plutôt que tu cherches un endroit pour mendier, pas vrai ? C’est pas les bonnes œuvres ici. Dégage, vite, aller dégage. »
En parlant, il leva sa main gauche et poussa la poitrine du vieux Jack, s’apprêtant à les envoyer loin d’ici.

Alors que le vieux Jack allait faire une crise cardiaque de rage, une fine et petite silhouette s’interposa entre les deux. De même, levant son bras gauche, cette petite main délicate atteint avec peine la main du garde, poussant vers la droite, repoussant la main du garde au loin d’un coup. Simultanément, le pied droit de cette petite silhouette fit un pas rapide en avant, atterrissant comme par hasard derrière le pied gauche du garde, tout en levant sa main droite et utilisant ses deux mains pour garder la main du garde en bas.

Au départ, ce coup de la paume de la main visait le coude de l’adversaire afin de l’empêcher d’émettre de la force, mais à cause de la différence de taille il ne put que tenir le poignet du garde. Son mouvement très rapide, le corps bougeant vers l’avant au même moment, ses deux mains balançant celle du garde en poussant vers l’avant. Juste assez pour pousser le ventre du garde.

Derrière le pied gauche du garde se trouvait justement un autre pied, et bien qu’il soit loin d’être gros, c’était déjà suffisant pour atteindre le résultat escompté. Le bas ventre reçut de la force, le pied en dessous se tendant, et avec un son très ordinaire, le garde était déjà assis par terre.

« Petit San, tu….. »
Jack regarda, bouche bée, la personne bloquant le passage devant lui.

Celui qui avait fait montre de ses compétences était précisément Tang San. Il n’avait même pas utilisé les connaissances secrètes de la Secte Tang, il s’agissait simplement d’un art martial connu dans ce monde comme La Pleine Lune Poussant la Fenêtre. Bien entendu avec sa stature, les mouvements n’étaient pas exacts. Non seulement il était incapable d’atteindre le coude de son adversaire, mais même la main qui devait au départ pousser la poitrine avait poussé le ventre. Le résultat était cependant le même.

Bien que Tang San ne soit pas grand, sa force physique n’était absolument pas faible. Après ces nombreux mois de forge, même sans utiliser la Technique Céleste Mystérieuse il était quand même capable de déséquilibrer le garde.

« Sale morveux, tu cherches à mourir. »
Perdre la face de la sorte avait enragé le garde. Se relevant tant bien que mal il s’apprêtait à charger Tang San.

« Très bien, arrête ça. »
À ce moment, une voix rauque s’éleva, arrêtant les mouvements du garde.

Il fut d’abord surpris un instant, avant que la servilité ne remplace la colère sur son visage. Le changement fut si rapide qu’il était difficile à imaginer. Faisant des courbettes en direction du nouvel arrivant, il dit :
« Grand Maître, vous revoilà. »

Tang San tourna la tête pour voir qu’un homme d’une stature normale quoi qu’un peu fine s’était déjà approché d’eux. Cette personne semblait avoir entre quarante et cinquante ans, des cheveux courts et noirs séparés en trois mèches, une allure commune et les mains tenues dans son dos. Son corps possédait une étrange présence et ses deux yeux à moitié ouverts lui donnaient l’air mou et découragé.

‘Grand Maître’ jeta un regard au garde sans même le remarquer, disant à l’adresse du vieux Jack :
« Vieil homme, est-il possible pour moi de jeter un œil à ce certificat ? »

Vieux Jack était après tout l’ancien du village et savait lire l’humeur de quelqu’un. D’après le changement d’attitude du garde, il avait déduit que cette homme approchant la cinquantaine n’était absolument pas dans les bas des échelons de l’académie, et détenait même le titre de Grand Maître.

Le Grand Maître regarda le certificat, puis revint à Tang San, le mesurant du regard. Sans savoir pourquoi, bien que le regard de ce Grand Maître ne soit pas aiguë, Tang San avait l’impression que tous ses secrets étaient percés à jour.

« Le certificat est en ordre, monsieur, permettez-moi de m’excuser de la part de l’Académie. Je vais prendre cet enfant en charge à présent. »



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